Nepal
Chobhār

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Travelers at this place
    • Day 323

      Aller au bout de ses rêves

      May 22, 2022 in Nepal ⋅ ⛅ 22 °C

      55km tout droit et nous serons au Népal...Oui, mais...encore faut-il passer la frontière ! Le passage Inde/Népal est clairement le plus folklorique du voyage. Alors qu'on fonce tout droit, nous sommes hélés par des chauffeurs de Tuktuk. Jusque là, c'est plutôt la routine sauf que, au lieu de nous proposer leurs services, ils semblent tous nous indiquer une petite rue perpendiculaire. Eh oui, la frontière a beau être 3 km plus loin, c'est apparemment ici, dans un petit bureau en bas d'un hôtel délabré que l'on doit obtenir notre tampon de sortie. Ce bureau semble inutilisé depuis 5 ans mais pourtant, nous sommes au bon endroit. 5 ordinateurs, dont un branché, un employé qui nous demande l'adresse de notre hôtel de la nuit dernière (heuu....banana?), 3 pannes de courant, bref, tout est bon, on a notre tampon. On reprend la route en priant pour ne pas faire d'accros (puisque nous sommes désormais illégaux sur le territoire), on passe sous un arche, on écrit nos noms et ceux de nos pères dans un grand registre à un premier stand, puis on continue les festivités en passant par 5 autres stands répartis un peu partout dans la ville . Lorsqu'on a enfin notre tampon d'entrée, la frontière est derrière nous depuis 3 bons kilomètres. Mais ça y est, on y est! Les routes sont tout autant (voir même plus) défoncées que du côté indien, mais ça klaxonne nettement moins. Tout le monde semble parler anglais, et on est sans cesse accompagné par des scooters qui nous offrent des brins de causette en roulant à nos côté pour quelques mètres. On est de suite séduit par l'ambiance! Pour notre premier dodo, on s'installe à côté d'un lac, au abord d'une jungle. 3 jeunes sont venus y profiter de la fin de journée. Je les aborde en demandant si le spot est safe. "No problem, no problem.... But Cobra, but maybe Tiger, but no problem...but maybe come camp in the village". Comme on n'a pas vraiment envie de se frotter à des attaques de Cobra nocturne, on accepte avec plaisir la proposition. On installe donc le bivouac au milieu d'un petit village où tout le monde semble se connaître. Chaque villageois nous apporte quelque chose: un verre de coca par-ci, un biscuit par-là, et beaucoup se proposent de nous aider à monter la tente. Nous sommes invités pour le repas qu'on doit manger avec les mains. Ça a un petit côté jouissif mais je n'arrive jamais à me défaire du sentiment de "gamin pris en faute" quand 15 paires d'yeux te regardent alors que tu as la mains enfoncée dans le plat !
      On se fait également offrir du chang, un alcool de riz. On insiste pour avoir un petit verre et on proteste un peu devant notre 25cl remplis à ras bord, mais nos hôtes sont formels : "C'est un petit verre! Ça c'est un grand verre" déclarent-ils fièrement en brandissant leur seau de 75cl!
      Après cette soirée bien agitée, on reprend la route en direction de Chitwan, où nous sommes attendus par la famille d'accueil de mon amie Math qui a séjourné au Népal il y a plusieurs années. La route est en travaux et on mange de la poussière (et quelques délicieux momos tibétains lors d'une pause bien méritée) durant toute la journée. On arrive tellement éreinté et crasseux (probablement le plus sale que l'on ait été du voyage et, croyez moi, il y avait du niveau), que j'ai honte de sonner à la porte. (Bon à dire vrai, dans ces pays, on ne "sonne" pas vraiment à la porte, trouver une adresse s'apparente plus à une chasse au trésor géante impliquant tout le voisinage).
      Une fois lavé, on fait connaissance. Quand tu parcours 12000 km à vélo et arrive dans une chambre avec des photos de ta meilleure amie, ça te donne vraiment l'impression que le monde est petit! Derrière cette visite, il y avait une idée précise : abandonner nos vélos en lieux sûr pour quelques semaines, et aller randonner. Car, si le Népal est le pays de la marche à pied, ce n'est pas celui de la bicyclette. Et ce n'est pas les 48h écoulées sur le sol qui nous feront changer d'avis.
      Faire un Trek au Népal, je pense que c'est un rêve que les amoureux de la montagne que nous sommes avions en nous sans jamais l'avoir pour autant réellement formulé à haute voix. Nous nous engageons sur l'Annapurna Circuit. Les premiers jours, nous marchons à travers des rizières et des champs. Il y a beaucoup de petits village et les paysans portent d'énormes sacs tressés en paille sur le dos. On n'avait jamais rien vu de tel! Au fur et à mesure qu'on monte, les paysages deviennent le plus en plus alpins. Un matin, on se lève en même temps que le brouillard de la veille et on se retrouve nez à nez avec l'Annapurna II, un géant de 7937m. A partir de là, on sera sans cesse entouré de géants aux cheveux blancs et, plus on grimpe, plus on a la sensation de les regarder droit dans les yeux. L'ambiance sur le Trek est également très conviviale.D'étape en étape, on retrouve les mêmes gens et on ne tarde pas à sympatiser avec une bande de backpackers (un Français, un Allemand, une Espagnole, un Norvégien,un Anglais et un Irlandais, bref, de quoi nous rendre nostalgique du vieux continent). C'est la première fois de notre vie que nous montons autant en altitude, avec un passage de col à 5416m. C'est hyper impressionnant!
      On redescend vers Chitwan en bus pour récupérer nos vélos. Prendre le bus au Népal, c'est plein de poésie... ça saute, ça balance, ça secoue, le tout sur un fond de musique locale. 125km/5heures, on n'est clairement pas sur un record de vitesse, heureusement, le paysage népalais n'est pas laid! (Il fallait la faire au moins une fois ).
      Dans la vallée, on visite une réserve naturelle. On part à pied pour la journée, entourés de deux gardes du corps, espérant voir tigre, ours, crocodile, éléphants et rhinocéros. On n'aura pas réussi à aprecevoir les deux premiers mais on a adoré l'ambiance : guetter les bruits, progresser à pas de loups, se retrouver nez à nez avec un rhino et entendre le guide qui hurle: "Courez" et finir à trois touristes perchés dans un arbre et se demandant quelle mauvaise blague commence comme ça!
      On finira nos aventures népalaise à Kathmandu. Nous sommes entre les mains d'Azzu et Douchan, deux fans de vélos qui nous hébergent et nous font visiter les environs: visite de temple, de la ville de Baktapur, karaoké ( on les a initié aux Lacs du Connemara) et promenade sur les collines avoisinantes, le tout arrosé de Chang! Et, entre les coups, on empackte également nos bécanes pour le vol car...nous avons décidé de prendre l'avion à nouveau ! Nous quittons des montagnes pour en rejoindre d'autres. Nous n'aurons pas pu réaliser notre rêve d'atteindre l'Asie Centrale à vélo, celle-ci étant enclavée entre des pays aux frontières actuellement fermée. Mais, l'appel de ces pays résonne en nous . Pendant 10 mois, ils nous ont servi de boussoles, nous indiquant la direction à suivre. Nous en avons été tout proche à plusieurs reprises, et choisir de voler ne se fait pas sans pincement au cœur. Mais attendre que le COVID et les conflit géopolitique se tassent, c'est risquer d'attendre longtemps. Nous avons le temps, le matériel et l'entraînement. Nous décidons de foncer. Nous allons au bout de se voyage, au bout de notre rêve. Du hublot, on aperçoit la chaîne du Pamir et on se demande dans quel bourbier on s'est encore fourré...La réponse? On verra bien! Kirghizistan, on arrive.
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    Chobhār, Chobhar

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