End of the Carretera Austral, what next?

Fin de la Carratera Austral. Et maintenant?

Nous avons donc campé au bord du Lago Cisnes le samedi 26 Novembre au soir, par un magnifique crépuscule. La suite est toute préparée: demain 27, fin de la route Australe à O'Higgins; prochaine étape, El Chalten en Argentine, grâce à deux ferrys: un sur le lac O'Higgins, d'abord, puis passage des douanes sur l'autre bord; après quelques km de crapahut infernal annoncé, on campe en Argentine pres du Lago del dieserto qu'on passe avec un second ferry et 35km de chemin de terre et le tour est joué. Nous avons annoncé notre désir de passer le 28 à la compagnie de ferry, tout va bien.

Hélas c'est compter sans la météo. Nous sommes arrivés à 48 degrés de latitude sud, les quarantièmes rugissants, bientôt les cinquantièmes hurlants. Ce lac O'Higgins est en fait le confluent de 4-5 vallées glaciaires où les vents soufflent à fond et si c'est trop fort, pas de ferry! Pour tout aggraver, le lac, qui fait frontière avec l'Argentine où il s'appelle San Martin, est l'objet de conflit frontalier depuis 150 ans; c'est une zone "sensible".

La météo pousse la compagnie de ferry à avancer son passage d'une journée, et nous envoie un message le 26 pour nous demander si nous sommes intéressés. Faute de réseau nous ratons ce message, et quand nous arrivons le 27 toutes les places sont prises!!! La visite au bureau de la compagnie est tendue, mais la conclusion est irréversible: nous avons laissé passer notre chance. La compagnie a tout annulé pour une semaine, les attendre compromettrait sans appel la suite du voyage.

Nous avons une petite chance: un certain Pascual Diaz assure le passage, avec un plus petit bateau. A son retour lundi 28 il nous promet de demander la permission à l'autorité portuaire de partir le lundi soir. On saura à 18h. Message à 18h00, trop de vent mais ça va se calmer on saura à minuit...

Ceci est un blog, pas un roman.

Entre-temps nous avons planté la tente chez Paula et ses deux enfants, quand elle est chez elle elle partage son WiFi en créant un hot spot. Autrement on peut capter le wifi du bistrot voisin (cervezeria) dont elle connaît le mot de passe, en allant au fond du jardin. Autrement le réseau est nul, on ne peut se connecter que par WiFi au seul resto local... ou à l'agence de ferrys. Alice va donc régulièrement au fond du jardin capter fiévreusement les messages WhatsApp du capitaine Pascual.

La coupe du monde au Qatar a commencé et le fils de Paula, Thomas, est fou de foot. Le Chili n'est pas dans la coupe, il soutient logiquement l'Argentine et Lionel Messi à fond, il me parle de M'bappé et de Giroud.

La journée de lundi est longue, la journée de mardi est interminable. Nous en profitons pour aller au port rendre visite au Capitaine Pascual et au panneau qui marque la fin de la carretera Austral. Pascual est vague, il ne sait pas.

Nous nous somme liés d'amitié avec d'autres naufragés, français, anglais (et surtout pas gallois) et les destinées respectives sont échangées lors de dîners enfiévrés au resto. Pour sortir de cette impasse, on peut (voir cartes):

1. remonter au nord ouest trois jours de vélo et
prendre un ferry de 40 heures pour Puerto Natales -- pour nous, c'est fusiller les trois dernières semaines du voyage.
2. passer le petit col du Rio Meyer au nord vers l'Argentine, puis l'équivalent de 9 jours à vélo pour reprendre notre itinéraire à El Chalten. C'est faisable à pied, peut-etre à velo, il y a 20km sans route entre les deux postes frontière. Mais une fois en Argentine c'est la grand-route et une autre aventure.

Finalement, mercredi matin 6h30 le message de Pascual tombe. Pas d'autorisation de naviguer. La petite fenêtre météo s'est fermée, tempête annoncée pour jeudi à dimanche.

Après une petite heure de réflexion, nous décidons de partir pour le col du Rio Meyer. L'aventure d'abord.

Au moment de nos 'adios', Thomas me donne un dessin de Lionel Messi qu'il a fait lui même. A nous l'Argentine!

La route jusqu'au poste frontière est bucolique, superbe, on croise plusieurs fois le Rio Meyer. Surprise au col, il y a un aéroport!Leggi altro