Chili

April - June 2016
A 75-day adventure by Helene Read more
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  • Day 48

    Parque nacional Conguillio

    May 24, 2016 in Chile ⋅ ☀️ 26 °C

    Il y a certaines journées noires, où l'on se dit que l'on est maudit. Je pense que l'on peut classer cette journée comme la journée noire de la mécanique.

    Tout commence au matin, nous décidons de lever le camp pour aller voir les chutes Salto de Laja, a très peu de kilomètres. Là le kombi rechigne à démarrer. Nous tripatouillons au niveau du moteur pour essayer de trouver l'origine, mais rien ne semble suspect. Nous pensons peut être a la batterie mais le bruit est un peu différent des pannes de batterie. On essaye quand même de pousser la voiture mais le sol est de la terre un peu humide sur une surface plate. Nous n'arrivons pas à lui faire prendre assez de vitesse. Après quelques tentatives nous entendons enfin le fameux bruit de la batterie complètement à plat. Cette fois ci plus de doute. Nous partons donc a pied au village en quête de pinces et d'une voiture pour nous aider. Nous avons de la chance il y a un vulca (atelier de pneus) a quelques mètres. Le monsieur nous vient en aide et la voiture redémarre sans peine. Un peu échaudé nous décidons de sauter l'étape des chutes pour rouler et recharger la batterie.

    Quelques kilomètres plus loin sur l'autoroute je sens la voiture peiner de manière inhabituelle. Nous nous arrêtons pour regarder, et effectivement en tripotant le matin même nous avions déconnecté un faisceau de bougie d'allumage. Malheureusement comme ces câbles n'ont jamais été changés, le caoutchouc est devenu tout sec et friable et il ne tient plus rien. Nous réparons cela comme nous pouvons avec du gaffeur et du fil de fer et reprenons la route. C'est plutôt efficace, le véhicule reprend son rythme de croisière de 80km/h. Arrivé sur la ville de Temuco nous fonçons tout droit chez un garagiste. Ce dernier nous donne l'adresse d'une boutique pour acheter la pièce à changer. Il nous indique que le changement est ultra simple et que nous pourrons le faire nous même.

    Allez hop direction le centre ville, seulement au moment de démarrer la voiture j'ai comme qui dirait cassé la clé dans le barillet du démarreur ... oups ! Et c'est comme ça que nous avons eu droit à un cour intitulé : comment conduire à l'aide d'un tournevis. Pour cela rien de plus simple, commencez par démonter le bloc démarreur, et enlevez le barillet. Démarrer à l'aide du tournevis comme s'il s'agissait de la clé. Utiliser le tournevis pour ne pas que le volant se bloque. Un copilote est indispensable pour ce type de conduite avec au choix : soit le passage de vitesse, soit le maintien du tournevis.
    Bref vous l'aurez compris la liste des courses s'allonge, on peut maintenant y ajouter soit des nouvelles clés, soit un barillet.

    Mais comme toujours, dans nos aventures une fin heureuse se dessine. Nous trouvons facilement un kit de faisceaux de bougies d'allumage, que nous pourrons installer tout seul comme des grands. Cela a même amélioré la conduite, la consommation d'essence, et l'allumage du kombi le matin. Pour les clés nous allons chez Norman qui nous fera deux nouvelles clés identiques à celle cassée. Les pays où les gens sont bricoleurs et dégourdis il n'y a que ça de vrai.

    Après ça on décide de se mettre au vert quelques jours en visitant le parc national Conguillio. Ici la Cordillère des Andes se transforme en une succession de volcans, de forêts millénaires et de lacs à l'eau cristalline. Le parc s'étend sur 60 833 hectares. Il a plusieurs entrées, ce qui permet de le traverser en véhicule facilement. Nous choisissons d'entrer par le nord du parc, depuis la ville de Curacautin. Comme lors du dernier parc la route est bonne jusqu'au village, puis se transforme en ripio (piste) sur 50 km. Le parc regroupe le volcan actif Llaima (Le mont enneigé sur les photos), une grande forêt d'araucarias, le lac Conguillio avec la Sierra Nevada en arrière plan, le lac vert et enfin les chutes Truful-Truful. Autant dire que c'est pas dégueu!

    Nous commençons par le lac Conguillio, qui bénéficie en plus de sa vue magnifique sur la Sierra Nevada, de belles plages de sables volcaniques. Nous nous baladons ensuite dans la forêt d'araucarias. Les plus grands sont là depuis quelques milliers d'années, et la forme des branches des plus petits sont assez rigolotes, on dirait qu'ils nous invitent à danser. Après le barbecue du midi nous poursuivons par le lac vert. Là les paysages ressemblent fort à ceux de Nouvelle Zélande. Nous établissons notre camp en fin de journée au pied des chutes Truful-Truful. Après cette belle journée une bonne nuit de sommeil, bercée par les chutes, est bien méritée.
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  • Day 54

    Parque nacional Huerquehue

    May 30, 2016 in Chile ⋅ ☀️ 26 °C

    Après la visite du parc de Conguillio direction Temuco, pour récupérer un colis. Autant se faire livrer en poste restante en Australie avait été ultra simple, autant ici c'est beaucoup plus compliqué. DHL ne livre qu'à des adresses d'habitation, du coup ils ont plus où moins bloqué le paquet chez eux. Après plusieurs coups de fil à leurs services nous arrivons à savoir où il se trouve, et à le récupérer. Ce paquet contient tous les outils nécessaires pour faire la révision de la voiture. Cela tombe bien nous arrivons sur les 5 000 km.

    Après une demi-journée de mécanique, nous partons pour Villarrica et Pucon, deux villes situées autour du lac Villarrica, à 90km au sud est de Temuco. Ces deux villes sont assez huppées, et servent de camp de base pour les activités touristiques de la région, comme l'ascension des volcans par exemple. Cela nous aurait bien tenté mais le tarif de l'expédition nous refroidi de suite, environ 120 euros par personne. Pas mal de voyageurs nous ont conseillé la ballade dans la forêt d'El Cani, le seul hic c'est que nous n'avons jamais trouvé l'entrée! Après une demi-journée de recherche en moyenne montagne sur de la piste boueuse nous abandonnons, et partons vers le parc de Huerquehue.

    Comme depuis un ou deux parcs il n'y a aucun garde, et donc pas de frais d'entrée. Cette réserve propose plusieurs sentiers et nous en choisissons un de taille moyenne, qui fait le tour des différents lacs. La balade débute dans la forêt. La lumière du matin mais en relief les vapeurs de fumée de la forêt. Nous alternons entre les points de vues sur le premier grand lac et des cascades plus dans les sous bois. Puis la balade se poursuit sur un enchevêtrement de trois lacs différents. Aucun d'eux ne se ressemblent, le premier est tout petit, d'où son nom lago chico. Le deuxième est beaucoup plus beau, une atmosphère de calme presque mystique s'en dégage. Enfin le troisième, le plus grand, est bordé par des plages de sable volcanique. Nous finissons rapidement cette balade pour avoir le temps de redescendre jusqu'à Villarrica, où nous passerons la nuit.
    Prochaine destination Temuco, ..., et oui pour la troisième fois !
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  • Day 58

    Puerto Varas, Petrohue, et Puerto Montt

    June 3, 2016 in Chile ⋅ ⛅ 23 °C

    Nous retournons une troisième fois sur Temuco pour récupérer cette fois ci les pièces de rechange pour la barre de stabilisation. Mais comme lors du dernier passage, le vendeur n'a pas été livré de sa commande, et il n'a toujours pas les pièces. Tant pis, nous décidons de ne plus attendre et de continuer la route vers le sud.

    Direction Puerto Varas, Petrohue et Puerto Montt avant de prendre un ferry pour l'île de Chiloé. Puerto Varas est située au bord du lac Llanquihue, et Petrohue le long du lac Todos los Santos. Là c'est la partie la plus dure du voyage, avec une soirée barbecue et un couché de soleil sur une plage déserte, au bord du lac Llanquihue, deuxième lac le plus large du pays. Le lendemain nous partons sur Petrohue. Notre guide de voyage décrit le lac Todos los Santos comme le plus beau du Chili. Effectivement, il vaut le détour, autour d'un paysage volcanique, l'eau du lac fait miroir au volcan Osorno. Il y a à quelques kilomètres du lac les chutes de Petrohue. Elles sont très belles et l'eau pure y est d'un bleu cristallin. Il y a plusieurs petits sentiers de marche tout autour, que nous aurons pour nous tout seul.

    Nous partons ensuite vers Puerto Montt, ville portuaire sur le Pacifique sud. Capitale administrative de la région, elle s'est développée rapidement grâce à l'export forestier et des produits de la mer.
    Avant de prendre un petit ferry pour Chiloé nous prenons soin de prévoir notre retour de l'île par la mer plus au sud. Nous avons bien fait car même en basse saison le ferry se réserve 10 jours à l'avance !
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  • Day 67

    Chiloé

    June 12, 2016 in Chile ⋅ ⛅ 7 °C

    Après avoir pris un petit ferry de 45min, nous voilà sur Chiloé. Cette île s'étend sur 250 km de long et 50 km de large. Les paysages y sont très diversifiés, avec présent sur toute l'île, des collines dessinant un patchwork de différents verts, habitées par de nombreux moutons. L'ouest de l'île est couverte par une forêt dense, que l'on appelle ici l'Amazonie sèche.

    Nous commençons notre visite de l'île en nous dirigeant vers la ville de Dalcahue, célèbre pour son marché artisanal. Là c'est un défilé de petites dames venant des villages voisins, avec dans leurs baluchons différents types de laine, ou leurs ouvrages (écharpes, ponchos, pulls, chaussettes). Certaines vendent directement aux touristes, ou aux détenteurs de boutiques dans le village artisanal. Ce jour-là nous étions les seuls gringos présents sur le marché.

    On poursuit ensuite tout au nord de l'île pour voir le fort San Antonio et le phare. Le soulèvement des Mapuches au XVIe siècle, isolera complètement la communauté espagnole de Chiloé. L'île sera la dernière à obtenir l'indépendance en 1826, et les derniers espagnols se rendront précisément au fort de San Antonio.

    Chiloé a une très forte identité culturelle qui lui est propre. C'est ainsi que l'on trouve ici un musée de l'accordéon, instrument présent dans sa musique folklorique. Les palafitos font aussi partis des particularités de Chiloé. Il s'agit de maisons sur pilotis construites surtout au sud de l'île. Côté terre l'île bénéficie de sa propre Cordillère. L'agriculture rudimentaire qui persiste ici forge aussi son caractère.
    Côté mer, l'île compte de nombreux villages de pêcheurs traditionnels. Toutefois l'élevage de saumon est aussi en pleine expansion. On peut ainsi voir des hectares de côtes barrièrés appartenant à de grosses entreprises piscicoles. Leurs élevages à quelques kilomètres des côtes, a coup d'antibiotiques, dérèglent complètement l'écosystème marin.

    L'île est également célèbre pour ses nombreuses églises classées au patrimoine mondial de l'UNESCO. Elles sont construites entièrement en bois, et peintes de couleurs vives.

    Avant de quitter l'île nous nous laissons tenter par une balade à cheval du côté de Cucao. Ce petit village se trouve derrière les chaînes de montage, où le lac Huillinco vient se jeter dans la mer. La balade nous mènera le long de la plage et du lac. Nous aurons droit à une météo typique de l'île, à savoir un ciel chargé alternant petites pluies et belles éclaircies.

    On finit la visite de l'île par Quellon, tout au sud. Cette ville est connu pour accueillir le km 0 de la panaméricaine. Il y a un monument, à la pointe de la ville, où pas mal de gens viennent se prendre en photo. Le paysage y est très joli, on peut voir au loin le volcan Osorno, et le port de pêche.

    Prochaine destination, la mythique route australe avec le lac divisé entre le Chili et l'Argentine.
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  • Day 74

    Carretera austral

    June 19, 2016 in Chile ⋅ ☀️ 26 °C

    L'aventure continue au large de Chiloé, à l'aide d'un ferry jusqu'à Puerto Chacabuco. Nous choisissons ce moyen pour plusieurs raisons, tout d'abord c'est le plus rapide, ensuite il nous fait économiser pas mal de route non pavées et enfin nous avons envie d'arriver dans la région des fjords par la mer. La traversée dure un jour et demi. Les paysages sont magnifiques, particulièrement à l'arrivée sur Puerto Chacabuco. Nous nous arrêtons dans de toutes petites îles comme Puerto Aguirre, au fin fond de la Patagonie chilienne.

    Dès la descente du ferry, le Kombi fait un drôle de bruit métallique. On s'arrête une première fois, puis une deuxième fois sans rien voir d'anormal. Nous faisons ensuite le tour des quelques mécanos de Puerto Aysen, première ville que nous croisons. Bon là l'accueil n'est vraiment chaleureux, on ne comprend pas grand chose, si ce n'est qu'ils ne font pas beaucoup d'effort et n'ont pas envie de regarder. On va donc à la prochaine grande ville, Coyhaique, à 70km, à une vitesse plus que réduite. Là nous continuons la tournée des mécanos, l'un d'eux nous propose de jeter un coup d'œil. Le verdict n'est pas brillant notre roulement à billes avant gauche est complètement mort, il ne reste que quelques millimètres de métal :/ Direction le centre ville pour acheter un nouveau roulement, et trouver un mécano pour le poser. Tout se passe plutôt facilement, mais tous les mécanos sont débordés. On finit par pousser les portes de tout ce qui ressemble plus ou moins à un atelier de mécanique ! Un d'eux finit par nous aidé en appelant Christian, leur voisin mécanicien. C'est parti pour trois jours d'atelier mécanique un peu forcés. Jour 1 : savoir mettre le roulement à billes, et dans le bon sens s'il vous plaît ! Je vous passe tous les détails mais Christian galerait à remettre la roue en place car il avait posé le roulement à l'envers. Jour 2 : savoir remonter son disque de frein correctement, ben oui sinon il casse! Et devinez quoi, une fois le roulement changé, la roue remontée, prêts à partir vers d'autres aventures, j'entends un gros crac métallique très déplaisant. Le disque de frein, quasi neuf, s'est cassé au niveau la base. On est assez suspicieux sur les explications de Christian, qui hallucine autant que nous en voyant le morceau de métal en deux. Selon lui la pièce était rouillée, et le fait d'avoir roulé sans roulement à billes digne de ce nom, serait la cause. On s'apercevra plus tard, que le disque n'avait pas été remonté correctement ! Jour 3 : savoir être patient, et attendre Paolo le soudeur. Une fois la pièce ressoudée nous reprenons la route prudemment car un bruit persiste au niveau de la roue.

    On a traversé la Cordillere deux fois avec un train avant en mauvais état, alors la retraversé une fois avec un disque de frein douteux et 250km de route non pavée, même pas peur! Non en vrai on a fait hyper gaffe, avec une allure moyenne de 20km/heure. Autant dire que cela nous a occupé un bon bout de temps! On aurait pu choisir une route plus courte et pavée plus au nord, mais celle choisie est beaucoup plus belle, en faisant le tour du deuxième plus grand lac d'Amérique du Sud. Le lac Général Carrera s'étend 2 240 km2 entre le Chili et l'Argentine. Les paysages tout autour sont magnifiques, avec notamment la gorge étroite du Diable. Les villes que nous croisons sont toutes petites. La région bénéficie d'un micro climat avec 300 jours de soleil et peu de pluie, ce qui permet une culture agricole identique à celle au nord de Santiago.

    Nous quittons le Chili pour l'Argentine, sans avoir exploré plus au sud. Mais ce n'est que partie remise, nous reviendrons quand les températures seront plus hautes!
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