Zambia
Chibuyu

Discover travel destinations of travelers writing a travel journal on FindPenguins.
Travelers at this place
    • Day 3

      Visite d'une école

      August 25, 2022 in Zambia ⋅ ☀️ 21 °C

      Arrivée à Lusaka

      Après avoir récupéré un peu de kwacha, une carte sim locale et fait quelques courses, nous nous rendons le lendemain dans la périphétie de Lusaka découvrir une école privée soutenu par une ONG allemande. Cette école a été créée par les professeurs et parents afin que les enfants n'aient pas à marcher trop longtemps pour se rendre à l'école. Une école privée ne signifie pas que les parents doivent payer pour la scolarité de leur enfants mais plutôt que c'est soutenu par une organisation non gouvernementale.

      Cette école possède environ 4 salles de classes, 2 bureaux, jusqu'à présent il y a avait seulement 5 professeurs engagés par l'Etat mais, grâce au nouveau président zambien, 5 professeurs en plus sont engagés pour la nouvelle année. Hakainde Hichilema a en effet il y a environ 1 mois embauché 13 000 enseignants et 10 000 personnels soignants qui étaient un attente d'un travail. En Zambie, une fois qu'un professeur a fini ses études, il attend que le gouvernement lui confie un travail dans une école. En attendant d'avoir un travail, la plupart travaillent en tant que volontaire pour un salaire très bas. (1000 kwacha soit 65 euro alors qu'un professeur engagé reçoit environ 6000 kwacha soit 390 euros). En plus des 5 professeurs, il y avaient donc plusieurs «volontaires» en attente d'un travail qui assuraient également des cours.

      L'école accueille environ 2000 élèves jusqu'à l'âge de 16 ans et 60 enfants dans une «école maternelle». Pour seulement 4 salles de classe et 10 enseignants cela est presque impossible. Du coup chaque classe a ses horaires bien précis et viennent environ 4 heures par jour. Les cours commencent très tôt et se terminent tard afin que chaque classe ait suffisamment de cours.

      Lorsque j'ai découvert la preschool, soit une école maternelle en France ou une Kindergarden en Allemagne, j'ai été très surprise et j'avais du mal à m'imaginer les enfants de mon ancien travail en train de jouer là bas. Il y avait un tableau et pleins de bureaux de plus ou moins différentes tailles. On se croyait dans une école. J'ai demandé si les enfants accueillis devaient rester assis pendant 2 heures complètes en expliquant qu'en Allemagne j'avais vécu une approche différente centrée plus sur le jeu. Ai je été par ma remarque jugeante ? Un professeur m'a répondu qu'ils alternaient également par le jeu et le fait de s'asseoir.

      Je trouve difficile de ne pas glisser dans cette logique colonialiste: «ce que je connais est meilleur et je dois leur montrer.» Ça peut sembler assez choquant de lire ça mais même en ayant eu un séminaire sur la colonisation, décolonisation etc... j'ai moi même presque glissé dedans. En voyant cette pièce, en essayant de me projeter comme une éducatrice accompagnant des enfants de 3 à 6 ans, plusieurs de «besoins» et «d'éléments nécessaires» me sont apparus. Puis s'ensuit d'une envie irrésistible d'aider, de trouver une solution, de proposer quelque chose. C'est là que ce genre de pensée, orientée sur une seule facette de la situation, peut arriver à nous faire faire n'importe quoi.
      Effectivement nous connaissons rarement la situation dans sa globalité, car nous vivons tout simplement dans d'autres conditions. Donc qui est mieux placé que les personnes elles-mêmes concernées pour aider l'école à évoluer ?

      Pour mieux comprendre cette petite situation concrète à laquelle j'ai assisté :

      Comme je l'ai écrit plus tôt, l'école est majoritairement financée par une ONG. Une personne de cette ONG ancienne professeure maintenant retraitée, a proposé aux professeurs, d'aménager une pièce petite qui est adjointe de la preschool et de mettre en place un coin de jeux sans table afin que les enfants aient un peu plus d'espace pour jouer. Les professeurs ont répondu qu'ils souhaitaient plutôt aménager cette pièce en un bureau afin que quelques professeurs puissent préparer leurs cours. Face à l'étonnement de la personne de l'ONG, les professeurs ont dû argumenter pourquoi un espace de travail sans enfant était plus nécessaire qu'un espace de jeu pour les enfants.
      Ce que nous voyons pas est que vu que les professeurs sont engagés par l'Etat, cela veut dire qu'ils ne vivent pas forcément à côté de l'école, beaucoup ont besoin d'une à deux heures pour se déplacer donc maximal 4 heures par jour. De plus les classes tournent beaucoup entre ces 4 salles de classes, donc un espace sur place est également nécessaire afin que bien pouvoir préparer ses cours d'autant plus que prochainement 5 nouveaux professeurs vont être embauchés.

      Même si on thématise beaucoup dans nos métiers, ce besoin de faire un pas de côté afin de pouvoir laisser la place à la personne concernée, et ensuite de la soutenir dans son propre projet, au final ce n'est pas si simple que ça. Je me questionne beaucoup sur ma façon d'être quand je raconte mes expériences en Europe, comment sont perçues mes paroles ? Est ce que j'entretiens cette image du savoir seulement détenu par les blancs ? Est ce que je me pose trop de questions ? Mais n'est ce pas normal après ce passé de colonisation, là où nous européens avons imposé des idéologies sans prendre en considération comment les personnes vivaient ?
      Le point de vue et les besoins exprimés par les professeurs sont au final primordial, car au final nous européens, nous ne savons pas ce que c'est d'être à leur place, d'être à 10 professeurs et avoir seulement 4 salles pour enseigner, de faire 4 heures de route par jour pour se rendre au travail, et de devoir enseigner au total pour 2000 élèves. Même si nous connaissons de meilleures conditions de travail , nous pouvons apprendre énormément de personnes travaillant avec le sourire, l'envie, de l'énergie tout en devant faire avec moins, le strict minimum.

      Je tiens juste à rappeler qu'il s'agit de mon expérience auprès d'une école et d'une ONG en particulier. Essayez de ne pas généraliser cette image sur la Zambie ou l'Afrique.
      Read more

    You might also know this place by the following names:

    Chibuyu

    Join us:

    FindPenguins for iOSFindPenguins for Android