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  • Day 44

    Enfin le Baïkal !

    May 11, 2019 in Russia ⋅ ⛅ 6 °C

    Arrivés à Irkouskt à 7h30. Après une nuit de transsibérien arrosée de vodka le réveil est embrumé. Un coup de café soluble et c'est parti pour une journée d'auto-stop direction le lac Baïkal.

    On commence devant un spot intéressant : un poste de police. Les voitures ralentissent automatiquement, rien de mieux. Et la chance nous sourit encore ! À peine 15 minutes d'attente et 2 conducteurs s'arrêtent. Le 3e est le bon. Et un sacré pilote : chaque dépassement nous coûte un litre de sueur.

    Sur la route sortant de nulle part, un rideau de grelons nous tombent dessus. Nous sommes les seuls surpris : "it's normal, it's Siberia !", nous explique notre conducteur en rigolant.

    Ochir rend visite à un ami à Oloy pour le féliciter de sa récente paternité. Finalement, il nous dépose 40 km plus loin que prévu, à Balayday, la jonction entre la route principale et celle de l'île. Coup d'oeil aux alentours, pas une vache à l'horizon. Côté voiture c'est pas mieux, on tente d'arrêter les rares qui osent s'aventurer (1 toutes les 10-15 minutes).

    Un van gris au style militaire, véhicule typique russe, approche doucement. Jackpot ! Un biélorusse, Victor, et son ami s'arretent. Ils ne vont pas loin, au prochain village à 10 km, mais c'est toujours ça de pris. Une fois en route, changement de programme : Victor nous invite chez lui avant de nous emmener jusqu'au Baikal ! Youhou on n'en espérait pas tant. L'hospitalité et la générosité des russes nous étonnent encore une fois. Sur la table de la cuisine un festin nous attend : blinis, confiture, gâteau a la crème, chocolat, pommes, thé, café, de quoi se régaler et reprendre des forces avant de repartir avec toute la famille.

    On a du mal à réaliser mais ça y est après 8680 km et 44 jours de voyage nous sommes enfin dans les forêts de Sibérie, et touchons du doigt le lac Baïkal. A chaque virage on tend le cou en espérant en apercevoir un bout, mais pas encore, il va falloir patienter un peu.

    Les paysages varient enfin, fini les bouleaux, place aux montagnes enneigées et aux steppes mongoles ! Une route indéfiniment droite mais toujours aucune trace du lac. On ne tient plus ! A croire qu'il serait timide ce Baïkal.

    Arrivés à l'embarquadère, l'impatience laisse place à une légère déception. Le lac a déjà dégelé et l'île d'okhlon semble assez commune au premier abord. Mais une fois débarqués, ce lieu magique tient toutes ses  promesses. On comprend mieux pourquoi Tesson s'y est exilé pendant 6 mois. Perçant le brouillard, les montagnes, baignées d'une lumière orangée, semblent émerger doucement d'une longue hibernation. Le lac s'étend majestueux, son tapis blanc morcelé annonçant son réveil.

    Koujir, le village principal de l'île est une ville fantôme. Seuls les chiens errants attestent d'une présence humaine. Notre guesthouse est également vide. Nina, notre logeuse d'origine bouriate nous éclaire : nous sommes entre deux saisons touristiques. Un peu dommage ce côté artificiel. Heureusement la beauté de l'île prend le pas sur ce détail et on a la chance d'éviter les cars de chinois ;).

    Le lendemain excursion au nord où la nature reprend ses droits. Au loin les montagnes, gardiennes de ce lieu sacré, flottent dans la brume. Olkhon est considérée comme le centre sacré du chamanisme. Les corps des chamans étaient autrefois brûlés sur le Shaman Rock. Les bouddhistes vénèrent aussi l'endroit, les centaines de tissus de prière multicolores en témoignent.

    Petit bonus : rencontre d'un couple d'allemands voyageant depuis 1 an et demi et d'un couple de français avec qui on passe une soirée à boire des bières russes et jouer au durak.
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