• Gorges de Jaffar (la galère)

    1 Jun, Maghribi ⋅ ⛅ 23 °C

    Ce matin on part vers neuf heures et demi pour aller faire une balade tranquille, le cirque de Jaffar, C'est 45 minutes de piste selon Mohamed de notre gîte. Maps confirme. Selon Mohammed on peut faire une boucle en empruntant les gorges de Jaffar et en revenant par une route plus au nord.
    On va juste au centre du bled pour faire le plein de la moto. On attaque la route par le centre-ville elle se transforme rapidement en une piste très roulante à flanc de montagne, On voit toute la plaine qui s'étale sur des kilomètres. On monte progressivement sans s'en rendre compte, on peut rouler à 60 à l'heure la piste est bonne. On double un pick-up puis un camion qui se pousse gentiment pour nous laisser passer. Après une pente plus soutenue on arrive au cirque de Jaffar en trente minutes. De la neige persiste sur les sommets.
    On descend vers le fond de l'oued et on y gare la moto. On se met en tenue de randonneurs et on attaque à remonter dans le lit de l'oued. Rapidement on s'aperçoit qu'on n'est pas sur la bonne route. On fait demi-tour on croise des centaines de chèvres et de moutons qui monte en alpage. On interpelle deux bergers qui nous confirme qu'on n'est pas sur la bonne route et qui nous dise que ce n'est pas prudent de laisser la moto où elle est...🤔
    On reprend la moto et on descend le lit de l'oued de l'autre côté, La trace à peine visible certainement empruntée par un 4x4 disparaît peu à peu. On gare la moto près d'une bergerie et on décide de continuer à pied. Une vieille dame vient me voir et me dit qu'il n'est pas prudent de laisser la moto là et me demande aussi de l'argent avec insistance... Tandis que Christine continue à pied Je poursuis tant que je peux la descente en moto tout doucement, mais ne suis pas serein, surtout s'il faut faire demi-tour. Après plusieurs centaines de mètres de galère une piste se dessine enfin juste avant les gorges toujours dans le lit de l'oued, On reprend confiance et un nouveaux berger planté là nous confirmes qu'on peut facilement passer avec la moto.
    Il a l'air sympa ne nous réclame rien, il nous suit sans qu'on lui demande, Au bout de quelques mètres dans les gorges je m'aperçois que c'est de pire en pire, mais il me dit qu'après le virage c'est mieux, mais ce n'est toujours pas roulable à deux sur la moto. Nous nous inquiétions, et il commence à faire chaud en plein caniar😳.
    Des gros rochers et des grosses pierres bloquent notre progression, mais le coin est super beau, le berger qui nous suit comme un clébard nous dit que c'est facile aprés chaque virage et c'est de plus en plus dur. Ce n'est plus de l'inquiétude que nous avons mais carrément de l'angoisse.🥴 la bécane qui pèse 250kg+ 20kg d'équipement n'est pas du tout adapté pour faire du trial, sur un passage délicat le berger veut m'aider et pousse sur le top caisse latéralement et fait tomber la moto, Je suis fou de rage et je l'engueule illico, on se pose la question de savoir si il a vraiment voulu m'aider ou s'il a voulu me faire tomber...volontairement pour qu'on réclame son aide ?
    En relevant la moto je m'aperçois qu'il y a un fluide au sol. Je me dégage de cet endroit en plein Soleil et je me pose sur le côté à l'ombre: Le carter latéral gauche de l'alternateur est percé, de l'huile moteur s'en échappe moteur tournant.😈
    LE DEBUT DE LA GALERE.
    Je relativise et je me mets tout de suite au boulot pour essayer de réparer ça. J'ai pris 7 kg d'outillage dans les sacoches avant, il y a dedans de la résine bi composant et du scotch armé, Je fais un emplâtre et on attend que ça sèche.
    Pendant la réparation le berger lorgne d'un peu trop près sur notre sac-à-dos je le signale à Christine qui le met sous surveillance, Ça devient un peu louche.
    Il nous promet que dans quelques virages il y a une piste pour rejoindre celle par laquelle nous sommes arrivés au cirque. À la sortie des gorges le lit de la rivière redevient plats et presque lisse le berger nous dit qu'on peut à nouveau rouler à 2 sur la moto puis 50 m après il faut prendre la piste qui monte à droite.
    On s'exécute, Avec plein d'espoir car il n'y a pas de retour possible par les Gorges. 50 m après c'est à nouveau la galère la piste annoncée n'est en fait qu'un chemin muletier qui n'a pas vu passer quelqu'un depuis longtemps. Dans son état même une moto de trial aurait du mal à monter. Le berger commence sérieusement à me gonfler il est toujours là dans nos basques et nous assure que ça passe tranquillement, le con.😤 il n'a jamais du monter sur une moto.
    Il y a environ 300 m de montée pour 100 m de dénivelé je vous laisse faire le calcul...
    LA ON EST AU FOND DU TROU.
    Il n'y a pas de plan B et pas d'échappatoire. On monte le chemin à pied pour voir si au moins en haut il y a vraiment une autre piste à rejoindre: oui il semble dire vrai. On avait prévu le pique-nique et on mange en haut du chemin en réfléchissant comment on va faire pour amener la moto en haut...😔😔 On n'a pas le choix il faut passer par là.
    On redescend le chemin en déblayant tout ce qui peut l'être, les grosses pierres les petits cailloux afin de créer une trace plus ou moins carrossable pour la moto si on doit la pousser là, ça risque d'être long. Au début notre berger qui est toujours là nous regarde, puis se met à nous aider spontanément. On arrive ainsi à créer une trace le plus rectiligne possible, En somme on refait le chemin.🥴
    Je me dis qu'il faut tenter le coup de toute façon je vais essayer de remonter la moto par moi-même. Pendant que je remets mon pantalon de moto,des fois que je tombe, le berger ouvre la fermeture éclair de notre sac-à-dos mais Christine le choppe direct et il lui répond un bobard qu'il la refermait, et il nous dit au revoir en repartant d'un seul coup comme un coupable. Moi je n'ai pas pu le chopper j'étais trop loin...
    On décide de remonter nos affaires mais de ne pas laisser Christine toute seule en bas, Je redescendrais quant à moi chercher la moto après, J'en profite à nouveau pour repérer les endroits stratégiques du chemin et je me lance. Je prends un maximum d'élan au début en essayant de ne pas faire patiner la roue arrière. Je pensais faire une pause à mi parcourt mais l'inclinaison ne me le permet pas du coup je passe la dernière marche à fond un peu trop large et de manière non conventionnelle mais ça passe miraculeusement, enfin il me reste 50m mais ça repart.
    Je fais résonner les gorges d'un cri vulgaire libérateur à l'intention du berger, qui c'est planqué en bas, on le reverra s'éloigner comme un con.
    Désolé pour la longueur mais on a bien flippé dans l'histoire.
    On a rejoint la piste après s'être un peu posé, Nous sommes passés voir le mecano du village qui m'a changé les rayons hier pour voir si ils pouvaient nous souder le carter mais ce n'est pas possible il faut aller dans une grande ville comme Fés ou Meknes.
    Il me rassure quand même en me disant qu'il a réparé plusieurs fois les motos des gendarmes avec la résine bi composant est que ça tient bien le coup.
    Inch Allah.
    On est rincés. La ballade de 2h a duré 7h.
    Mais tout va bien👍
    On a bu une bière en rentrant🥰
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