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  • Day 179

    Yangshuo, un paradis plus très secret

    September 5, 2019 in China ⋅ ☀️ 32 °C

    Les paysages des derniers jours jusque Yangshuo sont de plus en plus beaux. Les pics karstiques se dévoilent au fur et à mesure sur les bords de la route. Je peux aussi quitter les grands axes pour de petites routes traversant des villages, entre ces impressionantes formations rocheuses. Je croise aussi de premiers cars à touristes ainsi que... des cyclistes, qui partis depuis la ville, font quelques kilomètres pour aller visiter des grottes, randonner ou prendre des photos.

    Yangshuo, dans un site naturel incomparable, est en effet un beau nid à touristes, en premier lieu Chinois. Ses marchés de nuit, où l'on trouve certes de la bonne "streetfood", sont un cirque incessant de vendeurs de gadgets et de souvenirs faussement authentiques ! Beaucoup de backpackers lui préfèrent la petite voisine Xingping, restée à l'écart des bains de foule.

    De par la topologie incroyable, ici c'est aussi le paradis des grimpeurs. On y trouve, dit-on, les voies les plus difficiles au monde ! Je réseaute avec d'autres couchsurfers pour m'organiser un plan grimpe. Pedro, Portugais expatrié à Singapour, à la fin de ses vacances ici, me vante ses prouesses et veut m'aider pour me mettre en contact avec la communauté grimpeuse. Mais il m'agacera plus qu'il ne me sera utile. Déjà il me rejoint avec une heure et demie de retard, alors que je suis fatiguée de ma journée. Puis je déchante. C'est le genre de spécimen qui sait tout sur tout et va t'expliquer comment sont l'Inde, la Chine, l'Asie (dans le style "les Indiens sont comme ceci, "les Chinois comme cela") parce qu'il y est allé une semaine. Il vocifere ainsi contre ces Chinois "désagréables et impolis" qui lui ont demandé de donner un cours d'anglais contre son logement, au lieu de le laisser grimper (c'était pourtant clairement indiqué dans son "deal couchsurfing"... D'où mon refus de le rejoindre : je navais pour ma part pas envie de donner de cours d'anglais là). Au bar, il ne te laisse pas entrer en premier, ni commander ta boisson, ni même parler au guide de grimpe qui se trouve par chance là (comme si j'avais besoin d'un mentor pour m'exprimer ou me débrouiller...). Sans doute parce qu'il est un homme, plus grand, plus fort, plus intelligent... Il aura réussi en une soirée à donner son avis sur tout, à me dire avec beaucoup de tact que si lui faisait un voyage à vélo il ne prendrait jamais de train ni de bus, que ses potes, eux, étaient venus du Portugal jusqu'en Asie "sans interruption", a diagnostiqué - sans que je lui demande - mes problèmes de téléphone (sans les résoudre ! du ton : "listen, it's complicated" genre tu vas rien comprendre mais je vais tenter de t'expliquer) et finira par me lancer sur un débat stérile (sa position : "la démocratie c'est nul car les gens sont stupides, il vaut mieux leur donner peu de liberté pour les gouverner correctement") autour d'un cocktail, qu'il m'offre sans demander non plus, le tout en précisant qu'il a deja eu cette conversation des dizaines de fois et que je ne lui apporterai aucun élément nouveau. Ah... Epuisant le type ! Peut être que, comme le gouvernement sans le peuple, le couchsurfing sans conversations serait parfois mieux ! 😝

    PS : j'en profite pour étendre mon petit coup de gueule à des "cyclistes sportifs" croisés en chemin et qui se sont souvent sentis légitimes pour m'abreuver de conseils (tiens, tous des hommes...).
    Échanges type :
    - "how many km do you ride per day?" "well i don't know, it depends on the road, it can be 100 km, or not even 30 km, if it's hilly". Et le mec de te dire que quand il sort il roule 150, 200 ou 250 km. Sans remarquer la difference entre un velo de route sans bagages et un vélo de voyage chargé ! Mais, habituée a ces remarques tu ne cherches plus a expliquer ni justifier...
    - "how much time did it take you to go from X to Y?" "Well, 5/ 6 hours. But with the lunch break and everything I took one day". "Really ? when i used to bike i would do it in 2 hours!". Mention spéciale au "used to". Le gars ne fait plus de sport, mais... il est meilleur que toi... et c'est ça qui compte.
    - " I know how you feel, I love biking in the Netherlands". "One day, I rode 250 km (il te précise seulement après, quand tu lui fais "wahou 250 km in one day, that's a lot !"que c'était en 2 jours 🙃 !) "in the wind, in the rain, it was very hard, so I totally understand your effort". Well.. you should try to cycle with luggage, not only in the Netherlands, and for more than 2 days, to "know how I feel"....
    Les mecs sont drôles !!
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