Satellite
  • Day 9

    Le Chaco

    August 3, 2016 in Paraguay ⋅ ☀️ 25 °C

    Nous voulons poursuivre vers le Chaco, région pour laquelle tous les livres alertent sur le fait qu'il faut se préparer et prévoir des vivres pour la traverser. Nous prenons donc nos précautions en nous arrêtant à Asuncion, la capitale, où nous avons un rendez-vous avec un mécano. Sur la route pour nous y rendre nous traversons Aregua, capitale de la fraise. Il y a une armada de vendeurs sur la chaussée, vendant la fraise sous toutes ses formes smoothie, glace, gâteau, confiture, ...

    Nous avons eu les coordonnées de Sergio Balansa via facebook, en contactant Jorge du VW club. Il a dans son garage une mine d'or, un Kombi et trois Cox en restauration. On vient le voir pour nettoyer notre carburateur. Il est très bon pédagogue et nous apprend tout ça sur la matinée. Nous voilà reparti, on fait un tour de la ville mais la voiture est encore plus capricieuse. On retourne voir Sergio, cette fois ci on apporte notre carburateur chez un tornillo pour qu'il nous soude une partie. On fait les déplacements en ville dans sa petite Cox blanche, et lui aussi est un pilote. En attendant on change notre soufflet de cardan (oui oui toujours le même depuis que l'on a acheté la voiture !). Pour vérifier que le carburateur est en état de marche Sergio souhaite faire un tour avec la voiture. Là il se rend compte de toutes les réparations qui sont au programme, mais que l'on a pas encore faites, à savoir : régler le frein à main et donc les freins arrières, régler le levier de vitesse, et l'avance à l'allumage. C'est reparti pour un deuxième cours approfondi, et heureusement que l'on a vu tout ça avec lui car on aurait galéré tout seul. Le lendemain on déjeune avec Jorge qui souhaitait nous rencontrer. On s'est raconté nos histoires de Kombi et de voyages pendant deux bonnes heures. C'était vraiment sympa.

    On peut enfin mettre le cap vers le Chaco. On croise sur la route pas mal de feux et de terres brûlées. La déforestation va bon train dans tout le pays, au profit de l'élevage bovin. La route est asphalté jusqu'à Filadelfia, première grosse ville du Chaco, mais elle est sérieusement en mauvais état. Les paysages du Chaco commencent à se dessiner avec notamment les arbres en forme de bouteille et les lapochos présent dans tout le pays. Arrivée sur Filadelfia, l'ambiance est posée, tout d'abord par cet effrayant rond point en forme d'araignée géante ou de soucoupe volante avec une croix au centre. Ensuite en voulant trouver de la bière, on fait un bon paquet de supermarchés où on nous regarde de travers dès qu'on leur demande. On pose la voiture dans une station service pensant qu'ils en vendraient, malheureusement ce n'est pas le cas, on va pour traverser la rue quand le garde armé jusqu'au dent nous tombe dessus. "Qui vous a autorisé à vous garer ici ?" nous demande t-il, et il nous somme de partir sur le champs. Voilà voilà bienvenue dans la communauté Mennonite de Fernheim.

    Les Mennonites sont des anabaptistes originaires de Russie. Ils se sont réfugiés en Allemagne à l'arrivée du communisme au pouvoir. Pendant la crise des années 1930 ils sont de nouveau partis pour le Canada, et le Paraguay. Il y a environ 15 000 Mennonites dans le Chaco répartis dans 3 colonies (Menno, Fernheim et Nueva Germania) ils vivent de l'élevage et de l'agriculture. Ils bénéficient d'un régime particulier au regard de l'État paraguayen, qui leur garantie la liberté de culte et l'exonération de service militaire.

    Concrètement cela donne une ville bien propre (route principale pavée avec de large chaussée, carré de pelouse vert et taillé) où le sens de la propriété privé doit être respecté à la lettre. Ce qui détonne complètement du joyeux bordel ambiant des autres villes sud américaines.

    Comme on ne sent pas trop la ville, on ne se lance pas dans un campement sauvage. On se dirige vers une estancia à 30km (non pavés - soit une heure et demi de route). On a perdu beaucoup de temps à trouver de la bière, et le soleil se couche tôt. À notre arrivée, pas de propriétaire seulement l'employé qui contacte sa chef par téléphone. Ils nous laissent passer la nuit sur leur terrain et nous envoie quelqu'un pour nous faire à manger. On n'est pas hyper emballé mais d'un autre côté on n'a pas trop le choix (l'autre option étant l'ÉNORME parking de l'église à la sortie de la ville). On attend pendant deux heures, on est fatigué et prêt à se mettre au lit quand on entend une moto arrivée. C'est parti pour un repas bien bizarre dans une salle décoré avec des squelettes et une émission religieuse en guise d'ambiance de fond.

    Le lendemain on visite les deux musées de la ville et on décide de poursuivre notre chemin. Cap plein est vers le Brésil.
    Read more