• Jaisalmer - mon amour

    14 de octubre de 2022, India ⋅ ☀️ 35 °C

    Dix heures de train, en couchette, à 80 km/h en moyenne. Y a pas à dire, c’est vraiment la vie. Tu dors plutôt bien entre les ronflements de tes congénères, ça tangue un peu, mais c’est 5 étoiles : tu as tes draps propres dans un sac en papier, deux coussins, une couverture (voire quinze si tes voisins de compartiment décident de les déposer sur ta couchette), air climatisé, prise électrique, rien à dire, je prends ça contre tous les Boeing Dreamliner du monde 🤓

    📯💡 Moment astuce : si tu réserves ton train en Inde, deux choses : 1/ couchette de nuit - wagon AC (air climatisé) - c’est le bon plan, ça économise une nuit d’hôtel et ça mène toujours en une nuit à bon port.
    Les trains sont lents, leeeents, mais c’est une partie intégrante de ton voyage.
    2/ Choisis une couchette haute - cette couchette ne se « déplie pas » pour servir de dossier aux 6 personnes du compartiment, tu as donc la paix et peux t’isoler/chiller/dormir sans te préoccuper du monde, qui lui, voudrait traînasser à jouer aux cartes à 23 heures, pendant que toi tu ne rêves que de dormir après un vol épuisant. (Oui, je me fais vieux …) 💡📯

    Notre train nous a déposé à Jodhpur, seconde (vraie) étape de notre voyage. Un peu tôt pour spoiler Gaël, mais après avoir atteint la gare à 7h30, nous voilà avec trois heures devant nous avant le prochain train qui nous amènerait à Jaisalmer (première (vraie vraie) étape). Autant dire que j’ai vite proposé à Gaël de zoner dans la guesthouse que nous retrouverons mercredi et dont j’ai eu le plaisir de goûter aux matelas par deux fois : « Singhvi’s Haveli » ; cette Haveli typique des grandes maisons indiennes du XIXe siècle offre une vue extraordinaire sur le fort de la Ville Bleue depuis son balcon en rooftop. Je n’ai pas résisté à l’idée de la faire partager à Gaël, après tout, nous n’avions que ça à faire. Je ne l’ai pas regretté, ses yeux pépitaient d’étoiles ; « Welcome to India. Que le voyage commence vraiment ! ».

    Nous nous sommes posés sur les sofas de la Haveli jusqu’au moment fatidique de 10h30… notre train est retardé à 13h30… Pour couronner le tout : il partira sans nous parce que nos billets ont sauté… Mais tout va bien ! Nous serons gracieusement remboursés sous 8 jours ! (🤓)

    Mais c’est comme ça ici… Non pas que plus rien ne m’étonne, mais rien n’est trop facile, si tout marchait tout le temps, ce serait le Japon, pas l’Inde 🤓 Donc système D :
    « Sorry Sir [au tenancier de Singhvi’s Haveli], can you help us ? 😏

    Yes sure, no problem », nous répond notre hôte en dodelinant de la tête. Nous voilà à réserver le plus simplement du monde un chauffeur pour nous conduire à Jaisalmer de 12h00 à 16h00, 221 km pour 50 balles… (NB : Oui, c’est 80 km/h la vitesse moyenne de leurs autoroutes… mais le défi est grand si vous allez plus vite ; les bagnoles, motos, charettes à bœufs, ânes ou dromadaires sont monnaie courante à contre-sens ; alors bon courage si vous imaginez rouler à 140 tout en arrivant vivant).
    Bon, 4500 roupies… ça n’équivaut pas aux 5 € de billets de train, mais ce n’est pas non plus le prix d’une croisière Costa. Et au moins, nous serions à bon port et avant le coucher du soleil, pardi ! Allez go !

    Midi. Et nous voilà partis. Un trajet sans interruption autre qu’une pause chaï vers le grand Ouest indien. La végétation de plus en plus sablonneuse et sèche, le désert est là, paradoxalement grouillant de vie. Notre route dure le temps de quelques micro-siestes et enfin… te voilà à l’horizon ; 16h30, majestueux château de sable qui trône au-dessus de la ville embrumée dans son nuage de chaleur. Le Fort, mon fort adoré, joyau de sable des dunes.

    Cette ville de Jaisalmer, la Ville Dorée, c’est un peu le meilleur départ de voyage indien possible ; c’est un peu laborieux à joindre, mais la fièvre de Delhi laisse vite place à cette étape, le temps d’un dodo.

    Cette ville typiquement indienne qui pourtant ne semble pas si crade, pas si grouillante, pas si pauvre, pas si « pleine de choses », mais pourtant immensément charmante, généreuse. Avec ses ruelles jaunes, ses gamins souriants, ses vendeurs ne versant pas trop dans le harcèlement (enfin, entendons-nous, nous parlons de l’Inde).

    Dans tous les cas, pour la faire courte : LE VOYAGE COMMENCE (j’ai l’impression de me répéter, mais c’est une succession de premières fois pour nous mener à ce moment précis : une douche, un lit, un dodo). Demain : debout aux aurores, nous allons enfin pouvoir sortir Jacquy et Nikon de leur sac à dos et commencer à vraiment s’éclater. Une foule de beaux portraits et d’anecdotes croustillantes à venir.

    (Au fait, un barde joueur d’harmonium (qui me dit quelque chose) a lu dans les lignes de la main de Gaël ce soir ; il lui a prédit une belle rencontre avec une belle jeune femme le mois prochain… quel Dom Juan ce Gaël 😏 Bon, il a lu mes lignes aussi et a prédit deux futurs Mesdames Huet, y a pas à chier, il a été touché par les dieux ce garçon pour dégotter un don de voyance pareil 🤩)
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