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  • Day 59

    La Paz

    April 15, 2018 in Bolivia ⋅ ☀️ 14 °C

    Place Murillo
    Église San Francisco
    Place San Pedro
    Prison de San Pedro
    Marché des sorcières
    Mirador Killi Killi
    Rue Jaén

    La Paz, "Capitale la plus haute du monde", comme on l'entend souvent. En réalité, c'est Sucre la capitale officielle de Bolivie. Les décisions politiques sont prises à La Paz, mais la constitution n'ayant pas pu être changée, Sucre a gardé son titre.
    La ville n'est pas très jolie, mais j'y passe plus de temps que prévu. C'est en effet le point de départ pour quelques expéditions qui m'intéressent, et un lieu de repos après celles-ci ! Je visite donc bien la ville. Et ce n'est pas facile : aucune rue n'est plate et avec l'altitude je m'essoufle vite. Les minibus sont partout mais la circulation est terrible. Heureusement, pour ce rendre dans les hauteurs de la ville et profiter des points de vue, la ville a investi. Pas de métro ici, mais des téléphériques !
    La place Murillo est entourée par la cathédrale, le palais présidentiel, la base militaire et le congrès. C'est sur celui-ci qu'on peut voir l'horloge qui tourne dans le sens trigonométrique. Comme le sens de rotation vient des cadrans solaires antiques, les politiques boliviens ont voulu marquer leur appartenance à l'hémisphère sud.
    Autre place importante de La Paz, la place San Pedro. Elle est située juste à côté de la célèbre prison du même nom. Il est "possible" de visiter l'intérieur, mais comme pour les mines de Potosi, je trouve ça malsain. Par contre la prison a quelques particularités incroyables.
    - Depuis que les policiers l'ont désertée, elle est gérée démocratiquement par les prisonniers.
    - Les cellules sont la propriété des détenus et des ex-détenus. Il faut donc payer un loyer pour y vivre.
    - La nourriture étant préparer par les prisonniers, il faut aussi payer pour manger. Comme personne ne voulait être associé à la prison, les aliments sont fournis par une société qui enfreint perpétuellement les droits de l'homme en Bolivie (dixit le guide) : Coca-Cola ! Et mieux vaut consommer uniquement Coca. Sinon, les fractures des doigts font vite passer l'envie d'aller voir ailleurs.
    - Pour payer toutes ces dépenses, tout le monde dans la prison a un métier.
    - Les femmes et les enfants des détenus ont pendant longtemps vécus à l'intérieur de la prison.
    - Une aile spéciale, séparée du reste de la prison et avec entrée dédiée est habitée par les narcotrafiquants. Beaucoup plus luxueuse, avec internet et téléphone, elle leur permet de gérer leurs activités tout en étant protégé par la police. Comme Pablo Escobar en son temps. Comme ils sont là de leur propre volonté, ils peuvent entrer et sortir comme bon leur semble.
    - Comme un prisonnier qui s'échappe n'a plus aucun droit humain, ce sont les psychopathes locaux qui se chargent de le retrouver. Taux de récupération 100%. La dernière évasion date de 2016. Après 5 minutes de cavale, deux mois de tortures, six mois d'hôpital, ceux qui ont tenté de s'enfuir servent maintenant d'exemples aux autres détenus qui préfèrent rester dans l'enceinte de la prison.
    Autre typicité de La Paz, le marché des sorcières. On y trouve tout ce qu'il faut pour pratiquer les rituels locaux. Le plus facilement reconnaissable pour moi, ce sont les lamas séchés. Cet animal sacré étant prêté par la Pachamama (Terre-Mère), lui rendre permet de demander une faveur en échange. Heureusement, aucun animal n'est tué pour ça. Ils sont soit mort de froid à la naissance, soit mort au cours de la grossesse. En effet, la femelle lama n'a normalement qu'un seul petit par porté. Ne pouvant approvisionner en oxygène deux embrillons, elle est le seule animal à recourir à l'avortement volontaire. Elle manger des plantes toxiques jusqu'à empoisonner et tuer sa porté.
    La Paz, c'est aussi sa rue hantée, la cathédrale San Francisco et sa façade unique, de nombreux points de vue qui surplombent la ville... Pour les voyageurs comme moi, c'est aussi un passage obligé. De La Paz, on part pour de nombreuses excursions (sommet, route de la mort, jungle, Tiwanaku, ...) ou pour le Pérou. C'est donc sans grande surprise, qu'en une seule journée, j'ai retrouvé dix personnes rencontrées ces deux derniers mois.
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