Via Turonensis

J'ai quitté les bonnes soeurs de la Miséricorde de bonne heure pour rejoindre la messe à Blanquefort.
A la fin de la messe, alors que je souhaitais prendre une photo du bel édifice pour vous la partager, j'ai été pris d'assaut par une bonne dizaine de paroissiens venus me parler du Chemin, me faire part de leur expérience ou me proposer de l'aide.

À deux pas de Bordeaux, j'ai opté pour la route du centre-ville afin d'aller à la rencontre des édifices jacquaires : Basilique de Saint Seurin, Cathédrale Saint André, Basilique Saint Michel, Grande Horloge... Il est certain que, peu importe la ville dans laquelle vous vous trouvez, des jacquets y sont passés !

Outre les paroissiens, j'ai fait d'agréables rencontres. Avec des badauds, tout d'abord, mais aussi avec Mahmoud et Sebastian, deux éducateurs bordelais. Les deux hommes m'ont invité à dîner afin d'échanger sur nos vies. Si Mahmoud restait sur la réserve, Sebastian me questionnait énormément sur le pourquoi d'un tel départ et si lui même devait le prendre malgré femme et enfants. Au final, c'est Mahmoud qui m'a le plus touché en me disant "a bientôt mon frère, tu sais qu'on va se revoir". Oui, nous sommes tous frères, à l'état de nature au moins, avant que la société ne nous pervertisse et ne nous divise, ne nous classe. Oui, nous nous reverrons, sur cette terre ou devant Dieu.
Malgré notre dissension religieuse évidente, nous étions d'accords sur le fait qu'il n'y a qu'un Dieu, qu'une grande divinité, qu'une essence à l'Esprit.

Après ces échanges intenses sur la Vie, la société, la religion, Dieu et l'humain, j'ai repris ma route pour le prieuré de Cayac, à la sortie de Bordeaux. Haut lieu jacquaires car ancien hôpital de pèlerins comme le fut celui de Pons.
J'y ai retrouvé Florian (28ans) de Landerneau (que vous pouvez retrouver dans mes photos de l'Ermitage) qui a décidé de rentrer demain matin après un mois et demi sur le Chemin. Le manque de rencontres et le prix des nuitées en refuge l'ont décidé à rentrer dans sa Bretagne natale.Les mer