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  • Day 93

    Journée sur Putre

    December 24, 2022 in Chile ⋅ ⛅ 31 °C

    Par Anne

    La magie du Chili est d’offrir des fruits tropicaux jusqu’en Patagonie et des cerises, des pommes, du raisin et des poires arrivant du Sud sur les plateaux andins et dans le désert du Nord. Au petit-déjeuner copieux servi par nos hôtes (le plus copieux de tout notre voyage : pain, fromage, charcuterie ou œufs brouillés, jus de fruit, fruits frais, yaourts, purée d’avocat, céréales..) se côtoient donc pommes et mangues fraiches.
    On a bien dormi sous nos chaudes couvertures en triple exemplaire. Les garçons sont dans leur élément. Bernard et moi, on se sent au ralenti, mais pas de signe particulier de mal d’altitude. Depuis notre arrivée, on respecte scrupuleusement les consignes : boire beaucoup d’eau, se servir à volonté de la tisane locale contre le mal de tête, et surtout ne pas vouloir en faire trop… Ce sera donc une journée d’acclimatation, au rythme tranquille.
    On consacre la matinée à randonner sur les monts alentours, tout en admirant les hauteurs enneigées les plus proches. Objectif : dénicher les peintures rupestres se trouvant à 3 km de notre hébergement. Il fait beau, le ciel est superbe, le fond de l’air est frais malgré tout. Nous sommes à 3 500 m. On parcourt cet univers minéral parsemé de cactus sur un étroit sentier. À la sortie du village, on découvre quelques espaces plus plats et surtout plus verts, pâturés ou fauchés, ou encore occupés par un peu de maraichage. Et voilà un petit tracteur qui fane du foin, le seul que l’on verra sur toute cette région ; le conducteur est ravi de se faire prendre en photo. On marche, on marche, chacun à son rythme, le soleil tape. On désespère un peu de trouver les peintures, et finalement elles sont là, pile à l’endroit qu’indiquait le téléphone d’Alban. Des lamas et alpagas de toutes les tailles, des silhouettes qui semblent guider le troupeau. C’est toujours troublant de constater qu’aux quatre coins du monde, on trouve la même volonté de raconter, de mettre en images, de laisser une trace peut-être… et la même technique employée. Quel dommage que certains n’aient pas perçu la valeur de cet héritage et l’aient bien abimé… Un homme sur son âne arrive en contrebas, poussant quelques moutons. Un peu avant et un peu après, on trouve des enclos de pierres servant à regrouper les troupeaux. Des ruines, un chemin bien tracé entre deux murs de grosses pierres, des vestiges de conduits d’irrigation laissent penser que l’activité a été plus dense à une époque. Une cabane inoccupée, cadenas sur la porte, dispose d’un lampadaire et de son panneau solaire. Quelques condors nous survolent. Sur le chemin du retour, arrive un autre homme sur un cheval, bien âgé, bien typé, qui pousse un autre troupeau de moutons. De loin, il crie, agite son bâton. On se range sur le côté, pensant qu’il stimule ses bêtes pour qu’elles avancent, puis on finit pas comprendre qu’il n’est pas content. Il est même très en colère ; on n’aura pas su pourquoi, mais c’est intéressant d’avoir entendu la musique (même énervée) de la langue aymara.
    On rentre un peu KO de la balade. L’après-midi sera plus cool : bains chauds et bains de boue dans les termes en plein air de Jurasi. Délassant et vivifiant à la fois. On apprécie !
    Retour au village et courses dans une des multiples tiendas (qui s’insèrent parfaitement dans l’architecture locale, avec leurs larges portes aux linteaux de pierre sculptés datant de la période glorieuse et ayant résisté aux tremblements de terre) pour préparer nos sandwiches pour la sortie du lendemain ; au programme : lagune, lac et volcans.
    C’est Noël, alors on s’offre un bon diner dans un bon resto au cœur du village. Grâce aux garçons, on découvre peu à peu les diverses spécialités locales, ils nous aident à nous repérer dans les menus et, surtout, ils finissent nos assiettes qui sont vertigineusement remplies.
    Puis retour à l’hébergement où on se souhaite un Joyeux Noël avant de se coucher.
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