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  • Day 209

    Cerca de Ovalle #1

    August 1, 2020 in Chile ⋅ ⛅ 15 °C

    Deux mois ont passés depuis le dernier post, où l'on s'installait dans notre maison à Ovalle. Deux mois qu'il est difficile de raconter. Nous n'avons pas réellement fait des choses particulières, mais nous avons vécu des moments d'une incroyable intensité.
    Nous avons aménagé notre petite vie à Ovalle avec beaucoup de temps libre, peu de sorties, mais elles furent toutes marquantes, et surtout beaucoup de moments passés chez les gens, la famille mais aussi quelques personnes rencontrées ici, qui nous ont ouvert leurs maisons et partagé leur vie.
    La visite d'une entreprise d'empaquetage et de transport de mandarines gagne la palme de l'imprévu, où nous nous sommes retrouvés, sans trop comprendre comment, à déambuler dans les hangars réfrigérés et à boire le café avec les directeurs de l'entreprise, parlant d'exportations internationales. Nous avons attendu la suite du processus (le clou de la visite!), mais le camion de livraison n'est jamais arrivé... (Aux dernières nouvelles, le chauffeur va très bien).
    Nous avons découvert le barrage de Paloma, avec son immense étendue d'eau glacée au milieu des collines sèches envahies de cactus.
    Avec Erika, nous sommes montés à plusieurs reprises sur le cerro (colline) qui domine sa maison. Les pluies de cette année (5 jours durant l'hiver, un quasi-miracle pour cette région souffrant d'une forte sécheresse depuis 10 ans) ont transformé les terres poussiéreuses en prés verdoyants, où poussent plein de fleurs oubliées qui ont passé des années sous terre à attendre l'eau. Les añañucas rouge sang côtoient de petites fleurs blanches étoilées et les arbres épineux, aupravant secs, se couvrent de fleurs jaunes. On se promène au milieu de cactus majestueux, et le vent siffle en passant entre leurs longues épines. Nous marchons à travers un chaos de rocs qui dégringolent sous le pied, survolés par de petites buses à la recherche de lièvres. La région déploie une puissante beauté minérale et des couleurs vives très intenses. Nous rejoignons aussi le campo pour donner des coups de main, surtout pour la vigne. Nous passons de longs après-midi au soleil, à remplir et décharger la camionette, poursuivi par Arak le berger allemand, qui a une dangereuse fascination pour les roues... (et impossible de travailler avec une brouette, il l'attaque).
    Nous avons aussi eu le plaisir de découvrir la desembocadura, là où le fleuve Limarí se jette dans le Pacifique. Une petite vallée perdue avec sa route de terre battue nous amène jusqu'à une sorte de crique venteuse, la plage essaie de nous ensevelir sous des rafales de sable tandis que les vagues explosent en écume sur des rochers noirs et ciselés par le sel. Sur les hauteurs, on aperçoit les arbres du parc Fray Jorge (malheuresement fermé), un vallon particulièment nuageux et humide, où pousse une forêt luxuriante inattendue, unique dans cette région désertique.
    Sur l'une des collines pas loin, on visite une immense plantation d'avocats et on déambule entre les avocatiers qui forment des tunnels de feuilles. La récolte est pour bientôt, au mois d'août, mais on trouve encore quelques paltas oubliées de la dernière cueillette (les meilleures!), qu'on déguste le soir avec des churrascas au feu de bois.
    Au fil des jours, on trouve nos habitudes. La casa de sopaipillas y empanadas au coin de la rue, et un peu plus loin sur la gauche, El Rincón de los Postres qui prépare des gâteaux succulents.... On savoure également la nourriture excellente, les fruits qui explosent en saveurs dans la bouche, les dantesques grillades sur feu de bois, les rouges chiliens (fruités et charpentés) et le traditionnel pisco pour prolonger la nuit jusqu'à l'aube (ou jusqu'au couvre feu...).
    Si notre carnet de voyage ne se remplit plus de lieux différents, ce sont les recettes de cuisine recueillies au gré des personnes qui y trouvent maintenant une place privilégiée!
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