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  • Day 2

    Les rues de Katmandou

    June 9, 2023 in Nepal ⋅ ☀️ 30 °C

    Comment décrire Katmandou ?
    Et par où commencer ?
    Une fourmilière ?

    Non...
    Une ruche serait plus à propos, aussi bourdonnante d'activités humaines qu'oppressante.

    En ce début de Juin, l'air des rues de Katmandou, chargé de poussières âcres, de pollution grasse, et chauffé par un soleil lourd, semble aussi épais qu'immobile, et seule la circulation y donne un sentiment de courant d'air.

    Mais la première chose qui renverse toutes nos habitudes occidentales pourtant bien établies, dans les ruelles comme sur les boulevards, est la circulation.

    Ici, piétons cohabitent avec motards et voitures dans un ballet d'une harmonie remarquable, sans feux de signalisation, trottoirs, ou passage cloutés.

    Les gens circulent donc, par défaut du côté gauche d'une route qui s'étend de l'immeuble de gauche à l'immeuble de droites, sous la régence étrange de la loi de la survie collective.

    Ainsi, de chaque côtés sont formées, à la faveur de la largeur des rues, une à deux colonnes de piétons, marchant paisiblement et passant le long des boutiques marchandes, pendant qu'au centre se croisent les voitures.
    Sans cesse entre, vélos et motos de toutes sortes, souvent chargées à la limite entre lois de la physique et lois de la nécessité, se fraient des passages avec autant d'hardiesse que de souplesse, signalant leur présence par une abondance de brefs coup de klaxon.

    Sur les boulevards, dénués de feux de signalisation, la densité du trafic ne rivalise qu'avec sa lente mais incessante fluidité, la circulation ne s'arrête jamais.

    Aux grands croisements, il y a souvent des ronds-points de fortune définis par parfois rien d'autre que la place d'y organiser, comme d'un commun accord, leur nécessaire existence.
    Il règne dans ces espaces une pagaille merveilleusement organisée, sorte de grand carrousel, d'où quatre et deux roues semblent s'insinuer et s'extraire avec une facilité déconcertante.

    Le piéton, ne pouvant traverser dans de telles conditions, doit donc attendre d'être renforcé par d'autres, partageant son même problème; fendre le flot ininterrompu.
    Aussi, quand une dizaine d'entre eux se sont, les un après les autres, accumulés au bord de la route, la masse commune de leur nombre leur permet alors de rivaliser avec les véhicules et de forcer lentement le passage.
    On voit ainsi le troupeau d'âmes traverser, et la circulation se scinder autour d'eux, comme un fleuve s'écoulant tranquillement de part et d'autre d'un îlot.

    Partout où une rue en rencontre une autre, se dressent, au-dessus de nos têtes, d'immenses pelotes de fils et de câbles électriques de toutes sortes, emmêlées et néanmoins parfaitement fonctionnelles, desservant les immeubles, magasins, et appartements autour d'elles.

    Il n'y a pas de poubelles et les gens jetent, pour ceux qui sont assez riches d'en posséder, le peu de leurs détritus dans les coins de ruelles.

    L'odeur de l'eau du robinet oscille entre celle des égouts et celle d'une décharge.

    C'est ici les rues de Katmandou, où les temples et les divinités Bouddistes, plusieurs fois millénaire, sont tutoyés à égalité par la misère et l'insouciance de leur peuple...

    Mais on y mange mieux qu'en Angleterre, donc tout va bien :}
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