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  • Day 67

    Punta Arenas

    March 12, 2020 in Chile ⋅ ☁️ 13 °C

    EDITO : Au moment où j'écris ces lignes, il s'est passé beaucoup de choses! Comme à présent nous avons du temps devant nous, j'en profite pour reprendre ce texte. Pour renouer avec le fil du voyage, il faut remonter 10 jours en arrière, lors de notre arrivée au Chili, plus précisément à ...

    Punta Arenas, la capitale de la région de Magallanes. Il s'agit d'une grande ville qui s'étire le long du détroit de Magellan. Sur l'autre rive, en face (on la distingue par beau temps), la mythique Terre de Feu, l'île habitée la plus australe de la planète. Ici, à Punta Arenas, ce qui nous marque d'emblée, ce sont les bâtiments endommagés. Ils sont tous concentrés au centre-ville, principalement autour de la Plaza de Armas, et le long de l'artère centrale. En se promenant, on remarque que ce sont surtout les édifices gouvernementaux qui ont été attaqués (la Municipalidad, le registre d'état civil, les musées) et les banques. Les mouvements de contestation populaire qui secouent le Chili depuis le mois octobre ne sont toujours pas calmés. On se souvient, ça a été l'augmentation du prix du ticket de métro qui a mis le feu aux poudres, démarrant une révolte sans précédent à Santiago de Chile, qui s'est étendue à tout le pays. La lutte s'est ouverte à plein de revendications différentes : études universitaires beaucoup trop chères, policiers corrompus et abusifs, droit des femmes, inégalités sociales, etc... Les affrontements contre les autorités se sont embrasés, l'armée a été déployée dans les rues de la capitale, ravivant les souvenirs de la dictature, les combats ont été extrêmement violents.
    Ici, à Punta Arenas, très loin de Santiago, et plusieurs mois après le début de la contestation, les cicatrices sont toujours visibles : immeubles dont toutes les vitres ont êté brisées, graffitis haineux sur les murs, fenêtres des banques protégées par des rideaux de fer... L'ambiance est étrange en ville, on y séjourne qu'une seule nuit, on repart le lendemain pour Puerto Natales.
    D'ailleurs, en se rendant à la station de bus, nous croisons un groupe de collégiens en uniformes qui marchent au milieu de la route, certains crient des slogans, la circulation est bloquée au centre-ville. On ne reste pas sur place pour en savoir plus, notre bus part sans encombre, et on apprendra plus tard que la manifestation a dégénérée en confrontation avec la police durant tout le week-end, et qu'une vingtaine de manifestants ont été arrêtés.
    Trois heures plus tard, nous arrivons à Puerto Natales, une petite ville très touristique et colorée, un constraste impressionnant.
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