• Tchou tchou !!!

    13. lokakuuta 2022, Intia ⋅ 🌙 24 °C

    (Rédigé à bord du train 22995 Mandore Express)

    Bordel, ce que je peux détester l’avion.

    Ce stress de confier ma vie à deux mecs, enfermé dans une boîte de conserve à 30 000 pieds d’altitude, survolant des pays pas forcément tip-top. Quel enfer.
    Alors là, autant dire que coincé côté allée, du fond du Boeing 787 « Dreamliner », personnellement, je ne m’apprêtais pas à rêver du tout… du tout.

    23h20, 15 minutes de retard ; mise en route des turbines, parking, mise en prolongation de la piste.
    *Décollage, 3, 2, 1 ; « On inspire, Monsieur Huet », on sert les fesses ; mise des gaz, on ne regarde pas le hublot, 1, 2, 3, on serre fortement, très fortement, le genou de sa moitié, on expire, on relâche ; « Félicitations, Monsieur Huet, c’est un garçon. » Et c’est parti pour 7h de vol à compter les minutes, chaque minute étant un nouvel espoir de ne pas décrocher.
    … Je passe les détails, c’est beaucoup trop chiant. L’essentiel est ailleurs :
    Nous avons atterri ! Et ça, c’est beau !

    L’odeur si particulière à la sortie, cette odeur de chaleur moite, de pollution qui me donne instantanément le sourire, « Welcome back at home », 4 ans que je n’avais pas ressenti cette odeur. Cette odeur qui me ramène à tant de souvenirs.

    À la sortie de l’aéroport, c’est toujours pareil : un joyeux bordel où chaque petite action demande à développer sa patience. J’en veux pour preuve : alignez 25 comptoirs d’agents d’immigration, face à eux, peut-être 200 personnes, vous arriverez quand même à constater que chaque agent semble chercher à être plus long que son voisin. Vous êtes le 20e de votre file ? Sachez qu’il faudra à votre agent dextérité, aplomb, minutie et rigueur pour :

    ouvrir votre passeport | checker les infos,
    prendre vos empreintes,
    demander de sourire à la webcam (ou pas… Non en fait, pas du tout please),
    tamponner deux fois le-dit passeport et vous laisser filer… … ….
    … Oui, 20e de votre file, cela vous prendra… une heure. Les paresseux du film Zootopie ? Assurément inspirés des agents de l’immigration indienne 🤓
    ⏳⏳⏳⏳
    Ce moment où le temps se dilate, à tel point que les sacs à dos attendent déjà dans la zone de récupération des bagages… par terre, les valises de l’atterrissage suivant arrivant à leur tour… c’est dire.
    Finalement, nous sortons. Missions du jour :

    Tampon sur passeport ✅
    Sacs à dos récupérés ✅
    Faire trois ATM pour retirer 5000 roupies (1€ = 80 roupies environ) | se souvenir comment on fait : ✅
    Choper deux cartes SIM | se préparer mentalement à les activer et à subir des milliards de SMS publicitaires par jour : ✅
    Sortir et négocier le taxi pour aller à Paharganj, se brûler avec le café bouillu à la main en tentant tant bien que mal d’allumer une clope salvatrice ✅
    Là-bas, un McDo, donc du coca frais, nous attendrait et un petit hôtel sympa (le premier hôtel que j’ai fait en Inde en 2014) pour se reposer le temps de quelques heures et rattraper un peu cette nuit de vol si douce et paisible…
    Allez chauffeur, on négocie, c’est 800 roupies ! No one more ! Action !
    Le taxi d’un autre âge vrombit, pétarade et s’élance dans ce délicieux chaos, ça gueule, ça klaxonne, ça double, redouble, dédouble. La fête commence enfin !!
    Gaël, dont le visage semble à mi-chemin entre l’hébétude et l’AVC dû à la fatigue, a le regard perdu dans la cohue à l’extérieur de sa fenêtre. Je suis si content de partager avec lui ce bordel indien, cette fanfare et cette gentillesse et malice des locaux qui n’est plus à démontrer.

    14h30 (pour rappel, nous avons atterri à 10h 🤓). On grignote du coup au restaurant américain jaune et rouge, on se pose trois heures à l’hôtel le temps de recharger les batteries. Ceci fait, le temps est venu de rejoindre la gare de Old Delhi. Notre train de nuit nous y attend.

    Départ à 21h20 en direction de l’Ouest : le Rajasthan et son désert. Dix heures de train couchette qui promettent de ne pas être tristes.
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