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- Day 32
- Thursday, March 7, 2024 at 1:15 PM
- ☁️ 11 °C
- Altitude: 266 m
ArgentinaDepartamento de Lago Argentino49°28’47” S 72°59’10” W
Huemul J3 - La descente de l'enfer

[Louis]
Avec les bonnes trouvailles d'hier, on était chauds de continuer avec eux. Ou au moins de se lever plus tôt. Bon on ouvre les yeux un peu trop tard, il reste personne qui dort a part Sidar et Guy, le ricain d'hier. On décampe en deux temps 3 mouvements (une bonne heure et demie j'ai envie de pleurer), on va réveiller le vilain Sidar parce que lui aussi a le sommeil lourd, et on part en dernier comme d'hab. On redoute un peu la journée d'aujourd'hui, c'est la plus technique, une sale descente de 2-3h avec des cordes en rappel pour aider, on sait pas trop a quoi s'attendre. On commence à marcher, début de journée tranquille.
On a la chance de continuer notre route le long du glacier Viedma, c'est vraiment magnifique. On peut voir le haut de la glace recouvert de couches de cailloux, sûrement tombés lors d'éboulements. Comme au jour 2, on peine à deviner la fin de ce glacier surplombé par des montagnes immenses, qui semblent disparaître dans la brûme. À notre droite l'énorme glacier touche à sa fin, tandis qu'à notre gauche le col vers l'autre côté de la vallée pointe le bout de son nez.
On arrive ensuite face à une petite montée bien sympa, on se l'a graille bien comme y faut. C'était joli avec des p'tits passages où il fallait mettre les mains, c'était assez plaisant. Sur le chemin on croise des (vieux) chiliens bien sympas (bon on a pas compris un traître mot à ce qu'ils racontaient) et on continue notre route. On se dit qu'on va manger en haut de la montée, on a un peu puisé dans nos ressources et on arrive enfin en haut du col. On retrouve Guy qui avait fait route seul et on mange tous ensemble avec lui.
Honnêtement ça va pas faire l'unanimité, mais la polenta goût jambon queso x ketchup, le combo est irréel. On s'est régalés avec nos différents restes de pain et de queso et on profite de la vue. Devant nous se dresse l'énorme lac Viedma juste a côté d'El Chalten, d'un bleu presque turquoise, vraiment magnifique. Là nature est pratiquement luxuriante, une multitude d'arbres jonchent ce qui s'apparente au sentier que nous allons emprunter. Derrière le col, le glacier Viedma se dresse fièrement, entouré d'un terrain arride, soufflé par les vents puissants et les différents éboulements. La différence d'ambiance et de température est effrayante.
Après cette bonne petite pause, on se dirige vers la 'fameuse' descente. On sent qu'on entame la fin de la vuelta Huemul.
Un avantage à partir tout le temps en dernier, c'est qu'on est tout le temps seuls au monde : on est vraiment seuls face a la nature. D'ailleurs la nature après quelques heures de marche on l'a bien défoncée. On va dire qu'on a eu une belle envie de chier. On a trouvé un endroit très stylé avec pleins d'arbres un peu Vibe bonsaï, et on va dire qu'on a largué les amarres. En parlant pour moi, on va dire qu'il était temps, on est encore choqués de la taille du bail et de la couleur orange boue d'illa Grande.
La bande de joyeux lurons arrive enfin devant la descente de la mort. Benj a rechopé un p'tit easter egg à la cheville, on est parés du coup. Et là on comprend le côté ✨technique✨ de la randonnée. On est sur une pente vraaaaiment très raide, avec des cordes de partout, le terrain tout sec qui glisse de partout, et bon bah sur le côté ya un peu le vide quoi. Mais on a une sale vue donc tranquille. On entame alors l'épopée avec Pierre en tête de proue, c'est lui qui a le plus d'expérience. On vous épargne les détails mais on a mis 4h, on est tous tombés une fois, en alternant entre cordes attachées aux arbres et passages d'escalade.
Une fois en bas, il commence à faire nuit donc on met les frontales, et là faut chercher le vilain camping. On avait pas encore compris a l'époque, on était mignons à l'époque. On croyait encore les topos (le truc nous disait que c'était juste à la fin de la descente). Résultat, on a marché pendant une bonne quarantaine de minutes de nuit en esquivant les bouses de vaches et les marécages vaseux. On a enfin trouvé ce qui s'apparente à un camping, avec des vilains crânes de vaches partout. Ambiance un peu film d'horreur mais on se pose à un spot pas mal (on apprendra plus tard que c'était le spot à caca), tout en pendant la bouffe aux arbres pour éviter que les souris graillent tout. Une bonne nuit en perspective.Read more