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  • Day 1

    Désert de sel

    February 24, 2017 in Bolivia ⋅ ⛅ 20 °C

    Pour la premiere fois depuis plus d'une semaine, nous avons eu le plaisir de dormir dans un lit (non, je ne rajouterai pas "vrai" devant) en dortoir et nous sommes plutôt bien reposées. Comme convenu, nous arrivons à l'agence entre 10.30 et 11h, après quelques emplettes au marché d'Uyuni pour notre petit déjeuner , parées de tous nos vêtements chauds. La dame de l'agence nous fait patienter en nous expliquant que l'on attend les 4 touristes avec qui l'on va partager le 4×4. Au bout d'une bonne heure et demi, nous rencontrons enfin ceux avec qui nous allons partager ces 3 jours intenses: volontaires allemandes de 18 ans, Laura et Pia, et un couple atypique hongro-slovaque, Patricia et Sébastien qui parlent russe tous les deux et se sont rencontrés en Estonie deux ans et demi auparavant.
    Dès le début, on sent que l'on n'a pas forcément affaire à des rigolos comme l'étaient nos Jojo, Ludo et Sylvain. Mais après tout, on est surtout là pour découvrir les merveilles du coin, et puis peut être que l'on attend trop dès le début et qu'après ça se débloquera...Notre chauffeur/guide, quant à lui, se présente lorsque l'on arrive à la première étape, c'est à dire un cimetière de trains. Lui non plus n'est pas fou fou mais il nous explique gentiement le programme de la journée et nous laisse à nos trains.
    Ce musée à ciel ouvert/station de trains désaffectée/passage obligatoire du bon toutouriste ne nous emballe pas mais ca nous fait un bon petit terrain de jeux le temps d'une demi heure.

    Notre arrivée dans le désert du Salar est spectaculaire: dans la voiture, le silence règne, et nous sommes tous bouche-bée. Nous roulons dans cette immensité de sel, d'une pureté incroyable. On croirait à un autre monde, tout est blanc, tout est calme. Au début, il y a quelqu'autres 4×4 autour de nous, ainsi qu'un tracteur qui ramasse du sel destiné à la consommation humaine.
    Puis notre chauffeur nous emmène dans un lieu où se trouve un ancien hôtel de sel (transformé en musée suite à des problèmes avec l'eau, du au sel). Dressés devant le musée se trouvent les drapeaux du monde. Il s'agirait d'une initiative de touristes qui auraient planté le drapeau de leur pays...d'autres auraient suivi le mouvement.
    La partie intéressante commence lorsque l'on quitte ce dernier lieu. Nous nous retrouvons seuls au monde tous les 7 au beau milieu du Salar et mère nature nous met des claques. Elle nous dit, à Anne et à moi: "Vous pensiez que c'était fini? Que je n'avais plus rien à offrir de magique, de spectaculaire? Eh bien vous pensiez mal! Que vos yeux, votre corps tout entier, votre esprit, se souviennent de ce sel sans fin car vous êtes incroyablement privilégiées d'être témoins de mon travail. Il vous faudra plus d'une vie pour voir tout ce que j'ai achevé !"

    Notre guide nous aide à mettre en scène des photos qui jouent avec la perspective, puis nous revoilà partis vers d'autres horizons.
    Nous traversons le désert et apercevons toujours au loin nos fidèles montagnes, surplombées de nuages épais et si bas qu'on croirait pouvoir les toucher. Le ciel se reflète sur l'eau qui inonde le sel.
    Ce n'est plus un paysage, cest une poésie, un rêve...on dirait le paradis comme on me l'a décrit quand j'étais petite. Marcher dans les nuages, garants dun silence impeccable...
    Bon, dans la réalité, il s'agit aussi de se geler le cul au beau milieu de nulle part et de se mouiller les pieds sans aucune certitude que tes chaussures sèchent dans les trois jours qui suivent.

    Nous sortons du desert de sel et nous arrêtons dans un endroit peuplé de cactus en tout genre. Poilus, veineux, verts, jaunâtres, en forme de sexe gigantesque, ou comme une main qui fait un doigt d'honneur, il y en a pour tous les goûts.
    Après ce nouvel épisode poétique et cette belle journée remplie de surprises, nous faisons escale pour la nuit dans un hôtel de sel qui se trouve dans un bled. Nous sortons de la voiture sous des trombes d'eau, quel pied! Attention: chambre pour deux avec salle de bain (non) privée (faut pas pousser non plus) avec à nos pieds...du SEL! Et les murs? Faits de sel! Et nos couvertures? Faites de sel!...mais non enfin.

    Fin de la journée, dîner de folie avec notre groupe de comiques, Anne et moi faisons un sketch pour s'auto divertir un peu.
    Je n'ai jamais dormi si prêt du sel, merci journée de sel!
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