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  • Day 11

    Île d'Olkhon

    January 20, 2020 in Russia ⋅ ⛅ -15 °C

    Le paradis pour vous c'est peut-être une île, au milieu de rien. On distingue au loin d'autres bandes de terre, depuis la plage de sable fin. Seul le vent se faufilant entre les arbres vient rompre le silence jusque là total... Une tranquilité salvatrice, loin du bourdonnement du monde. Des animaux crient au loin mais très peu de bruits d'origine humaines se font entendre. La cerise sur le gâteau ? Un cocktail à déguster sur la plage, perdu dans ses pensées.

    Si pour vous le paradis se rapproche de cette description, alors l'île d'Olkhon est un véritable petit paradis glacé. Glacé oui car la seule différence, et pas des moindres, est que le mercure indique 40 à 50°C en deçà des normes paradisiaques. À défaut d'être complètement perdue, l'île d'Olkhon est sur le lac Baïkal et la rive est visible, à quelques dizaines de kilomètres. Le silence ? Seulement troublé par les rares voitures lancées à vive allure sur le Baïkal gelé. Oui parce qu'à cette époque, en plein mois de janvier, la glace et ses dizaines de centimètres d'épaisseur permettent de randonner dessus et même de rouler, tant qu'on n'a pas peur des craquements indiquant que la glace ne résiste qu'à quelques centaines de kilos. La plage y est aussi, recouverte d'une fine couche de neige. Même le cocktail est là et il s'appelle la vodka, radicalement différente de celle trouvable en France et seul breuvage qu'on peut laisser dehors sans peur qu'il gèle ou explose. L'alcool a du bon.

    Mais reprenons depuis le début, comment avons nous atterri ici ?
    Arrivés à Irkoutsk le matin du 20 janvier, nous avons sauté dans un bus direction le Baïkal, pressés d'enfin voir la plus grande réserve d'eau douce au monde. 8h plus tard, le lac est sous nos pieds. Littéralement. Complétement gelé, l'immense étendue d'eau n'est traversable qu'à bord d'un aéroglisseur, astucieux mélange d'un bateau et une auto-tamponneuse. La traversée jusqu'à l'île d'Olkhon ne dure que quelques minutes mais est incroyablement grisante. Des drifts à faire pâlir d'envie les meilleurs snowboarders sur une glace translucide, propulsé par un immense ventilateur à au moins 70km/h : le pied total. Nous arrivons sur l'île qui nous accueillera 6 jours durant, et plus spécifiquement dans sa plus grande ville : Khouzir.
    On se croirait dans un village de pêcheurs, perdu en montagne. Il y a aussi bien des cabanes vendant du poisson que des cheminées fumantes, des plages de sable recouvertes de neige, le lac à deux pas d'une forêt de sapins, une tente et des huskis, attendant tous le retour de l'été. Côté température, il y a celle indiquée par le thermomètre et celle ressentie, souvent séparées d'au moins 5°C. La météo indique -20°C ? Comptez -25°C, un collant, deux paires de chaussettes et le même nombre de gants.

    Pendant nos après-midis de libre, nous avons pu découvrir l'île plus en détails. Ses grandes rues enneigées, ses shops pour ne manquer de rien, son Sham(an) rock, ses touristes (on a croisé quelques groupes de chinois mais on ne peut leur en vouloir, on tombe en plein dans leur semaine de congés hivernaux)....
    L'île d'Olkhon possède une petite église orthodoxe, tenue par Sergueï (cet homme a donc décidé de ne jamais dormir). Posée au sommet d'une minuscule colline, on peut admirer le lac ainsi qu'un bateau complétement gelé qui attend la saison printanière pour pouvoir repartir. Ce n'est pas notre cas, le Transsibérien nous attend à Irkoutsk le soir du 24 janvier, dans quelques jours, nous serons en Chine.
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