Satellite
  • Day 33

    Flashback... Adieu au fidèle carton

    April 12, 2019 in Nepal ⋅ 🌫 16 °C

    En guise de remerciement à tous ceux qui m'ont aidée pour son transport, je suis obligée d'en dire quelques mots avant de m'en débarrasser...

    Réservé des l'achat du vélo au magasin Cyclable, je le récupère l'après midi de mon retour de ski, 2 jours avant mon départ. Objectif : y emballer mon vélo pour prendre l'avion jusqu'à Katmandou.

    18h : au magasin, j'ai la surprise de découvrir qu'il fait plus de 2m de long et 1,40m de haut. Je ne m'attendais pas à ces dimensions !
    18h30 : 1er voyage jusqu'à un bar, où je retrouve Milena (avec l'aide d'un passant. Il y a beaucoup de vent, le carton fasseye, pas pratique!)
    19h : Comme nous sommes attendues à une soirée, on le trimballe à pied puis à métro jusqu'à St Germain des prés. Dans le métro les gens l'utilisent comme bar ou accoudoir. Milena comme table pour me montrer ses excursions à vélo. Pendant la soirée, il est stocké dans le hall de l'immeuble voisin...
    23h30 : je quitte la soirée. Séance photo, avant de continuer seule direction Bobigny en metro: il n'y a pas de RER jusque chez mes parents. Aide en chemin par des passagers.
    0h30 : Je m'en doutais, c'est confirmé: il ne rentre pas du tout dans la clio qui mattendait à Pablo Picasso.
    0h45 : A force de me voir galérer, des gens essayent à leur tour de le caser dans leur monospace, pour me ramener avec.
    1h : la proposition était super sympa mais on abandonne, ça ne rentre pas non plus !
    1h50 : Après avoir réessayé dans la clio (sans espoir), je me résigne et prends un Noctambus pour rentrer jusqu'au Raincy. J'y entre difficilement le carton (par l'arrière, car par l'avant c'est impossible). Le chauffeur est très énervé et manque de de battre avec des passagers. Il cite comme raison à sa colère "les gens qui font n'importe quoi", comme "cette dame avec son carton géant"... hum j'essaie de me faire toute petite mais c'est difficile. À chaque arrêt je dois au contraire pivoter mon carton comme un tourniquet pour laisser descendre les gens...
    2h15 : le bus ne va pas là où je dois aller. Histoire de travaux.. L'occasion d'échanger avec le chauffeur qui continue de se plaindre mais se montre plus compréhensif quant à mon carton. Je suis larguée entre Clichy sous bois et Pavillons sous bois. 40/45 mn a pied pour rentrer.. Mais un vent infernal plaque régulièrement mon carton (et moi avec) contre les murs et les poteaux ! J'ai du mal à progresser et commence à fatiguer... (Et à en avoir marre de ce retour !)
    2h30 : J'ai un peu avancé mais n'en peux plus. Rentrée le matin même du ski de rando par train de nuit, je n'ai qu'une envie : dormir... J'envisage de me poser dans/sur le carton et de repartir le lendemain... Mais bon, pas confortable et un lit m'attend, plus très loin. Je tente de continuer.
    2h40 : Un couple stationné semble réperer ma détresse. Le gars m'interpelle et m'indique par où récupérer un Noctambus. Je lui explique comme je peux (l'histoire est longue), que je descends justement d'un noctambus mais qu'il n'allait pas au bon endroit.. "Merci, je vais continuer à pied"...
    2h45 : En fait je n'y arrive plus, m'arrête quelques mètres plus loin. Le vent m'envoie le carton en pleine tronche ou le fait cogner contre les poteaux, poubelles, façades... Je m'arrête justement contre un poteau.
    2h47 : Heyho, attendez, revenez ! C'est le couple.
    2h55 : je ne m'excuse plus de rien et abandonne toute velléité d'indépendance. J'accepte leur proposition de me ramener... On réussit a faire rentrer le carton dans leur berlingot. I love Citroën et ces personnes ! Recroquevillee sous le carton, lui même moyennement fixé (même dans ce grand véhicule le coffre ne ferme pas ! Mais le gars avait une ficelle, qu'on fixe pour tenir le coffre), je tente de leur expliquer pourquoi je marche à cette heure là, ici, avec ce carton. Le magasin de vélo, les bars, le métro, les copines dans le carton, la voiture, le bus de nuit, etc... L'objectif final surtout : le Japon ! Ils ouvrent de grands yeux puis... on explose de rire. Pour moi je crois que c'est nerveux ! Le gars: "Mais qu'est ce que c'est que ces histoires? C'est pas ton voyage l'aventure... c'est toi !" Le temps d'ajouter encore quelques détails, et me voilà devant la porte de la maison...
    3h10 : Incroyable. Enfin rentree, mon carton dans l'entree. Je ne me rends plus compte si la chose extraordinaire est d'avoir réussi à rentrer ou bien d'avoir mis tant de temps pour rentrer. Moi qui voulais me coucher tôt, pour me reposer et préparer mes affaires. Epuisée mais contente : malgré ces 3 /4 heures de galère, je pense à toutes les personnes qui ont contribué à ce que je ramene ce carton et me dis que les gens sont adorables ! Et prends ça comme un bon signe pour la suite du voyage...

    Le lendemain, c'est plus simple. Je vais chercher mon vélo à Paris (merci à la cave de Milena!), on le ramène avec Milena et Chloé. Après un atelier démontage/emballage avec Chloé, je le découpe pour le faire entrer dans les dimensions Air India (enfin mon interprétation des dimensions, il s'avère que je me suis complètement gourée...)

    A CDG
    Pour l'emmener, pas d'autre choix que de mettre le vélo dans le coffre, le carton sur le toit. Mais ça le fait ! Il y a juste du boulot a l'aéroport pour remballer le vélo et refermer le tout. On s'en sort avec l'aide de Maman et Elo.
    Au guichet : découverte tardive : il ne rentre pas du tout dans les dimensions autorisées et est trop lourd. On vide des trucs, on négocie, je paye 30€ à un autre guichet, ça passe...
    Quelques heures plus tard, alors que j'avais commencé à embarquer, j'apprend que le vol est annulé, reporté de 24h. A minuit, la compagnie me demande donc de repartir avec tous mes bagages, dont le carton. Euh. Pas possible ! Je renégocie. On l'amène finalement passer la nuit dans un autre terminal, securisé. Et moi au Raincy ! Le lendemain c'est bon, il est déjà enregistré.

    A Delhi
    Frayeur lorsque j'entends appeler mon nom... Je me dis que si le carton est passé en faisant les yeux doux et notre numéro (à 3 nanas !) au guichetier en France, ça ne passera jamais en Inde. Ils viennent déjà de me confisquer des outils... Heureusement, ce n'est qu'une histoire de batterie externe dans la valise. Pas de mention du carton.

    A Katmandou
    Tout se passe bien : Marie et un van m'attendent, on le charge sur le toit. Dans notre chambre il devient armoire. Puis il a sagement passé ses 3 dernieres semaines dans un coin d'Elbrus Home. A l'intérieur le vélo est intact. Au revoir, cher carton... Et de nouveau, un grand merci à tous ceux et celles qui ont contribué à ce que mon vélo arrive en un seul morceau !

    PS : j'ai malheureusement paumé la photo du couple de la Berlingot de Clichy/Pavillons. Pensée à eux ! Et non en fait je les ai retrouvées grâce à Milena !!
    Read more