• Histoire de pompes

    24. juli, South Pacific Ocean ⋅ 🌬 27 °C

    Je profite de mon quart de nuit sous les étoiles pour faire un post sur un sujet qui nous préoccupe beaucoup pendant une telle traversée : les pompes de cale.

    Un des risques majeurs sur un voilier, c’est la voie d’eau. Or, pendant une telle traversée, le bateau ramasse des vagues de partout et l’eau peut s’inviter à tout moment. Pour s’en prémunir, nous veillons à fermer les capots et hublots. S’il faut aérer, on garde un œil dessus des fois qu’une lame inonde l’espace, pour le refermer illico et sécher la zone.

    Le bateau lui-même est percé de partout : pour pomper de l’eau de refroidissement, extraire de l’air d’échappement, évacuer nos eaux usées, etc.
    Ces passes-coque sont entretenus régulièrement pour éviter toute fuite. Ils sont équipés de vannes de fermeture.
    Si en navigation côtière, certaines vannes sont communément fermées pendant la navigation, cette fois en hauturier, toutes restent ouvertes. En effet, nous vivons à bord ; les toilettes doivent évacuer, les éviers et douches doivent se vider, même en pleine mer.

    Pour veiller à ce qu’aucune masse d’eau ne s’accumule, le bateau utilise des pompes de cale. Elles déclenchent automatiquement par des systèmes de flotteur. Certaines pompes critiques sont même reliées à des alarmes sonores quand elles fonctionnent pour avertir l’équipage d’une voie d’eau anormale. A la gîte, avec une forte houle, il n'est pas anormal d'être alerter une ou deux fois par jour !

    Pendant notre traversée, les pompes sont sujettes à rudes épreuves. Nous vérifions visuellement une fois par jour l’état des cales (en cas de dysfonctionnement électrique ou mécanique d’une pompe). Nous venons d'ailleurs juste de devoir changer la membrane de la pompe avant. Et pour vider les endroits mal desservis par les pompes électriques, nous avons aussi des pompes manuelles à disposition.

    Mais je suis interrompu par un couple de poissons-volant qui, au passage de Perd pas le Nord, ont mal estimé leur atterrissage. Paf, dans le cockpit. Je les remets dans l’eau … pas assez à manger là-dessus 😉

    Aujourd’hui, nous avons organisé une séance de gym dans le cockpit ... encore une histoire de pompes ;-) ... 50 pompes chacun, cette fois juste pour garder un peu la forme.

    Nous terminerons la soirée entre 'Villageois' à jouer au Loup-Garou.

    Nous filons toujours plein sud, pas assez Est pour rejoindre notre destination. Il faudra donc tirer un bord en fin de parcours. On perdra une demi-journée.

    Date estimée : la nuit du 26 au 27 juillet.
    Plus que 3 jours donc … on commence à bien décompter.
    Læs mere