• Marine Minvielle
  • Vincent Kocher

Roule ma poule

🐔 À la rencontre des lieux collectifs de Marseille à la Turquie ! Read more
  • Eco village Blatuša

    July 16, 2023 in Croatia ⋅ ☀️ 35 °C

    Depuis quelques semaines on a prévu de faire un arrêt Workaway de 1 à 2 semaines dans un éco-village dans le centre de la Croatie. C'est la grande surprise, on ne sait vraiment pas ni la configuration de la communauté, ni ce qu'on va y faire, mais apparemment ils ont besoin de gens pour aider, et nous on est bien contents de descendre de vélo pour un moment.

    Mais avant il faut pédaler ! L'avancée n'a pas été fulgurante hier (mais déjà bien vu notre état 😬), et il reste encore 110 km avant d'arriver à Blatuša. Dès le départ, on met une aubergine à cuire dans le four solaire et "en avant " !
    Ce qu'on ne sait pas encore c'est que cette journée va être la plus chaude jusqu'à présent et que ça n'arrête pas de monter ! Une petite bosse par-ci, une grande colline par là... Même en buvant en continu on sent notre corps qui peine et qui nous dégouline dessus !
    Sans détailler plus, la journée a été dure, dure, au plus chaud 37°C au thermomètre à l'ombre et la bonne idée de passer par tous les p'tits chemins en graviers qui montent raides ! Et un pneu crevé pour Marine, dans une ville qui s'appelle "Crevarska", ça ne s'invente pas 😅.

    A l'arrivée on se jette sur la pastèque 🍉 qui passait par là et on rencontre une de nos hôtes pour les prochains temps : Daniča.

    Un peu de détail sur le contexte :
    L'éco-village de Blatuša a commencé il y a une quinzaine d'années. C'était l'idée d'un Monsieur (Robert) qui voulait promouvoir une autre façon de vivre, plus en communauté. On est dans la région la plus pauvre de Croatie, en plein centre du pays. Entre la frontière slovène et le village, on a remarqué beaucoup de maisons abandonnées, même quelques murs avec des impacts de balles. C'est que beaucoup de gens de la région sont partis du coin lors de la guerre de Yougoslavie. Donc ici beaucoup de maisons vides, beaucoup de terres peu chères, et beaucoup de forêt !

    Au fur et à mesure des années, des gens et des familles sont venus s'installer dans le village, ont construit leur maison et ont créé un bon voisinage, fait d'échange et d'entraide.
    C'est différent d'une communauté car toutes les familles s'organisent indépendamment . Entre ceux qui ont des céréales, ceux qui produisent du lait, ceux qui sont spécialistes d'un ou plusieurs légumes, et ceux qui ont pleins de fruits, il y a de quoi faire !!!

    Parmi les gens du villages, il y a les "locals", souvent des gens assez âgés qui sont là depuis longtemps, et des gens de l'éco-village, qui sont souvent jeunes, avec des enfants en bas âge, qui se sont installés récemment et qui viennent de partout : des allemands, des italiens, des croates... Au total une centaine de "locals" et une centaine "d'éco-villageois". Les anciens sont contents de voir des jeunes s'installer (dans la région, les jeunes partent tous vers les villes !) Et les nouveaux sont contents d'avoir des anciens qui connaissent bien la terre, les usages et les cultures ! Bref tout le monde est content :).

    Impossible d'aller voir tous les habitants en 7 jours mais après avoir discuté avec 6/7 familles on a eu une bonne idée du fonctionnement : chacun s'occupe de la construction ou de la réhabilitation de sa maison, chacun a un jardin avec un potager, certains ont des animaux, certains travaillent à mi-temps à l'extérieur du village, et l'école est un grand point d'interrogation sur lequel ils essayent de travailler collectivement !

    On est splitté entre deux familles, celle de Daniča, dans la plaine au pied de la colline, et celle de Damir et Ana, au sommet de la colline au milieu de la forêt. On dort chez Damir et Ana (dans la forêt donc) et on se répartit les jours de travail. 2 familles, 2 ambiances ! Chez Daniča on s'occupe des récoltes des patates et de l'ail ; la haut dans la forêt chez Damir et Ana c'est plus flou... Le plan est de travailler sur une construction pour les futurs poules et les moutons mais le tempo est slow slow. C'est la vie au rythme de la forêt, agréable aussi mais pour nous parfois frustrante ... Ce qui est beau, c'est qu'ils vivent en harmonie avec la nature. Au point que Marine se retrouve nez à nez avec un serpent de 3m de long, et Damir qui répond "ahhh yes you don't have to be afraid it is Angeliqua, a european python... it's a friend !"
    Ils ont de drôles d'amis par ici 😱

    Tous les gens qu'on a rencontré ont un point commun : ils sont tous gentils et accueillants ! Ils construisent tous leur habitation selon leurs besoins et leurs envies. Comme aux Muscardins, le village est un regroupement de maisons uniques ! Et puis le sol est constitué principalement d'argile, il "suffit" de creuser devant chez soit pour trouver la matière première, c'est pratique :) En plus de nombreuses familles accueillent des volontaires qui viennent filer la main pour quelques jours, quelques semaines ou quelques mois. On a croisé des écossaises, américaines, australiennes, allemands et mexicains !

    Les jeunes qui s'installent dans le village viennent souvent pour vivre en accord avec leurs principes, proches de la nature. Ils viennent des villes, ou d'autres projets collectifs, et se donnent à fond dans leur projet, construction / jardins / animaux / éducation... Et même si le confort n'est pas là (il arrive au fur et à mesure des travaux) l'énergie et l'entraide sont belles à voir.
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  • Bosanska Krupa

    July 25, 2023 in Bosnia and Herzegovina ⋅ ⛅ 29 °C

    Notre arrivée en Bosnie n'est pas banale ! Au départ de Blatuša en Croatie, nous avons environ 20km avant la frontière. Très vite, je perds une pédale (sans perdre les pédales!), j'ai encore perdu une petite pièce du pédalier... championne du bricolage, je la remonte n'importe comment (voir photo 😅) un bon moment de fou rire, heureusement que j'ai un mécano avec moi 😍
    Puis nous suivons tranquillement Komoot (le navigateur gps) qui nous fait passer par des routes qu'on loupe à défaut de panneaux... cette route goudronnée se transforme vite en graviers, puis en cailloux, on se demande où on va, pourtant la frontière se rapproche sur la carte. Et là face à nous, un mur en béton, passage interdit 🚫
    Faire demi-tour sur ce chemin galère ? Passer le mur ?
    Notre cœur balance, mais la facilité nous guide, on décide de franchir l'obstacle. Nous qui voulions voir le poste frontière, c'est loupé ! On a pris le chemin des sans-papiers, c'est le monde à l'envers... la suite du chemin n'est pas joyeux mais nous rejoignons rapidement une route.

    L'ambiance entre nous est silencieuse, dans l'observation. Nous n'avons aucune connaissance de la Bosnie-Herzégovine, à part quelques informations luent sur la guerre de Yougoslavie. Aucun projet ne nous attend, ni personne, on laisse place à l'imprévu !
    Comme en Coratie, les routes sont bordées de fermes construites de brique et de broque (l'expression prend tout son sens ici !). Les poules caquettent, et les chiens aboient... et nous poursuivent !! La vie semble rude, des femmes plument des poulets, un homme répare son tracteur, etc. Seule différence marquante, les mosquées dont on aperçoit de loin les minarets. C'est étrange ce changement de religion d'un territoire à l'autre, et nous ne sommes pas au bout de nos peines à ce sujet en Bosnie !
    Les villages deviennent de plus en plus peuplés et rénovés, les vallées sont vertes et vallonnées, on roule avec la douce lumière du soir mais on ne sait pas où s'arrêter pour dormir.
    On aimerait planter la tente dans le jardin de locaux, pour faire leur connaissance, mais on a aussi besoin de calme après cette semaine dans l'éco-village. Alors on s'installe à côté d'une piscine, complexe vacancier non loin. Cet endroit est désert... assez représentatif de la région qui n'est pas touristique du tout. Par chance, le petit bar est encore ouvert. Ça nous permet de boire un Schweppes et surtout de prendre une douche. Devant nous, plusieurs piscines, des toboggans, des statues de dauphins 🐬 pour les enfants... mais personne !

    On reprend notre rituel : cuisine au réchaud à bois, monter la tente et s'installer pour dormir. Cette nuit là, un gros orage éclate. Pourtant, nous sommes rodés, on sait que nos sacoches sont bien étanches et la tente aussi depuis qu'on a mis un patch !

    Le matin, on reprend la route en direction de Bosanska Krupa. C'est une des habitantes de l'éco-village qui nous a parlé de cette ville. Ça nous fait faire un bon détour d'une journée pour longer la rivière de l'Una jusque Bihač, mais la route avait l'air superbe.
    Ce matin-là, on est pas rapide (il faut reprendre le rythme!). On roule jusque Carzin, la grosse ville du coin. Ehhh oui, si on veut faire des courses, il va falloir changer nos euros. 1 euros = 2 marks environ alors c'est facile. On demande à la banquière quel est le meilleur chiapati du coin car finalement il est déjà midi, on a faim et ici c'est un plat traditionnel. Elle sourit mais n'hésite pas à nous conseiller un petit boui-boui en bord de route. Il faut imaginer une route extrêmement passante avec une zone commerciale old-school face à nous. Pourtant le petit resto à l'air sympa, alors on s'installe et on commande le plat typique avec le yaourt qui va avec.
    Pensant que c'était au fromage, me voilà bien étonnée de voir arriver un plat copieux rempli de viande entourée dans un pain fris. Mais quand on a faim, viande ou pas, on déguste le plat ! Miam !
    A la fin du repas, le serveur adorable depuis le début vient nous voir et nous dit "I have something to tell you, can you see the guys outside next to your bicycles..." ehh là on pense tout de suite au pire... "they payed the meal for you !"
    Whaaaat ? Why ? Who are those guys ? "I don't know"
    Incroyablement surpris, car nous ne leur avons pas adressé la parole, nous allons leur parler. Ce sont des locaux qui bossent en Suisse (un classique ici). Ils nous ont vu à vélo et sont très impressionnés alors ils nous disent "Welcome in Bosnia!". Puis le serveur arrive et nous offre un chiapati végétarien à emporter, vu que j'ai posé la question de savoir si ça existait.
    Nous remontons sur nos vélos encore abasourdis, jamais nous ne nous sommes fait offrir le resto sans nous parler ! On roule avec un sourire qui ne s'enlèvera pas avant un moment. Quel accueil !!
    La suite de la route est plutôt montante, parfaite pour digérer mais bien souvent en gravier. On traverse des forêts avant de plonger dans le fond de vallée pour rejoindre la rivière de l'Una et la ville de Bosanska Krupa.
    Cette rivière est la plus transparente et la plus froide d'Europe, selon les dires. Elle est magnifique ! La petite ville est charmante aussi, on mange une glace (ce n'est clairement pas la spécialité du pays!) Et on se balade au bord de l'eau et sur les ponts. On hésite même à dormir là, mais le temps est ensoleillé et doux, alors on décide de prendre la route pour trouver un spot de bivouac le long de la rivière. Quelle belle route qui serpente dans la vallée en longeant l'eau. On s'installe près d'un hôtel abandonné pour la nuit, dans un décor à couper le souffle. L'eau est claire, un papy pêche dans une vieille barque en bois, les canards barbottent.

    Le matin, petit-déj au soleil, baignade dans l'eau glaciale (ça réveille), réveil énergétique, on repend les bonnes traditions et on file jusqu'à la prochaine ville, Bihač, où on a des courses à faire.
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  • Una national park

    July 27, 2023 in Bosnia and Herzegovina ⋅ ☀️ 21 °C

    A Bihac objectif efficace car on a des choses à faire ! Décider notre route en Bosnie pour commencer... Puis trouver un magasin de vélo, faire des courses, acheter un téléphone + carte sim Bosnienne, trouver une canne à pêche 🎣...

    On fait 3x le tour de la ville, on rencontre des gens et à force de demander la meilleure route on avance sur l'itinéraire 👍 par contre pas de magasin de vélo... On nous oriente de l'autre côté de la ville, apparemment il y a un magasin de sport. C'est plutôt un magasin d'habit de sport mais on finit par dénicher une chambre à air, c'est déjà ça ! Les autres pièces manquantes attendront Sarajevo, prochain Bike Shop sur notre route, à seulement 350km 😅

    Ces jours-ci a lieu la "Una Regatta", une descente en rafting sur 3 jours de la Una River. Aujourd'hui ils campent au milieu du "Una national Parc". Ca a l'air beau, c'est a peu près notre chemin, il y a fête de prévu donc on hésite pas trop on va camper avec eux !

    Entre la recherche des magasins, la recherche d'informations et le choix de l'itinéraire (souvent une décision compliquée à prendre), on a passé plus de 4h dans Bihac ! C'est long long long, surtout quand on a envie de pédaler sous ce beau soleil ☀️.

    On rejoint la Una Regatta en plein milieu du parc national. Pour y aller c'est 12km de pistes avec une descente très éreintante dans un chemin 4x4. Avec nos vélos chargés impossible de dépasser les 12km/h, ca secoue trop ! Quand on arrive enfin on a des crampes aux doigts à force d'appuyer sur les freins mais on trouve des gens, de la musique, de la bière... Ca fait plaisir ! La Una River est toujours fidèle à elle-meme : très belle, et très froide !

    On découvre l'ambiance rafting : gars bodybuildés, des litres de bière, et des jeux de force (tire à la corde...). Une caisse de 20 canettes de 0.5l de bière a gagner pour chaque épreuve 🥴. Bref on sent comme une petite odeur de testostérone dans l'air mais on rigole bien ! On se dit meme qu'avec un de chance on peut se faire inviter sur un bateau pour demain !
    Mais au matin l'euphorie est retombé (surtout qu'on s'est un peu disputé au sujet de l'emplacement de la tente, sujet capital ...), Et toute cette armada nous semble loin de notre façon de voyager. Donc tant pis pour le rafting on décide de remonter sur nos vélos pour continuer à longer la Una River, on ne veut pas la quitter !
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  • Martin Brod

    July 28, 2023 in Bosnia and Herzegovina ⋅ ⛅ 25 °C

    Direction Martin Broad ! Un village un peu plus en amont, toujours sur la Una ! Apparemment c'est jolie, il y a d'autres belles chutes et c'est sur notre chemin en direction de Livno. Parfait ! On reste quand meme pour voir le départ de tous les raftings. Ils sont pleins ! Ils jettent les bateaux du haut des chutes pour les récupérer plus bas, c'est drole !

    La route est belle, on croise deux autres voyageurs à vélo, tiens des français ! Ils sont partis de Montpellier depuis 20 jours seulement avec pour objectif Istanbul, ils tracent Sofiane et Valère ! On les retrouvera plus tard mais pour le moment on les laisse pour aller déjeuner à Martin Broad, notre dernier rendez-vous avec la Una.
    Pour feter correctement notre dernier rendez-vous avec cette belle rivière on décide de la longer à pied, rive gauche. Mais la rive droite a l'air sympa aussi, et en plus les chutes sont par la-bas ! On a jamais trop aimé faire demi tour, plus qu'une solution, traverser ! L'eau est à 11°C mais pas de souci ! On choisi l'endroit le plus profond et le plus large, on construit un radeau avec 3 branches pour porter nos sacs à dos et c'est parti pour les 50m de nage. Les sacs sont trop lourds pour notre radeau de fortune donc on est obligé de les transporter un par un en soutenant le radeau, c'est folklo ! Et froid !
    On a appris par la suite qu'il y avait un pont 500m plus loin 😅

    Les chutes sont une nouvelle fois trop belles, et on commence à entrevoir la mixité bosnienne : des gens en burka cote à cote avec des gens tatoués en minishort, portant un t-shirt "freedom", c'est surprenant et drole en meme temps.

    On retrouve le soir les deux voyageurs à vélo du matin. Ils dorment au camping à Martin Broad, on s'entend bien et on a prévu de faire la meme route demain. Allez, va pour le camping ! Bientot 4 mois de voyage et c'est la première fois qu'on va payer pour la nuit💩. C'est chouette de pouvoir prendre une douche et de rencontrer les gens du camping !

    Au matin on est un peu triste ... après 4 jours à suivre la Una il faut couper les ponts.... La route monte monte monte et pour la première fois nous sommes 4 à rouler ! C'est agréable de parler avec d'autres gens sur le vélo. Et puis 4 cyclistes sur la route c'est déjà beaucoup, on prend de la place c'est chouette :)

    On fait un petit arret à Dvrar avant d'entamer la dernière grosse montée de la journée qui nous mène dans une vallée magnifique. C'est la savane la-haut ! Des herbes hautes à perte de vue, quelques arbres disséminées par-ci par-là... On se sent dans une autre atmosphère, quelque part entre la Mongolie et l'Afrique. La route serpente dans la vallée, il n'y a presque pas de voitures. Nous on met de la musique et on profite en pédalant de la belle couleur du soir qui commence à découvrir toutes les couleurs !
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  • Vallée serbe

    July 29, 2023 in Bosnia and Herzegovina ⋅ ⛅ 24 °C

    Après notre belle journée dans la brousse, on se lance un challenge : on toque chacun.e chez des gens pour dormir, que les meilleurs gagnent !
    Nous les laissons prendre un temps d'avance, nous on continue à rouler jusqu'au prochain village. Nous demandons à une vieille dame qui n'a pas du tout compris notre demande (en langue des signes...) et qui avait un gros chien méchant, puis au voisin qui nous a conseillé de dormir dans les champs, nous repartons bredouille...
    Au croisement avec la route principale, nous tombons sur... nos deux concurrents qui, après avoir essuyé un refus, se sont fait inviter pour une bière. C'est un local minuscule avec un frigo et des chaises qui fait office de bar du coin. Des hommes âgés se réunissent tous les soirs pour discuter, fumer et boire de la Pivo ( =bière, mot essentiel à connaitre). Le moment est cocace, 4 frenchies avec leurs bières dans un mini local au fin fond de la Bosnie, et on ne comprend pas un mot de la discussion !
    On démarre une pétanque locale - sur herbe avec des grosses boules - tous les quatre (on rappelera que les marseillais ont sauvé l'honneur 🙃) puis on discute avec l'un des hommes qui parle bien allemand. Tellement intéressant, il nous raconte pourquoi il y a autant de maisons détruites dans cette vallée. C'est un territoire serbe et la guerre a fait des ravages. Ils nous confirme que les trous vu le long de la route sont bien des trous d'obus et qu'il y a encore des mines. Il nous raconte la guerre et les conséquences qu'elle a encore aujourd'hui sur les gens. La reconstruction n'a pas eu lieu par manque d'argent et de forces jeunes. Il n'y a pas d'enfants dans la région, donc pas d'école. Il n'y a pas non plus de travail, à part dans les champs. C'est une vie rude qui est fortement imprégnée par la religion orthodoxe, la pétanque et la bière. Les églises orthodoxes sont partout le long de la route.

    Au fur et à mesure de la soirée, d'autres hommes passent, certains pour remplir le frigo de bières, d'autres pour faire une partie de pétanque avec nous, d'autres juste pour papoter, et boire une bière bien sûr ! Quoi qu'il en soit, on finit par avoir les clefs du local, le frigo à disposition et les clefs de la maison d'en face avec un lit dans lequel nous pouvons dormir. Tellement incroyable !
    Nos derniers hôtes (oui ça devient presque chez nous!) nous invitent à manger le lendemain à midi. Ils insistent fortement alors on dit ok. Quelle soirée !

    Le lendemain matin à 8h, trois hommes sont déjà à la bière au petit déjeuner. On décline gentillement, c'est un peu tôt pour nous 🤭
    On s'occupe jusque midi : parties d'échec pour certains, coup de téléphone ou confection de bracelets pour d'autres. Pourtant à midi, nos amis d'hier ne sont pas là.
    Nous entendons de la musique pas loin, une fête se prépare. C'est peut-être à cela qu'on était invités... On discute avec les locaux qui nous proposent du whisky, et on se rend compte que sans parler la même langue, on arrive à avoir des conversations (basiques certes!). L'identité serbe est forte, le drapeau serbe est accroché au barnum, on nous invite à aller en Serbie ou à Banja Luka (province serbe de Bosnie) plutôt qu'à Sarajevo. Il ont aussi l'air de beaucoup apprécier
    Marine le Pen..., nous sommes dans une région avec un fort nationalisme.

    Le temps se fait long, de midi à 15h, on a faim et on attend qu'il se passe quelque chose. De plus en plus de locaux arrivent, on fait de notre mieux pour discuter et poser des questions (merci google translate!), mais nous sommes gênés. La personne qui nous avait invité pour midi n'est toujours pas là, les autres locaux doivent se demander ce qu'on attend. Gênance..
    Bref dans ce flou total, on hésite à partir. Mais finalemenr notre ami d'hier et nous embarque en voiture (Sofiane et Vincent) pour aller nous acheter de la viande. Il semblerait qu'on soit de trop à cette fête et il nous propose de manger dans le local. Oups, génance ultime !

    Nous qui pensions rester quelques jours pour participer à la fête du village avec Vincent, on décide de partir avec les français à vélo vers Livno. On se pose milles questions : est-ce qu'on s'est mal compris ? Est-ce réservé aux orthodoxes ? Est-ce que certain.e.s étaient contre le fait qu'on soit là ?
    Bref on ne sera jamais ! Deux sons de cloche : certains, adorables, ne voulaient pourtant pas nous laisser partir. On remonte sur les vélos avec encore plus de viandes et du pain. On met de l'argent dans la cagnotte pour les bières, on dit au revoir et on se remet en route, il est 16h00 environ.

    Le paysage qui défile devant nous est exceptionnel avec la lumière de fin d'après-midi. C'est comme cela que j'imagine des steppes en Afrique, une plaine avec au loin quelques collines, herbes hautes couleur or, parsemées des pins. On aurait pu imaginer un éléphant ou une girafe passer.
    Environ 60 bornes nous distancent de notre objectif, aller camper au bord du lac vers Livno. Le vent est assez fort mais la route plutôt droite et plate, on se met en formation "tour de France" pour arriver avant la nuit.
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  • Livno

    July 30, 2023 in Bosnia and Herzegovina ⋅ ⛅ 26 °C

    Devant nous, sur la route pour Livno, Sofiane nous fait de grands signes. On ne comprend pas tout de suite mais il nous dit qu'il voit pleins de cyclistes devant. Sur cette route ? Impossible !
    Pourtant, Sofiane et Vincent veulent en avoir le cœur net et roulent le plus vite possible pour les rattraper. Je lâche le wagon mais je roule à vive allure, et au détour d'une bosse, à une station essence, un spectacle saisissant :
    Une foule de vélo, plus d'une centaine de personnes me regardent et me font la ola. Une bouffée d'émotions pour moi, haletante, tandis que Vincent et Sofiane rigolent.
    Tous ces cyclistes ont fait 100 kms aujourd'hui pour faire la tournée des 17 églises (catholiques) du coin. C'est un rituel annuel dans cette ville qui comporte pourtant si peu de cyclistes, une dizaine de réguliers, les autres viennent de plus loin, villes environnantes et Croatie. Ils nous proposent de venir boire un verre en ville avec eux, on roule les derniers kilomètres escortés pen racontant notre périple.
    En arrivant à Livno, la différence de décor est flagrante. Ici la plupart des maisons sont rénovées, les voitures sont brillantes et la place centrale de Livno interdite au voiture avec de nombreux cafés. Les femmes sont jeunes et si chics, elles vont en soirée, il y a des discothèques et des bars concert, c'est une ville très vivante l'été, nous dit-on.

    On commence par manger une glace tous les quatre car on en rêvait (la tradition!) puis on rejoint la grosse équipe pour leur demander des informations sur la suite du trajet vers Sarajevo. C'est rare qu'on rencontre des locaux qui parlent vélo, ce n'est vraiment pas le sport national ici !

    Une bière plus tard, on décide de filer rejoindre les frenchies qui ont pris la route en direction du lac. Mais juste au moment de partir, on se fait rattraper par Jarko (avec qui on discutait en allemand) qui nous propose de dormir dans sa maison de vacances à 4km de là. On décline l'invitation car nous sommes attendus au lac, mais on garde précieusement son numéro "au cas où "!

    On arrive au lac à la nuit tombée, on monte la tente et démarrons la popotte rapidos. Dernière soirée avec Valère et Sofiane car ils prennent la route pour Mostar le lendemain matin. On passe un bon moment autour d'un feu et on mange la viande qu'on nous a offerte. En tant que "fausse" végétarienne (Impossible pendant le voyage), je fais plus qu'honneur au plat ! J'ai faim et c'est si bon de "rousiguer" les os. Tous n'en disent pas autant ! Ensuite, on se renseigne sur : "que faire en cas d'attaque d'ours" et on décide d'éloigner les os et nos restes de nourriture pour la nuit. On est épuisés de cette longue journée d'attente, d'incompréhension, de vélo et de rencontres cyclistes. On se motive tout de même pour un plouf avant de s'endormir.
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  • Village croate

    July 31, 2023 in Bosnia and Herzegovina ⋅ ☁️ 26 °C

    Après la vallée serbe, le village croate ! En revenant à Livno le matin on a pour objectif de laisser les vélos et les sacoches chez Jarko, et d'aller voir les chevaux sauvages au nord de la ville. La première patrie du plan se passe à merveille. Jarko nous accueille chez lui, on rencontre sa mère, avec qui il vit, et sa soeur. On a le droit de gouter les bakllava faits maisons c'est troooop bons ! La deuxième partie du plan tombe à l'eau : impossible d'aller voir les chevaux sauvages à pied, c'est trop loin. Il faut soit un quad, soit une moto cross soit un mountain bike. Zut zut zut ca nous disait bien ! C'est apparemment une lande très sauvage avec au moins 700 chevaux en liberté ! Mais on lui fait confiance et il nous emmène plutot dans le sens inverse, à 5km de la ville dans "seine schones gebiet". On découvre le village où il est né et a grandi. Le village s'est construit tout le long d'une rivière, transparente et froide, qui prend sa source à 7km de là. Toutes les maisons appartiennent à des cousins, des oncles, des tantes. Il nous emmène faire le tour du village, dans ses coins favoris, il dit bonjour à tout le monde. C'est vraiment un petit coin de paradis : tout est très calme, tout le monde sourit, tout le monde se dit bonjour, tous le monde nous invite ! Et nous on va rester 2 jours ici : Jarko nous donne les clefs de son petit pavillon , à deux pas de la rivière. Il veut qu'on se repose ! On va pouvoir dormir dans un lit, tous les deux, quel luxe !

    Jarko nous laisse pour nous retrouver à 15h le lendemain. Sa maman a préparé exprès pour nous un énorme burek. Tout fait maison ! On est presque géné de tant de gentillesse et on mange de bon coeur :) Puis au menu les visites de deux sources : celle de la sturba, la rivière de village, et celle de Livno, qui fournit à la ville toute l'eau potable dont elle a besoin.
    On se pose après en ville, impossible de payer la bière, on se fait tout offrir (au nom de l'hospitalité croate) et on continue notre apprentissage de la Bosnie.

    Pour le moment personne ne s'est encore présenté comme bosnien. On a rencontré des serbes dans la vallée et des croates 50km plus loin dans le village. Les drapeaux croates ont succédé aux drapeaux serbes, on est pourtant en Bosnie ! On comprend aussi que la religion va de paire avec l'identité. Être "serbe" en Bosnie veut dire être orthodoxe, être "croate" en Bosnie veut dire être catholique, être "bosnien" en Bosnie veut dire être musulman. Pas d'alternative il fait rentrer dans une de ces 3 cases.

    Les traces de la guerre sont très présentes, que ce soit les maisons détruites dans la vallée ou la séparation encore plus forte des etnies. Chaque clan s'est rapproché de son "identité" :
    - les Croates de Bosnie se sont rapprochés de l'Europe, tous les gens du village sont allés et vont toujours travailler en Allemagne, Autriche ou suisse !
    - les serbes de Bosnie se sont rapprochés de la Serbie (et donc de la Russie)
    - les "bosniens" musulmans se sont tournés vers la Turquie.

    De notre court passage on a vu des différences entre les nationalismes serbes et croates : les gens ont fuit la vallée serbe, les maisons sont détruites, très peu sont reconstruites, il n'y a plus de jeune, il n'y a plus d'école. Le ressentiment semble encore très présent !
    Les "Croates" de Bosnie ont semblé moins recentré sur eux même. Ils sont tournés vers l'Europe, ils font de l'argent en occident et reconstruisent leur maison. Ils sont plus riches, ont abandonnées pour beaucoup les cultures d'avant mais reviennent toujours pour les vacances ou la retraite, car leur pays " est le meilleur pour vivre". D'après Jarko 60% des habitants de la région vont travailler en Autriche, Allemagne et Suisse.

    Dans le "vallée serbe" quand ils comprenaient qu'on allait à Livno, ville croate, la réaction était "non n'allez pas à Livno, c'est chez les Croates, allez en Serbie ! "
    Jarko, fan de vélo et faisant des sorties tous les jours avec son vélo électrique n'allait jamais dans la vallée serbe, ni dans l'intérieur des terres en direction de Sarajevo (musulmans) mais passait volontier la frontière Croate. Et quand on lui demandait ce qu'il pensait de Sarajevo ou de trebinje (autre ville sur notre route) la seule réponse était : "Sarajevo ist Muslim, trebinje ist serbians", pas d'autres informations : il n'y va pas !

    Un mélange de religions et de cultures, de nationalismes et de mixité, on a hâte de voir Sarajevo !
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  • Lac Blidinje

    August 2, 2023 in Bosnia and Herzegovina ⋅ ⛅ 23 °C

    Nous quittons Jarko et notre petite cabane en bois plus reposés que jamais ! Quel bonheur cette pause offerte :)

    En route pour Sarajevo, nous avons l'itinéraire et savons que nous devons être le 9 août à Mostar car nous allons avoir de la visite !! Chouette, donc nous avons du temps pour un projet ou autre, et rien d'organisé, c'est tout ce qu'on aime !

    Nous reprenons la route en firection de notre dernier bivouac au lac. On s'arrête à une fromagerie bien sympathique pour faire le stock, car ici le bon fromage est bien rare ! Puis la route passe par Tomislavgrad, où on fait le reste des courses pour les quelques jours à venir.

    Le temps est orageux, le vent se lève, on a le moral mais c'est toujours un peu dur de se remettre en selle après une pause. Alors on met de musique pour la belle montée qui nous attend. Nous sommes presque en haut, qu'un allemand en VTT nous double. "Hey, where are you from ?" Et c'est parti pour 2h de discussion. Ce monsieur a passé un an sur son vélo l'an dernier d'Allemagne jusqu'au Népal, il connais bien la Bosnie car sa copine est de Sarajevo. Bref, il nous donne pleins de conseils et un super itinéraire (avec pas mal de dénivelés..) sans trop de voitures entre Sarajevo et Mostar, on est ravis !
    Nous arrivons sur le plateau, il y a de belles lumières et le lac de Blidinje est paisible. Sur les bords de route, des panneaux de chemins de rando. Nous qui pensions que ça n'existait pas en Bosnie à cause des mines, cela fait germer en nous l'envie de faire une rando. Et sur la carte il y a même des cabanes d'indiquées.

    On décide de planter la tente au bord du lac et d'aller voir la maison du parc naturel le lendemain matin.
    Le vent souffle fort mais le coucher de soleil sur le lac est splendide. Soirée lecture en perspective, j'ai trouvé un petit livre en allemand à Hart7 et je ne prends pas assez le temps de lire !

    Le lendemain matin, le vent est à décorner les boeufs, un souvenir de notre cher mistral qui donne mal à la tête et qui assèche les yeux. On s'abrite contre le lur d'une maison pour le petit-déj avant de se mettte en route.

    La maison du parc naturel n'est pas évidente à trouver, pourtant elle est rendue plus accessible par une route goudronnée (on adore!). Une dame est là pour nous renseigner, en plus elle parle anglais ! Pourtant, les informations obtenues sont pauvres, ce qui va de pair avec le faire développement touristique de la Bosnie. Les questions concernant l'ouverture des cabanes et des itinéraires pédestres finissent bien souvent par "I don't know" !
    Heureusement, nous avons un peu de wifi pour imaginer un itinéraire sympathique.

    Mais là, nous nous trouvons devant un dilemme de taille : faire un choix. En effet, nous avions prévu d'être à Sarajevo dans 2j pour l'anniversaire de Vincent (ehh ouui, 30 ans déjà ! Ou seulement !). En plus l'allemand nous a conseillé un super circuit à vélo... quoi ?dans quel ordre ?
    Au final, c'est la météo qui nous guide. Elle annonce un très mauvais temps pour le week-end donc on sera mieux dans une ville avec un toit sur la tête.
    Je laisse Vincent décider car c'est bientôt son jour d'anniversaire ! Alors au programme : 2j de rando comme vu sur la carte, puis on rejoint la gare de Konjic à vélo. On prend le train direction Sarajevo pour y arriver le 4 au soir et faire la belle route qu'on nous a conseillé de Sarajevo à Mostar avant de rejoindre nos invités !
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  • Vilinac - Rando d'anniv

    August 3, 2023 in Bosnia and Herzegovina ⋅ ⛅ 20 °C

    Randonnée ! On pose les vélos, on refait les sacs, on cache le tout dans les buissons et c'est paaaarrrrrrrtttttttiii ! On est excité : 1er randonnée dans les balkans ! On nous a parlé des ours, des loups, des mines... On décide de rester sur le sentier 😅

    La montagne est très belle, une très forte impression d'être seul dans toutes ses espaces ! En meme temps il y a très peu de chemins et personne sur le nôtre. On a beaucoup hésité à aller directement à Sarajevo faire la fete mais on est content d'être tous les deux, perdu dans ces montagnes, de profiter un peu du calme. Et puis demain c'est mes 30 ans ! Se reveiller en pleine nature, au milieu de la Bosnie, ca représente bien et ce que j'aime, et ce voyage :)

    On décide de randonner jusqu'au refuge, qui est fermé car nous sommes jeudi, et qu'il n'ouvre que le week end (très très peu de randonneur, meme en aout !). On met au moins 4h pour l'atteindre, en passant par un sommet à 2100, ce qui est déjà bien ! Personnellement en arrivant je suis suffisamment fatigué mais Marine est encore toute pimpante alors elle continue à marcher 1h30 pendant que je profite de la vue.

    On pense être seul seul dans la nature mais non, une famille tchèque arrive dans le noir à la frontale, c'est complétement inattendu !

    On s'endort comme des bébés. Surtout moi : c'est mon dernier sommeil des 20 ans, je suis encore tout jeune et je dors bien. Mais demain.... 😬
    Au matin, ca va, pas plus de ride ni de cheveux blancs que la veille ... OUF ;) J'ai le droit à un super gâteau d'anniversaire : un petit sablé industriel, dans le genre belvita, miam 👌

    On essaie de faire de cette journée d'anniversaire un condensé du voyage : un réveil doux dans un cadre beau et paisible, un moment sportif : 4h de randonnée + 4h de vélo 😅, et un moment festif (grosse fête à Sarajevo le soir).

    La première partie se passe à merveille. On se reveille tôt, tout est beau, tout est léger, et j'ai 30 ans !!
    La deuxième partie est pas mal dans le genre. On se dépêche un peu pour la rando, histoire d'être sûr de ne pas rater le train pour Sarajevo. On marche, on refait les sacoches, on retrouve les vélos et on fonce vers Konjice, la station de train. Sur la deuxième partie la route est passante mais Marine ne veut pas tarder alors elle fonce, vite vite objectif Sarajevo !!

    Mais arriver à Konjice vient s'insérer une 4eme partie, non prévu ce jour mais très représentative de nous et de notre voyage : "La partie Galère" 🥴. Eh oui pas train avant 21h pour Sarajevo, et même pas sûr que les vélos soient admis dedans. Gros coup dur pour Marine, qui s'est mis une pression pour que je passe le meilleur anniversaire possible. Qui a réservé un hostel pour nous deux, qui a tout donné sur les 4h de vélos pour arriver tôt à Sarajevo, qui s'était donné du mal pour récupérer des noms de restaurant (en furetant un peu partout) pour m'inviter le jour de mes 30ans.... PATATRA, tout le plan tombe à l'eau, pas très facile à accepter....
    Bon pour commencer il faut manger ! Et se rafraichir les idées. On dévalise la boulangerie et on plonge dans la rivière. Ca va déjà mieux mais impossible pour Marine d'accepter la fatalité et comme toujours avec elle il y a une solution. On vous épargne tous les détails de la recherche, mais après avoir fait 3 fois le tour de la ville, tenter le stop avec les vélos, on trouve ennnnfffffiiiiiiinnnnnn un bus !

    On arrive à Sarajevo vers 21h30. Bon ce n'était le plan initial mais c'est mieux que rien ! On a même le temps de tout poser à l'auberge et de ressortir dans Sarajevo, qui déjà au premier coup d'oeil, est attirante :)
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  • Sarajevo

    August 4, 2023 in Bosnia and Herzegovina ⋅ ☀️ 33 °C

    Yes, nous voilà à Sarajevo après cette folle journée d'anniversaire ! On y arrive fatigués mais l'arrivée en ville nous donne un dernier élan pour aller boire un verre. Beaucoup monde dans les rues, le centre-ville est piéton, on y sent une belle énergie. Juste le temps de déposer nos affaires et les vélos à l'hostel et nous voilà dehors le nez au vent. Nous logeons près du marché couvert qui borde la vieille ville. Et quelle old town !!
    Des petites rues serrées qui serpentent entre la grande mosquée, la cathédrale et l'église orthodoxe. Tout cela dans un périmètre très restreint. Dans les rues, des cafés à la turc, des restaurants traditionnels, des bars et des shops de souvenirs et d'artisanat. On ne peut pas trouver de meilleur mot que "multiculturel" pour représenter cette ville, quel plaisir !
    On tombe sur un petit bar dans une ruelle moins passante et qui propose de la bière locale. Chouette de finalement trinquer là, c'était inespéré vu la journée passée. Notre voisin de table est un local de Sarajevo. Vincent n'hésite pas une seconde à taper la discute "et tu viens boire un verre avec nous après?!". Bon, il était en plein date mais nous recommande quelques bars et restaurants sympas pour les jours à venir. On prend un second verre dans un bar proche de l'hostel avant de s'effondrer.

    Le lendemain, c'est la grasse mat'. Je prépare un bon brunch avec les fruits du marché avant qu'on aille flânercdans la ville. C'est agréable car il y a tant de choses à voir, et en même temps épuisant vu le nombre de touristes. Nous avons quelques missions de la journée qu'on est contents d'avoir accomplies comme aller chez un réparateur de vélo pour acheter des pièces (ça nous prend toujours pas mal de temps dans la journée), trouver un coiffeur / barbier et bu un verre avec nos nouveaux copains : les néerlandais Dik et Femke que j'ai rencontré en haut de la montagne il y a deux jours, et une belge Evelien rencontrée dans un magasin de vélo.
    L'ambiance est sympa, ça parle vélo, yoga et voyage. Derrière nous, un couple nous interpelle et s'assoient à notre table pour continer à discuter. Elle est Bosnienne, muslim pratiquante et militante lesbienne, il est croate ayant grandi à Sarajevo... bref, ils sont très représentatif de la jeunesse de Sarajevo : multiculturelle, pour l'unité et le mélange, très au fait de la guerre et de ses conséquences. La soirée prend donc une autre tournure, mais pas inintéressant, jusqu'au dernier cocktail dans les pubs bruyants.

    Notre dernière journée dans cette ville est plus brouillon que prévue. On réussit à se lever et se préparer à l'heure pour un free tour à 10h. Tout va bien jusqu'à ce que la dame de l'auberge nous demande de de revenir pour laisser les clefs... Vincent fait demi-tour, on loupe le free tour et ça fritte. Pas des frites comme ça 🍟 mais ces petites incompréhensions qui sont fréquentes, surtout quand on joue les touristes dans une ville. Trop de choix, de monde, de choses à voir, à entendre... suivre une petite route en montagne nous paraît plus facile, moins de risque de prendre une mauvaise décision.

    Toujours est-il que nous finissons dans le musée du siège de Sarajevo pour notre cure d'histoire locale. Il est très mal fait mais ça nous pousse à creuser le sujet (podcasts de LSD en quatre épisodes sur la Yougoslavie, on vous les recommande!!). Le midi, nous avions prévu de fêter l'anniversaire de Vincent car il n'a pas duré qu'une journée mais tout le week-end à Sarajevo (pour compenser la journée de galères le jour J!). Nous voilà donc dans un resto sympa avec un verre de vins et des voisins allemands forts sympathiques et qui chantent avec moi ! Il pleut des cordes et nous, ça nous arrange. Nous avions prévu de reprendre la route en fin d'après-midi alors on préfère une pluie en amont.
    Le dessert est pris quelques rues plus loin, dans un salon de thé que nous avions repéré. Un baklava typique de Sarajevo en bouche, une tasse de thé dans la main, dans un café des plus mignons, on discute le bout de gras avec nos voisins de gauche et de droite. Spots d'escalade, conseils "quoi faire à Mostar", c'est le bon point d'être entre touristes, tout le monde se parle avec plaisir. Sur le chemin du retour, on croise nos amis néerlandais et on prévoit de se retrouver à Mostar :)

    Le temps de récupérer nos vélos et de sortir de la ville, il est environ 18h30, l'orage est derrière nous. Nous démarrons la route conseillée par l'allemand cycliste croisé sur la route de Blidinje, plusieurs belles côtes nous attendent mais nous sommes plus motivés que jamais ! Première mission du soir bonsoir, trouver un lieu pour dormir 😴
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  • Krupac

    August 6, 2023 in Bosnia and Herzegovina ⋅ 🌧 20 °C

    Nous arrivons dans la petite ville de Krupac à la nuit tombée : on demande à une dame pour mettre la tente dans son jardin mais elle a des chiens. Des jeunes filles qui reviennent d'un tournois de foot nous indiquent un autre spot près de la rivière. Nous demandons aux habitant.e.s du quartier si on peut poser la tente à cet endroit là et la situation devient de plus en plus cocasse : la dame ne parlant pas anglais va chercher sa voisine, elle même traductrice de profession. Grâce à cette interprète improvisée, on comprend que la dame nous propose de mettre la tente dans son jardin. Elle nous offre du Rakjia (alcool fort local) et des tomates de son potager pour dîner. Entre temps, une autre voisine, qui nous a vu nous installer, vient se présenter à nous avec ses deux petites filles, pendant que Vincent joue au foot avec le petit garçon de notre hôte. La discussion s'emballe et elle nous propose de dormir chez elle, dans un lit. On hésite un instant car la tente est déjà plantée, puis on la replie, allé zou, on file chez Jelena pour la nuit. Quel accueil ! Ce quartier est vraiment chaleureux, tout le monde se connaît.

    Nous faisons donc la rencontre de Jelena, commissaire de police, ses deux filles Anastacia et Laurene ainsi que son mari qui travaille pour un ministère. Ils nous font visiter leur maison très moderne et notre chambre qui est normalement celle des filles. Nous mangeons en même temps que les petites tout en en sortant nos aliments pour faire une salade. C'est gênant mais sympa de pouvoir partager avec eux des choses qu'on a ramené.
    Nous discutons jusqu'au dessert où Jelena nous sort son gâteau d'anniversaire en avance (c'est le lendemain). La tranche est siii haute comme une gâteau forêt noire, et tellement bon, on s'endort vraiment repût.

    Le lendemain,on partage le petit-déjeuner avec toute la famille car pour eux c'est les vacances. Ils rentrent juste de la mer et passent le week-end en famille et amis pour l'anniversaire de Jelena. Juste le temps de prendre une douche, écrire une carte cyanotype, faire des bracelets brésiliens pour les filles et préparer nos affaires, nous voilà à nouveau sur la route vers Mostar, il est 10h.

    C'était une belle expérience de dormir chez cette famille. Ils avaient une réelle envie de montrer à leurs filles l'accueil d'étrangers, parler anglais, raconter notre voyage. La plus grande était plutôt timide, la plus jeune à l'aise avec nous.

    En direction des montagnes olympiques (JO de ... ), de belles montées nous attendent ! Mais nous sommes suffisamment en altitude pour que la chaleur ne nous assomme pas, et nous sommes captivés par le podcast de france culture sur la Yougoslavie. Le déjeuner se fera dans une station de ski, drôle d'endroit où les décorations de Noël sont présentes à l'année... les bâtiments sont parfois modernes, parfois totalement délabrés. Un mélange de l'ancienne époque des JO et la récente, tout semble surfait.

    Ce midi-là, on s'endort sur un banc, épuisés de nos nuits tardives de Sarajevo, on ne tient plus la fête comme avant !
    Puis on s'installe dans un café, juste le temps de laisser passer un gros orage et on reprend la route.
    Là, il fait bon, la pluie a rendu le paysage plus clair et la lumière de fin de journée illumine le décor qui nous entoure. La route, sinueuse à travers monts et collines, est splendide. Les couleurs or des herbes, verte des sapins et bleu-rosée du ciel nous émues toujours autant.
    Le tout est de trouver un endroit sympathique pour poser la tente et on décide de le faire avant la seconde grande montée qu'on se réserve pour le lendemain. On s'installe au bord d'une petite rivière que longe une petite route dans un petit village. On installe notre petite tente (bon ok j'arrête !), le soleil disparaît et nous voilà dans l'ombre, il fait froid !! On est étonnés de resortir les gants, le bonnet et le pantalon chaud pour la soirée. Juste le temp de se faire à manger avant de se glisser dans le duvet chaud dans la tente, il fait 8°, on en revient pas.

    Le lendemain, il fait beau et la température est remontée. Nous partons vaillamment pour continuer la belle route à travers les montagnes.
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  • Rivière Neretva

    August 8, 2023 in Bosnia and Herzegovina ⋅ ⛅ 17 °C

    Cette journée de voyage est des plus belle. La route qui serpente est raide par moment mais la météo est clémente et nos jambes en forme.
    On écoute un des épisodes du super podcast et on fait quelques stops qui rythment notre journée : stop j'enlève ma polaire, stop pipi et crème solaire, stop en pleine montée cueillette de framboises (le graal pour Vincent ! Encore un rêve réalisé), stop café/thé et petites courses pour le soir dans le seul village du coin.

    Les paysages sont spectaculaires, on s'arrête même sur la route pour une séance photo improvisée, pour l'entreprise qui nous a envoyé le four solaire. C'est à ce moment là qu'un van s'arrête près de nous, en nous faisant de grands signes, ils nous connaissent ?! Ouiii ce sont la famille de tchèques avec qui nous avons passé la soirée en haut de la montagne à Vilinac ! Quel hasard de les croiser là, au milieu de nul part. Ils sont fans de rando avec leurs deux garçons, et nous conseillent un spot de bivouac au top du top pour la nuit. Nous les quittons en se disant qu'un jour on se reverra en montagne, entre "old friends " comme ils disent !

    Nous continuons donc la route serpentine vers le spot de bivouac indiqué et nous arrivons suffisamment tôt (pour une fois!) pour faire plein de choses :
    - un gros pot de confiture de framboises avec le sucre donné par le café et la pectine achetée au petit magasin (elle nous a aussi donné un pot en verre), on est troooop fiers,
    - un plouf très rafraîchissant dans la rivière,
    - un repas au feu de bois et le thé prêt pour le lendemain matin (on a un thermos!)
    - prévoir l'itinéraire de demain qui s'annonce costaud , et nous devons être dans l'après-midi à Mostar car Coco arrive !
    Allé good night
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  • Trebižat

    August 10, 2023 in Bosnia and Herzegovina ⋅ ☀️ 30 °C

    Ma super copine Coco qui vient nous voir en Bosnie ?!! Noooon ? Quelques coups de fil 2-3 semaines avant et le tour et joué, on se donne rdv à Mostar... mais moi, je n'en reviens toujours pas !! Trop de bonheur de revoir une tête connue, et pas n'importe laquelle 🥰😍

    Alors on s'organise un peu avec Vincent, on demande à tous les gens qu'on croise ce qu'il y a à faire dans cette ville et autour.
    Cerise sur le gâteau, la mère de Vincent nous contacte dans le même timing car elle sera en Bosnie à la même période, avec sa cousine Amélie (que nous avons déjà vu sur notre route, voir épisode "route des vins"). Bref, pn dirait bien que les planètes s'alignent !

    On réserve une ptite auberge à Mostar le 9 août au soir. L'aubergiste est trop sympa, il nous donne encore plus de conseils et bons plans, on est heureux de se poser après les quelques jours intenses à rouler à travers les montagnes !! On sait que Coco arrive tard le soir, alors on file en ville fêter l'anniversaire de Dick (avec Phemke) et on rencontre d'autres voyageur.euse.s de l'hostel. Cette ville est tellement hétéroclite, on entend une reprise de Mickael Jackson en même temps que l'appel à la prière de la mosquée, oook !

    Puis direction la gare de bus, il a un sacré retard, et à 23h, on se saute dans les bras avec Coco !! Trop de bonheur !
    Puis, ni une, ni deux, on pose les affaires à l'hostel et on file au concert. Ça nous donne aussi un premier aperçu de la ville : un pont magestueux, des rues bordées de maisons en pierre et pavées de galets, c'est touristique mais si mignon ! La nuit, des petits lumières partout, des ponts, de l'eau, plutôt romantique 🤩

    Le lendemain, c'est la grasse mat', on a tous pas mal de sommeil à récupérer. Pendant qu'on mange un super petit déj, on expose à Coco notre petit programme : et si on allait faire du vélo ?! Héhé, on a pas abandonné l'idée (mais pas la semaine entière promis !!).
    On nous a conseillé un coin très sympa à 30km de Mostar, c'est plat, on y va ???

    Le temps de louer un vélo, on embarque le sac de Coco sur nos vélos (ouf il est ptit !) et roule ma poule 🚲🚴‍♀️🔥
    Quelle joie de rouler à trois ! C'est la rigolade, Coco nous apprend la nouvelle chanson qu'elle a écrite pour nous (un futur tube, je vous le dis!), ça papote sérieux, y'en a des choses àse raconter. Ça fait sii longtemps !!

    On longe une rivière qui s'avère être très jolie et on décide de manger au bord de celle-ci, on est partis tard alors on a faaaaim !
    On trouve une terrasse très sympa, pourtant il n'y a personne installé. Le serveur accepte qu'on s'installe pour manger, contre quelques cafés, Il est peu sympathique, c'est peut-être pour cela que c'est vide...

    On trace la route vers Kapljina, c'est une piste cyclable tout du long avec de rares voitures qui passent (le début du Ciro trail). Là, trop d'excitations d'être trois côte à côte, les sacoches qui se touchent, je vacille, j'hésite et saute dans les ronces à ma gauche pour éviter de nous faire tous tomber. Oups ! 😲
    Peur de mes deux compagnons de voyage qui ne me voient plus, "Youhou je suis dans les ronces, sortez-moi je ne peux plus bouger !!". Stress et rires vont ensemble, un peu de désinfectant et c'est reparti. Ok on va faire plus attention pour la suite.

    Les derniers kms sont durs, on a hâte d'arriver !! C'est un lieu qu'on nous a recommandé mais on ne sait pas trop à quoi s'attendre.. et puis c'est dur à trouver. On prend une petite route en gravier et je crève à 200m de l'arrivée, il est temps que la partie vélo s'achève !

    Et là surprise, on trouve le fameux Club Divine, un décor somptueux s'offre à nous ! A bord d'une rivière transparente qui a plusieurs bras, des petits ponts et des chaises longues, des constructions en bois sur l'eau avec des canapés conforts, un grand bar au centre, bref, un peu de réconfort ! On est pas mécontents d'être venus 🤩🤩
    On boit une bière pour fêter ça, puis la nouvelle mission commence, trouver un spot de bivouac. Parce qu'on veut faire vivre à Coco nos habitudes de voyage (et là, elle se demande si elle a bien fait de venir !!).

    Donc Vincent part en mission pendant qu'on sirote un cocktail, mais ne revient pas... la nuit tombe et on part à sa recherche. Et on le trouve, attablé avec deux monsieurs à boire des bières un peu plus loin au bord de la rivière. Ça ne m'étonne pas de lui ! Il nous accueille trop contents, ces monsieurs nous proposent de dormir ici, il y a des matelas à l'extérieur, on y sera bien.

    Alors on s'installe à la table et la soirée s'anime ! Le bidon de 5L étant du vin blanc fait maison, les tournées s'enchaînent. L'un parle un peu anglais et allemand, l'autre (Boris) plutôt que croate... mais on communique comme on peut. Ils sortent aussi de quoi grignoter et Vincent se lance dans la cuisine d'un dahl qu'on partage. Plus tard dans la soirée, la copine de Boris nous rejoint, elle parle bien anglais donc fait la traduction. On discute de tout et de rien, de théâtre comme de viande, c'est une très belle soirée ! Quel accueil, ce sont des gens avec un grand cœur et de belles émotions 🥰

    On se couche tard, et le lendemain matin, on prend le temps ! Ptit déj et plouf dans la rivière galciale, on revoit Boris qui vient nous dire bonjour, puis on reprend la route vers Mostar car la maman de Vincent arrive dans l'après-midi.

    Vincent prend de l'avance pour ne pas arriver en retard car la mauvaise surprise du jour, c'est que nous avons le vent de face. Mais pas qu'un peu !!
    Coco goûte à notre malédiction qui nous suit depuis le début du voyage, ce f*** vent de face 🥵🥵. On rentre en appuyant fort sur les pédales, les 30km en paraissent 100... et puis quelle chaleur ! Allé Coco, on met de la musique et on sert les dents.

    En deux jours, elle aura eu un merveilleux aperçu de notre voyage : de belles rencontres, de chouettes paysages et quelques bonnes galères ! Allé, il est temps de se poser maintenant, on rejoint Isabelle et Amélie dans le Airbnb au centre-ville, on se gave de figues trouvées sur la route (nos premières !! Miam!) et de pastèque, et ce soir, c'est resto 🤗
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  • Ruište rando

    August 14, 2023 in Bosnia and Herzegovina ⋅ ☀️ 25 °C

    Après le resto, il n'est pas très tôt, bien 15h. On nous annonce 2h de marche pour rejoindre un refuge/cabane, mais ne sachant pas si c'est ouvert, on embarque la tente. Les sacs de rando on était fait le matin même, il ne reste plus qu'à trouver le départ du chemin. On s'en sort bien, il se trouve au bout du village. On traverse des forêts, des sous-bois entourés de montagnes. Le chemin serpente, c'est joli !

    On atteint le refuge à l'heure prévue. Il est 17h passé, allé on installe la tente près du refuge, qui est effectivement fermé.
    Le repas est simple, primaire même. Heureusement qu'on a mangé copieusement au resto car j'ai tout oublié dans le stress du départ, verres et gamelles, sel et autres ustensiles facilitateurs.

    On avait prévu l'apéro quand même, des chips (bien sûr !) et une ptite bouteille de vin, ça c'est du luxe. On a même le temps de faire les fameux quiz des magazines ramenés par Coco, et ça, c'est vraiment les vacances !

    La nuit tombée, le ciel est magnifique sans lune. Nous sommes le 15 août et les étoiles sont si belles, alors on attend, on attend.... les étoiles filantes bien sûr !! On attend encore, on espère au feu d'artifice ✨️🌟⭐️ mais on reste sur notre faim ! On en a quand même vu une !!

    Le lendemain, on continue le chemin pour atteindre le point de vue. On est absolument seules dans cette montagne depuis hier. Pas un bruit, sauf.. des bruits d'animaux entre les sapins. Ça se rapproche, on ne bouge plus, la respiration coupée. On fait quoi si c'est un ours ou un sanglier... "on monte à un arbre?" On suit l'idée de Coco, on se rapproche d'un gros arbre, au cas où ! Le temps de grimper, le bruit s'éloigne et on continue la rando en musique 🎶
    Ce qui est sûr, c'est qu'on est pas si seules dans cette forêt !

    On redescend pile poil au moment où la pluie commence à tomber ! Là, on arrête une voiture car il faut qu'on rentre en stop. La première est la bonne, le monsieur ne veut pas nous laisser sous la pluie, chouette 🤗
    Il fait même des bornes en plus pour nosu ramener à Mostar. "Vous voulez un café ?", on s'arrête dans un grand centre commercial, allé un café au Bingo. Ce qui est drôle, c'est que ce monsieur ne parle pas un mot d'anglais, alors impossible de communiquer. On partage des photos, des itinéraires et des sourires, pas facile, mais suffisamment long pour que la pluie s'arrête.

    On rejoint Vincent à la gare de Mostar, nous avons prévu de rejoindre Medugorje pour récupérer la voiture d'Amélie. Comme ça je peux amener Coco à l'aéroport de Split, bien plus simple que le bus !
    Bref, les vélos calés dans la voiture comme on a pu, on rejoint cette ville très catholique pour une courte nuit, l'avion de Coco étant tôt le matin.
    Mais sur le trajet, stupeur, horreur, je me rends compte que j'ai oublié mon passeport et mon porte-monnaie à Ruište... au restaurant !! On les appelle, ça confirme mes doutes ! Ohh non j'en ai marre d'être une tête de linotte...
    On rejoindre Amélie et Isabelle, on leur explique la situation. Ni une, ni deux, Amélie saute dans sa voiture et m'embarque pour aller le récupérer. Je vais en effet avoir besoin de mon passeport pour amener Coco à l'aéroport !
    Quelle histoire, il nous faut 2h de voiture pour aller le chercher, merci Amélie pour on aide et ces chouettes discussions !!

    Pendant ce temps, l'autre équipe mange dans un resto (un délicieux risotto, n'est-ce pas Coco?!!) et on se retrouve pour filer se coucher.
    Bon, cette aventure, on aurait pu s'en passer. Heureusement que Coco me connaît bien, même dans mes mauvais plans !!

    Le retour vers l'aéroport se passe sans embûches, tristesse de la voir partir, déjà ?!! Mais tu viens juste d'arriver !! C'est si ressourçant de t'avoir eu avec moi, avec nous, au cœur de l'aventure !!
    Beaucoup de bonheur, un haut le cœur à ton départ, une envie de te suivre soudainement pour retrouver tous les copain.e.s ?!!
    Allé bon vol mon chou ❤️
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  • Ciro Trail

    August 17, 2023 in Bosnia and Herzegovina ⋅ ⛅ 28 °C

    Et c'est reparti ! Après une super semaine avec Maman (Vincent qui parle), Coralie, Amélie et une nouvelle Amélie qui nous a rejoint pour les 2 derniers jours, il est temps de repartir ! Direction : le Ciro Trail. C'est le seul itinéraire vélo de toute la Bosnie. Il s'agit d'une ancienne voie ferré qui part de Mostar, en Bosnie, pour rejoindre Dubrovnik, sur la côte croate.

    Mais avant de rouler, on se pose encore quelques minutes. Tout le monde est reparti, on est triste et on sent la pression qui retombe. C'était intense, on a fait plein de choses !! Maintenant il nous faut nous remettre dans notre rythme... Alors après des adieux chaleureux et un petit temps de calme on décide d'avancer, même s'il est déjà tard !

    Sur la route, il faut reprendre nos repères, refaire l'itinéraire, etc... On est pas très très rapide alors on se fait rattraper juste avant la nuit par deux autres cyclo-voyageurs : Alex, anglais qui est parti depuis 4 semaines de Londres (whhhhhhhaaaaaatttttt ?? ça va pas la tête d'aller aussi vite ???), et Nico, qui est parti d'Ardèche. On se trouve un spot pleins de moustiques à côté du lac et des chèvres, et on s'endort tous les 4 !

    On décide de continuer la route ensemble le matin. Mais, depuis quelques jours, mon ventre a des hauts et des bas, et aujourd'hui c'est clairement un bas ! J'arrive à tenir la montée, un peu de plat... En plus, pour pimenter la matinée on se perd (2 km sur une gravel road, la vraie galère) et je casse mon câble de dérailleur... heureusement j'en avais un de rechange et j'ai réussi à réparer. Mais là, ça va de pire en pire. J'entends Marine discuter devant (blablabla et blablabla) pendant que je me concentre fort fort pour que le petit-déjeuner ne ressorte pas. Très vite, j'ai besoin de m'arrêter, plus aucune force dans les pédales ! Le problème c'est qu'il fait dans les 40°C à l'ombre et qu'il n'y a pas d'ombre ... Donc on continue jusqu'à trouver un hôtel avec de l'eau fraîche et des toilettes (merci la civilisation !!).
    Quand on repart, 3h plus tard, c'est toujours la galère de mon côté, impossible de rejoindre la Croatie comme prévu, on va devoir dormir avant !

    Il faut imaginer une immense étendue vide, encerclée de montagnes, avec beaucoup de maisons détruites, quelques unes debouts, et des arbres qui piquent. On a vu beaucoup de serpents écrasés sur la route, d'autres tout à fait vivants... On sent une nature assez hostile, et même si on commence à avoir l'habitude, un peu de confort ce soir serait bienvenu !

    En passant devant un petit hameau de 3 maisons, on demande aux habitant.e.s si on peut planter la tente dans un champ en bord de route. Enfin, Marie demande, moi je descends de mon vélo et je m'allonge par terre au milieu de la route ! La réponse est oui, en prime, on se fait accueillir par un super gentil monsieur qui nous ouvre sa maison. C'est une ancienne maison de famille qui a été endommagée pendant la guerre (on se trouve dans un territoire bosno-serbe) et qu'il rénove petit à petit. Il habite à Trebinje, une ville à 25 km proche du Monténégro. D'ailleurs il doit y retourner (à vélo !) avant qu'il ne fasse complétement nuit. Il nous explique tout, comment marche sa maison, nous donne un énorme pot de miel qui vient de ses ruches en me disant que ça va me guérir ( en tout cas c'était très bon !) nous demande de cacher les clefs en partant le lendemain, et s'en va.

    C'est vraiment touchant quand quelqu'un que vous connaissez depuis 15 min vous fait tellement confiance qu'il vous laisse les clefs de sa maison 🏡 !
    Comme d'habitude, dans ces cas là, Marine a été un amour avec moi, elle a tout préparé et je n'ai plus qu'à me coucher (pas question d'avaler quelque chose pour moi ce soir) !

    Encore une journée sur le Ciro Trail ! Et encore une journée qui s'annonce galère pour moi. Il est 9h du matin il fait déjà super chaud. Je ne suis toujours pas bien, je ne peux toujours rien manger... On envisage sérieusement de rester toute la journée chez ce monsieur si gentil. Mais l'appel de la mer est plus fort : on ne l'a pas vue depuis Marseille !! Et puis la baignade guérit sûrement toutes les maladies ;) On repart donc, lentement mais surement, pour nos derniers km en Bosnie, jusqu'à la frontière croate. Ces derniers kilomètres sont représentatifs de ce qu'on a vu pendant ce mois-ci : des vallées magnifiques, désertes, des gens très accueillants, et des endroits marqués par la guerre, 30 ans auparavant....

    P.S : Pour les personnes intéressées par l'histoire de la Yougoslavie, on a écouté un super podcast de "La Série Documentaire" (il faut bien s'occuper en montée 😜) qui est très cohérent avec notre ressenti de la Bosnie !
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  • Dubrovnik

    August 19, 2023 in Croatia ⋅ ⛅ 30 °C

    Arrivée en Croatie, retour à la civilsation et aux vacances d'été !!! Pour passer la frontière, on est bien contents d'être à vélo : il y a du moooonnnnnde !!! On double toutes les voitures, petit privilège :)
    Par contre, en roulant, à vélo, c'est dur ! Beaucoup de voitures et de camions, qui vont vites. Après 3 jours seuls sur la route, ce n'est pas très agréable de se retrouver dans les pots d'échappement et le bruit incessant. Heureusement Dubrovnik se dresse progressivement à l'horizon. On en a beaucoup entendu parler, de Dubrovnik. Dans les livres et les podcasts que l'on a écoutés, cette ville est souvent présentée comme "la perle de l'Adriatique". Alors même si c'est un petit détour, on décide d'y passer l'après-midi. Mais voilà qu'en s'approchant, on se rend compte que le détour n'est effectivement pas très grand, mais très pentu ! Aïe aïe aïe, dans mon état, difficile de faire l'aller-retour avec tous les bagages ! Donc on cache tout sur le bord de la route avant de descendre, les vélos sont tout légers !

    La ville est effectivement trop belle et vaut le détour. Je conseille toutefois d'éviter les mois d'été : c'est BONDÉ !
    - Premier objectif : pharmacie !
    - Deuxième objectif : baignade dans la mer
    - Troisième objectif : visite de la vieille ville.

    Tout se réalise à merveille, on trouve même en prime des glaces pour le dessert, un tournoi de water-polo sous les remparts, et on rencontre un autre voyageur à vélo, un argentin qui est depuis 6 ans sur les routes. Whaaaa c'est long !!

    Les constructions (et reconstructions) dans la vieille ville sont vraiment impressionnantes, tous les restos nous donnent trop faim (mon appétit revient petit à petit, ça fait du bien) et il nous est difficile d'en partir pour reprendre la route. On y arrive à la tombée de la nuit. De toute façon, on est bien obligé d'aller récupérer nos sacoches, 300m plus haut...

    Autant profiter du soir pour rouler jusqu'au warmshowers du coin, le Mikulici nature parc, à 35km. C'est un lieu créé il y a 17 ans par un gars qui aimait bien le vélo, et qui accueille tous les voyageurs qui passent par là ! On peut y dormir, ou rester quelques jours pour aider sur ce lieu. Apparemment c'est chouette !

    Seulement, même tard, la route est TRÈS passante, et les voitures vont vites !! Alors nous on trace dans la nuit, tous phares allumés, on nous voit bien.... Jusqu'au moment où... Marine crève en pleine montée ! Ah non, ce n'est vraiment pas le moment ! Allez on change vite cette chambre à air et on repart ! On arrive enfin à l'embranchement : une petite route ! Sans voitures ! On sait qu'à ce moment là, il nous reste 20 kms, mais on a oublié de regarder les dénivelés.
    Sans suspense, ça ne fait que monter.... On échange un peu les rôles avec la veille. C'est au tour de Marine d'avoir un coup de mou au moment où je vais mieux. On mange tout ce qu'on peut et quand enfin on arrive enfin, il est presque minuit (alors qu'on avait prévu 22h) et on est hyper fatigués !
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  • Herceg Novi

    August 20, 2023 in Montenegro ⋅ 🌙 23 °C

    Nous nous réveillons difficilement à Mikulici nature park, l'idée est de ne pas partir trop tard pour éviter la chaleur, mais l'arrivée tardive de la veille n'aide pas !
    Le spot de camping est sympa et aménagé de tables pour le petit dej, on est efficace et discutons avec nos voisin.e.s de tente français de l'itinéraire.
    Il est 9h lorsque nous sommes sur nos vélos, il ne reste plus qu'à remplir l'eau. Et là... "Who the fuck are you ?!", le propriétaire (Marco) qui ne nous a pas vu arriver tardivement hier. Vincent se présente, raconte notre périple et la suite du voyage, nos précédents emplois... le temps passe et je pense à la chaleur à venir.
    Vincent vient me chercher car Marco veut nous prendre en photo. Nous nous exécutons naturellement. Ce monsieur d'un certain âge a créé ce camping, c'est un lieu d'accueil inconditionnel pour les cyclovoyageurs. Il voit passer au minimum un cycliste par jour (avec la photo bien sûr) et c'est sûrement sa manière à lui de continuer à voyager et à être en contact avec des gens du monde entier.

    Nous partons plus tard que prévu, mais sa rencontre était nécessaire pour le remercier de l'existence de ce lieu.

    La frontière avec le Monténégro n'est pas loin, et comme conseillé, nous empruntons un petit chemin à gauche pour éviter les dénivelés et la file de voitures. Il nous fait arriver directement à la douane, mais quel bazar ! Des cailloux, du sable, des ronces, des troncs d'arbres, c'est la jungle ici. Mais on sait que c'est pour une assez courte durée, alors on tient la route, on pousse parfois le vélo pour retrouver la route principale.
    Les passages de frontières sont toujours épiques pour nous et cette fois ci ne déroge pas à la règle.

    La douane était remplie de gens qui attendaient et cherchaient de l'ombre, alors bien sûr on papote avec eux, raconte (encore!) notre voyage... ils sont à cette douane depuis 4h déjà et se sont levés aux aurores, waouch !On commence la descente vers le Monténégro et là, vision d'horreur : des foules de gens qui montent vers la douane chercher de l'ombre, toutes les voitures à l'arrêt depuis des heures, des gens effondrés, désespérés, et ça, sur des kms et des kms, sans fin... c'était dépitant, la douane etait bloquée on ne sait pourquoi, une journée foutue pour tous ces vacancier.e.s. Alors nous, sur nos ptits vélos, on jubilait d'être si rapide ! Peut-être que l'an prochain, certain.e.s de ces vacanciers partiront à vélo avec des sacoches !

    Nous arrivons le long de l'eau, l'ambiance est estivale : bar, café, glaces, resto... notre objectif du midi : trouver un café avec du wifi proche d'un coin à l'ombre pour faire la sieste. On tourne un peu et on trouve notre coin de bonheur, on prépare notre salade du midi, on met les patates au four solaire pour le soir, on boit un café/thé puis une sieste dans le parc d'à côté. Il faut prendre des forces si on veut dormir près de Kotor ce soir, comme ça demain matin, on fait la célèbre montée tant attendue en zig-zag.

    Mais l'ambiance n'est pas speed, on redémarre à vélo et, au détour d'un mauvais itinéraire, on se retrouve au centre-ville de Herceg Novi. Quelle surprise, c'est une petite ville trop mignonne (et bien plus connue qu'on ne le croyait!).
    Comme le temps est à l'orage, on décide de visiter la ville et de faire quelques courses le temps de le laisser passer. C'était superbe !
    Des petites ruelles, de belles bâtisses en pierre blanche, des cafés au bord de l'eau, un beau château fort et surtout, un ciel menaçant et pluvieux qui nous "oblige" à prendre une glace (on trouve toujours une bonne excuse!).
    On repart de cette ville ravis, sous une lumière intense d'après orage. L'heure est à la photo insta pour certaines, Vincent tente de s'imposer en vain ! Haha !

    A vélo, on rentre dans l'embouchure de Kotor (1ère baie), c'est joli mais ça souffle. On nous a conseillé de faire le tour de la seconde baie (la baie dans la baie) car la route est réputée superbe, surtout la ville de Perast. Mais il est bientôt 19h, et le ferry pour traverser la baie est gratuit. Peu d'hésitation si on veut dormir proche de Kotor et se coucher pas trop tard, on saute dans le bateau. Toujours sympa de mettre son vélo dans un bateau, c'est se déplacer sans pédaler !

    À l'arrivée, deux options. Soit on dort dans la petite chapelle à l'embouchure qui est très belle au bord de l'eau, soit on fait les 10km restants pour rejoindre Kotor et trouver une berge pour poser la tente.
    Il fait presque nuit, alors on choisit l'option de la chapelle pour se faciliter la vie. Quel spot royal ! À côté du phare, la vue à couper le souffle. En parlant de souffle, ça souffle, il y a beaucoup de vent ce soir là, mais on est pas au bout de nos peines !!

    Le repas du soir est facile car tout est déjà cuit. Salade de pommes de terre, tomates, feta et concombres au menu. On monte vite la tente et on se glisse sous la couette, contents de cette première journée au Monténégro, pays inconnu au bataillon. Et excités de la montée folle de demain.

    La journée laisse place à la nuit... les nuages deviennent noir, le vent s'intensifie, des éclairs de partout, le tonnerre gronde ! C'est fort, on va s'envoler !! En plus de cela, étant dans un lieu touristique, des gens en haut sur la route parlent fort avant, pendant, après l'orage ! J'ai perdu mes boules quiesces, impossible de dormir de la nuit. Je n'ai jamais entendu un orage aussi fort de ma vie 😳 ahhhh on veut dormir please !
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  • Kotor

    August 20, 2023 in Montenegro ⋅ ☀️ 33 °C

    Au réveil matin, on a nos têtes dans le pâtés de cette nuit d'orage. L'ambition de partir à 6h pour éviter la chaleur s'évanouit, on se rendort pour une petite heure !
    On mange notre petit dej traditionnel et des pêches cueillies sur l'arbre et on file vers Kotor, pas le temps de faire sécher la tente :)
    La lumière du matin est belle sur ces berges, l'eau et calme, les habits et les pontons sèchent.
    On arrive dans la ville de Kotor, un petit marché, une belle ville fortifiée, peu de monde car il est encore tôt, on va boire une boisson chaude dans un café chic pour organiser notre journée et répondre à la question crutiale : sommes-nous en état de monter les 1000m de dénivelés de Kotor ce matin ? Ou alors, on reste dans cette ville toute la journée pour visiter et se baigner ?

    On évalue chacun.e notre potentiel : motivation, batteries restantes, humeur et raisons diverses. Bref, à l'unanimité, let's go, on devrait encore être à l'ombre pour une heure ou deux.

    La montée fût plus douce que prévue. Cela peut vous paraître bizarre un tel discours sur une telle montée, mais les virages sont beaux, la pente pas trop raide et la vue saisissante à chaque fois qu'on tourne. Au départ, on écoute de la musique puis on démarre un jeu qui nous fait oublier le reste. Le but : cueillir le plus de fruits sur la route sans mettre pied à terre (1 point par mûre et 10 points par figue !). Je gagne la partie de peu sans qu'aucune figue n'ait été cueillies. Au bout des virages, un plateau aride avec une dernière côte plus raide, allé ! Les 250 derniers mètres !
    Tout en haut, on s'arrête dans un café pour boire pleins d'eau et acheter du fromage local, yes, on l'a fait !! Il est midi, on décide de continer notre route pour manger dans la ville de Cetinje, en bas dans la vallée.

    Cetinje est une ville surprenante, capitale historique du pays où les dynasties royales ont habité. La ville est populaire, on mange dans un resto recommandé par des locaux d'un ptit café. Pourtant, on y retrouve beaucoup de touristes avec le Lonely planet sur la table !
    On y mange ? De la viande bien sûr, pas grand chose de plus au menu !
    Je choisis un plat traditionnel tandis que Vincent décide de prendre moins original : un burger. Fou-rire assuré à l'arrivée du "burger" : une saucisse applatie, comme étalée avec un rouleau à pâtisserie, pas délicieux ! On arrive même pas à finir, pour vous dire 😆

    On passe l'après-midi sous les grands arbres qui bordent les châteaux et autres bâtiments royaux. Le parc est immense, l'herbe moelleuse, rien de mieux pour faire la sieste et se remettre de notre nuit chaotique ! Pendant que je bouquine un magazine offert par Coco, Vincent s'acharne avec le four solaire. Il a essayé de cuire des petites pâtes dedans mais tout s'est compacté au fond. Il ne reste plus qu'une grosse pâte, pas cuite, impossible à sortir, la galère 😕

    On se remet en route vers 17h avec toujours la même question en tête : où va-t-on dormir ?!
    Une grande descente nous attend, alors on commence à rouler en espérant qu'on croise un spot symapthique. Mais celui-ci tarde à venir car on aimerait vraiment "bien" dormir (pas trop près de la route, pas trop de monde, pas trop de chiens...). Et quand on est fatigués, les décisions sont plus dures à prendre : oui, non, peut-être, ohhh quand même, mais bof...

    On arrive au fond d'une vallée dans un village un peu touristique (Rijeka Crnojevica) avec un beau pont et une rivière. Là, des gens bruyants passaient la soirée à un endroit qui nous paraissait bien pour planter la tente. On hésite puis on va leur parler pour leur demander s'ils vont rester jusque tard. Ils nous répondent super spontanément qu'ils partent dans une heure max (yes!) et ils nous posent pleins de questions. C'est un regroupement de cousin.e.s qui se retrouvent tous les ans pour passer une soirée, ils viennent principalement de la capitale Podgorica. Et moi qui ne savait même pas le nom de leur capitale, la honte !

    Mais ils nous accueillent si chaleureusement : une bière, puis les restes de leur barbecue, et la salade de tomates. Les discussions vont de bon train, ça chambre, ça rigole, on est tellement contents de les rencontrer ! Un nouveau souffle dans notre journée !
    L'une travaille pour l'Otan, l'autre est enceinte, le 3ème ne parle pas anglais, le 4ème adore parler politique, bref on rentre dans la famille Milotich (leur cousin étant un célèbre basketteur, ça vous parle ?). À leur départ, ils nous offrent un gros sachet de tomates de leur jardin car ils disent que dans tous les cas, personne n'en mange ici, on aime que la viande ! Oui, on a vu ça au resto ce midi 🙃
    Vincent fait un plouf dans la rivière glaciale, juste avant que je m'endorme. Pfiou quelle vie !
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  • Skadar lake

    August 21, 2023 in Montenegro ⋅ ☀️ 36 °C

    Réveil à 4h45 pour un départ à .... 5h45 ! C'est tôt, mais il fait déjà jour, et heureusement pas encore trop chaud ! On a une journée énorme qui nous attend, on veut essayer d'atteindre l'Eco-social Farm à Shköder en Albanie le soir (on passe encore une frontière !). On continue de suivre la vallée. Le début de la journée se déroule dans un décor vraiment incroyable. Difficile de se croire en Europe. La route surplombe un fleuve recouvert de nénuphares qui serpente entre des collines abruptes recouvertes d'une végétation tropicale, et qui se jette dans un lac (Shakar lake). La lumière, l'ambiance, la chaleur, l'humidité.... On hésite entre l'Indonésie et la Thaïlande ! En tous cas un vrai paradis pour oiseaux ;)

    C'est tellement beau que malgré notre grande journée, on prend le temps de prendre un café avec un monsieur qui retape sa baraque avec une vue..... ouf! Et de louer un kayak pendant 2h à Virpazar histoire de faire une excursion sur le lac, d'aller à la rencontre des nénuphars et de se baigner un grand coup. C'est un très bon moment :)

    Nous voilà donc de retour sur nos vélos, en pleine montée raide, à 14h, heure parfaite un jour de canicule . On transpire 2x plus vite qu'on ne peut boire 🥵, il fait vraiment chaud, c'est hard ! Et puis ce n'est pas fini : la suite de la journée est une succession de bosses, plus ou moins grandes, avec une belle surprise.

    A ce moment il était 19h et on était 4 : Marine, 2 voyageurs à vélo rencontrés quelques heures plus tot (un anglais et une mexicaine), et moi. Et on hallucine TOUS ! Il faut imaginer une toute petite route, qui d'un coup, débouche sur une magnifique route toute belle et toute neuve. On se dit tous : c'est bon, on a atteint le bon chemin ! Eh ben pas du tout ! La-dite superbe route s'arrête brutalement pour laisser place à .... La forêt, avec un mini sentier, c'est la frontière ! 2 options au choix :
    - Remonter TOUT
    - Tenter le tout petit chemin piéton en espérant qu'il débouche quelque part.
    Franchement, flemme de remonter après cette journée, on tente le chemin, nos vélos de 45kg sur l'épaule, quelle galère 🥴 ! On est bien contents de retrouver une piste carrossable, 2km plus loin !!

    Finalement, pour continuer dans la tradition, on arrive beaucoup plus tard que prévu à l'Eco-social Farm (de nuit parce qu'en plus on se perd à la fin, on va trop loin) mais on est hyper contents d'arriver, le lieu a l'air super bien !! On croise le résident permanent du lieu, Martin, et les autres gens qui, comme nous, sont de passage.
    Bref une bonne journée avec du vélo, du kayak (enfin!), des paysages dingues et des supers interactions ! Un premier pas en Albanie !
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  • District Shkodër - Eco-social Farm

    August 23, 2023 in Albania ⋅ ⛅ 37 °C

    L'éco-social farm est un lieu connu des cyclotouristes. Le district de Shköder étant un point de passage quasi obligé vers l'Albanie où les spots de warmshowers se font rares. Ce lieu est un lieu d'accueil de voyageurs à vélo depuis plus de 10ans, mais c'est aussi une ONG qui utilise ce lieu dans le cadre de ses missions. Les projets sont variés : récupérer des colis alimentaires (des dons de Norvège) pour les apporter aux gens vivant dans les montagnes au nord de l'Albanie, des dons de scooters (véhicules à 4 roues) pour personnes handicapées, un orchestre pour des personnes isolées, un camp de vacances pour jeunes en difficulté et une "tree nursery" (jeunes arbres à replanter en montagne).
    Le lieu de l'éco-social farm est la vitrine de tout cela. Avec d'avantage un volet "social" que "farm" plutôt inexistant à part quelques oies qui de baladent.

    Nous y rencontrons Martin, un argentin qui habite dans la ferme de manière permanente. Il nous accueille, nous fait visiter et nous présente les travaux à venir. Un autre volontaire australien est là aussi, nous mangeons le repas du soir avec eux lors de notre arrivée, nous sommes épuisés mais curieux du lieu et de nos futures missions.

    Le lendemain, on nous explique le protocole de la "daily routine" pour laver la cuisine, le salon et les sanitaires. Ce travail est complété avec du rangement, du tri et déplacement de meubles et autres objets.
    La température extérieure frôle les 40°C, on prend aussi le temps de cuisiner, faire une lessive et organiser la suite du voyage.
    Chance pour nous, d'autres cyclovoyageur.euse.s sont là aussi, comme Baptiste et Bastien, deux frères partis de Biscarosse, rejoints le lendemain par Théo et Léna qui voyagent en camping-car depuis la Bretagne, Christus qui vient de Thessaloniki et Barbara, venue de Berne à vélo. Tout ce joyeux petit monde s'organise pour la suite du voyage et se repose, c'est un lieu ressource précieux.

    Christus passe une journée à nous aider dans nos tâches de volontaires, quel dur travail ! Et quelle chaleur ! Nous décidons d'aller visiter Shköder en fin d'après-midi et d'aller boire un verre avec lui.
    Nous qui pensions rester au moins une semaine, nous décidons de partir au bout du 3ème jour. Décision pas facile à prendre, mais le projet ne convenait pas à nos attentes. Pas de dynamique collective, des tâches peu instructives (et si dures par forte chaleur) et peu de locaux impliqués dans le projet.
    J'ai quand même réussi à passer du temps avec le propriétaire du lieu (Kastriot) pour mieux comprendre le fonctionnement. Cette NGO vit au fil des projets -qui fonctionnent plus ou moins bien - et a peu de moyens. Les projets sont souvent en consortium avec d'autres NGO, financements locaux ou européens. Nous ne sommes pas restés assez longtemps à l'éco-farm pour faire parti d'un des projets ou aller sur le terrain, ce n'était pas propice à cette période de l'année.

    Nous quittons le lieu le matin du 3ème jour, en souhaitant une bonne suite à Martin, et à bientôt aux autres voyageurs qui partaient le même jour, on se retrouvera tous à Tirana pour le week-end !

    Hop ! Une journée à Shköder pour visiter et faire des emplettes :)
    Comme toujours, nous commençons par un traditionnel magasin de vélo, mais cette fois-ci pas de galère pour en trouver , il y en a à tous les coins de rue. Ce n'est pas étonnant, car il y a des vélos partout ! Et même des pistes cyclables !! Quelle surprise, après la galère des pays balkans, on ne s'attendait pas à cela en Albanie.
    Le réparateur de vélo est adorable, nouvelle chambre à air pour Marine et nouvelle lumière arrière pour Vincent, youpi ! Il nous conseille aussi son resto préféré que nous allons tester plus tard.

    En attendant, session shopping pour me trouver un nouveau maillot de bain (que j'ai perdu au kayak... tête de linotte 🙄).
    On nous avait conseillé un second hand shop mais en arrivant devant, il s'agit plutôt d'un grand bazar qui semble fermé. Dedans, une petite dame nous fait des signes. Je lui explique tant bien que mal que je cherche un maillot de bain une pièce et elle sort de gros bacs d'habits pour me montrer. Après la fouille, on passe à l'essayage. La dame et Vincent valident, et pendant ce temps, elle me montre pleins de petits habits sympas. Elle est de bon goût, alors je lui demande de m'aider à trouver un short aussi. Ça ne s'arrête plus, elle me montre un second maillot, on rigole bien, elle est touchante (communication non-verbale car elle ne parle pas un mot d'anglais). Alors je me prends au jeu et j'essaye. Je repars avec 2 maillots de bain, un short et un tshirt pour la modique somme de 2 euros 🙃 de bonnes affaires !

    Il est déjà 15h quand nous filons vers la rivière dans le ptit resto recommandé. Il ne paye pas de mine et quand on demande le menu, ils répondent "on en a pas, on peut vous servir une assiette de poissons de la rivière et une salade de légumes de saison", merveilleux, même pas besoin de choisir :)
    On nous apporte également une galette de pain avec du fromage frais, le tout est un délice, on se régale !

    Dur de se mettre en route vers Tirana, le temps est orageux mais on évite les gouttes. On prend la route, un tracé recommandé par un groupe facebook de voyageurs à vélo pour éviter les gros axes. Merci la communauté des voyageurs à vélo 🥰

    La route est belle et les gens si gentils. On a l'impression d'avoir des ami.e.s partout. Les gens nous saluent, les enfants "hello", grands sourires, c'est super agréable. On passe par des petits villages, de belles routes (avec beaucoup d'ordures...) mais la nuit va vite tomber et on doit revenir à l'essentiel : trouver un spot. Près d'un lac, on demande à deux maisons pour planter la tente dans leur jardin mais ce n'est pas le bon moment pour eux, ils nous indiquent des spots de bivouac proches.

    Nous nous y rendons, moi je suis épuisée. J'ai envie de m'arrêter, et vite ! La journée a été longue, surtout que les dernières nuits de chaleur à l'éco-farm n'ont pas été reposantes, et on se levait si tôt... bref le spot n'est pas terrible, sûrement le pire qu'on ait fait. Près d'une route passante, avec des déchets qui jonchent partout... C'est pas grave, il faut regarder au loin, un beau lac et des couleurs rosées du coucher de soleil, j'impose un peu mon choix !

    On mange rapidement et on se couche, la bonne humeur de la journée est redescendue, il est grand temps de dormir. Si tout va bien (et qu'on roule beaucoup) nous sommes demain soir à Tirana, et nous serons vendredi !
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  • Tirana

    August 25, 2023 in Albania ⋅ ☀️ 34 °C

    Encore un réveil bien bien tôt ce matin ! Départ avant le lever de soleil 🌄. Il fait tellement chaud en ce moment qu'on a pris le rythme, et c'est assez agréable de rouler tôt, avec les belles couleurs et sans trop de voiture ! Et puis cette nuit n'a pas été la meilleure, la route pas trop loin et des chiens qui aboient... On est pas mécontents de se lever ! On commence d'ailleurs à accumuler les mauvaises nuits, trop chaud et trop de bruit, on sent qu'on devient assez vite irritable...

    Au programme 110 km jusqu'à Tirana, et presque que du plat ! La route est agréable et on avance viiiittttte ! Même avec des petits stops (on a re-rencontrer la mexicaine et l'anglais à vélo et on a mangé burek super trop bon), on arrive avant midi dans les environs de Tirana. Un bon arrêt bien mérité, une super salade en mode taboulé et des supers glaces ! Il faut dire qu'il y a beaucoup beaucoup d'italiens en Albanie, on a retrouvé un niveau de glace au top 👌
    Il nous reste 20km, et on décide de viser un camping à l'extérieur de Tirana, parce qu'en arrivant comme cela dans une grande ville, à vélos, on se sent souvent un peu perdu, et qu'on a besoin de se ressourcer au calme... On pense y retrouver quelques personnes de l'Eco-social Farm aussi :)

    Évidemment quand on arrive (la fin est une route non goudronnée hyper pentue qui fini de nous achever sous la chaleur) on se rend compte que nos amis sont dans l'autre camping 😅 mais on décide quand même de rester pour la nuit. Marine est vraiment pas au top, c'est bien qu'on s'arrête ! Pour une fois on choisit la simplicité, et même si nous payons rarement pour les nuits, parfois c'est apaisant et ressourçant (surtout que la baignade dans le lac est incroyable par cette chaleur !).

    Petite anecdote nocturne : je me réveille à un moment parce que je sens quelque chose qui gigote au fond de mon sac à viande. Bah, je me dis que c'est dans mon rêve mais je le sens encore, et maintenant je suis bien réveillé ! J'opte pour une grosse mouche ou quelque chose du même genre, alors je retourne le drap à l'extérieur de la tente. Je ne vois rien, mais en même temps, il fait tout noir.... Je me rendors sereinement... Jusqu'au moment où je sens de nouveau quelque chose qui bouge, près de ma tête cette fois. Il fait presque jour et je vois un petit serpent 🐍 qui se balade tranquillement entre Marine et moi 😳 Aïe aïe aïe !!! J'arrive à me retenir de crier, à l'attraper avec un sac et à jeter le tout à l'extérieur 💪. Sans réveiller Marine 💪💪. Le matin on se rend compte qu'un nouveau trou est apparu au niveau du sol de la toile de tente, clairement grignoté... Le serpent serait-il passer par là ?

    La matinée est génialement chill, on a trop bien dormi (à part l'histoire du serpent.n), on s'est bien ressourcés, le lac et les bons plats aidants. Et maintenant, il est temps d'aller découvrir Tirana :) Dès notre arrivée, on demande à des locaux leur meilleur restaurant. Technique classique de Marine qui donne de très bons résultats, et cette fois-ci n'échappe pas à la règle, l'endroit est très sympa, et les plats hyper bons ! Super resto typique albanais ! Comme par hasard on retrouve les frenchies de l'Eco-social Farm de Shkoder dans le même resto ! Le monde est vraiment tout petit ... On a encore quelques courses à faire chacun de son côté mais on se promet qu'on se retrouve le soir pour une (ou plusieurs) bières 🍻

    Tirana, c'est grand ! À peu près 1 million d'habitants (l'Albanie en compte en tout 2,8 millions), et pleins de lieux différents. Pas de vieux centre qui regroupe tout mais une multitude de quartiers, de parcs et d'ambiances. Et beaucoup de magasins de vélo ! Au hasard du chemin, nous tombons avec Marine sur une "caverne à vélo" (il faut comprendre un petit endroit avec des pièces de vélos partout, du sol au plafond). Depuis quelques temps, je suis à la recherche de quelques pièces introuvables, mais là ils peuvent m'aider ! Alors, pendant que je trifouille mon vélo avec gars super gentil, Marine part à la recherche d'un spot pour la nuit, dans un parc à côté d'un lac.

    Je reste avec mon nouveau pote du vélo pour un verre, on parle route, vélo et Albanie. Je connais très peu de choses sur l'Albanie encore, mis à part que ça été une dictature et que le pays a été fermé jusqu'en 1991. Je comprends au détour de la discussion que l'unité du pays est bonne, et bien que les 3 religions soient présentes (musulmans, catholiques et orthodoxes), elles coexistent cordialement, et que de toute façon ils sont tous athés ("We don't give a shit ! "😅)
    Je comprends aussi que (pour lui) la politique française a été en partie responsable de la dictature albanaise.... Sorry sorry....

    Entre temps Marine a apparemment trouvé de supers spots au bord du lac, et on file retrouver nos compatriotes pour la fête en ville ! Dernière mission avant : cacher les vélos pour la soirée avec tous les bagages dessus ! Problème récurrent dans les villes : ou laisser les vélos ?? On trouve un petit coin dans le quartier des bars, pas le top mais bon .... On est confiants, ça passe :)
    On se retrouve à 7, tous on s'était vu à Shköder, 100km avant, ce sont des retrouvailles ! C'est drôle comment les amitiés se font rapidement sur la route :) on trouve un petit boui-boui rooftop pour se raconter nos vies. Ce que nous voyons de la vie nocturne albanaise ne nous donne pas très envie : des grosses voitures, des boîtes de nuit sélects, des grands vigiles... Argh c'est difficile, seuls, de trouver les lieux alternatifs. Ils sont complètement occultés par l'effet de mode, et le modèle de construction social bling bling... Et par le côté commercial peut être aussi ...

    Donc pas de boîte de nuit pour nous ! On se sépare entre ceux qui rentrent au camping, celle qui rentre à son auberge et nous deux, les rigolos qui tentent le camping au beau milieu de la capitale albanaise un samedi soir ! Le spot trouvé par Marine est super, près du lac et un peu loin du chemin.
    Petite info pratique : pour éviter le bruit, mais aussi le stress (animaux, personnes bourrées, etc...) les boules quies, c'est bien pratique !

    Au matin je suis bien stressé, merci les promeneurs du dimanche, je réveille Marine tôt et j'insiste pour qu'on replie la tente vite. Résultats : on a de nouveau très peu dormi, et on est de nouveau hyper fatigués ! On passe la journée dans le parc, un peu dommage de ne pas visiter plus Tirana, mais on est bien au calme, il fait assez doux sous les arbres.
    On décide de se mettre en route en milieu d'après-midi, après les grosses chaleurs. C'est que le chemin monte ! 30 km et 1000m de dénivelés au programme de la fin de journée !
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  • Vers Elbasan

    August 27, 2023 in Albania ⋅ ☀️ 30 °C

    En route vers la montagne et à plus long terme vers Ohrid, en Macédoine ! Déjà, réussir à monter ce premier col avant qu'il fasse tout noir, ça serait bien !

    Comme d'habitude quand on se sent irritables et fatigués, pédaler ça aide ! Se remettre dans son rythme, voir la route et les paysages défilés. On a le sentiment de n'avoir pas eu l'opportunité de découvrir les lieux alternatifs de Tirana, il nous a manqué quelques rencontres, d'être un peu guidé, mais c'était chouette d'y passer !

    La montée est très agréable ! Personne sur la route et au sommet on arrive sur une crête. C'est magnifique les crêtes à vélo ! Je crois que c'est le moment où les tensions sont définitivement retombées. On s'arrête tout en haut, dans un restaurant/bar familial. C'était pas prévu, mais l'endroit est trop chouette alors on garde nos patates (cuites au four solaire) pour le lendemain et on se commande des plats ! En plus deux jeunes de la famille jouent aux échecs derrière nous, ça nous inspire et on sort (enfin !) le jeu d'échec que je porte depuis le début du voyage ♠️

    On en apprend encore un peu plus sur l'Albanie : 2 jeunes filles de la famille qui parlent parfaitement français nous expliquent qu'elles habitent depuis jeunes au Luxembourg et qu'elles rentrent donner un coup de main pendant les vacances. Apparemment peu de jeunes restent en Albanie, ils vont tous étudier et travailler dans les pays d'Europe de l'ouest. Depuis le début du voyage, parler allemand nous a beaucoup aidé ! Et pour la première fois depuis qu'on est partis de France, on rencontre des locaux qui parlent français ! Ça fait plaisir de temps en temps :)

    Bref, trop chouette soirée ! On pose la tente juste à côté du restaurant, protégé par un chien qui aboie à peu près toutes les 2/3h 🥴, et quand on se réveille le matin c'est l'aube. Encore une journée où l'on veut rouler tôt ! Le programme est de redescendre dans la plaine à Elbasan puis de remonter la longue vallée jusqu'en Macédoine. La première partie du trajet se passe à merveille, les routes en balcon qui serpentent en descente, on a beau en faire pleins, c'est toujours aussi canon ! On traverse Elbasan sans s'arrêter, il commence déjà à y avoir du traffic de bon matin.
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  • Ohrid

    August 28, 2023 in North Macedonia ⋅ ☀️ 30 °C

    C'est parti pour la longue et grande vallée entre Elbasan et la Macédoine. Sur la carte, le tracée a l'air assez longiligne : une montée avec une pente constante sur les 50 prochains km, puis un gros pic de 400m de dénivelés pour finir en beauté. On se rend vite compte de 3 choses :
    - Le tracée ne prend pas en compte les innombrables petites bosses : on ne fait que monter et descendre !
    - Notre route est LA route qui traverse l'est de l'Albanie. Il y a plein de voitures, de camions et de cars de touristes (ce sont les cars qui doublent le plus mal, ils se prennent pour des voitures mais ils sont beaucoup plus gros !)
    - Il va faire TRÈS chaud aujourd'hui. Il fait de toute façon plus chaud sur les "grands" axes en général : les arbres sont plus loin, il y a moins d'ombre, plus de pots d'échappements et de moteurs chauds !

    Bref ce n'est pas notre chemin préféré, c'est même la première fois qu'on roule aussi longtemps sur une grosse route et la dernière montée est vraiment dure ! Il fait trop chaud (il est 13h30), c'est trop raide et les voitures vont trop vite ! On arrive en haut complètement vidé de toute notre eau. Marine s'arrête pour passer un coup de fil à toute sa famille (ses parents rentrent d'une aventure de 13 jours en canoë en autonomie au Canada) pendant que je file vers la Macédoine et le lac d'Ohrid.

    Fun fact pendant la montée, on entend à un moment derrière nous en français "Allez Vincent ! Allez Marine !" Bah alors ! Ce sont Théo et Léna, qu'on a rencontré à l'Eco-social Farm de Shköder, puis à Tirana, et qui voyagent en camping-car dans toute l'Europe. Ça fait plaisir et ça donne de l'énergie !!! En plus, ils s'arrêtent pour nous donner de l'eau fraîche, trop gentils 😇

    À la frontière, je rencontre un néerlandais à vélo, mais sans sacoche. Il est marié à une macédonienne et vient tous les ans à Ohrid, dans la famille de ses beaux-parents. C'est hyper cool de le rencontrer, on passe si peu de temps en Macédoine ! On échange les numéros pour essayer de se retrouver en fin d'aprem pour une verre à Ohrid. Il est presque 15h et j'attends Marine en préparant le repas à Struga, première ville près du lac. On a rien mangé depuis le matin, et après 100km on a faaaaiiim !

    Le temps d'engloutir une super salade (comme d'habitude 😉), de faire un petit plouf dans la rivière qui traverse la ville (on peut se laisser porter par le courant, c'est trop chill), et de reprendre les vélos, on arrive un peu plus tard que prévu à Ohrid. C'est drôle d'arriver dans une ville sans savoir du tout à quoi s'attendre. On monte pour aller au sommet de la vieille ville et là, c'est l'émerveillement à tous les étages : les églises sont absolument magnifiques, la forteresse incroyable. Les petites rues pavées à escalader, protégées par de belles maisons en pierre... Tout cela avec la vue sur le lac d'Ohrid, perché à 700m d'altitude, qui est si grand qu'on croirait être en bord de mer.

    On descend vers les plages pour retrouver Diederik, qui est là avec sa femme, et quelques amis macédoniens. Quelle chance pour nous ! Ils sont super sympas, et ça nous permet d'en savoir un peu plus sur Ohrid, et la Macédoine du Nord en général. Alors premier apprentissage, ne pas dire "Macédoine du Nord", seulement "Macédoine" ! Ils ont dû prendre le nom de Macédoine du Nord lors de leur indépendance car une région de Grèce s'appelle déjà "Macédoine", et que les grecs mettaient leur véto sur le nom (pour entrer dans l'OTAN à ce que j'ai compris).
    Après cette journée de fou : 120km et 1500m de montée, ce moment est bienvenu ! On se balade dans Ohrid au soleil couchant (on se baigne !) et on va rejoindre un spot près du lac que nous ont conseillé nos nouveaux compagnons macédoniens.

    Comme toujours le matin dans un lieu touristique, je suis un peu stressé par les amendes. Je saoule encore Marine pour ranger vite-vite la tente, elle qui voulait faire la grasse mat' ! On arrive quand même à se trouver un bel endroit sur la plage pour profiter d'un petit déj revigorant (avec des oeufs ! C'est assez rare...) et rester tranquille la matinée. On a besoin de se remettre en forme, nos deux corps ont attaqués leurs réserves, et Marine est dans une petite forme (mal au ventre, hésitation sur les prochaines routes et les prochains projets...). Organiser tout ce périple au jour le jour nous prend beaucoup d'énergie ! Un peu plus que d'habitude car nous avons une échéance en Grèce, et ce n'est pas facile à concilier avec les beaux itinéraires que l'on nous a conseillés, et les projets qu'on aimerait bien "visiter" ou "aider".

    On fait au plus court : on nous a parlé d'un village magnifique et typique sur le lac d'Ohrid, on y va pour déjeuner. Il s'agit de Trpjeca. Évidemment c'est encore un village au fond d'une crique, pas possible d'y aller à vélo. Alors on les laisse chez des habitants, ils habitent en Suisse et parlent allemand (encore !).
    Au retour, c'est déjà le milieu d'après-midi et il faut prendre une décision : faire ou ne pas faire le col pour aller voir le lac de Prespa. Un autre immense lac en Macédoine. Ça rajoute 800m de dénivelés et 40 km... Mais ça a l'air beau, et sans voitures!

    Marine prend vite sa décision : elle veut pouvoir profiter de sa soirée, se reposer, et bouquiner. Elle se sent déjà assez fatiguée et ne veut pas forcer. De mon côté j'ai la pêche, et j'ai bien envie de faire cette route. J'hésite quand même jusqu'au dernier moment, je me vois mal me séparer de Marine si elle n'est pas dans un bon jour. Mais je suis vite rassuré sur le sujet : on est tous les deux d'accords qu'une journée solo chacun de son coté ne pouvait pas nous faire de mal. Ça fait des semaines qu'on est tout le temps ensemble !
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  • Une nuit - Deux ambiances

    August 30, 2023 in North Macedonia ⋅ ⛅ 21 °C

    AMBIANCE MARINE

    Je vois Vincent entamer la montée, je prends la route qui descend. Je n'ai pas de plan pour la suite, juste l'envie de trouver un lieu au calme pour bouquiner et me reposer. A quelques bornes d'ici, on nous avait conseillé un monastère à voir, le dernier lieu avant la frontière de l'Albanie.
    Je me renseigne et décide d'y faire un tour. Quelle surprise à mon arrivée : c'est très touristique, bien proprêt, beaucoup de gens sur la plage. Je pose mon vélo et me balade.
    Le monastère est au bord des sources du lac d'Ohrid. L'eau y est transparente, si claire ! Pour les croyant.e.s, c'est la "holly water", il y a des sources partout. Je visite le monastère puis marche le long de la rivière, le lieu est magnifique et calme. Je cueille des prunes, de la sauge et de la menthe pour le repas du soir.
    Sans trop réfléchir, j'avais décidé dès mon arrivée dans ce lieu, de dormir là. Je prends alors le temps de lire, admirer le coucher de soleil (il y a du vent, je pense à Vincent dans sa montée...!) et la dernière mission sera de trouver où planter la tente. Cela ne paraît pas compliqué car il y a de l'herbe moelleuse partout, le tout est de savoir où c'est autorisé dans ce lieu si touristique.
    Au départ, je pense m'installer dans un ancien camping très glauque, il y a environ 200 caravanes abandonnées... mais il s'avère que comme la plage, c'est une zone militaire, donc strictement interdit.
    Je m'installe alors peu loin, derrière une église. J'y mange mon repas du soir (des wraps) mais je me fais constamment déranger par des gens qui viennent boire la holly water...
    Je décide finalement de m'installer près de la chapelle qui longe la rivière, elle est plus loin sur le chemin. Il est 21h quand je pose la tente et 21h30 quand je m'endors. Avec les boules quiesces pour ne pas stresser des bruits de la nuit :)
    Le matin, je replie la tente vers 6h pour ne pas risquer de me faire gronder ! Je vais au bord de la plage, cette fois-ci, je suis seule. Le calme absolu, les boutiques de touristes fermées. Je fais un plouf avant de sauter sur mon vélo pour passer la frontière.

    Le soleil met du temps à passer les montagnes, je me réchauffe progressivement. Les bords de lac sont chouettes à Pogradec. Je me mets à la recherche d'une boulangerie et d'un café sympa. Je tombe aussi sur un marché local. Tout le monde est venu à vélo pour vendre ses produits du jardin. Les caisses étalées par terre, c'est sympa, j'achète des légumes et du maïs à griller (ça faisait un moment qu'on en cherchait!).
    Je profite du soleil et bouqine "Bolo bolo" livre ramené de France par la mère de Vincent ! Ça fait si longtemps que je voulais le lire!).

    Je sais que 40kms me sépare de Korçë, ville où l'on s'est potentiellement donné rdv avec Vincent, à midi à la mosquée. Alors en route, je bifurque vers les terres pour attaquer la montée.

    Alors que je roule péniblement contre le vent, j'entends un "hello" derrière moi. C'est le couple d'autrichien que j'ai rencontré la veille qui me double. Ils sont si légers, très peu de bagages et pourtant, je m'accroche à eux dans la montée pour me motiver. Yes, on arrive en haut, je suis ravie ! On papote et on accroche tout le suite. Je leur recommande l'itinéraire qu'on va suivre jusqu'aux météores en Grèce, ils me proposent qu'on fasse la route jusque Korçë ensemble pour être plus forts face au vent, deal !!
    C'est super, on se croitait dans un train. En troisième position face à un vent violent, je me sens royal au bar en train de siroter un cocktail 🍸 ! On fait une pause café, ils sont super chouettes.

    On arrive pile à midi à Korçë, je n'ai pas eu de nouvelles de Vincent sur la route donc impossible de savoir s'il est dans le coin tant que je n'ai pas de wifi. Je demande dans un hôtel pour avoir une connexion, et voilà que j'apprends qu'il est à 100m de moi, il est arrivé il y a une heure. Il est toujours à l'heure pour nos rdv ce petit chou !

    AMBIANCE P'TIT CHOU

    Maintenant plus le choix : il faut monter ! Je vois Marine qui s'éloigne de son côté, on a quand même le temps de se faire un signe de la main avant de disparaître. C'est toujours fort en émotion ces moments là, avec un vrai pincement au coeur : difficile de la voir partir ! Et comme à chaque fois au bout de 10min j'ai envie d'être avec elle !! En plus la montée est tellement belle ! Toute douce, avec vue sur le lac. Elle me fait penser à la montée de Kotor, au Monténégro, mais sans personne, c'est wild !!
    Plusieurs états d'esprit durant cette montée : au début que du bonheur, je regrette que Marine ne soit pas avec moi, et puis le temps s'assombrit, il commence à faire froid, avec des gros nuages et du vent ! Je découvre de l'autre côté le lac de Prespa, aussi grand que celui d'Ohrid, mais plus sauvage ! A ce moment je me dis que Marine a bien fait de faire sa propre route : encore une fois il est tard, il fait nuit, et même si l'endroit est merveilleux c'est loin d'être une journée reposante. Dormir là, au bord du lac, à la belle étoile, demande aussi un peu d'énergie ! Heureusement au passage de la frontière (je suis de nouveau en Albanie) j'ai pu demander un peu d'eau, les gourdes sont pleines ! J'espère qu'elle est bien, là où elle est, et qu'elle profite d'un bon sommeil !
    Au réveil, re-changement d'état d'esprit. Les couleurs sont incroyables, le lieu tellement calme et paisible... J'ai envie que Marine soit là (et oui, encore !) pour partager ce moment avec moi 💫. Je répare un rayon de ma roue arrière que j'avais cassé la veille au soir (ma roue commence à être à bout de souffle..) et je repars !
    Je roule en longeant le lac, pas une voiture sur les 2 premières heures. Ça monte mais le vrai problème, c'est que le vent se lève. Pleine face ! Je me bats pour essayer de garder une moyenne potable, je n'ai pas envi d'être en retard ! Mais tout seul, ce n'est pas facile ! Nouveau changement : je me dis que Marine a vraiment bien fait de prendre la version courte 😅. J'espère qu'elle a eu l'opportunité de rouler beaucoup hier, pour ne pas se galérer dans le vent aujourd'hui ! Difficile de ne pas avoir de réseau, de ne pas pouvoir demander.... Pourtant c'est beau aussi :) j'emmagasine toutes les informations pour pouvoir lui raconter des choses qu'elle n'a pas vu, Whaaaaooouuuuu c'est pas tous les jours qu'on a pas la même journée ! J'ai aussi hâte de savoir ce qu'elle a fait, où elle a dormi !

    J'arrive à Korçë à 11h, en avance ! Première chose à faire, se ravitailler, j'ai faim !! Un burek, 2 bananes et une pomme plus tard je me mets à la recherche d'un peu de Wifi près de la mosquée, point évoqué la veille... et je suis le premier ! (J'avoue je suis un peu fier de moi). Je crois qu'inconsciemment j'avais peur qu'elle continue, Marine, au lieu de m'attendre 😅
    Et voilà que je la vois arriver, toute pimpante et toute rayonnante ! Et accompagnée en plus !
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