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  • Day 124

    Konnichi Wa : Arrivée au pays du Soleil

    July 30, 2019 in Japan ⋅ ⛅ 30 °C

    Après une visite express de Busan, ville portuaire du Sud de la Corée, je quitte le monde des bisounours direction le Japon. 3h de ferry pour atteindre Fukuoka. Encore une fois, l’arrivée en bateau tient toutes ses promesses et plus encore. Après une première partie brumeuse, les montagnes de Kuyshu sont en vues, timides d’abord, puis imposantes et majestueuses. Et le soleil enfin ! Remplacé en Corée du Sud par une bonne mousson refait son apparition pour mon plus grand bonheur.

    Un rapide check à la douane japonaise, quelques questions tout sourire : « You don’t have a return ticket ? » « Euh no ». Ayant appris quelques heures plus tôt que les japonais se laissent la liberté de refuser l’entrée sur le territoire en cas d’absence de billet retour, je ne suis pas vraiment sereine. Finalement après quelques échanges et usant de mon sourire le plus charmeur (ou juste creepy) j’obtiens le graal, un visa de 90 jours !

    Let’s go Japan ! Mais surtout, retrouvailles avec ma sœur ! Sous une chaleur étouffante, on tente tout de même une visite de la ville, à la recherche des yatai, stand ambulant de restauration en plein air. Introuvables, on se rabat sur la rue des bars, en quête d’air conditionné. Quoi ? Ils n’ouvrent qu’à 18h, scandale ! Mais coup de chance on découvre un petit bar kitsch caché en haut d’un étroit escalier. C’est le signal de départ d’une bonne soirée.

    Après quelques verres, le ventre se réveille et les odeurs des restaurants titillant les narines, il est temps de déguster quelques spécialités japonaises. On tombe par hasard sur un lieu typique et surtout rempli de locaux. C’est bon signe ! Yakitori de porc caramélisé, de poulet frits, et surtout on tartare de baleine trempée dans du gingembre et du soja généreusement offert par nos voisins de comptoir. Le tout arrosé de saké et de soju (moins bon qu’en Corée).

    L’estomac rassasié, on déambule dans les rues animées du quartier de Tengin à la recherche d’un dernier bar. Notre choix se porte sur un pub spécialisé en whisky. Peu d’ambiance, mais on goûte quand même. Erreur fatale, le barman veut nous faire payer 3 000 yens (environ 27 euros) les 4 pauvres centilitres d’alcool. What ? On sent l’arnaque. Il appelle son boss, on tente une sortie, il nous suit tout en s’excusant, se prosternant et menaçant d’appeler la police il retourne dans son bar. C’est parti pour un petit sprint en slalomant dans les rues.

    Vite vite retour à l’hostel. Heureusement on finit la soirée à discuter avec des jeunes coréens en vacances, ce qui rattrape l’ambiance. Mais cette rencontre déplaisante nous reste en tête et nous questionne sur les liens entre les touristes et les japonais et plus largement sur la culture japonaise. S’ils sourient et restent polis en toute situation, on sent un manque de naturel dans leurs relations, comme une hypocrisie latente. C’est d’autant plus flagrant après la Corée du sud, qui reste pour moi LE monde des bisounours. Si les 40 « arigato gozaimasu » répétés en boucle dès que l’on passe la porte d’un shop nous font bien rire, cette politesse poussée à l’extrême et leur conformisme assumé transmettent une sorte de malaise.

    Mais peut-être cela provient juste de notre différence de culture. Quelle est la part d’honnêteté dans ce conformisme poussé à l’extrême ? La question est légitime, mais impossible d’y répondre clairement pour le moment. Enquête en cours…
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