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  • Day 82

    WNT J8

    May 7, 2022 in Dominica ⋅ ⛅ 24 °C

    La Bichave et l'Ascenseur émotionnel

    Il était une fois trois amis qui campaient en pleine nature dominicaise. Lors de leur réveil, ils furent surpris par un drôle de bruit sur le toile de tente. Serait-ce de la pluie ? En effet, de l'eau tombait du ciel depuis 4h du matin et cela ne semblait pas s'arrêter. Fort heureusement, l'ancienne abri abandonné était toujours plus ou moins accessible (moyennant une marche cassé pour moi) et ils purent s'y réfugier pour le petit déjeuner.

    Une fois celui-ci englouti et la logistique du matin effectué, il était l'heure de partir. Malheureusement, commencer une journée sous la pluie ne motive pas beaucoup les trois compères, mais ils se réconfortent en se disant qu'il n'y a qu'une heure et demi de marche annoncé jusqu'à la fin du segment. Ni une ni deux, ils filent sous la pluie !

    Bien évidemment, les premiers minutes sont peu agréables mais ils semblent s'y habituer alors l'humeur remonte, d'autant plus qu'une surprise de mère nature mettra du baume au cœur.

    Au détour d'une montée boueuse, Armel aperçois une des choses pour laquelle ils se sont élancés sur ce trek: un boa constrictor! En effet, niché dans le creux d'un arbre, il semble être dérangé et commence à en sortir, ce qui permet d'admirer sa taille ma foi restreinte pour un boa, mais atteignant un bon 1m50, voir 2m.

    Le moral est bon à ce moment là, mais cela sera de courte durée... La pluie a transformé le chemin en vrai patinoire et il faut être très attentif pour éviter la "Bichave" (La chute, en français). Cela résulte en une vitesse de marche très très lente et ils se rendent bien compte que 1h30 de temps ne suffira pas à engloutire la fin de ce segment.

    Les pieds sont trempés, ils pataugent dans la boue et le compteur de "Bichave" augmentent pour les 3 compétiteurs. La cerise sur le ponpon, comme dirait Armel, arrive lors de la traversée d'une rivière. Le pont d'origine n'existe plus, détruit probablement par Maria et il faut traverser la rivière à pied. Essayer de préserver les chaussures de l'eau ne fait plus sens, alors ils traversent gaudasses aux pieds. On atteint des niveaux de non-motivation peu observé jusqu'à lors, suivi de moments de fou rire un peu nerveux: les nerfs commencent à être usé.

    C'est finalement au bout de 4h (au lieu de 1h30 annoncé) qu'ils réussirent à s'extirper de la jungle pour rejoindre des chemin de terre et de béton. Exténués et le moral dans les chaussettes mouillés, ils s'arrêtent en plein milieu d'un chemin pour manger quelque chose, espérant récupérer des forces et de la motivation.

    Et oui, même si le segment n°7 est terminé, il faut maintenant rejoindre la route car le 8 n'est pas pratiquable et ils leurs faut le contourner en stop jusqu'au départ du segment n°9.

    Et c'est à partir de ici que la chance pointe le bout de son nez. En effet, un fermier arrive en même temps que la fin de leurs repas et les emmènent jusqu'à Marigot. C'était inespéré et cela leurs sauve une bonne heure de marche ! Une fois la civilisation atteinte, il est l'heure des décisions. Le timing est plus serré que prévu et le moral plus bas. Sachant que le segment n°9 est annoncé comme le plus dur de leurs chemin, Armel Clara et Titouan ne se sentent pas d'attaque pour le commencer le lendemain. Ainsi un jour de repos sera effectué, à Mero, proche du départ du segment sus-nommé.

    Il faut maintenant prévoir la nourriture pour les derniers jours avant de rejoindre Portsmouth et la fin du trek. Premier petit problème, le seul lieu où il est possible d'acheter de la farine de Kassave est fermé... Comment faire sans le carburant essentiel à nos marcheurs ? Deuxième coup de chance de la journée : le propriétaire passant à côté, il ouvre la "pharmacie" et leur vend 2 sacs !! Le moral remonte petit à petit.

    S'ensuit des courses bien chargés pour approximativement 4 jours et il est l'heure de partir. Après une session de stop assez courte comme il est coutume ici, les amis se retrouvent à l'arrière d'un petit camion de chantier, rempli de travailleurs sortant du boulot. C'est l'occasion rêvé d'essayer de faire sécher leurs chaussures et ils traversent l'île en les tenant dans le courant d'air, en discutant avec les ouvriers, en profitant du repos et de la vie.

    Leurs destination sera la côte ouest de l'île et lors du trajet, moyennant un petit demi tour pour récupérer les clefs d'un des travailleurs, les 3 voyageurs observeront le trajet parcouru c'est 4 derniers jours.

    Une fois la route principale de ce côté de l'île atteinte, ils suffira d'un rapide trajet en bus pour rejoindre Mero et enfin "Tikaz" la guesthouse qui leurs permettra de se reposer entièrement.

    C'est jour de fête aujourd'hui et celui-ci se termine au restaurant, avec un moral remonté à bloc !

    Les ventres bien remplis, les corps meurtri de nos 3 aventuriers finiront la journée sur des lit bien douillets.

    La moral de ce belle histoire sera la suivante : même si tu te bichave le matin, reste serein, car la chance n'est pas loin.

    Titouan de la rivière.
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