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  • Day 21

    Cabrones de cavalleros

    August 17, 2019 in France ⋅ ⛅ 23 °C

    Après avoir dit au revoir à nos amis de Mimizan nous reprenons la route, ou le sable plutôt.

    Le coeur léger, il fait bon marcher à nouveau! Mais notre allégresse fût de courte durée lorsque nous arrivons enfin à la "surprise" dont Martin nous avait parlé le matin même. Odeur nauséabonde, air quasi irrespirable, eau à plus de 50°C filant vers l'océan et pollution en masse... Nous voilà en présence du déversoir de la papeterie de Mimizan. Nous sommes sidérés de voir une telle pollution chimique, visuelle et olfactive se déverser dans l'océan. Encore plus fou, des gens viennent s'y baigner... c'est à n'y rien comprendre.

    Après cette étape toxique une nouvelle épreuve nous attend... marcher après qu'une horde de cavaliers ait labouré la seule zone qui nous permette d'avancer dans de bonnes conditions. Cela semble interminable mais les traces de chevaux cessent... mais le sable est alors toujours retourné par les plagistes, nous sommes à Lespeciers.

    Nous sommes à bout de force, mais pressés par la marée nous avançons malgré la faim qui sévit. À la sortie de la zone surveillée, un étranger, sans façon, nous offre quelques morceaux de pain. Nous décidons de faire une pause pain, pâté, pamplemousse express. Rattrapés par la marée quelques instants plus tard nous voilà repartis.

    Nous avons fait le plein d'énergie mais notre course contre la montre avec la marée s'accélère. Le sable est de plus en plus meuble, il est temps d'activer le mode bison! On tire comme des buffles pour avancer dans ce sable qui se dérobe sous chacun de nos pas, la marée nous accule sur le flanc de la plage, un dernier effort pour monter sur le plateau. Nos corps commencent à ne plus en pouvoir, c'est a notre force mentale qu'on s'en remet. Au loin apparaît une belle petite vague, nos forces sont décuplées pour atteindre cet objectif.

    Nous sommes arrivés au milieu de nul part. Sans perdre un instant, nous enfilons nos combinaisons et filons a l'eau. Au large on salue les locaux, et nous voilà prêts pour cette session de marée haute. Plus la marée monte plus la houle prend du volume et se dirige vers un shorebreak plutôt engagé. Les locaux sortent de l'eau mais après cette journée vive en émotions, notre cerveau est resté avec les chariots, on s'engage corps et âmes dans dans ce shorebreak vertigineux, avec des takeoff à la verticale face à 40cm d'eau. L'occasion de se faire de bonnes frayeurs mais également le plein de sensations fortes.

    La marée monte encore et le spot continue d'évoluer. La houle continue de s'épaissir, et on voit de belles séries à 1m70 apparaître au large. Ça ne fait qu'un tour dans notre esprit, nous voilà partis pour shooter les plus grosses vagues de la série. Pas le temps pour réfléchir, ils faut s'engager rapidement avec un take off tonique et fulgurant. Les vagues sont vives et nos coeurs palpitent.

    Il est temps de se restaurer. On installe le camp, au menu pâtes et sardines avec un petit pamplemousse en dessert et un magnifique ciel étoilé pour parfaire le décors. Au loin, Aurel semble apercevoir une lumière avançant dans notre direction. Les garçons finissent par penser que ça peut être Mimizan plage. Tout d'un coup Aurel s'aperçoit que les lumières se rapprochent vraiment de notre position. Le pavillon de combat est levé, il faut ranger le camp au plus vite, afin d'éviter au maximum le conflit avec les forces de l'ordre. Une 50aine de mètres après notre position un couple a fait un feu, on pense que ce sont eux qui ont attiré ce véhicule supposé des forces de l'ordre. 100m, 80m, 50m, le véhicule se rapproche à vive allure et le rangement s'intensifie. Ça y est les chariots sont rangés, on se pose assis entre nos chariots, lumières éteintes faisant mine d'admirer le ciel étoilé. Plus que 10m, ça y est le véhicule passe à notre niveau, le stress s'intensifie, on s'imagine tous les scénarios possibles, on est prêts à la confrontation.

    Le véhicule nous dépasse, il s'agit d'un tracteur de ramassage. Ouf! Nous voilà soulagés, il est temps d'aller se coucher, un longue journée de marche nous attends demain.
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