Medellín c'est trop tip top !

Par Arzhêl,

Medellín le 1er juillet, objectif rempli ! On aura payé notre colonne vertébrale pour cet exploit. Je passe quelques coups de fils à ma famille car il faut bien le dire, c'est mon anniv ! Même la guichetière du western union me le souhaite, elle est plus rapide que ma grand mère !

On prend le métro hyper propre jusqu'au centre où l'on se retrouve dans un gigantesque marché du faux, il y a tout. Plus que tout, on sent bien que bien des modèles n'existent sûrement que dans ce marché! On rejoint la Plaza Botero et le centre de la culture, un beau château quadrillé en bleu et blanc entouré par quelques dizaines de sculpture aux formes arrondies à l'excès de l'artiste dont la place a pris le nom. La ville est belle, il y a beaucoup de trésors d'architecture. Après investigation, on trouve une pelloche Fujifilm dans un magasin de photo (pas le premier) pour enfin débuter ma carrière de photographe. Moi aussi vais pouvoir me la péter avec mon argentique. En chemin vers le musée de la mémoire, on croise un marché d'artisants/brocante qui retient notre attention quelque temps, l'occasion pour Maël de craquer sur des lunettes de vitesses au style inimitable pour la soirée à venir.

On visite ce musée qui porte sur la violence qui habite Medellín depuis 50 ans. Entre les différents groupes paramilitaires (MAS, ELN, FARC, ...), les gangs des favelas, les narcotrafiquants et l'armée, une guerre s'est menée pendant des années causant des milliers de morts, principalement les afrocolombiens et les indigènes, perdus dans un spirale infinie d'enlèvements, règlements de compte, de crimes de guerre et de dégâts collatéraux. La criminalité n'a diminué réellement que depuis 2016 environ. L'exposition est très complète, elle contient beaucoup d'émotions.

On descansar un poco dans un parc mitoyen où les gens chuchotent puis on traverse la ville dans le sens opposé pour atteindre la Communa 13, l'ancien quartier le plus dangereux de la ville changé en gallerie d'art à ciel ouvert.
Alpagués par des guides officiels du barrio à la sortie du métro, on sent bien qu'il y a des histoires à raconter sur le lieu et on accepte. L'attente tuera presque Maël mais on finit par partir. L'endroit baigne dans une piscine de touristes, c'est impressionnant, c'est un peu trop. C'est joli mais il y a un petit effet disneyland. Ingrid nous explique qu'à l'époque, il était trop dangereux de rentrer dans la communa 13 même pour une ambulance et nous parle surtout de l'opération Orion, une attaque de l'armée contre le barrio qui transforma l'endroit en zone de guerre pendant 3 jours et des falsos positivos, ces 2000 à 4000 civils tués par ces combats que l'état a accusé d'être des miliciens pour justifier leur meurtre. Depuis 6 ans, les street art a recouvert les murs, l'ouvrant au tourisme et aux artistes mais attention, les habitants n'ont pas changés pour autant. Cet essor touristique est le fruit de leur travail, la gentrification n'a pas encore commencé. La guide est sympathique mais à part nous expliquer quelques fresques, on en apprend pas bien plus.

On rentre à l'hostel car sont arrivés les nouveaux protagonistes de cette histoire, vos nouveaux reporters Tits et Adrien. Quel plaisir de les rejoindre pour la fin de ce voyage ! Un petit coup de rasoir mal assuré et je débute ma 23ème année avec une moustache. On danse toute la nuit pour fêter l'anniversaire de mais on garde précieusement le conseil du jour de mon père: mollo sur le destroy!Read more