Satellite
Show on map
  • Day 16

    Pamir 1 - Rushan -> Khorog

    July 26, 2022 in Tajikistan ⋅ ☀️ 23 °C

    1ère étape de notre voyage à vélo: la Pamir Highway

    De notre périple à vélo, nous avons quelques points de référence ici et là qui guident notre itinéraire. Nous laissons le voyage et les rencontres faire le reste.

    Le premier « objectif » était la Pamir Highway, cette route mythique construite par les Russes au début du siècle passé (en 1935), la 2ème plus haute route au monde (la 1ère étant la Karakoram Highway au Pakistan) qui relie le Kirghizistan avec le Tadjikistan. Beau challenge pour le premier voyage à vélo de Camille et réalisation d’un rêve avorté pour William (qui, pour des raisons de visa, n’a pas pu la pédaler lors de son tour de monde à vélo il y a 10 ans).

    L’arrivée dans les Pamirs est en soi un périple: il nous faut obtenir le GBAO permit (signifiant Gorno-Badakhshan Autonomous Province), laisser passer délivré par Douchanbé afin de garantir son emprise sur cette région au statut spécial d’autonome. Nous devons pour cela nous rendre à l’OVIR, sorte de Ministère de l’Intérieur hérité de l’ex-URSS et caractérisé par des démarches administratives longues et manuscrites. Nous obtenons le fameux sésame dans la fournaise de Douchanbé, mais malheureusement que pour 8 jours ! Nous essayons d’expliquer au fonctionnaire que pédaler la Pamir Highway en 8 jours est un exploit digne du Tour de France, et celui-ci nous répond que nous pouvons étendre notre permis directement dans les Pamirs, dans les bureaux décentralisés de l’OVIR.

    Il nous faut maintenant arriver à cette région des Pamirs. Nous n’y pédalerons pas, contraints par la chaleur de la plaine tadjik (plus de 45C à l’ombre!) et notre visa (nous n’avons que 30 jours au Tadjikistan). Le seul moyen d’y arriver par « transport public », ce sont ces taxis partagés qui effectuent la liaison Duchanbé-Khorog (capitale des Pamirs). Si les premiers 300km, la route est bonne, asphaltée, à l’arrivée dans les Pamirs, les graviers et les nids de poule remplacent l’asphalte et réduisent considérablement la vitesse du véhicule. Résultat, un trajet qui dure en moyenne 16h. Ce sera notre première réalisation du fossé entre les édifices replendissants de Douchanbé et la négligence de l’Etat central pour cette région des Pamirs. Nous décidons de nous faire déposer à Rushan, ville qui se trouve à 70 km de Khorog, pour commencer à pédaler sur du plat. Saradbegim nous y accueille pour la nuit.

    Le lendemain nous commençons notre périple a vélo jusqu’à Khorog. Dès lors, et pour encore plusieurs centaines de kilomètres, nous allons longer la Pandj, frontière naturelle entre le Tadjikistan et l’Afghanistan. La première étape est « facile », mais c’est quand même 70 km sur une route non asphaltée. Tout de suite, nous sommes exposés à la générosité des pamiris et leur très grande hospitalité : nous nous arrêtons dans une épicerie de bord de route en quête de légumes et de pain pour notre déjeuner, mais cela n’est pas trouvable car chaque maison pamiri a son propre potager et fabrique son pain. Immédiatement, la tenancière de l’èpicerie nous invite chez elle pour nous donner des concombres tout droit sorti de son potager et du pain frais du matin. Elle nous installe dans son patio où nous préparons notre salade à l’ombre, et celle-ci nous ramène un délicieux plat composé de pommes de terre fondantes pour le plus grand bonheur de William. Elle nous invite ensuite à dormir chez elle, mais il n’est que midi et nous souhaitons arriver à Khorog avant la fermeture de l’OVIR pour étendre notre permis. Régulièrement au cours de notre séjour, nous devrons réussir à refuser sans blesser les invitations de gîte et de couvert!

    Les derniers kms pour arriver à Khorog sont éreintants, car nous ne nous accordons aucune pause ni ralentissement. Nous réussissons toutefois à arriver avant la fermeture de l’OVIR, pour nous entendre dire que oui nous pouvons étendre notre permis et que non, nous ne pouvons pas le faire aujourd’hui. Les procédures administratives tadjikes impliquent d’aller payer une taxe dans une banque puis de revenir avec la preuve du paiement de cette taxe pour effectuer la démarche voulue. Nous repartons donc bredouille mais avec la certitude de pouvoir régler notre affaire le lendemain.

    Le soir nous rencontrons d’autres voyageurs, dont un à moto qui revient de la Wakhan, et qui nous fait sérieusement douter sur notre capacité physique à l’emprunter. La piste est si mauvaise que régulièrement il faut descendre et pousser son vélo ou sa bécane dans le sable. L’itinéraire est également plus long que d’emprunter la M41, d’une centaine de km, et cela n’est pas négligeable quand il s’agit de les parcourir à vélo! Après moult tergiversations, nous choisirons finalement la Wakhan, au grand bonheur de William!
    Read more