• Usinage de notre nouvelle vis banjo
    Pas très pratique l'accès au moteur !La fameuse vis banjo ... en deux morceaux !!Résultat final de notre vis banjo, usinée sur place

    Panne moteur

    18 Julai, North Pacific Ocean ⋅ 🌧 26 °C

    C’est non sans une certaine émotion que j’écris cet épisode. Un peu long … pour être complet !

    Hier, l’entrée dans le pot-au-noir avait abattu tous les vents. Nos voiles cherchaient leur allures. Nous décidâmes donc, comme prévu, de traverser cet épisode météorologiquement morne, au moteur.

    Mais revenons un peu en arrière : à Hawaï, il y a maintenant une quinzaine de jours, l’assureur avait demandé une photo du moteur à Nico, et nous nous étions rendu compte, en prenant le cliché, d’une légère fuite d’huile. Origine inconnue. Nous avions nettoyé le fond de cale de quelques dizaines de millilitres d’huile. Sans plus …

    Mais après 3 heures de moteur hier, en vérifiant le fond de cale : de nouveau de l’huile. A savoir qu’un moteur qui perd de l’huile, ce n’est jamais bon !
    Nous avons renettoyé le fond de cale, mais cette fois de quelques centaines de millilitres d’huile ! Aïe. Vraiment pas bon !

    Nous stoppons les machines et passons la nuit à la dérive, bercés par une très large houle, toute lisse. Nous gardons toutefois nos quarts, dès lors que la zone peut nous surprendre au niveau météo.

    Quelques heures de sommeil sont stoppées nettes par la disqueuse de Nico dans la cale, à 3h du mat’. Il a pris le temps pendant son quart de décider qu’une fuite d’huile n’était pas à laisser comme ça pour une telle traversée.

    La fuite vient d’une patte de durite d’admission d’huile du turbo. Ici, nous sommes tranquilles pour réparer ça.

    Mais là les ennuis s’enchainent. Le moteur, remis en marche après une première tentative de réparation fait jaillir 2 litres d’huile ! Le moteur est consigné.

    Nous devons tout démonter et retenter la réparation ; mais en resserrant cette fois le boulon d’admission, qui relie la durite au turbo, celui-ci se fend net dans le bloc moteur.

    Un grand doute s’installe ! Ce boulon est une pièce usinée qui est percé en long et en large. Une fois serré, il doit permettre de faire passer l’huile vers le turbo.

    Nous retournons le bateau à la recherche d’une éventuelle pièce de rechange. Nous contactons Vincent, un des frères anciens propriétaires du bateau. Mais rien de tel ici, au beau milieu du Pacifique.

    J’avoue qu’à cet instant, la fin prématurée de cette traversée m’est passée par la tête !

    Nous n’inquiétons pas Romain, Loïc et Margaux. Ils semblent dormir encore. Ils nous diront plus tard avoir entendu qu’il y avait un gros problème. Mais rien ne sert de s’énerver.

    Tant bien que mal, la tête en bas et retenu par les pieds, Nico arrive à déserrer le restant de boulon. Nous avons les deux parties. Seule solution : le refaire à l’identique avec les moyens du bord !

    Avec un petit étau, une perceuse, et quelques heures de minutie, nous parvenons à refaire les mêmes trous dans un boulot identique.

    Les enfants se réveillent. Ils vont se préparer des pancakes et profiter de la plus grande piscine et la plus profonde dans laquelle ils n’auront plus jamais l’occasion de plonger. Au début, ils guettent timidement les alentours sous-marins avec un masque. A la fin, c’est pour celui qui fera le saut le plus fou dans cette eau à 30 degrés.

    Je vide les 2 litres d’huile du fond de cale dans des plastiques Ikea (pour éviter toute pollution). Nico remet la durite et notre boulon nouvellement usiné.

    Après 9 heures de travail, nous déconsignons le moteur pour le remettre en route.

    Les premiers instants sont critiques. Après quelques minutes, l’huile sous pression arrive à température (100 degrés environ), et nos réparations ne laissent échapper aucune goûte d’huile …. Pfff, on peut souffler 🙏

    Après avoir dérivé plus de 12 heures, le bateau reprend sa route, direction les Marquises …

    Surveiller le moteur toutes les demi-heures fera dorénavant partie d’une tâche supplémentaire lors de nos quarts. Croisons les doigts 🤞
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