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  • Day 92

    Vis ma vie de nonne birmane

    June 10, 2019 in Myanmar ⋅ ⛅ 23 °C

    Les voilà, mes hôtes improbables ! Les "sisters of reparation", un nom approprié après une longue journée de vélo dans les collines.
    Je ne veux en rien diminuer la gentillesse de mes précédents hôtes mais après un foyer musulman, une maison hindoue, quelques monastères bouddhistes et une église presbytérienne, je crois que les sœurs ont remporté la palme de l'hospitalité ! Quoique réservées dans leurs manières, elles n'ont cessé de me répéter à quel point elles étaient heureuses que je sois là et m'ont bien choyée et nourrie, allant jusqu'à remplir mes sacoches de gâteaux. J'ai dormi dans une cellule monastique, simple mais pas dénuée de confort (en plus du lit avec moustiquaire : une table, une chaise, une petite commode). Mais peut être ai-je eu le droit à une chambre d'invitée, moins austère que les leurs...
    Nous avons bien mangé, avec un approvisionnement frais du potager et des arbres fruitiers du jardin, entretenus avec soin par ces dames. À ma question pourtant ingénue et qui ne cherchait pas à accuser "Do you have any food restrictions?", une sœur me répond d'un air coupable, en regardant son bol de riz et les légumes (elle venait de se resservir)... "Well, no...".
    Deux sœurs étaient aussi de passage. Missionnaires, l'une aux Philippines, l'autre au Vatican, elles parlaient bien anglais. Sister Julie me raconte l'évangélisation des environs par des Italiens (un peu comme les missions Don Bosco du nord-est de l'Inde) et à quel point celle-ci a selon elle bonifié la vie des habitants. "It is thanks to their sacrifice that we are here today", déclare-t-elle avec sérieux. Une impulsion qui a bien pris auprès des ethnies locales, plutôt animistes que bouddhistes, bien contentes de consolider leur légitimité face à la majorité birmane bouddhiste.
    Bon, mon rêve ultime aurait été de rencontrer une Whoopi Goldberg locale et d'entonner avec elle des gospels, mais il ne faut pas trop en demander. Les chants du soir puis de l'aurore, qui sont parvenus jusqu'à ma cellule, étaient déjà harmonieux...
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