Turkey
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Travelers at this place
    • Day 315

      Les pieds dans l'eau à Kaş

      February 16 in Turkey ⋅ ⛅ 15 °C

      Au petit matin, on a pas les mêmes envies avec Marine. J'aimerais bien m'enfoncer par les petites routes qui descendent vers la mer (on ressent des airs de calanques par ici), tandis que Marine, en rémission du ventre, se dit que la route directe, c'est bien aussi ! Rendez-vous à 13h donc !

      Comme toujours quand on roule séparément, on est hyper contents de se retrouver :)
      Sur la côte, c'est la préparation de la période touristique. Pour l'instant ils préparent la ruche en attendant les abeilles ! On imagine bien la fourmilière le printemps et l'été, et on est bien contents de passer avant 😊

      Parfois les fins de journées nous offrent des cadeaux, des couleurs magnifiques et des spots cachés. Aujourd'hui, on serpente dans une vallée entre les serres et les orangers, à la recherche d'un bivouac "vue sur mer". La lumière est toute dorée on ne veut pas rater ça !
      On finit donc sur un petit sentier à l'écart de la route. On s'enfonce dans les arbustes à la recherche d'une clairière pour tomber sur.... une maison ! Ah bah non alors ! Heureusement comme toujours les turcs sont géniaux, et après avoir compris notre objectif du soir ils nous accompagnent jusqu'à un endroit plat, moelleux, avec des cailloux pour s'asseoir et une belle vue sur la baie. Le rêve !

      Kaş, c'est le Cassis du sud de la Turquie. On est soulagé d'y être en février pour profiter du paysage sans touriste. C'est une des premières fois où il fait vraiment beau. On utilise enfin le four solaire, qui a évolué pour devenir 3 fois plus grand !
      Bref c'est tellement l'été qu'on décide de rester tout l'après-midi, le soir, la nuit, et le matin !
      La tente sur la plage, on est proche du paradis quand on rencontre le seul turc vraiment pas très sympa de tout le voyage. Apparemment on a pas le droit de camper là, il faut tout redémonter, trop la flemme de déménager... Et l'autre qui klaxonne depuis sa voiture pour nous dire de nous dépêcher ! Et pas question de nous donner ne serait ce qu'un indice de là où l'on pourrait aller. La seule information qu'on a est c'est : "interdit partout !"

      Sauf que 500m plus loin on tombe sur une autre plage avec des tentes. Ah bon ?!
      Et oui apparemment c'est tout a fait possible de mettre sa tente ici hors saison touristique. Super, plus qu'à tout remonter !

      A noter la première baignade dans la mer de la nouvelle année, on reprend les bonnes habitudes :)

      On alterne entre montagnes et côtes escarpées. C'est vraiment magnifique. Tout est très vert et ça paraît si fertile !
      Les gens sont de premier abord plus froid que ce qu'on a pu expérimenter auparavant dans l'est, mais que la vie a l'air plus facile. Il fait chaud, on a l'impression que tout peut pousser, et le paysage est incroyablement beau.

      Aujourd'hui on croise 4 voyageurs à vélo. Ils vont tous vers l'est. Alalala je n'ai pas encore complètement fait la paix avec moi-même sur le sujet. Dès que j'entends parler de l'est, je tique un peu. C'est comme un endroit mystérieux rempli de promesses. Ok pas pour cette fois mais pour sûr on y retournera :)

      Troisième nuit de suite au bord de l'eau, cette fois-ci un lac. Quel décor estival, ça change de la neige, des sapins et des vaches !On passe la soirée avec de sympathiques cyclistes belges. Il ne nous reste plus que 50km avant Marmaris, notre point final en Turquie. 50 derniers kilomètres, sur les 900 des deux dernières semaines. On a bien roulé et maintenant on est presque arrivés... Donc on fête ça avec un magnifique coucher de soleil, bière et chips !

      Funny fact, sur mes derniers kilomètres, on s'arrête dans une mosquée pour remplir les gourdes, comme à peu près 3 fois par jours. Je les remplis, et quand je veut boire, 30km plus loin, oh surprise, plus de gourdes ! Elles sont restées dans la mosquée 🕌. Super, au moins j'aurais laissé une partie de mon vélo, (à savoir une partie de moi), là-bas !
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    • Day 364

      Paradis aux oiseaux & Disneyland fantôme

      March 12 in Turkey ⋅ ⛅ 16 °C

      Un peu de douceur et de calme après l'effervescence de la ville. Nous trouvons notre bonheur au bord d'un petit lac. Avec les derniers rayons du soleil disparus, on entend l'agitation de la mosquée voisine ; élément inhabituel en dehors de l'appel à la prière. Des mots, de longues tirades, flottent au crépuscule et parviennent à nos oreilles en ce deuxième jour de ramadan.

      La nuit fut étonnamment bien moins silencieuse que la précédente passée en plein cœur d'Ankara, une bande de chiens ayant choisi les alentours de Phoeni comme terrain de jeu, nous réveillant sans cesse par leurs aboiements ! La journée démarre donc lentement, sous nos petits yeux cernés, rapidement aveuglés par un soleil vif. Un brunch est en cours de préparation..  Au menu : crudité et fruits secs, pancakes tartinés de tahini-miel et oranges fraîches ! 😋

      La campagne d'Ankara dévoile des collines aux dégradés de roches pastel. Les voitures de la jendarma sont également de sortie ! Chaque virage en découvre une nouvelle. Les hommes en uniforme perchés sur les reliefs, fusils à la main, semblent sécuriser un périmètre. Nous les observons jusqu'au village suivant où des chaises sont installées dans une cour surpeuplée de fanions et banderoles. Probablement un QG politique et un meeting en préparation...

      👉Nallihan bird sanctuary

      Nous atteignons le sanctuaire des oiseaux au cours de l'après-midi. Ce paradis abrite de nombreuses espèces en voie de disparition. Il s'agit d'une zone humide protégée pour la faune et la flore sauvage ; plus particulièrement une réserve ornithologique pour la reproduction et l'alimentation des hérons.

      Le cadre est enchanteur, presque surréaliste. À quelques pas de la route, se dressent des montagnes arc en ciel survolées par des groupes d'oiseaux en formation en V. 🌈 On dirait presque un décor en carton pâte ! Les hérons déploient leurs larges ailes et survolent les marécages. L'atmosphère est paisible, seul le chant des oiseaux brise le silence ambiant. Une passerelle en bois nous permet d'approcher le marais de plus près pour observer les oiseaux.

      Nous dénichons un spot au bord du lac voisin avec vue sur les montagnes colorées. La nuit tombe. Du haut de notre falaise, on contemple les lumières de la ville et les montagnes baignées de la lueur du mince sourire du croissant de lune. Il semble presque amusé de nous voir là, tous les deux, tout•e•s petit•e•s face à l’immensité du monde auprès des flammes de notre feu de camp. À l'écoute de la musique diffusée par notre enceinte, dans la noirceur de la nuit et le rougeoiment des braises, je ne sais pas bien pourquoi, mais ce soir, je me sens plus fébrile, émue et reconnaissante pour ces moments suspendus partagés ensemble.

      Réveil pluvieux. Les hérons pointent tout de même le bout de leur bec et frôlent l'eau paisible du lac dans une course tranquille après leur ombre. Le ciel gris amène d'autres couleurs et réhausse le vert pâle de certaines parties de la roche argileuse. Les collines semblent figées dans une fonte inachevée, dégoulinant progressivement dans l'eau.

      👉Barj al babas

      🏰 Une curiosité de la région nous attend à quelques kilomètres... Conte de fées ou Disneyland post-apocalypse ? Des centaines (732 pour être exacte !) de mini châteaux parfaitement identiques, serrés les uns contre les autre, apparaissent sur une colline. Lorsque l'on s'approche, la féerie laisse place à un imaginaire fantomatique. En décrépitude, ces villas destinées à de riches investisseureuses n'ont jamais été achevées en raison de la faillite de l'entreprise initiatrice du projet. Folie du capitalisme !
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    • Day 311

      Fethiye- 🌞 & viele Eindrücke🇹🇷

      March 12 in Turkey ⋅ ☀️ 19 °C

      Zwei Tage Türkei: mein Kopf schwirrt noch leicht und doch fühle ich mich gut akklimatisiert und angekommen.

      In Wirklichkeit ist es ein Heidenspaß gerade einfach nur zu gucken. Neue Eindrücke, hach tut das dem Reisehunger gut.
      Unsere Gastgeberin war bis jetzt schon eine riiiiesen Hilfe. Die Simkarte ist auf ihren Pass ausgestellt😂 (kostet so schon sau viel Geld)..., Geld tauschen wurde durch sie auch möglich und alle lokalen Gepflogenheiten wurden geduldig erklärt. Z.B:
      Der Muezzin singt das und das, mit "Merhaba abi" ("hallo großer Bruder") hält man sich Typen vom Leib (für die Zukunft🚴‍♀️) und das Gemeindecafe hat immer besonders preisgünstige Essensangebote.

      Apropo Essen, alter Schwede, der Markt heute war GRANDIOS. Nicht nur grandios groß, sondern auch grandios genial. Man merkt direkt, dass der Markt des Ostens hier "angeschlossen" ist. Die Vielfalt an Gemüsen und Obst (ich meine es ist März), die Brote, unbekannten Käse, Zuckerkreationen und Foodtrucks....
      Doch das ist nicht alles. Mit Sprachbarriere und riesigen Geldscheinen in der Hand ist das alles ein echt aufregendes Unterfangen und ich ertappe mich dabei, wie ich plötzlich ganz glücklich grinsen muss, weil ich endlich in diesen Ostflair eintauchen darf, von welchem ich seit Jahren so viel gehört habe.
      Amsel der Tollpatsch schmeißt natürlich trotzdem gleich mal die frisch gekauften Eier auf den Boden. Warum ist auch alles immer nur in Plastiktüten verpackt? Immerhin hatten alle + ich was zu lachen😀

      Ich fühle mich weiß.
      Jeder sieht mir an,
      das ich deutsch bin.
      Das griechische Fußballtrikot macht die Sache auch nicht mehr besser. 😅
      Wie sieht eigentlich "deutsch" aus? Krass, wie riesig die Welt ist und wie jede Kultur und Ecke dieser Welt trotz aller Buntheit ihre typischen äußeren Züge hat...👱🏻‍♂️👩🏻‍🦰🧑🏻🧔🏽‍♀️🧕👵🧔🏿👩🏻‍🦲👨🏻‍🦱
      Stempel Ausländer.
      Brachte bis jetzt auch noch keine nennenswerten Nachteile mit sich. Aber auch wenn es hier sehr touristisch ist und auch die Türken super unterschiedlich natürlich aussehen....
      in Griechenland konnte ich mich noch einfacher unter die Einheimischen mischen.
      Coline kann sich da viel einfacher anpassen.
      Spannende Erfahrung.

      Ein zum Radladen hin und her Gefahre🚴‍♀️ die letzten Tage....viel Warten immer... aber ein Haufen Radreisender schon hier!

      Tuba ist immer noch super gastfreundlich und plant lustig Aktivitäten für Ende der Woche. Dabei zieht es mich eigentlich echt los ins Land. Die Küste mit ihren vor gelagerten Inselchen und den 3000ern in der Ferne ist ohne Frage auch ein Paradies. Stadt bleibt aber Stadt und bleibt laut und kräftezehrend. Wiederum andererseits ist für morgen Sturm und Regen angesagt und man lebt hier nun mal am Besten Tag für Tag.
      Heute Abend zum Beispiel trafen wir uns spontan am Strand mit einem spanischen Radler und danach hab ich ein wenig für uns gekocht. Wir drei hatten viel zu lachen.
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    • Day 362

      Sans oublier la capitaale !

      March 10 in Turkey ⋅ ☁️ 9 °C

      Impossible de quitter la Turquie sans effectuer un saut à la capitale : Ankara ! Bien que très peu touristique, placée dans l'immense ombre d'Istanbul, nous étions tout de même curieux•se de nous y rendre, le temps d'une soirée et une journée.

      Capitale adolescente, c'est en 1923 qu'elle reprend le flambeau de l’iconique Istanbul, autrefois appelée Constantinople ; capitale historique ayant traversé trois empires : romain, byzantin, puis ottoman. Un changement pour briser des siècles d'occupation, et marquer un tournant : celui de l'indépendance. Cette petite ville de seulement 20 000 habitant•e•s fut choisie par Mustafa Kemal Atatürk (père fondateur du pays et premier président) pour sa position stratégique, éloignée des côtes, plus centrale, et par conséquent, moins vulnérable que sa prédécesseure. Elle représentait également le cœur même de la résistance durant l'occupation ottomane.

      Suite à sa nomination, cette ville située à 900 m d'altitude, s'est vu dotée d'un ambitieux projet d'urbanisation afin de lui conférer tous les apparats d'une véritable capitale. Aujourd'hui, nous découvrons donc une ville résolument moderne et neuve, représentation métaphorique de cette nouvelle république de Turquie qui a fêté il y a peu ses 100 ans !

      Nous nous stationnons au calme aux abords d'un parc sans arbes, ni espaces herbeux. Justes de grands bassins vides d'eau, probablement de belles fontaines en été risquant le gel en cette saison hivernale. Nous levons la tête et observons le spectacle d'une grande roue au loin.

      De gigantesques mosquées modernes poussent ça et là. Nous nous mêlons à la foule de passant•e•s au style résolument plus européen que ce à quoi nous étions accoutumé depuis notre passage dans l'est.

      Nous faisons une halte au café gramophone au style atypique, pour un petit çay de rigueur, où disques vinyle ornent le plafond et transistors décorent les étagères.

      Direction une partie plus ancienne de la ville, nous nous baladons parmi les maisons à colombages grignotant quelques mètres carré sur la rue au niveau des étages supérieurs. On atterit dans un restaurant chaleureux aux confortables fauteuils fleuris. Sur les conseils du serveur, nous commandons un genre de crêpe garnie de champignons, poivrons et fromage, ainsi que l'incontournable gözleme aux épinards pour fêter... notre première année de voyage sur les routes ! Déjà un an que nous avons quitté les mauges, le 10 mars 2022, que le temps nomade passe vite...

      Notre nuit en hyper centre se déroule étonnamment dans un calme absolu ! Aujourd'hui est un jour tout spécial ici (et pour les musulman·ne·s du monde), c'est le premier jour du ramadan.

      Nous entamons notre visite matinale en traversant une zone bien différente de celle d'hier. Des quartiers délabrés encore habités et de grandes zones de gravats défilent sous nos pas. Quand la ville a soudainement pris de l'ampleur et de l'importance après la proclamation de l'indépendance, d'immenses bidonvilles ont vu le jour, faute d'une quantité de logements suffisante. Ces habitats de fortune ont été détruits petit à petit à mesure que la ville poussa.

      Nous prenons rapidement de la hauteur pour bénéficier d'une vue sur la citadelle d'Ankara et atteignons la colline abritant des vestiges romains (anciens bains et le temple d'Auguste transformé en église, puis en mosquée). Un calme absolu et une propreté inégalée dans aucune ville du pays règnent. Aurait-on changé de pays ? Et sommes-nous bien dans la capitale ?

      Comme pour répondre à notre interrogation, la ferveur du bazar nous rattrape. Une foule compacte se presse devant les étals de légumes, agrumes, épices, fromage, halva et galettes de pain. Nous visitons sur notre chemin un ancien caravansérail reconverti en bazar aux loisirs créatifs.

      Nos bras chargés de victuailles (l'envie de repartir avec un peu de gastronomie turque avec nous en quittant le pays se faisant ressentir !) nous regagnons notre maison sur roues.

      Une derrière visite indispensable s'impose avant de prendre la route. Impossible de ne pas effectuer le pèlerinage sur la tombe du père fondateur de la Turquie, visage reconnaissable entre tous que nous croisons depuis maintenant plus de deux mois dans les rues, sur les devantures de magasins, décorant les voitures, les facade des maisons...

      Mustafa Kemal Atatürk, premier président du pays, est décédé en 1938. Anitkabir est un mausolée où sa dépouille repose, lieu d'une importance capitale pour les turc•que•s. Initialement, cet endroit devait accueillir toutes les dépouilles des président•e•s de la nouvelle république. L'idée fut par la suite abandonnée, au profit d'un véritable culte de la mémoire dédié à ce personnage symbole de la liberté du pays.

      Le gigantesque mausolée immaculé prend la forme d'un temple hautement gardé. Nul endroit ne dispose d'une sécurité aussi élevée dans le pays ! À l'entrée, nous sommes sommé•e•s d'y déposer notre sac à dos. "Men in black" à tous les coins du site, militaires dans les parties boisées en mode camouflage, caméras nous suivant du regard où que nous nous déplacions, l'ambiance est légèrement oppressante !

      Au cœur de l'imposant bâtiment aux colonnes aux arrêtes saillantes se trouve la tombe d'Atatürk. Une grande esplanade entourée de colonnades accueillent une exposition des voitures présidentielles (Cadillac et Lincoln). Le tout premier porte drapeau de Turquie, offert par les États-Unis, fait face à la large avenue aux statues de lions de style hittite.

      Tous les apparats du culte de la personnalité sont présents. Un écran diffuse même en permanence les moments clé de la vie du défunt, ainsi que des scènes de ferveur intense où la foule se regroupe ici pour commémorer sa mort. Chaque 10 novembre, des milliers de turc•que•s s'y pressent pour observer les deux minutes de silence national à l'heure exacte de sa mort. Les sirènes retentissent alors à travers tout le pays. Nous quittons l'endroit sous le regard sans vie des gardes immobiles.

      Et, nous voici,... au beau milieu des bouchons de fin de journée ! Preuve irréfutable que nous sommes bel et bien dans une capitale à la turque, ceux-ci sont plutôt épiques ! Symphonie de klaxons tuning aux sons hilarants, breloques pour repousser le mauvais œil pendant aux pares choc qui se frôlent, sticker "don't touch my car" à l'illustration très explicite coupant toute envie de le faire et plaque d'immatriculation scotchée sur la vitre arrière ! 😂
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    • Day 196

      Den nächsten Tausender voll gemacht

      March 10 in Turkey ⋅ ☀️ 13 °C

      Mit dem Gesang des Muezzin im Rücken und dem Meeresrauschen vor uns, machen wir an der türkischen Küste die 4000km voll.
      Es gibt sogar einen Radweg!!!
      Mit Blick auf Europa (Lesbos), sind wir mittlerweile in Asien.Read more

    • Day 359

      Crochet peu concluant par la mer noire

      March 7 in Turkey ⋅ ☁️ 10 °C

      Nous entamons une longue traversée du pays pour le quitter, reconnaissant•e•s pour tous les merveilleux instants de vie passés ici depuis plus de deux mois.

      Sur la route nous menant vers la mer noire, le rythme de la circulation joue de l'accordéon, ralenti sans cesse par les nombreux barrages militaires. Les armes portées par les hommes en treillis aux visages couverts de hauts cols polaires, dont on ne distingue que les yeux, nous impressionnent.

      La portion entre le lac de Van et Erzurum dévoile un paysage magnifique. Il s'agit d'une voie panoramique grimpant à 2 300 m d'altitude, sillonnant à travers les montagnes à l'épais manteau neigeux. Nous ne croisons plus que des micro villages où poules et oies se baladent sur le sol glacé entre des maisons de pierres plus que sommaires, souvent recouvertes de bâches.

      Après quelques heures, nous croisons enfin un véhicule à la dégaine familière. C'est la famille suisse rencontrée à Gaziantep ! Heureux hasard. Nous nous arrêtons à leur hauteur pour discuter et apprenons qu'iels viennent d'obtenir leur visa pour l'Iran !

      Quelques kilomètres plus loin, un épais brouillard blanc infini nous enveloppe. Il se met à neiger. Le ciel fond avec le relief dans un parfait monochrome blanc. L'éblouissement passé, l'inquiétude apparaît ; les pneus commençant à déraper légèrement sous la pression du vent chariant la neige directement dessous.

      Une fois les cols passés et la route européenne gagnée, nous soufflons. Une rupture nette au niveau de la colorimétrie s'opère alors ! Un vert soutenu chasse la blancheur de la neige d'un revers de la main. Sous la pluie, la chlorophylle scintille au milieu de laquelle poussent quelques maisons éparses accrochées aux montagnes.

      Enfin parvenu•e•s à Trabzon, nous apercevons la mer noire ! Direction la blanchisserie. Située près d'une mosquée, nous sommes accueilli•e•s par un homme nous offrant gentiment le çay. Nous parlons politique quelques minutes, les élections municipales arrivant à grands pas (le 20 mars prochain). Nous comprenons rapidement que nous avons affaire à un pro-Erdogan ; fait peut-être pas si rare dans ce coin de la Turquie puisqu'il est originaire de cette région ? Nous sommes étonné•e•s par la longueur de la campagne électorale, débutée quasiment depuis que nous avons passé la frontière !

      Après ces longues heures de route, l'envie de se dégourdir les jambes et d'effectuer une petite visite nocturne de la ville se fait sentir !

      Immense, bruyante et très polluée, la déception nous gagne rapidement. Le vacarme entêtant du trafic routier a eu raison de notre motivation. Les rues de Trabzon recèlent de drôles de quincailleries où objets en tous genres sont exposés en vitrine. Nous découvrons un cœur de centre-ville très européen, aux grandes enseignes et vitrines aveuglantes délivrant la sensation d'être en plein jour en permanence.

      On ne se laisse pas abattre et on déniche un restaurant afin de tester le plat local ; le kuymak. Il s'agit de la fameuse fondue turque (oui, oui vous avez bien lu !). Dans une casserolette individuelle, farine de maïs, fromage local type emmental et beurre forment une pâte bien reconnaissable pour les bon•ne•s français•e•s que nous sommes. Grand•e•s amoureux•se de la cuisine turque, on doit bien avouer que cette fois, la fondue savoyarde détrône haut la main le kuymak ! Le fromage turc est bien moins goûtu. Néanmoins, après des mois loin de la France, observer ces fils de fromage qui se forment quand on en extirpe une portion nous procure une joie indescriptible !

      Adorable, le serveur du restaurant nous offre le çay et des baklava à la noisette, spécialité du coin (ma nouvelle pâtisserie turque favorite, encore meilleure qu'à la pistache !).

      Après avoir récupéré notre linge, la traversée du pays continue ! Les immenses villes ultra modernes aux imposantes mosquées neuves entièrement vitrées se succèdent.

      Nous sommes globalement déçu•e•s de la côte de la mer noir. Les constructions entachent le paysage, ainsi que les nombreux tunnels et, surtout, le grand axe routier longeant et défigurant le littoral. Les spots nature sont inexistants et nous "dormons" sous le désagréable bruit de la circulation incessante couvrant le son des vagues.

      Comme à l'unisson avec notre sentiment de déception grandissant, la météo nous gratifie d'une pluie qui s'abat sur nous sans nous quitter d'une semelle ; accélérant notre départ...
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    • Day 37

      Der "brennende Stein" und Cirali

      March 8 in Turkey ⋅ ⛅ 16 °C

      Nach Aspendos ging es gestern erstmal wieder auf Tour, aber schon nach 3 Stunden erreichten wir den Badeort Cirali, in dessen Nähe unser Ziel liegt: der Ort heißt Yanartas (türkisch für "brennender Stein"). Der Platz ist seit der Antike bekannt und zeigt noch heute ein jahrtausendealtes Naturphänomen. An dutzenden Stellen tritt Erdgas aus dem Fels und brennt friedlich vor sich hin. Um die vielen Feuer im Fels rankt sich natürlich eine Sage: Der Brudermörder Bellerophontes aus Ephya wurde verbannt. Er wandte sich an die Könige von Argos und Lykien, aber beide hatten keine Lust, ihn zu töten. Sie schickten ihn in den Kampf gegen die Chimäre, ein Monster mit Löwenkopf, Ziegen- und Drachenkörper, Schlangenschwanz und feuerspeiendem Maul. Der Knabe besiegte gemeinsam mit seinem geflügelten Pferd Pegasus die Bestie, begrub sie tief in der Erde, aber das Feuer züngelt noch heute aus den Felsspalten. Das haben wir uns natürlich vor und während der Dunkelheit bei einem Schlückchen Wein angesehen - ein tolles Naturschauspiel und genial zum Runterkommen!
      Die Chimäre wird übrigens sehr unterschiedlich dargestellt, was ihrer Grässlichkeit aber keinen Abbruch tut.
      Gleich hier, wieder im Tal, haben wir ungestört und ruhig geschlafen. Spontan beschließen wir heute, den Frauentag mal wieder ohne Fahrerei zu verbringen. Wir wandern in das Örtchen Cirali und entdecken kaum Häuser von Einheimischen, dafür Unmassen von Pensionen, Hotels und Bungalowsiedlungen. Ein Hoch auf die Vorsaison! Den Strand, der sich mit einem Flair von Winterstarre zeigt, haben wir für uns allein und die vielen Boote, an denen in Vorbereitung der Saison emsig gearbeitet wird, erregen eine Gänsehaut beim Gedanken daran, wie viele Menschen sich hier bald über- und nebeneinander schichten werden.
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    • Day 355

      Lac de Van, le marqueur d'un tournant 💛

      March 3 in Turkey ⋅ ☁️ 3 °C

      Direction : l’iconique lac de Van ! 🔥

      De nombreux kilomètres nous séparent de notre destination. Nous cheminons donc tranquillement, et dénichons un spot sur un plateau herbeux parcouru par des troupeaux de moutons dominant un lac.

      👉HEUREUSES RENCONTRES

      Nous y resterons deux nuits, tant nous apprécions le carde bucolique et paisible de l’endroit. C’est ici que nous faisons la rencontre de deux cousins k*rdes, leurs enfants et deux de leurs amis, venus profitez d’un moment convivial de pique-nique tous ensemble. La sublime voix de l’un d’eux, chantant a capella pour ses proches, a attisé notre curiosité.

      D’une générosité rare (pas tant en Turquie !), il nous propose de déjeuner avec eux, leur grand wok de viande cuisiné à l’indienne cuisant sur un feu de bois improvisé. Nous annonçons notre végétarisme sous les rires amusés de cette joyeuse bande d’hommes et finissons tout de même par nous asseoir auprès d’eux. Non loin de leurs deux voitures, une grande natte recouvre le sol. Assis en cercle sur celle-ci, autour de leur plat maintenant cuit, ils dégustent le met avec leurs doigts en grappillant des morceaux à l’aide de grandes galettes de pain.

      Nous partageons un verre de coca à leurs côtés (ce sont les premières personnes que nous rencontrons qui ne boivent pas de çay !) et mangeons pipas et friandises en discutant. L’un des cousins parle anglais, le reste du groupe se trouve donc suspendu à ses lèvres, le traducteur ne fonctionnant malheureusement pas en raison du manque de réseau.

      Comme souvent, lorsque l’on rencontre de nouvelles personnes ici et que nous dévoilons notre nationalité, nous savons que dans les minutes qui suivront, Mbappé va être évoqué ! Cette fois-ci ne fera pas figure d’exception ! 😂

      Ils partagent avec nous quelques réflexions inhérentes à leur origine k*rde. Minoritaires dans le pays (bien que majoritaires dans certains districts de l’est), sans état à eux, ils nous expliquent se sentir dépréciés et non reconnus par les turc·que·s ayant une culture et un courant religieux foncièrement différents.

      L’un d’eux n'est, par exemple, pas marié (chose plutôt rare ici, à 38 ans). Il nous confie être tombé amoureux d’une turque lorsqu’il était étudiant. Malheureusement, la famille de sa petite amie n'a jamais accepté qu'elle se marie avec un k*rde.

      Nos convictions religieuses attisent beaucoup leur curiosité. La religion semble être un sujet prépondérant. Notre athéisme détonne, et choque presque, étant persuadés que nous étions chrétien·ne·s. Ils tentent de nous transmettre leur philosophie, nous faire chausser, l’espace de quelques minutes, leurs lunettes pour regarder la vie à leur manière. C’est un exercice intéressant qui révèle un faussé culturel si vaste entre nous. Ce que nous retiendrons, et qu’ils n’ont cessé de marteler, c’est que cette vie n'est pas la plus importante, la prochaine après la mort l'est davantage ; c'est pourquoi ils ne ressentent pas de peur et qu'ils sont si "relax". Une manière de penser qui permet d'appréhender la vie différemment, avec un regard bien éloigné du nôtre.

      Après déjà plusieurs minutes de discussion, une sensation de gêne me gagne. Je me rends finalement compte que je suis la seule femme de cette assemblée d’hommes. Culturellement, il n'est pas d'usage, chez eux, de partager ce genre de moment avec les femmes de leur entourage, c’est pourquoi aucune d’elles n’est présente aujourd’hui. Une distinction claire est cependant faite entre les femmes kurdes et les non-kurdes, touristes (comme moi), dont la présence à cet instant n’est pas un problème.

      Le deuxième cousin, chiquement vêtu, est fier de défiler sous nos yeux portant un pantalon qu'ils fabriquent en famille, dans une entreprise qu'il a créée ! Les pantalons sont vendus au Moyen Orient, mais aussi un peu en Allemagne et en France.

      Tout le petit groupe s’interroge sur notre présence dans leur région. Ils apprennent avec surprise la facilité avec laquelle nous pouvons circuler à l’aide de nos passeports français, alors qu’eux ne peuvent pas sortir du territoire sans visa coûteux. Nous apprenons que le salaire moyen du coin s’élève à 500 €.

      Un moment de flottement apparaît lorsque nous nous apercevons qu’ils n’ont pas l'air de prendre en compte notre relation de couple, parlant de moi à Paul comme d’une « amie ». La question épineuse du mariage ressurgit et les incompréhensions avec elle ! De ce quiproquo culturel naît un moment mémorable de sourires, rires et joie, lorsqu’ils décident de nous faire la démonstration des danses kurdes auxquelles nous pourrions avoir droit lors de notre cérémonie de mariage ! 😂

      Le duo improbable de cousins enchaîne les danses traditionnelles kurdes au son des enceintes de leur voiture. Se tenant par la main ou  le petit doigt, ils décrivent des cercles autour de nous, roulant frénétiquement des épaules au rythme de la musique effrénée et des pas de danse. C’est maintenant notre tour, pour une petite initiation ! Spoiler alert : c’est beaucoup plus complexe que ça en a l’air ! 😅

      Toute la petite troupe nous quitte en annonçant, tout naturellement, que, dorénavant, nous avons une famille sur qui nous pouvons compter ici. Nous nous donnons rendez-vous au même endroit dans un an en riant ! Paul reçoit une chaleureuse poignée de main suivie d’une accolade d’épaule. Quant à moi, avec plus de distance, mais autant de chaleur, les cousins se présentent face à moi, une main sur le cœur et l’autre levée dans ma direction ; nous appelant « sœur » et « frère » en kurde. 💛

      C’est également tout naturellement qu’ils laissent leurs déchets derrière eux, que nous nous empressons de ramasser avant qu’ils ne s’envolent. Notre comportement génère à nouveau le rire, les cousins déclarant que nous, « occidentaux·ales », étions plus « éduqué·e·s » qu’eux.

      Même en pleine nature, impossible de les quitter sans qu’ils proposent de nous offrir ce qu’ils ont ! Dans ce cas présent, ils nous proposent les restes de leur festin (légumes, oignons, grandes galettes de pain, jerricans d’eau...).

      Notre dernière nuit sous le son strident des hurlements de hyènes achevée, nous reprenons la route.

      👉LAC DE VAN

      Barrages militaires, blindés, postes de « jandarma » telles d’immenses forteresses imprenables aux imposants barbelés et aux miradors sont devenus monnaie courante.

      Un changement radical de saison s’opère aux abords du lac de Van ; nous empêchant d’atteindre Nemrut krater dont les voies d’accès se trouvent bloquées par la neige.

      L’immensité du lac nous absorbe. Nous engloutit. Sans moyen de cartographie, j’aurais été persuadée qu’il s’agissait de la mer ! Trompée par son horizon infiniment bleutée. 🌊

      Nous embarquons sur un petit bateau nous menant sur l'île d'Akdamar où se niche une église arménienne parmi une colonie bruyante de mouettes.

      Plus grand lac de Turquie, le lac de Van se situe sur un plateau à 1700 m d'altitude. Ce lac salé encaissé entre de hautes montagnes enneigées, des plateaux et des volcans endormis dessine un paysage enchanteur. Aux côtés des lacs de Sevan et d'Ourmia, ils formaient les « mers d'Arménie » à l'époque du royaume d'Arménie. Aujourd'hui, il s’agit d’un lieu de vacances estivales couru des turc·que·s avec ses nombreuses plages.

      Une minorité de turc·que·s vivent ici, la population étant actuellement majoritairement k*rde et, autrefois, armén*enne. « Van » signifie d’ailleurs « village » en arménien. Un drame atroce s’est joué dans cette région, décimant ce peuple dans le cadre de ce que l’on peut nommer maintenant : le génoc*de armén*en. À l'époque de l'empire ottoman, en 1915, débutent des déportations, famines et massacres de grande ampleur perpétrés envers la population armén*enne vivant en Turquie et en Arménie occidentale. 1 200 000 personnes périrent. Les déplacements et tueries planifiées depuis Constantinople étaient, par la suite, mis en place partout dans le pays. La reconnaissance de cet événement meurtrier historique à travers le monde est encore controversé, la Turquie niant la tenue d'un tel génoc*de organisé par l'état.

      Nous grimpons sur la colline d’où se dressent les vestiges de la forteresse de Van pour admirer la vue plongeante sur le lac, l’immensité urbaine embrumée par la pollution et la vieille ville détruite. Au passage, nous rencontrons deux sœurs belgo-turques ayant remarqué que nous parlions français, en voyage sur les traces de leurs origines.

      Petit coup de folie en cette fin de journée. L’envie de marquer une distance entre nous et le lourd couvercle pollué de la zone urbaine de Van. On entame 11 km de piste sous le soleil couchant ! Les chemins se révélant encore humides de la fine pluie de la veille, ça patine ! Une fois engagé·e·s, dans une course contre la montre avec le soleil, impossible de faire demi-tour. On serre les fesses et on avance ! 🥵😬

      Aux dernières lueurs du jour, nous atteignons enfin le bout. Une péninsule isolée du vacarme du monde. Un havre de paix. Un aimable fermier, un peu surpris par notre arrivée, nous ouvre son portail vers les rives du lac. Nous nous endormons au doux son du clapotis de l’eau.

      Le lendemain, nous retrouvons notre éleveur de la veille, promenant son troupeau de vaches qui, intriguées par Phoeni, l’encerclent rapidement, le sentent et le lèchent tour à tour. Posé à l’ombre d’un arbre en tailleur, le paisible fermier afghan, au merveilleux sourire édenté qui dit plus que des mots, se restaure.

      Le retour à la civilisation se révéla plutôt difficile ; notamment en raison d’un enlisement dans la boue ! Nous avons dû nous y reprendre à plusieurs fois, profitant de la pente pour nous extirper du terrain meuble et retenter l’ascension. Paulo active le mode tout terrain ; nous glissons dangereusement dans les crevasses, mais on garde le cap, et surtout l'élan (!) afin d’éviter de trop perdre le contrôle de la direction ! Le secret : garder un pneu en adhérence sur le bas-côté, en devers. Phoeni est dans un sale état, nous qui voulions un van bi-ton ; c’est chose faite ! La cuve d'eaux grises sous le van s'est même enfoncée entièrement dans la boue. 😱

      Dernier matin auprès du lac de Van. Une nouvelle visite matinale, il s’agit d’un « toc toc militaires » à la porte du van cette fois-ci. Après une vérification de nos papiers d’identité et un petit déjeuner, nous faisons nos adieux à cet endroit incroyable. La neige arrivant à grands pas, il est temps pour nous de quitter les lieux...

      Cela fait plusieurs jours déjà qu’un petit goût de nostalgie alourdit nos palais. Nous avons atteint le point le plus éloigné de notre périple. C’est un fait. Le voyage continue, mais chaque kilomètre nous rapprochera dorénavant un peu plus de notre pays. Une étrange sensation de vertige. 

      Les paysage entre aridité et neige défilent. De vastes étendues peuplées de moutons. Je crois reconnaître les steppes mongoles que je n’ai jamais vues. Ce lac infini représente un merveilleux clap de fin. 💛❤
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    • Day 351

      Nemrut Dağı, la montagne sacrée

      February 28 in Turkey ⋅ ☀️ 5 °C

      Les kilomètres défilent et les barrages policiers fleurissent. Nous n’en avions jamais vu de semblables, mis à part dans des films. Ici, touristes ou non, tous les véhicules sont arrêtés sans exception ; notre plaque française ne faisant plus office de passe-droit. Les hommes lourdement armés de mitraillettes et vêtus de treillis vérifient nos passeports et passent ensuite à l’inspection de Phoeni. Aux côtés des blocs de béton et des boucliers pare-balles, d’énormes blindés, du genre de ceux que je n’ai eu l’occasion de voir que dans des musées, viennent compléter la panoplie. 

      Côté paysage, les montagnes foncées au chapeau blanc découpées dans un ciel azur défilent sous nos yeux émerveillés. Une carte postale qu’on aurait oubliée sur un présentoir au soleil dont les couleurs pâlissent et font gagner ses lettres de noblesse au lieu.

      Nous retrouvons aussi les gravats, toujours plus nombreux. Images de désolation transformant le visage de ces villes dans lesquelles, depuis un an, tout n’est que poussière.

      👉LA MONTAGNE SACRÉE

      Après une légère errance et l’aide d’un aimable agriculteur, nous cheminons vers Nemrut daği (mont Nemrod, encore lui !) ; la montagne sacrée. La route qui nous y fait grimper est spectaculaire. Le sommet, situé à 2 203 m d’altitude, se trouve, quant à lui, recouvert de neige. Nous sommes quasiment seul·e·s dans ce silence vertigineux. Seul·e·s face à l’immensité de ce massif montagneux.

      Sous les amas de neige, des marches se distinguent. Nous les empruntons durant une demi-heure et parvenons au tumulus de la montagne sacrée, fameux monument funéraire du roi Antiochos 1er de Commagène !

      Enfouis sous la neige, les vestiges d’un sanctuaire reposent sur ce mont silencieux. Sous nos pieds, des autels ensevelis. Sous nos yeux, des statues sortant de terre.

      En 62 avant JC, le roi Antiochos 1er de Commagène décida d’établir son culte divin dont le sommet du mont Nemrod en serait le lieu sacré. Il y fit ériger des statues colossales le représentant parmi les dieux·déesses (Zeus, Apollon, Héraclès, Commagène -déesse arménienne-) et des figures animales puissantes (lion, aigle). Chaque mois, une cérémonie royale se déroulait ici, rassemblant toustes les habitant·e·s de la région autour des autels.

      Lorsque nous parvenons au sommet, nous découvrons ébahi·e·s d’immenses têtes gisant sur le sol d’environ 2 m de hauteur. Plongées dans la neige, l’air digne, elles regardent l’horizon montagneuse au loin. Derrière elles, leurs corps imposants, décapités par le temps et les séismes, assis sur des trônes, les surplombent accolés au tumulus de 150 m de hauteur. Cette mystérieuse butte imprenable dissimule probablement le tombeau d’Antiochos, demeuré non-découvert à ce jour ! 👀

      Sur la route qui nous pousse encore davantage vers l’est, nous faisons une halte chez des grossistes de légumes. Au milieu des poules en liberté, ils sont 5 à nous accueillir et à vouloir nous servir. Les prix tous plus différents les uns que les autres fusent et ne se ressemblent jamais, comme un jeu auquel il faut s’adonner, presque par politesse, au risque de générer de la déception ! 😂 Nous finissons par faire le plein de nos placards en produits frais pour deux semaines, pour la modique somme de : 5 € !

      Par la fenêtre, les moutons se confondent avec les pierres des étendues légèrement vallonnées rocailleuses que nous traversons.
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    • Day 349

      Bassin sacré & 1er temple du monde

      February 26 in Turkey ⋅ ☁️ 13 °C

      Après une nuit plutôt courte en raison de nos changement de spots, nous mettons le cap vers la ville de Şanliurfa !

      Pris d’une flemme de cuisiner sur un parking de ville et d’affronter la foule du bazar, nous atterrissons dans une chaîne de fast food turc « pide&pide » ! Nous y retrouvons même au menu, les fameuses « bomba » au cœur coulant chocolat, spécialités d’Izmir. 😋

      À l’instar de Gaziantep, Urfa gagna le préfixe « Şanli » (« la glorieuse ») suite à la libération de l'occupation française à l'issue de la première guerre mondiale. 

      🌻LE BASSIN D'ABRAHAM

      Nous sommes ici pour une raison. Avoir la chance de contempler un lieu sacré, bien connu des musulman·e·s ; le bassin d'Abraham. Situé en contrebas de la forteresse perchée sur une colline (également en rénovation comme tous les monuments du coin après l’effroyable tremblement de terre), nous découvrons un lieu paisible, comme suspendu. 

      La légende raconte que le roi Nemrod, homme de pouvoir et auto-proclamé divin, eut vent d’une prophétie annonçant qu'un enfant à naître allait bouleverser l'ordre religieux établi pour converger vers le culte d'un seul et unique dieu. Inquiet, Nemrod fit assassiner tous les nouveaux·elles né·e·s, ainsi que les femmes enceintes. À l’exception d’une, qui réussit à se cacher et donna naissance à Abraham. Apprenant son existence, le roi le fit jeter du haut de la colline de Şanliurfa dans un brasier ardent. Mais, avant qu'il n'atteigne le sol, le feu se changea en eau et les bûches en carpes ! 🔥

      Abraham est présent dans de nombreux récits comme le fondateur du monothéisme, sa figure apparaît notamment dans la torah, la bible et, bien sûr, le coran.

      Nous nous promenons autour de Balikligöl, le bassin d’Abraham, dans une quiétude parfaite. Ce lieu saint pour les musulman·ne·s est plutôt fréquenté. Nous lisons que les carpes peuplant le bassin sont sacrées ; elles ne peuvent être ni pêchées ni mangées ! Baignée des derniers rayons du soleil, l’eau scintille vivement.

      Plus loin, un escalier grimpe sur la colline offrant un panorama sur la ville entre chien et loup. Le chant d'un homme enveloppe les toits de la cité de sa douce puissance vocale. Nous sommes interpellé·e·s par de nombreux enfants syriens aux sourires ravageurs qui courent autour de nous et demandent quelques billets. Derrière le décor du parc, de l’autre côté de la butte, un quartier aux maisons de parpaings gris à ciel ouvert se dévoile.

      Les habitant·e·s de Şanliurfa semblent légèrement différents de celleux de Gaziantep ou Halfeti. Chez les femmes, nous remarquons davantage de couleurs dans leurs tenues, ainsi que différentes manières de porter le voile. Quant aux hommes, certains recouvrent également leur tête d’un bonnet très fin épousant la forme du crâne ou encore d’un keffieh à carreaux noir ou rouge & blanc positionné sur la tête à l'aide d'une cordelette en tissu.

      Le lendemain, en quête d’une recharge de notre carte sim turque, nous passons devant un stand de vente de tabac en vrac et cigarettes à l’unité placé juste devant la pharmacie du quartier, un comble ! Nous pénétrons dans une boutique arborant le logo Vodafone, mais proposant également œufs, fromage et pâtisseries ! 😂

      🌻LE PREMIER TEMPLE DU MONDE

      Sur le parking du centre commercial où nous sommes stationné·e·s, nous faisons la rencontre de Jonathan, un écossais voyageant principalement en bus à travers le pays et séjournant dans des auberges. Son programme de l'après-midi étant similaire au nôtre, nous lui proposons de l'embarquer avec nous dans Phoeni ! Une belle rencontre et une agréable conversation autour de nos expériences respectives dans l'est de la Turquie. Il alterne vie sédentaire en Écosse où il prend soin de personnes âgées à leur domicile et vie nomade où il part en vadrouille à travers le monde muni de son sac à dos. 💪

      Au fil des discussions, la ferveur de la ville s’éloigne, le paysage s’épure, les routes se vident et nous parvenons au site archéologique de Göbekli Tepe ; autrement appelé « le tout premier temple de l’histoire humaine ». Une évocation qui instantanément a suscité notre curiosité !

      Nous faisons nos premiers pas au cœur de ce site préhistorique datant du néolithique (ça change des sites antiques !). Des fouilles tardives menées dans les années 90 effectuées par une équipe germano-turque ont révélé la présence d’étranges piliers en forme de T, de tailles différentes, sur la colline aride que nous gravissons. Disposés de manière circulaire, ces étonnants vestiges sont ornés de représentations d'animaux ; renard, araignée, oiseau, serpent, rongeur, remarquablement bien sculptés dans la pierre.

      Les chercheureuses n’ayant trouvé aucune trace d'habitation, il ne pouvait s’agir d’un village. L’aspect monumental du site interroge également, au vu du caractère plutôt nomade des humain·e·s de cette période de l’Histoire. Il semblerait donc que ce lieu soit un sanctuaire, un lieu de rassemblement de chasseureuses-cueilleureuses, dédié aux festivités et aux échanges. Il prouverait alors qu'avant la période de sédentarisation, amenée par l'apparition de l'élevage et l'agriculture, ce peuple du néolithique développait déjà une vie spirituelle et sociale dans un lieu d'importance tel que celui-ci !

      Nous descendons lentement la colline, pensif·ve, admirant un paysage incroyable sous nos yeux. La Syrie se dessine à l’horizon dans un patchwork de couleurs.

      Nous reprenons la route et effectuons un stop au bord d'un endroit où l'Euphrate décrit un gigantesque lac aux branches infinies. Près de nous, un couple s'entraîne à tirer à l'arme à feu dans l'eau ! 😳
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    You might also know this place by the following names:

    Republic of Turkey, Türkei, Turkey, Turkye, Tɛɛki, ቱርክ, Turquía, تركيا, ܛܘܪܩܝܐ, Türkiya, Турцыя, Турция, Turiki, তুরস্ক, ཏུརཀི།, Turkia, Turska, Turquia, Turecko, Турци, Twrci, Tyrkiet, Tırkiya, Tɛki nutome, Τουρκία, Turkujo, Türgi, ترکیه, Turkii, Turkki, Turkaland, Turquie, Turkije, An Tuirc, તુર્કસ્તાન, Turkiyya, תורכיה, तुर्की, Turkowska, Törökország, Թուրքիա, Turchia, Tyrkland, トルコ共和国, თურქეთი, Uturuki, Түркия, Tyrkia, ទួរគី, ಟರ್ಕಿ, 터키, तुर्किये, تورکیا, Turki, Turcia, Tierkei, Ttake, Törkieë, Tiliki, ຕຸນກີ, Turkija, Tuluki, Turcija, Torkia, Турција, തുര്‍ക്കി, တူရကီ, Thekhi, Törkie, टर्की, Turtchie, Turkanmua, ତୁର୍କୀ, Турк, Turkiya, Turkie, Turcja, Turkya, Tirchia, Turukiya, Turchìa, Durka, Turukïi, තුර්කිය, Turčija, Turkiga, Turqia, Турска, Turkiet, துருக்கி, టర్కీ, ประเทศตุรกี, Türkiýe, Toake, Türkiye, Төркия, تۈركىيە جۇمھۇرىيىتى, Туреччина, ترکی, Thổ Nhĩ Kỳ, Türkän, טערקיי, Orílẹ́ède Tọọki, 土耳其, i-Turkey

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