• Villarrica

    September 6, 2024 in Chile ⋅ ☁️ 8 °C

    J102

    80km
    Ascension 443m / descente 330m
    Temps actif 5h41 sur temps total 8h31
    Température moyenne 9C, pluie intermittente

    Au Chili, les vélos ne sont pas admis sur les autoroutes, ce que nous avons confirmé hier avec les Carabineros (policiers). Il faut donc faire un détour
    Mais en quittant l’hôtel de cette nuit, la propriétaire nous dit que c’est la seule route pour aller vers notre destination (mis à part le long détour, évidemment) et que tout le monde la prend, y compris des cyclistes… ce n’est que quelques kilomètres, alors nous tentons le coup. Rouler sur l’autoroute est plutôt désagréable en terme d’expérience mais extrêmement efficace! Ça roule vite et l’asphalte est en bon état! Il y a beaucoup de travailleurs qui nettoient et entretiennent la route. Si les règles étaient strictes, ils nous l’auraient dit. Même la préposée aux tickets d’autoroute nous salue avec un grand sourire! Nous économisons une dizaine de kilomètres en 30mn. C’est ça de pris!

    En quittant l’autoroute, nous bifurquons vers l’intérieur des terres à nouveau, vers l’est, soit vers les volcans et les lacs. Nous avançons sur une pente très douce en montant. Autour de nous, ce sont des champs de blé qui éclosent à peine (printemps ici) ou des pâturages de vaches ou de moutons. C’est très vert, la plupart des arbres n’ont pas encore leurs feuilles, quelques uns sont en fleurs blanches, roses voire jaunes. Nous voyons un site d’accident avec deux voitures en train de se faire remorquer, l’une d’elle étant tombée dans un fossé à environ 2m de haut…

    Tout le long de la route, nous voyons des signes de la culture et du territoire Mapuche. Ce sont tantôt des lieux ou symboles institutionnels : « vous entrez sur le territoire de la communauté XYZ », les abribus aux couleurs et symboles Mapuche, les mentions touristiques des panneaux. Et tantôt des revendications plus frontales et politisées : « ici, récupération des terres Mapuche volées », « communauté contre l’installation de tour de ligne haute tension », « non à une double voie ».

    J’ai quelques difficulté avec mon passage de vitesses, il y a un délai entre l’action du câble et le changement, jusqu’à ce que le dérailleur ne réponde plus du tout… il a s’est brisé quelque part, et le câble proche du dérailleur est tout mou. Oups! Alors que nous sommes arrêtés sur le bord de la route, quand nous entendons des mugissements de vache, de plus en plus fort. Un gros troupeau de vaches était en train d’accourir vers nous en beuglant! Nous nous sommes dit que la personne qui s’occupe d’elle et les nourrit doit avoir une veste jaune fluo comme nous, et qu’elles ont accouru vers nous en pensant que nous allions les nourrir! Cette symphonie de meuglements nous a bien divertis!

    A une vingtaine de kilomètres de notre objectif, Villarrica, nous voyons à nouveau un accident : une voiture en ayant embouti une autre sans faire de blessé. Ces voitures se sont rentrées dedans au début d’une file de voitures en train d’être déviées de la route… nous approchons de l’origine du bouchon, et un Carabinero nous indique qu’il y a eu un accident, et qu’il fait prendre le détour de 15km dans une route de campagne de terre boueuse… nous insistons : en vélo, peut-on quand même passer? Après vérification auprès de ses collègues, non, car il y a une personne décédée… ouf… en 8 mois, nous n’avions quasi pas vu d’accident (sauf un camion renversé en Colombie), et nous arrivons dans un pays considéré comme « sûr », par exemple pour l’alcool c’est zéro consommation pour prendre la route, et pourtant, nous voyons 3 accidents en un jour dont un décès…

    Nous prenons donc la route de campagne boueuse, où tous les véhicules déviés nous doublent en nous frôlant en raison du manque d’espace. Ce n’est pas facile avec mes vitesses coincées sur la plus forçante, vu que je n’ai plus de câble de transmission… 15km de détour, plus 7 autres km pour redescendre sur Villarrica, nous voici en ville. Malheureusement les nuages sont bas et épais et nous ne pouvons pas voir le volcan Villarrica. Nous allons directement à un atelier de vélo faire changer mon câble, cela va plus vite que le faire soi-même! Nous en profitons pour demander au mécano de statuer sur l’état de nos chaînes. Il mesure l’écart entre les chaînons… il nous faudrait changer nos chaînes ainsi que les cassettes tellement les chaînes sont usées… mais il ne peut pas nous les faire pour le lendemain, car samedi c’est très occupé.

    Après avoir soupé un burger et une bière, nous nous dirigeons vers un quartier un peu reculé de Villarica où nous allons passer deux nuits chez Marco, un couchsurfer. Il est en train de rénover une petite maison pour y emménager, mais n’y habite pas encore. Il nous laisse la maison pour nous, et repart dormir chez lui en nous laissant son petit chat très affectueux et son poêle à bois allumé. Quel plaisir!
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