Dernière semaine sur Viki par Guillaume

Et nous voici repartis le 8 août depuis Patmos, cap à l'ouest toute, pour rallier Athènes le 14.
Au menu 220 milles nautiques - environ 400km - avec du vent plutôt défavorable (venant du Nord-ouest) et un coup de meltem au milieu.
Tout commence bien, nous profitons d'une météo clémente pour aligner deux jours de grosse nav pour arriver sur l'île de Paros, via une nuit passée au mouillage à Donoussa.
L'arrivée sur Paros est d'ailleurs musclée, et on se fait un peu secouer.

Paros est l'une des plus grosses îles des Cyclades.
Le lendemain nous restons planqués au mouillage à Paros car il est annoncé 30 noeuds de vent. Nous en profitons pour visiter le village (qui fait un peu piège à touristes après avoir passé du temps dans les toutes petites îles, loin de la civilisation), et son église aux 99 portes. Et nous retrouvons les touristes français qui avaient disparu dans le Dodecanèse... Il est assez incroyable de constater comme les touristes d'une même nationalité se retrouvent tous dans les mêmes endroits.

Mardi 11, nous continuons la route pour Serifos, qui est la première île des Cyclades que nous ayons visitée au début du voyage. La météo est clémente : 20 nœuds de vent au travers, la nav se passe super bien... jusqu'à arriver sous le vent de l'île, où là le vent doit tomber...
Et bien pas du tout !
Plus on s'approche de Serifos, et plus le vent monte. On dépasse rapidement les 30 noeuds, ça commence à devenir sérieux. Heureusement l'entrée de la baie du port principal Livadi est en vue, on va pouvoir se mettre à l'abri. On affale les voiles après 6 heures de nav et on démarre le moteur, impatients d'arriver au calme...
Et bien pas du tout !
A l'approche du fond de la baie, le vent monte encore, et dépasse les 38 noeuds en rafale, c'est très impressionnant.
On voit de loin des bateaux qui font des ronds dans l'eau, on se demande pourquoi... Le port est plein à craquer bien sûr, donc on part s'ancrer dans la baie. Et là c'est le drame... On lâche 55m de chaîne, mais elle se déroule tellement vite sous la pression du vent qu'elle se bloque dans le guindeau au bout de 20m. Le temps de régler le problème, on se rend compte qu'on a dérivé de 200m 😱, l'ancre n'a pas croché. Tous les autres bateaux déjà à l'ancre ont dérapé aussi, on comprend mieux les ronds dans l'eau...
Nous décidons sagement de... fuir de là, et d'aller chercher un mouillage de l'autre côté de l'île, en priant pour qu'il y ait de la place. Hop, on avale le hachis parmentier à peine tiède en faisant des ronds dans l'eau et reprenons la mer pour 2h compliquées et une sangle de bimini arrachée.

Hourra ! Notre nouveau mouillage est calme (plus que 20 noeuds de vent...de la gnognotte), et désert. On pousse un énorme ouf de soulagement, et on va se réconforter à la taverne sur la plage avec un excellent dîner. Un marin est toujours heureux avec le ventre plein!

Après une nuit tranquille, la dernière grosse étape du voyage pour revenir dans les îles Saroniques se passe sans encombre. Nous dormons au port de Poros, puis nous passons la journée à jouer dans l'eau avant un dernier mouillage à Angistri. L'endroit est très beau et on se prépare une nuit pépère... mais c'était sans compter sur Murphy, qui décide de boucher les toilettes... La veille du retour au port, c'est pas juste! 🤯
Comme le mouillage est plein de bateaux, nous levons l'ancre pour aller au large essayer d'arranger tout ça. J'ai la chance de m'être fait un méga torticolis, donc c'est Émilie qui a le bonheur de sauter à l'eau pour aller souffler dans les fonds de Viki... sans succès, mais on a bien rigolé, et on a un 2ème toilette de toute façon.
On a quand même réussi à revenir au mouillage et à passer une dernière soirée très sympa.

Vendredi 14: last day! Nous ramenons Viki au port, tristes de voir s'achever une si belle étape du voyage, mais tellement heureux de tout ce qu'on a vu et vécu pendant ces 6 semaines. Et on a plein d'idées pour un futur voyage...

Et la voiture est encore là et même pas une vitre cassée, youhou !

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