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- 日131–133
- 2025年9月5日〜2025年9月7日
- 2泊
- 🌧 26 °C
- 海抜: 12 m
コロンビアArusí5°36’8” N 77°26’48” W
J113, Arucí y termales
9月5日〜7日, コロンビア ⋅ 🌧 26 °C
Il est 6h30 quand j’ouvre les yeux. Allongé sur ma petite bannette, juste en dessous de celle de Malo, j’aperçois les premières lueurs du jour qui se reflètent sur l’eau à travers la porte entrouverte de notre petite cabine.
Malo émerge à son tour. Malgré l’étroitesse de nos couchettes, nous avons bien dormi. Enfin… presque : Malo a quand même été réveillé vers 5h du matin par un cafard venu s’inviter dans son sac de couchage ! 😅 La mer était un peu agitée, mais rien de dramatique. Notre voisine de chambre, elle, a eu plus de mal et a passé une partie de la nuit malade.
On se lève : la côte est déjà proche, on arrive bientôt ! Je monte vers le poste de pilotage, où le capitaine Alan tient la grande barre à roue. Je l’interroge sur la traversée : la nuit s’est bien passée. On discute, il m’invite à me servir un café – « el tinto » – dans le thermos posé à côté de lui. Alan travaille sur ce bateau depuis des années, il connaît. Quand je lui dis que nous avons un voilier, son regard change un peu : gens de mer. Il me glisse alors d’ouvrir l’œil : « Ici, les baleines sont nombreuses ! » Cette région est une véritable nurserie pour les baleines à bosse, qui viennent mettre bas dans ces baies calmes.
Et en effet, quelques minutes plus tard, j’aperçois un souffle. J’appelle Malo : « Des baleines ! » Une s’approche, passe juste devant le bateau : on distingue ses bosses, et même les protubérances sur son museau. Magique ✨️
Nous jetons l’ancre à Arusí, assez loin pour éviter le ressac qui s’écrase sur l’immense plage de sable noir. À peine nos sacs récupérés, une lancha nous aborde : c’est Esteban, le fils de Daicy. Pas même le temps de dire au revoir à l’équipage, nous voilà embarqués. Esteban nous accueille d’un large sourire et d’un « ¡Bienvenidos! » chaleureux.
Nous découvrons nos cabanes en bois, simples mais parfaites, installées à vingt mètres de la plage. On ne résiste pas longtemps avant d’aller se jeter dans l’eau tiède. Le sable noir assombrit la mer, et des feuilles, troncs et branches flottent, charriés par les pluies tropicales qui descendent de la forêt jusque dans l’océan.
L’après-midi, sous une pluie fine, nous marchons vers le village de Termales. Pas de route, juste la plage ou de petits sentiers sableux. Nous nous rendons aux termes, nous découvrons de magnifiques bassins d’eau chaude. Deux enfants, nous tiennent la jambe dans l’un des bassins et improvisent un jeu de marchands avec des cailloux ramassés au fond de l’eau. Ce ne sont pas des cailloux : c’est de l’argile ! On s’en recouvre le visage. Nois terminons la journée dans la ruelle en bord de mer, des maisons en bois et surélevées, quelques habitants vaquant à leurs occupations, et un petit nombre de touristes. Venir sur ce bout de Pacifique n’est pas facile – il faut un bateau ou un avion – cela limite encore le tourisme de masse, bien qu'il y ait quelques touristes.
Le soir, nous dégustons un délicieux thon à la sauce coco. Ici, on va manger du poisson et du coco sous toutes ses formes ! 🐋
Le lendemain, réveil au son des vagues. Un peu de yoga sur la plage noire encore déserte : parfait. Direction Guachalito, plus au nord. En longeant la côte, nous découvrons des zones protégées pour les tortues marines. Ces plages sont idéales pour la ponte. Des volontaires récoltent les œufs pour les mettre à l’abri des prédateurs jusqu’à leur éclosion. Les touristes peuvent même participer à la « liberación de tortuguillos », la remise à l’eau des bébés tortues. Nous poursuivons : plages superbes, jungle luxuriante en toile de fond, cabanes et lodges disséminés en bord de mer. Une petite marche nous mène à la « Cascada de los Amores », une cascade à cinq minutes de la plage !
Enfin, nous arrivons à la Casa Viche. Là, nous sommes accueillis par la fille d’un maître producteur. Le viche est un alcool artisanal à base de canne à sucre, proche du rhum, mais dont la fabrication a longtemps été informelle, parfois risquée. Ce n’est qu’il y a trois ans que sa production a été officiellement autorisée, grâce aux luttes de la communauté afro-colombienne du Pacifique – les « negros », descendants des esclaves affranchis – qui en ont défendu la valeur culturelle et symbolique. Aujourd’hui, un cahier des charges encadre sa production, pour préserver à la fois la tradition et la sécurité.
Notre hôte nous raconte comment ce breuvage n’est pas qu’un alcool festif : il est aussi utilisé comme remède. Chaque maître de viche y apporte sa touche : certaines versions sont infusées de plantes médicinales, d’écorces ou d’épices locales. Nous goûtons : le liquide est corsé, mais étonnamment doux en bouche. C’est un marqueur de l'identité du Pacifique.
Après cette dégustation, nous allons déjeuner – encore thon et coco ! Puis retour vers Termales. La mer est montée : certains cours d’eau coupent la plage, de petits bateaux nous aident parfois à traverser sinon c'est les sacs au dessus de la tête 🌊 Ici, les marées, moins importantes que chez nous, sont pourtant plus marquées que dans les Caraïbes. Nous faisons une pause dans une boulangerie du centre. Pas d’électricité : des travaux, et visiblement l’approvisionnement reste compliqué. Les maisons sont très simples, les gens n’ont pas grand-chose, mais chacun se débrouille et la vie semble paisible.
De retour à l’hôtel, après un bain, nous retrouvons Esteban et sa compagne. Ils nous offrent du viche – encore ! – avec cette générosité colombienne : à peine le verre fini qu’on nous ressert. On passe une belle soirée, on échange des histoires de nos pays respectifs !もっと詳しく




























