Uzbekistan
Novvoq

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Travelers at this place
    • Day 341

      Tajikistan, nous reviendrons

      June 9, 2022 in Uzbekistan ⋅ ⛅ 35 °C

      Le 9 juin, nous franchissons une 3ème frontière en compagnie de Susie et Seb'. Internet nous avait mis en garde contre la corruption qui peut encore être de mise en Asie Centrale mais, encore une fois, nous sommes chanceux. À la place du garde à la recherche de bakchich, on tombe sur celui qui parle anglais et est tout content de pouvoir s'exercer. Il nous fait passer un par un et, patiemment, nous expose à chacun tous les endroits à visiter, les petits plats à goûter... Il papote tellement que, après mon passage, je suis prise d'un doute... Il ne me semble pas avoir entendu le petit bruit caractéristique du tampon sur le passeport. Je feuillette rapidement les pages (qui commencent à être bien remplies) : et non... Pas de tampon ! Retour à la case départ !
      C'est sur ce joyeux faux départ que débutent nos aventures au Tadjikistan. La Pamir Highway que nous rêvions de parcourir étant fermée actuellement, nous ne resterons que 5 petits jours dans ce pays et, pourtant, il sera pour nous deux un énorme coup de cœur. Après quelques kilomètres seulement, les montagnes s'incrustent dans le paysage. Ça tombe bien, ce sont elles qu'on est venu chercher. Préparez vos mollets, ça va grimper.
      Premier défi : la "balade" des 7 lacs. Petit décrassage dans la rivière glacée pour se mettre en condition ( et puis, une douche de temps en temps, ça ne fait quand même pas de mal), et c'est parti pour 1492 m de D+ pour 27km au sol. Puisque nous montons "juste pour le plaisir", Susie fait l'excellente proposition de cacher toutes les affaires en bas, histoire de monter plus légers. Sans grande surprise, nous sommes tous partants. Comme le nom l'indique, on longe 7 lacs. Ça rythme la promenade... Et de 1, et de 2... Les paysages donnent du pep's, on s'en met littéralement plein la vue. Ça monte fort, des rivières de sel apparaissent le long de mes bras. Notre arrivée au 7éme lac coïncide avec celle des nuages. C'est la course pour redescendre, on déboule à toute allure. L'orage éclate. Comme d'hab', je me fais rapidement distancer. Je garde en tête cette image incroyable : seule dans la montagne, pédalant à toute vitesse, observant malgré moi les gros éclairs sur le versant d'en face, en t-shirt sous la drache. Magique.
      Le lendemain, alors que je fais la vaisselle matinale dans la rivière, au milieu des montagnes, en compagnie de 3 ânes, je me dis que la vie est quand même extraordinaire. C'est fou comme on peut s'habituer à des routines farfelues.
      Le 2éme défi : le col du Shahriston, à 3375m . Ce col là, je ne l'ai vraiment , mais alors là, vraiment pas vu venir. Je suis tellement au taquet sur l'itinéraire (hum hum), que je pensais que la fameuse montée dont toute l'équipe parlait était pour le lendemain. En début d'aprèm, après une matinée déjà bien chargée, je me remets donc tranquillement en selle, malgré la pluie,en suivant gaiment le groupe. J'ai eu 1500 m de D+ pour me rendre compte de mon erreur. La première partie de la montée offre une vue panoramique sur le mur vertical d'en face empli de beaux lacets. Voilà qui annonce la couleur. Des enfants vendent des abricots sur le bord de la route. L'un d'eux court à côté de moi et m'en offre un que j'englouti sans m'arrêter, bonheur. Après une heure de montée, Seb et Susie m'attendent pour une pause biscuits bien nécessaire (Gasp quant à lui se prend pour Eddy Merckx et ne s'arrêtera que quelques lacets plus tard). Seb s'étonne... "Tiens, tu as chopé des abricots? " Je me retourne, et découvre un sac REMPLi en équilibre sur mon porte bagage ! C'est donc ça qui me ralentit ( #toute excuse est bonne à prendre). On est repartit. Comme d'habitude, j'adore monter. Le défi est visible et challengeant, le sentiment de victoire au sommet, gratifiant. Ces jours-ci, j'ai une terrible douleur dans le dos qui rend la chose plus difficile. La fin se fait clairement au mental, on est tous un peu dans le rouge. Enfin, on y est! On aperçoit le tunnel qui marque la fin de l'ascension. Plus que quelques mètres, 1 km tout au plus. Tiens, étrange... Il n'y a pas de route alternative au tunnel, comme prévu... Ah ben non, on n'y est pas en fait! C'est juste un pré-tunnel, le vrai est quelques kilomètres plus loin... Heureusement, Gasp est à mes côtés pour m'aider à me remettre de mes émotions. On s'entremotive pour les derniers lacets et enfin...on y est. Bivouac au sommet et décrassage dans une rivière tellement glacée que je redoute de perdre mes orteils ( nous sommes plus d'un mois plus tard et, je vous rassure, ils ont tenu le coup !)
      Le lendemain, oh bonheur, on descend sur 60 km. Pour se récompenser de notre effort de la veille, on décide de s'offrir une glace dans la supérette d'un petit village. Je pars en mission avec Susie et Seb, Gasp garde les vélo pendant ce temps là. Au retour, on le retrouve encerclé d'une quinzaine d'ado. L'un d'entre eux parle un anglais impeccable ( il nous dit avoir appris cette langue sur Chatroulette... Heu... Oui, pourquoi pas!) . Rapidement, la curiosité de tout le village est piquée et ce petit gars se retrouve à jouer les interprètes. Une dame nous faire asseoir en terrasse, une autre nous apporte du fanta. Un marchant de fruit arrive avec un plateau rempli de cerises et et de pommes, le patron de l'étale d'à côté surenchérit avec un melon et des pêches... 4 cafés sont déposés sur la table, puis des glaces... C'est incroyable, on n'avait encore jamais connu ça. C'est comme si chaque habitant tenait absolument à rajouter sa petite touche. On hallucine. Les gens déposent la nourriture et s'en vont, nous observent de loin. Petite à petit, les barrières se brisent, la timidité tombe. 30 personnes sont autour de nous et notre petit pote traduit patiemment leurs questions et nos réponses. Il y a tellement de bienveillance, de sourires...Un journaliste débarque et nous sommes interviewés. Quelques mots clés sont notés sur un bout de serviette... C'est le flou artistique total et on se demande bien quel article il arrivera à pondre! Au moment de s'en aller, notre ami nous demande d'attendre encore 2 minutes "quelqu'un arrive avec quelque chose". Effectivement, 2 minutes plus tard, un jeune de 15 ans arrive et nous offre à chacun une cannette de Coca et un Mars. Cette dernière annectode décrit assez bien le Tadjikistan. C'est le premier pays où cette envie d'accueillir l'étranger nous a semblé être aussi généralisée à toute la population, quelque soit l'âge (même les enfants de 2 ans nous font de grands signes) ou le sexe ! Lorsqu'on remonte à vélo, l'ambiance qui règne dans notre petit groupe de 4 est difficile à décrire... Entre "sans voix" et " euphorie". Même après presque un an en selle, même en étant d'ores et déjà persuadés de la bonté humaine avec multe preuve à l'appui, les hasards de la route arrivent encore à nous surprendre et à nous émouvoir !
      Quelques jours plus tard, sur le bord du chemin, nous croisons par hasard Maël et Laurine, deux cyclos rencontrés à Samarcande. C'est donc à 6 que nous continuons notre chemin et que nous franchissons, à nouveau, la frontière Ouzbek.
      Notre trop bref passage au Tadjikistan nous a vraiment laissé de souvenirs inoubliables. Dans les rues, l'ambiance était tel un tour de France : allez savoir pourquoi, dès qu'on traversait un village, tous les habitants étaient sur le pas de la porte. Les uns nous disant coucou, les autres nous tapant dans la main... Les enfants sur leur petit vélo était toujours d'attaque pour se mettre dans nos roues et nous accompagner sur quelques mètres (voir parfois quelques kilomètres)! On a eu droit tellement de "Hello" et de grands sourires... Nous quittons le pays mais une petite partie de notre cœur reste ici. Qui sait, peut être qu'un jour, nous reviendrons ?

      A l'image de notre séjour côté Tadjik, notre second passage en Ouzbékistan sera lui aussi éclair. Nous avons juste à traverser la vallée de Farganas, qui est réputée pour être la vallée la plus fertile et la plus peuplée d'Ouzbekistan. Qui dit peuplée dit... difficile de passer inaperçu. Alors que nous campions à 6 dans un verger non loin de la frontière, nous nous sommes fait pincer de bon matin par le proprio. Des ennuis ? Que nenni! Celui-ci est revenu à plusieurs reprises (une fois avec des amis, l'autre avec sa famille) pour présenter les touristes qui campait chez lui à la cantonade et nous a incité à cueillir le maximum de fruits sur les arbres! De quoi pimper le petit déj. Après ce festin de mirabelles, notre groupe de cyclos décide de se séparer et chacun repart rouler de son côté. On se retrouvera tous 4 jours plus tard côté Kirgiz pour fêter l'anniversaire de Laurine.
      L' hospitalité ressentie le premier matin dans ce verger restera la norme pour le reste de notre traversée. Accueil midi et soir, petit cadeau de la part des automobilistes ( à trois reprises , on nous a même tendu des billets! Il faut peut etre qu'on commence à se remettre sérieusement en question sur notre look) et, bien que les rencontres aient toutes été magiques, je ne vous raconterai ici que celle avec Inobad, qui a clôturé en beauté nos aventures Ouzbek : alors qu'on fait le plein d'eau devant une maison à la tombée du jour, un ado nous remarque. Il va chercher sa mère qui débarque avec du pain, des cerises et des abricots à fourer dans nos saccoches. Des voisins curieux arrivent également. Une fille parle un peu anglais et nous propose de venir prendre le thé. Ce qui était extraordinaire, c'est qu'Inobad nous a reçu chez elle, et que toute le quartier s'en est mêlé. Pendant qu'elle faisait chauffer le thé, une dame est partie chez elle chercher un repas, une autre du pain frais et une troisième est allée chercher sa nièce qui parlait français (et pour le coup, un français impeccable!). Nous avons adoré cette bonne ambiance de voisinage. Il y avait plein d'enfants qui jouaient là et, à chaque fois qu'on essayait de comprendre les relations, Inobad nous répondait : "c'est ma voisine". Tout le monde avait l'air d'être le bienvenu et de se sentir chez lui! Nous nous imprenions de se vivre ensemble si simple et naturel.
      Le lendemain, après un petit déjeuner incroyable, Inobad nous laisse repartir (non sans avoir rempli nos saccoches de nourriture et nous avoir offert du tissus en soie, caractéristique du pays), et nous filons vers la frontière Kirgiz. 60 km et nous y sommes!
      Il y a beaucoup de file mais nos têtes d' Européens nous donne droit à un pass droit ( le militaire qui te crie :" hé, tourists!" Et qui te fait dépasser tout le monde) et, un petit quart d'heure plus tard, nous sommes de l'autre côté. Ca y est, nous l'avons fait! Nous avons atteint le Kirgizistan ! C'était notre objectif, notre direction, et le bruit du tampon dans le passeport provoque chez nous un petit frisson... C'est le dernier! Mais l'aventure n'est pas finie pour autant... Il nous reste plus d'un mois pour découvrir ce pays qui nous a tant fait rêver !
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    You might also know this place by the following names:

    Novvoq, Навак

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