• Autonomies

    July 19, North Pacific Ocean ⋅ ☁️ 26 °C

    Suite à notre épisode technique d'hier, c'est intéressant de se pencher un peu sur les autonomies d'un tel bateau. J'interroge pour ça Nico et Flo, spécialistes chacun dans leur domaine ;-)

    Mon côté technique pourrait rendre le post un peu compliqué ; je vais essayer d'être pragmatique.

    Pour de telles traversées, les équipements techniques sont tous spécifiques, dans chaque domaine.

    Niveau DIESEL :
    Le moteur du bord est alimenté en diesel par 2 réservoirs de 210 litres. Via une pompe, à la demande, ces réservoirs sont eux-mêmes couplés à 2 ballasts de 810 litres. Total : plus de 2.000 litres de gazoil disponibles. Le moteur 85 CV en régime "croisière" sur 7 noeuds de vitesse (1800 tr/min) consomme ~6 litres par heure. Cela nous donne près de 2 semaines d'autonomie au moteur.

    Niveau ELEC :
    Le bateau est équipé des dernières technologies en matière de gestion électrique. Tout est géré électroniquement par un "energy manager", auquel est relié :
    - un groupe électrogène diesel 4 kVA
    - en plus des 2 batteries techniques (pour le moteur, et le propulseur d'étrave), 3 batteries de service LiFePO4 de 330Ah chacune (pour les instruments, les lumières, les frigos, ...), acceptant de fortes décharges et ayant comme gros avantage d'être moins sujettes à explosion (comme les batteries pure lithium avec l'eau de mer !). Cela nous donne une autonomie finale en pleine charge de près de 12 kWh, ce qui correspond à la consommation journalière d'une maison unifamiliale. Un bateau consomme typiquement 2 à 3 fois moins.
    - 4 panneaux photovoltaïques de 195Wc chacun = ~800Wc, avec comme particularité marine que les panneaux sont recto-verso, c'est-à-dire qu'ils récupèrent également sur leur face inférieure l'énergie des rayons solaires qui se réfléchissent sur l'eau.

    Niveau EAU :
    - deux réservoirs de 380 litres chacun
    - un désalinisateur, un appareil que je trouve extraordinaire : lorsqu'il est activé, il pompe l'eau de mer, la fait passer sous pression par une membrane semi-perméable, la filtre plusieurs fois, rejète la saumure à la mer et finit par produire de l'eau douce, propre à la consommation, à un régime de 40 litres par heure.

    Niveau DENREES ALIMENTAIRES (domaine de Flo ;-) :
    En mode croisière :
    - en frais : 2 semaines (c'est pourquoi nous arrivons au bout actuellement)
    - en surgelés : 2 semaines supplémentaires
    - en conserves : 2 semaines encore supplémentaires.
    Cela nous donne 6 semaines d'autonomie.

    En mode 'rescue' : il n'y pas de limite en fait.
    L'autonomie électrique (via les panneaux photovoltaïques) permettraient de survivre très longtemps, en mangeant nos propres prises de la mer pour les protéines. Avec la machine à pain, les réserves d'eau et de farine permettraient de faire du pain très longtemps pour les apports en glucides.

    En attendant, le bateau continue sa route au beau milieu du pot-au-noir, au moteur, guidé par le pilote vers le Sud-Est. Nous sommes toujours bercés par une large houle. La météo est nuageuse, sans vent, sans pluie. Toutes nos affaires ont eu l'occasion de sécher. L'atmosphère reste lourde, mais les capots ouverts permettent d'aérer le bateau correctement.

    Nous nous occupons en lisant, en bricolant, en écrivant ce blog ;-)
    Merci encore d'ailleurs pour vos commentaires. N'hésitez pas ...
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