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  • Day 187

    Home sweet home

    May 2, 2023 in France ⋅ ⛅ 17 °C

    🏠 - Home sweet home, FIN 1/2

    Après 18 mois dehors, hors de chez moi, sans repère, sans racine, sans toit, je retrouve mon toit.
    Et quand mes locataires l'ont chouchouté, c'est un bonheur.

    Retrouver ces petits bonheurs de me réveiller à la lumière si douce qui traverse ce velux (d'entendre la pluie aussi), de prendre mon café sur ce bar, de prendre un bain avec en déco ces mosaïques que j'ai posées, de pouvoir enfin étaler tout mes vêtements dans une armoire, de me promener dans ce grand jardin qu'est le parc de Sceaux, de pouvoir sur un coup de tête partager un moment avec des amis parce qu'ils ne sont plus à des milliers de kilomètres.
    Ça me manquait terriblement !

    Après tous ces mois en dehors, réaliser à quel point un repère est important. Que le changement tous les jours est si usant.

    Parce que dès le vol pour Hanoï, j'en rêvais. Rêve de briser encore des murs, d'aggrandir cette chambre, de le façonner comme j'en ai envie.
    Mais à quoi bon?

    L'envie d'ailleurs va me pousser sûrement à quitter définitivement ce joli nid douillet les prochains mois. Il a été pourtant une source importante de ces voyages, de cette liberté, de cette indépendance.

    Et les retrouvailles sont de courte durée, d'autres avions m'attendent ces prochaines semaines.

    Il y a aura encore d'autres voyages, sûrement dans des contrées bien plus propices au vélo et à la plongée. Car les challenges ont tout de même une oscillation d'émotions bien trop ample, bien trop ingrate, bien trop difficile.
    Je rêve maintenant de pistes cyclables que Komoot connaît par coeur et de petits chemins où les camions ne peuvent te frôler. De mer turquoise à deux pas de mon chez moi. De facilité en résumé. Et surtout d'équilibre.

    Niveau sous l'eau, l'apnée m'a eue. Définitivement.
    J'en avais déjà ressenti ce besoin de retenir mon air, j'en ai maintenant la certitude. Et puis la possibilité de le transmettre sera là par la suite.

    Ai-je eu ma dose de dépaysement de soi? Rien n'est moins sûr. De sortie de zone de confort, il se pourrait. De liberté, sûrement pas.

    Et cette fois-ci, le boulot qui me ramène en France m'emmène hors de chez moi.
    Dans divers pays.

    J'ai cru, voulu enseigner l'apnée pour justement n'avoir plus aucune excuse de me retrouver enfermée chez moi.
    Et c'est l'informatique qui me l'apporte. Cette sortie vers le partage, vers la communication, vers les yeux pétillants sur mes savoirs.

    Le retour reste cependant le même. Aussi contradictoire.
    Ces voyages ont ouvert tellement de portes, n'en ont fermé aucune.
    Parce que tout ça ne m'a pas apporté ce qui me manque le plus.
    Parce qu'il y a toujours cette solitude que je n'arrive pas à échapper.
    Ces proches pas si proches.
    Ces attaches qui se sont détachées aussi vite qu'elles se sont attachées.
    Et quand le rejet et la jalousie sont de la partie, l'accueil est parfois si glaciale.

    Cependant, des milliers de paysages dépaysants, de souvenirs différents, de journées inoubliables, de rencontres touchantes, ont façonné à jamais mon existence.
    Mon regard sur l'étranger est dorénavant rempli de gentillesse, de partage et de curiosité.
    Oser et voir où cela emmène est tellement troublant mais si enrichissant.

    Il y a encore l'immense fierté de ne pas avoir écouté ces voix d'un autre temps, ces paroles effrayantes qui ne sont que des préjugés, d'avoir suivi mes envies, d'avoir découvert une infirme partie du monde de mes propres yeux.

    D'être actrice de tonne d'histoires authentiques.
    D'être actrice de mes choix biscornues.
    D'être actrice de ma vie bien troublée.

    Fin du voyage extérieur.
    Fin de la fuite asiatique.
    Fin d'être sans domicile.
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