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  • Dag 48

    Torres J9 - Déter finale

    23 maart, Chili ⋅ ☀️ 7 °C

    [Louis]

    Après notre festin d'hier et avoir cherché des spots de tente comme des petites fouines sans payer, on se réveille à 3h du mat. Bizarrement sans trop de problèmes on se fait nos petits thé / chocolat chaud / p'tit dej matinaux. Comme des zombies ça c'est sur, ya pas un mot échangé mais on est efficaces. Le temps de s'habiller et de tout ranger, on était partis pour commencer à marcher à 4h du mat.

    L'objectif : choper un magnifique lever de soleil tout en haut, à 3h30-4h de montée. L'objectif principal. Le Torres del paine, le nom du trek qu'on se coltine depuis 7j non stop quand même. Hier on a chopé un mec de l'accueil qui nous a assuré que le levé de soleil sera tout rouge. On se chope la déter finale.

    Comme hier, Benj se sent mieux, et on le ressent. On monte comme des cochons à bon rythme. Tous avaient des frontales sauf moi, je les ai perdues comme un golmon au Brésil, j'ai (toujours) envie de chialer. C'est sympa cette montée dans la nuit, parce qu'on sait qu'on passe à côté de beaux paysages, et on aura la surprise en redescendant.

    Tout se passe bien, on croise beaucoup de monde ( = on les dépasse tous ; faut se l'avouer ça nous faisait plaisir). On sue comme des gorets, normal. On se fait vanner, logique. On kiffe notre vie, le bonheur.

    On continue et on continue de monter, on dépasse un mec insoutenable qui avait un phare en guise de frontale, on croise des princesses (l'américaine ... J'en pleure), et on dépasse un p'tit chalet au milieu de la montagne.

    On arrive enfin dans la montée finale. On a un pressentiment que le spectacle va être grandiose, mais personne ne veut le dire par peur du flop cuisant. Là, retour à la réalité : easter egg de Benj, pas le même que d'habitude. Il a un truc bizarre au talon, quelques courtes pauses ne changent absolument rien. On pense à des solutions de golmon, genre faire une attelle avec une ceinture et nos bâtons de marche ; au final on a pu continuer à monter à un rythme moins soutenu.

    On arrive enfin au spot. On voit la neige, on voit les gens s'arrêter ; on ne voit plus le chemin, on sent la luminosité augmenter petit à petit. On arrive pile à l'heure, même un peu en avance pour une fois.

    Ça se présente comme ça : 3 énormes tours, pile face à nous. Entourées de barres rocheuses qui surplombent un magnifique lac. Quand on arrive ce lac est tout juste a nos pieds ; il n'y a tellement pas de vent qu'il réussit à faire un miroir parfait.

    On attend alors le levé de soleil, et on regarde. On se graille chacun ce qu'on a ramené, un petit peu de choco par là, des cacahuètes par ci. On patiente et on regarde : c'est vraiment beau, mais ... On veut pas le dire, pourtant on le pense tous : c'est beau, mais ... Le Fitz Roy c'était mieux. On s'en veut de penser ça, parce que la montée était folle, parce que c'est quand même magnifique, parce qu'on a de la chance d'être là. On a limite le sentiment d'être ingrats.

    Et là contre toute attente. Alors qu'on pensait le levé du soleil fini depuis peu, au vu de la luminosité grandissante : 10 minutes de folie. Même pas, 5 minutes hors de ce monde. Pendant 5 minutes, un rouge à s'en décrocher la rétine teint les 3 tours du Torres del Paine. D'abord le bout le plus haut, puis un autre, puis une moitié, puis la totalité. Le temps de faire une photo, une vidéo, l'orange gagne du terrain, nous absorbe. On en perd les mots, on se la ferme et on contemple.

    Aussi vite qu'elle est apparue, la couleur s'estompe rapidement. Une fulgurance qui nous a rendus complètement bouche bée. On se remet du spectacle, il est maintenant temps de redescendre.

    Force à ceux qui viennent d'arriver, ils ont loupé le truc du siècle. On redescend rapidement, même très rapidement (à la fin en courant) pour retourner à notre premier camping. Ça y est, on a fini le Torres, la boucle de taré qui est pour nous tous, à l'heure actuelle, le plus long trek qu'on a fait de notre vie. Huit jours et demi en autonomie c'est quand même fort. On file à peu près tous au chiottes, ça doit être l'émotion, et on retourne à l'entrée pour finir ça une bonne fois pour toute.

    On arrive sous un beau soleil, et on se pose dans l'herbe, étalés comme des rois du monde, sans soucis. Avec une petite musique bien douce, les rayons du soleil qui semblent nous caresser. On a un bus à prendre, on sait pas à quelle heure il est exactement : ça attendra. On entend des gens qui passent, qui rigolent, qui font les affolés : peu importe, on a fini le Torres.

    Une dame nous demande si on a de l'effectivo (du cash) chilien, et on le donne volontiers contre des dollars (ce détail a son importance). On se réveille enfin et on part à la recherche de nos bus retour (faut quand même qu'on se taille d'ici).

    On commence à retourner à "l'arrêt de bus" à pied comme au début, mais Benj a toujours ce mal au talon ; on décide alors de donner notre reste d'effectivo à Benj pour qu'il prenne la navette pendant que Thomas Pierre et moi nous mettons à marcher. Benj nous dépasse alors en navette. Il tilte pas direct, mais il nous voit sans les sacs : en effet on a fait un truc de joli golmon. En faisant du stop, on a juste donné nos sacs à des gens pour qu'ils les amènent à l'arrêt de bus. Sans nous donc. Là dit comme ça c'est pas ouf, eh bah c'est vraiment pas ouf en fait. Et comme la confiance paye, ils nous ont pas volé les sacs + ils sont revenus nous chercher : les rois.

    Bon là on entre dans la partie moins rigolote. Fallait bien qu'il arrive une couille après cette journée de taré. En gros on regarde les bus et apparemment, de ce qu'on voit ... Ya plus trop de place quoi et on est un peu les seuls. On se sépare une nouvelle fois en team de 2 Benj et oim contre Pierre et Thomas. Il n'y a qu'un seul spot donc ils commencent, et au bout d'un certain temps ils sont pris dans un school bus. Jusqu'à maintenant tout va bien.

    On est donc seuls avec Benj, et les bus arrivent. Il est 14h les prochains sont à 21h ... 7h d'attente un peu la flemme. Les bus se remplissent tranquillement, et on commence a négocier pour rentrer. Le problème c'est que le mec veut bien faire rentrer ... Contre de l'effectivo. Vous voyez le problème, on a donné le reste à une inconnue.

    On est donc foutus, il nous reste qu'à faire du stop solo comme des tocards. La p'tite surprise sympa, c'est qu'on nous a bien pissé dessus. Après 1h d'échecs, un couple se pose devant nous. Bien évidemment il est pris, bien évidemment le mec de la voiture nous a dit non avant. Après ça, un mec qui regarde même pas la route et s'encule un sandwich se fait prendre (il y a facile 1h entre les deux). Pendant que nous on gesticule comme des fous et on s'efforce de sourire, c'est sur qu'on commence à gentiment perdre patience. C'était tellement une folie qu'on a eu mal physiquement de frustration.

    Après encore (beaucoup) plus d'attente, on est cependant pris par des rois. Un mec qui conduit et un mec à l'avant. C'est des mecs qui n'ont pas eu la chance de faire le trek, mais qui font le tour du pays en voiture pour les paysages. Le passager est en fonce-dalle de taré, on lui donne nos restes de biscuits. On s'arrête pour un point de vue, pour un panneau "Ruta de la fin del mundo", pour un tatou sur la route. Des bons vivants en somme.

    On arrive en un seul morceau de retour à Puerto Natales, pendant que les deux autres dorment à point fermé. On se chauffe à sortir graille de la bonne nourriture. Parce que ok, on a vu des paysages de fou, mais on a mangé comme des clebards pendant 8 jours.
    On voulait un resto à volonté mais on s'est repliés sur une bonne petite enseigne de pizzas. Après une petite bière pour fêter, on rentre au Airbnb pour un repos amplement mérité.
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