J199 - Singe et mecanique
Dec 6–9 in Panama ⋅ ⛅ 26 °C
Nous larguons les amarres ce samedi pour tester le moteur ! Nous suivons les instructions de Nelson : nous le faisons monter dans les tours pendant trois à quatre minutes, puis nous arrêtons et recommençons. Nous avons de la chance : le ciel est bleu et la mer est calme. Nous continuons ainsi jusqu’à Linton Bay, la baie juste à côté, où nous allons passer la nuit.
La baie est bien chargée en bateaux mais nous trouvons une petite place parfaite. Nous décidons d’aller à terre et nous en profitons pour emmener nos bouteilles de gaz, car nous avons vu qu’un petit restaurant les faisait remplir. Nous découvrons un restaurant un peu défraîchi, rempli de bizarreries, d’objets farfelus et de drapeaux en tout genre. Casa X est situé en bord de mer ; nous y amarrons notre dinghy (annexe) juste devant. Nous sommes bien accueillis, nous laissons nos bouteilles et finalement nous restons manger. Nous sommes seuls et très bien servis, il y a même une option végétarienne pour moi !
Margaux, une bonne amie de Malo, nous appelle (l’annonce de la mise en vente de Noam a fait réagir !). On passe un bon moment au téléphone, c’est chouette. Puis nous partons pour une petite balade à terre. De petites maisons bordent la mer, les gens nous saluent poliment ; les habitations sont faites de bric et de broc, assez vétustes. Les habitants vivotent au bord de l’eau.
Nous terminons notre balade par quelques courses dans une épicerie. Les prix sont globalement assez chers ici au Panama, presque similaires à ceux de l’Europe. Une fois rechargés, nous rentrons à bord. Nous essayons de redémarrer le moteur : il peine un peu. Nous notons tout pour faire un débriefing avec Nelson le lendemain.
Le lendemain, nous rallumons le moteur : le bruit est toujours là, et la perte de puissance aussi. Nous écrivons à Nelson pour lui faire une synthèse. De retour à Panamarina, nous bricolons un peu sur le bateau. En fin de journée, nous partons en kayak dans la mangrove. C’est magique : l’eau est translucide, ce qui est rare pour une mangrove. Nous nous mettons à l’eau avec nos masques et tubas. Nous sommes bien abrités par les palétuviers et nous revenons par la mer, arrivant avec les couleurs de fin de journée sur Noam.
Le soir, nous allons à bord de Maéva, le bateau de Bart et Marianne, nos amis belges, pour l’apéro. La vie de voisinage au mouillage !
Lundi. J’ouvre les yeux aux aurores. Je fais mon yoga sur le pont, tant bien que mal, en essayant de ne pas me faire dévorer par les « yen-yen », ces petites mouches qu’on trouve aussi aux Antilles et qui nous croquent littéralement des petits bouts de peau.
Nous allons à terre prévenir notre cher mécanicien : nous avons pris notre décision pendant la navigation d’hier, nous allons déculasser le moteur, c’est-à-dire l’ouvrir pour regarder l’état des cylindres, des soupapes, etc. C’est plus raisonnable. Il confirme que c’est la bonne chose à faire et viendra dans l’après-midi.
Dans la matinée, nous partons en annexe jusqu’à Linton Bay en empruntant le petit labyrinthe de mangroves, toujours aussi beau. Avant d’arriver à la marina, nous nous arrêtons sur une petite île où l’on nous avait dit qu’il y avait une singe. Apparemment, elle avait été élevée par un monsieur et, à sa mort, elle a été déposée ici 🥹
À peine avons-nous posé notre annexe sur la plage que les branches d’un bel arbre en bord de mer s’agitent : une jolie petite singe noire nous observe, puis descend de son perchoir pour venir nous saluer. Elle descend par quelques acrobaties. Lorsque Malo s’installe sur une branche, elle s’approche et l’enlace : le courant passe, on dirait ! C’est incroyable, ce regard si humain, et ses manières… Moi, elle ne me calcule pas vraiment ; je crois que Malo a une nouvelle amoureuse ! 🐵
Après notre rencontre, nous arrivons au ponton annexe de la marina. Non loin de là, un grand magasin d’outillage nautique nous attire, mais malgré un stock important, ils n’ont pas ce dont nous avons besoin — rien d’essentiel heureusement. Nous nous baladons ensuite dans la marina : nous aimons toujours flâner dans les chantiers, observer les structures, les travaux, saluer les plaisanciers… Dans un container réfrigéré, un monsieur vend des fruits et légumes : nous faisons le plein, puis repartons en annexe.
En chemin, nous nous arrêtons entre mer et mangrove pour nous baigner dans une eau toujours claire 🥰
De retour à bord, Nelson arrive rapidement. Méthodiquement, il procède et continue de nous expliquer chaque étape. Il nous dit qu’il y avait déjà de l’eau de mer dans le moteur ; remonter le filtre à eau n’a pas suffi. Il faudra installer un siphon pour éviter le retour d’eau de mer. La culasse et l’échangeur, les deux blocs qui constituent le haut moteur, sont démontés. Nelson testera les injecteurs, les cylindres et les soupapes dans son atelier demain.
Avant de partir, il met un peu de diesel au niveau des culasses pour vérifier si elles ne sont pas trop endommagées ; nous devons surveiller le niveau dans l’heure. Toujours le sourire aux lèvres, Nelson repart. À demain !
Ce matin, mardi, nous allons voir Nelson à son atelier. Il branche un injecteur pour le tester : il était mal réglé ; il va le régler de nouveau. Pourtant, nous les avions fait réviser deux fois en Colombie ! Nous essayons de ne pas y penser : maintenant, nous avons trouvé l’homme de la situation.
Il nous montre également l’étanchéité des soupapes : elles ne sont pas étanches, il va devoir les repolir pour améliorer leur surface. Nous le laissons travailler tranquillement : il nous dit de revenir en fin de journée ; il aura eu le temps de démonter les soupapes entièrement et d’évaluer leur état général.
De retour à bord, nous continuons le bricolage. Olivier, un technicien, vient donner son avis sur notre frigo capricieux. Il nous conseille de raccourcir le câble d’alimentation pour le rapprocher des batteries et lui fournir plus de courant. Nous testons : Malo coupe le câble, fait le branchement, et ça semble fonctionner. À voir sur la durée.
L’annexe de Bart et Marianne arrive : ils vont se baigner dans la mangrove et nous proposent de les accompagner. Nous rangeons un peu le bateau, sautons dans l’annexe et c’est parti. Ça fait du bien : la chaleur est écrasante l’après-midi. Leur chien, Douchi, adore l’eau et nous amuse beaucoup ! Bart a évidemment pensé à amener une petite bière fraîche : au soleil, c’est parfait.
Après ce rafraîchissement, nous retournons vers l’atelier. Nous profitons des belles lumières pour faire un petit tour autour de la marina, entourée de jungle. Nelson nous aperçoit et nous appelle :
« Venez, je vais vous expliquer ce que j’ai trouvé ! »
Il nous dit avec un sourire :
« Vous avez pris la bonne décision. Vous étiez à deux doigts de casser le moteur ! Venez, je vous montre. »
Il nous montre les soupapes démontées. Une à une, il nous explique leur état de corrosion ; celles du troisième cylindre sont complètement abîmées, presque cassées.
« Si elle avait cassé dans le cylindre, le moteur aurait explosé, » nous dit-il.
Nous sommes soulagés : nous comprenons enfin le problème. C’est drôle, nous avons l’impression d’avoir un grand-père qui nous répare le moteur : il se démène avec passion pour que nous repartions avec un moteur en bon état. Il va poursuivre les étapes ; demain, nous pourrons revenir voir les différents tests.
Il espère pouvoir trouver de nouvelles soupapes ou en réusiner grâce au superbe tour qu’il nous présente fièrement.
Whaou… Nous avons vraiment eu de la chance de ne pas continuer à naviguer avec le moteur dans cet état. Cela aurait pu être bien plus compliqué !Read more
J195 - la tête dans le moteur !
Dec 4–5 in Panama ⋅ ☀️ 29 °C
Nous nous réveillons entourés de mangroves, avec les cris rauques des singes hurleurs qui résonnent au loin. Il a plu fort cette nuit, mais le soleil brille maintenant haut dans le ciel. L’objectif du jour : réussir à faire venir Nelson, le mécanicien que l’on nous a vivement recommandé.
Nous le croisons finalement à la marina. Il nous explique qu’il passera après avoir terminé un autre bateau. Il a l’air très occupé, alors nous décidons de ne surtout pas le lâcher, histoire de ne pas perdre encore du temps avec le moteur qui nous joue des tours depuis trop longtemps!
En attendant, je file à terre profiter d’internet. Je dois avancer sur notre portfolio : nous aimerions organiser une exposition photo à notre retour en Guadeloupe, avec les clichés de Malo et les miens. Léa ira présenter le dossier auprès des galeries pour trouver un lieu et organiser un événement autour de l’association : « préserver au travers du beau ».
Pendant ce temps, Malo ne chôme pas sur le bateau. Il reprend quelques petites choses en attente, commence à enlever le liège un peu « vieillot » et qui a pris l’humidité il y a quelques années. L’idéal serait de le refaire proprement avant la vente.
Nous demandons aussi le code Starlink d’un voisin pour avoir internet depuis le bateau et être certains de ne pas manquer le passage de Nelson. Malgré la chaleur lourde, nous sommes efficaces : je termine le portfolio et Malo s’attaque à l’annonce de vente de Noam… Oui, d’ici cinq mois, à notre retour, il vendra notre fidèle Noam. Il faut anticiper. On trie les photos, on se remémore tous les chantiers : ce bateau a été bichonné… et il nous a fait un peu suer aussi ! 😅
En fin de journée, Nelson finit par monter à bord. Il a un sourrire doux et on sent l’expérience. Avant de toucher au moteur, il prend le temps de nous écouter, de comprendre l’historique complet — un luxe que nous n’avions pas eu en Colombie.
Puis il se met au travail, il est méthodique Il démonte le coude d’échappement : tout va bien, mais le test était essentiel pour lui. En inspectant l’admission d’air, son regard glisse vers notre filtre à eau de mer. Placé plus bas que la ligne de flottaison, il a très probablement laissé l’eau remonter dans le système, passer par le coude d’échappement et finir… dans le moteur. Ce reflux peut avoir abîmé certaines pièces, notamment les soupapes. Il ouvre ensuite le haut moteur pour vérifier les soupapes : certaines sont mal réglées. Il les ajuste soigneusement et refait l’étanchéité avec du silicone haute température.
Dès qu’il repart, Malo remonte immédiatement le filtre plus haut que le niveau de la mer.
Sous les conseils de Nelson, nous ajoutons aussi un petit contenant externe de liquide de refroidissement pour mieux réguler la température.
Le lendemain, Nelson revient. Il nous apporte un tuyau plus long pour finir correctement la remontée du filtre à eau. Il nous explique aussi que notre vanne d’arrivée d’eau de mer est un peu petite : ça fonctionne, mais lors du prochain changement de passe-coques, il serait préférable d’en installer une plus large.
Une fois tout en place, il lance le moteur : il s'allume après la deuxième tentative.
Après vérification (encore un test basique) les trois bougies de préchauffage fonctionnent, mais il nous conseille de préchauffer un peu plus longtemps pour faciliter les démarrages. Il ajoute aussi un peu d’huile et recommande un adjuvant pour limiter la consommation.
Quand le moteur ronronne enfin, Nelson tend l’oreille. Nous aussi, nous entendons ce petit « pchh ».
Il nous explique qu’une des soupapes ne ferme pas parfaitement : le moteur fonctionne à « 2,5 cylindres sur 3 », d’où la perte de puissance.
Pour lui, c’est du 50-50 :
- Soit on continue comme ça, sans danger immédiat, et la corrosion pourrait se lisser avec l’usage et permettre à la soupape de refonctionner correctement ;
- Soit ça empire et on se retrouve avec un moteur qui tourne sur deux cylindres.
Il nous conseille donc d’aller naviguer le week-end, de pousser les gaz, d’écouter, d’observer. Si le « pchh » diminue et que la puissance revient, parfait. Sinon, il faudra ouvrir complètement le haut moteur pour changer la soupape défectueuse.
Il nous annonce les prix en toute transparence :
- La grosse intervention complète : 1 000 $ (déjà un prix d’ami, dit-il, parce qu’il nous voit jeunes et un peu rincés par nos galères 😅)
- Laisser le moteur tel quel pour le moment : 300 $
On choisit donc de tester le moteur le week-end et de lui donner une réponse lundi. Malo, surtout pour la suite du voyage et la future vente, préfère être sûr.
Nelson accepte, nous donne quelques conseils, puis reste discuter. Il est intarissable! À 70 ans, il a une vie incroyable : enfance en Uruguay, loin de l’école, passionné de mécanique dans les courses automobiles, puis un départ pour le Venezuela où il passe à la mécanique marine. Il nous parle du Venzuela, de la vie la bas, de la politique, c’est passionant.
Une fois qu’il quitte le bateau, nous reprenons notre travail sur l’annonce de vente du bateau. On relit, on choisit les photos, et… on publie.
On se regarde : whaou… ça fait bizarre. Je sens l’émotion monter chez Malo. C’est un cap 🥹
Pour clôturer cette grosse journée, nous allons dîner au petit restaurant de la marina. Au même moment, Malo reçoit un message d’une certaine Charlotte : elle est en Guadeloupe et très intéressée par le bateau ! Ça commence… Malo planifie un appel avec elle pour demain.
Nous passons une belle soirée : la lune est pleine, les étoiles brillent.
Demain, nous reprenons la mer… pour aller tester ce fameux moteur !Read more
J193- Dressage de dauphins
Dec 2–3 in Panama ⋅ 🌧 27 °C
Ce matin, nous partons pour Porvenir pour faire notre immigration de sortie. Nous espérons pouvoir la réaliser directement ici, aux San Blas, afin d’éviter de payer le permis de navigation obligatoire au Panama.
Une légère brise souffle, on sort toutes voiles dehors ! Le vent est juste assez fort pour gonfler la toile : parfait pour sortir le drone et capturer de belles images. Malo monte dans l’annexe, le drone à la main, et s’éloigne du bateau pendant que je reste à la barre. Le drone décolle et immortalise Noam sous voile dans ce magnifique archipel 🤩
Je mets un petit appui moteur pour garder les voiles gonflées. Le bateau glisse doucement, sous un ciel bleu, avec les îlots en toile de fond. Par moments, on dirait qu’ils flottent au-dessus de l’eau : seules les palmes émergent, les troncs disparaissent dans l’horizon plat.
On avance à peine à 2 nœuds, mais c’est idéal pour gérer le drone en toute tranquillité. Au loin, dans l’annexe, Malo le récupère, me rejoint et remonte à bord. Les photos vont être belles. Nous avons encore environ 14 milles à parcourir, alors on remet un peu de moteur pour avancer.
Tout à coup, Malo s’exclame : « Attention, un tronc d’arbre ! » Mais en regardant mieux, ça bouge. C’est un banc de dauphins ! De petits dauphins mouchetés qui jouent autour du bateau 🐬 Comme toujours, on redevient des enfants, émerveillés par ce spectacle.
À peine une heure plus tard, en approchant de Porvenir, surprise : un nouveau banc de dauphins ! Cette fois, des grands dauphins, une bonne dizaine.
Nous venons de ranger les voiles, le vent est tombé. On se regarde… Allez on coupe le moteur et on saute à l’eau ! Le bateau est au point mort, dérive doucement, et nous nageons tout près. Nous gardons l’annexe à portée pour la sécurité. La visibilité n’est pas exceptionnelle mais suffisante : on les voit ! On entend même leurs cliquetis sous l’eau, c’est magique. Ils passent près de nous, un dauphineau nage au milieu du groupe…
De retour à bord, on ressort le drone : les dauphins, curieux, continuent de jouer avec l’étrave. Malo repart dans l’annexe, je reprends la barre, et c’est reparti pour un ballet aérien. Après une bonne heure en compagnie de ces merveilleux cétacés, nous jetons l’ancre à Porvenir.
Nous allons à l’immigration. Mais, malgré ce que l’agent nous avait dit à notre arrivée, nous ne pouvons pas faire toute la procédure de départ ici. Impossible d’échapper au fameux permis de navigation panaméen.
Nous contactons Sylvie, la gérante de Panamarina – la marina sur le continent où nous devons nous rendre demain pour voir un mécanicien avant le départ pour Cuba. Elle nous donne les infos et transmet notre dossier à la personne qui s’occupe du permis.
Au total : près de 95 $, plus 40 $ de service, et au moins 110 $ pour le document de sortie. On ne l’avait pas vraiment prévu… mais ça fait partie du voyage. On profite du wifi du Congreso pour faire les démarches et donner quelques nouvelles. Malo reçoit un message de sa maman : ils ont pris leurs billets pour nous accueillir en Guadeloupe ! La date est fixée au 28 avril, façon « champions de la Route du Rhum » 😅 C’est à la fois réjouissant et fou : le temps file. Il ne nous reste déjà plus que cinq mois avant la fin de cette aventure…
De retour sur Noam, on prépare le bateau : demain, 44 milles nautiques, environ dix heures de route. Il faut qu’il soit prêt !
Avant de partir à terre, un homme arrive avec sa femme et leurs deux jeunes enfants dans une petite barque en bois pour nous proposer du poisson. Ils ont pêché une belle bonite : on leur en achète une. Ils en demandaient 1,50 $, on leur donne un peu plus – le prix nous semblait dérisoire. Je n’arrive pas à détacher mon regard de leurs deux petits, à l’arrière de la barque : ils ont peut-être 2 et 4 ans, nus, en plein soleil, sans eau… Je ne juge pas, nous n’avons pas la même vie, mais un pincement au cœur.
Le soir, nous préparons un superbe repas avec ce beau poisson, en regardant les photos de la journée : magique. Demain, lever d’ancre à 7 h !
Le réveil sonne à 6 h ; à 6 h 40, nous sommes en route. La sortie de Porvenir nous bouscule un peu, puis cap sur Panamarina. Le vent est travers / grand largue, on avance super bien. Grand-voile avec un ris, génois déroulé entièrement : un vrai bonheur ! On file à 6 nœuds de moyenne (rare pour Noam 😅). Le continent se dessine de mieux en mieux.
À la fin de la navigation, la ligne de pêche s’agite. Malo remonte… un petit requin ! Panique : il faut réussir à le décrocher. Malo enfile les gants, prend la pince, et parvient à le libérer. Fatigué, mais vivant : il repart. Ouf.
Après huit heures d’une superbe navigation, nous arrivons à Panamarina, une petite marina tenue par un couple de Français. Tous les bateaux sont sur bouée, au milieu de la mangrove : un endroit incroyable. L’ambiance est très sympa, on entend les singes hurleurs depuis le bateau ✨
Nous réglons les formalités : 11 $ la nuit sur bouée, vraiment correct. Le soir, on dîne au petit restaurant de la marina et on retrouve Marianne et Bart, un couple de Belges rencontrés à Santa Marta. Sympa de se recroiser ici.
Nous pensons rester deux petites semaines dans le coin, le temps d’attendre la bonne fenêtre météo pour Cuba et de finaliser les papiers pour notre sortie du territoire panaméen.Read more
J191 - Poisson et cascade
Nov 28–Dec 2 in Panama ⋅ 🌧 26 °C
Nous avons passé deux belles journées au mouillage de Coco Bandera.
Vendredi matin, alors que nous étions en train de discuter sur le bateau de Jules et Noémie, nous avons vu arriver… les Blue Moana ! Décidément, on ne se lâche plus ! Nous étions ravis de les revoir. Nous étions les trois seuls bateaux sur le mouillage, dans un décor splendide. Avec Noémie, nous avons visité les différentes îles avec notre fidèle kayak, tandis que Malo, Jules et l’équipage des Blue Moana, complété par leur ami Micha, sont allés pêcher. Ils sont revenus avec une grosse baliste océanique, deux thazards, un calamar et un rouget : un succès.
Pour les déguster, nous nous sommes tous retrouvés le soir sur la plage pour faire griller ces beaux poissons sur un feu de camp : un délice.
Samedi, je me réveille tranquillement, je sors sur le pont. Malo sort en trombe : « On touche !! On touche !! ». En effet, le vent avait tourné cette nuit et nous nous étions rapprochés de l’île. Dans mes pensées, je n’avais pas regardé le sondeur au réveil : erreur ! Heureusement, plus de peur que de mal : seuls quelques centimètres de la quille ont frotté le sable. Ouf. Nous décalons le bateau dans plus de profondeur ! Les vents, les orages et les courants obéissent à peu de règles ici : il faut rester vigilants et toujours s’assurer de pouvoir tourner à 360° dans le mouillage.
Noémie et Jules lèvent les voiles : ils partent pour la Jamaïque. Trois jours de navigation les attendent. Nous nous retrouverons à Cuba : les rendez-vous sont pris pour Noël et le Nouvel An ensemble. Nous avons maintenant une vraie petite flottille. Nous leur faisons de grands signes de la main : ce sont les premiers à partir vers le nord… bientôt notre tour 🥹
Nous les suivons de près pour changer de mouillage. Un au revoir aux Blue Moana, qui repartent vers un autre mouillage ; nous devrions les revoir sur le continent.
Nous partons pour Green Island, à trois milles de là. Nous découvrons une jolie petite île avec quelques plantes semées : maracuja, hibiscus, papaye, igname… C’est assez rare sur ces îlots faits de sable et de cocotiers. La nuit est belle : on voit les étoiles, dont certaines filantes. Ça nous change, car les deux dernières nuits, beaucoup d’éclairs tonnaient autour de nous.
Le lendemain, nous profitons du kayak pour aller faire du snorkeling le long de la barrière de corail qui entoure l’île. De retour à bord, nous levons l’ancre et partons pour l’île Wargandub, ou Rio Azucar. Nous avons maintenant une belle vue sur les montagnes du continent panaméen : nous sommes tout proches. Nous sommes seuls ; nous mettons l’ancre non loin du rio. Nous embarquons notre bidon de diesel dans l’annexe, car nous avons lu que nous pouvions faire le plein ici avant de partir pour Panamarina mercredi.
En partant, un homme nous aborde avec sa barque. Il s’appelle Chel, il est souriant. Il prend notre poubelle pour 1 $ et nous dit qu’il nous attend au ponton dans le pueblo pour nous faire un tour. Nous arrivons sur cette petite île densément peuplée : il n’y a pas un mètre carré inutilisé. Nous nous baladons avec Chel, qui nous montre différents petits lieux. Les gens sont très chaleureux, ils nous accueillent avec le sourire. Les enfants viennent nous agripper et nous faire des câlins.
Chel nous explique que les enfants adorent les étrangers — ou plutôt les amigos, comme ils préfèrent dire. « Nous sommes les mêmes ! » ajoute-t-il.
Il nous emmène dans la boutique de sa cousine qui fait des pains coco. Ils sont encore au four : « Revenez en fin de journée. » Et la livraison de fruits et légumes, qui arrive en lancha depuis le Panama, est prévue pour 17 h : parfait pour faire le plein.
Chel nous montre ensuite sa petite maison où il vit avec sa femme et son fils : trois hamacs, une machine à laver, une petite cuisine sur un sol en terre battue. Les murs sont en bois de canne, le toit en palmes. Tout cela, il l’a trouvé dans le monte (= la montagne). Ces montagnes sont la forêt du territoire kuna, sur le continent. Chaque communauté a sa zone. Ici à Rio Azucar, chaque habitant a un lopin de terre pour cultiver de quoi se nourrir et construire sa maison.
Chel, comme beaucoup de Kuna, est plongeur, mais lui préfère s’occuper de sa parcelle dans la forêt. Pour lui, la terre est un héritage plus certain pour ses enfants que la mer, qui se vide petit à petit… Il nous propose de nous guider demain matin jusqu’à une cascade en remontant le Rio Azucar.
En fin de journée, les fruits et légumes sont livrés, les pains de coco sortent du four : nous allons faire nos emplettes ! C’est rigolo : tout le monde discute, le village est rempli d’enfants. Beaucoup jouent au basket, c’est le sport national ici ! Et comme ils sont en grandes vacances (à l’inverse de la France), c’est la fête. Nous partageons une petite bière avec Chel, qui nous raconte plein d’histoires : il est passionnant. Il n’a jamais quitté les San Blas mais il est très curieux, il écoute, partage, raconte.
Le lendemain matin, nous enfilons nos baskets et nos casquettes pour rejoindre Chel. Nous embarquons dans l’annexe et remontons la rivière. C’est magnifique : la montagne en face, la rivière sous nous et la mer en arrière-plan. Les bruits de la forêt nous accompagnent. Après quinze minutes d’annexe, nous arrivons. Chel a la machette et les bottes : en route ! Nous marchons à bon rythme pendant deux heures. Avec Malo, on est contents de retrouver la terre et de gambader un peu !
Chel nous explique plein de choses sur les Kuna, les plantes qui nous entourent, la révolution de 1925 contre les autorités panaméennes, mais aussi des contes et histoires des anciens, pleins d’humanité.
Il nous parle de la difficulté de préserver la culture maintenant que l’accès à Internet et aux téléphones est partout : on ne peut pas empêcher les jeunes de rêver ailleurs. Dans le village, il ne reste plus qu’une femme avec les habits traditionnels. Maintenant, tout le monde utilise Internet, s’habille comme ailleurs, et la solidarité est moindre.
Nous arrivons à la jolie cascade après une belle balade. On se rafraîchit dans une eau translucide : ça fait du bien, le cadre est magnifique. On doit repartir rapidement car la pluie arrive et Chel nous dit que la rivière peut monter très vite !
Sur le retour, on continue de discuter : de la mer, des cultures…
Il trouve un prénom kuna à Malo : ce sera Igwa, qui veut dire « arbre fort qui ne se casse pas ». Il préfère, car « Malo » ne lui convient pas 😅 Moi, j’ai déjà un nom kuna : Camille signifie « pagaie » ici !
Nous repartons par le même sentier, les jambes un peu fatiguées mais le cœur rempli. Malo sort le drone pour faire de jolies photos de la rivière et du village. Nous repassons rapidement au village pour que je fasse quelques photos argentiques de cet endroit atypique. On craque encore pour des pains de coco tout chauds. Nous rencontrons un vieux monsieur qui pile le riz qu’il a récolté dans la jungle : un travail de fourmi.
Nous rentrons à bord et levons l’ancre : nous partons pour un nouveau mouillage, Cambombia ! En partant on voit Chel et deux amis à lui dans une barque, ils nous saluent et nous montre leur prise : une tortue !! Nos doutes sont confirmés les tortues sont bien chassées et mangées ici... 🐢
En quelques milles, nous arrivons sur une jolie île. Nous allons boire une eau de coco chez un monsieur qui tient un petit bar sur la plage. Il vient s’installer avec nous et nous raconte les Kuna, le Panama, le canal… On fait le plein d’histoires !
Demain mardi, nous partons pour Porvenir pour faire notre sortie des San Blas.
Ça y est, nous partons vers le continent ✨️Read more
J186 - Enrique y Lesbia
Nov 25–27 in Panama ⋅ ☁️ 28 °C
Nous arrivons dans le nouveau mouillage, deux îles entourent la zone. Nous apercevons la coque noire du bateau de Nick, un Hawaïen que nous avons rencontré à plusieurs reprises lors de notre voyage. Nous recommençons à croiser de plus en plus de personnes rencontrées sur l’eau, c’est agréable. On lui fait un grand salut de la main, chaleureusement renvoyé !
La journée touche à sa fin ; nous allons directement à bord de Blue Moana pour faire… de la pâte à crêpes ! Eh oui, aujourd’hui c’est notre dernière soirée ensemble car demain ils repartent récupérer un ami suisse qui arrive pour deux semaines. Nous ne savons pas si nous les recroiserons rapidement, alors pour célébrer ça, quoi de mieux qu’une soirée crêpes ? Ils ont de la farine de sarrasin (denrée rare par ici !), je vais donc donner un petit cours de pâte à crêpes bretonnes à Wanda. Crêpes de froment et de sarrasin : il y en aura pour tous les goûts 😋
Yasmine et Joanne nous demandent ensuite de choisir un modèle de bracelet ; elles en tressent à bord, très bien équipées en fils cirés. On se régale de toutes ces bonnes choses pour le dîner. Même si l’on sait qu’on les reverra sûrement bientôt, ça fait bizarre de se dire que c’est le dernier repas ensemble pour un moment. On commençait à s’habituer !
Le lendemain, nous enfilons nos masques pour une session snorkeling. Nous arrivons sur un superbe tombant où de nombreux coraux, gorgones et poissons bougent au rythme des courants, souvent assez forts dans la zone à cause des remontées et des passes étroites entre les îles. Notre nage nous amène jusqu’à l’île d’Akuadargana. Des cocotiers, une petite maison au toit de palmes, un filet de beach-volley (il y en a presque un sur chaque île) et des petits chiens qui jappent en nous voyant. Un monsieur sort de la case ; nous allons le saluer. Il se présente : Enrique. Il parle bien espagnol et est très aimable. Sa femme Lesbia ne tarde pas à se joindre à nous. Elle a un grand sourire. Ils doivent avoir plus de 70 ans et nous expliquent qu’ici, c’est leur île. Ils y vivent simplement et semblent avoir eu une vie bien remplie : ils ont eu 10 enfants ! Au cours de la discussion, nous sommes rejoints par la famille Blue Moana qui était également en sortie snorkeling.
Lesbia nous explique qu’elle vient du Rio Azúcar, plus proche de la côte. Ils ont eu accès à l’éducation plus tôt que dans les petites îles éloignées où, d’ailleurs, certains chefs de village n’en voulaient pas. Cela leur a permis d’apprendre correctement l’espagnol. Enrique nous dit qu’il peut nous transmettre le numéro d’une barque qui livre des fruits et légumes, car nous commençons à être à court. Nous sommes en maillot : nous reviendrons le voir à sec pour récupérer le numéro.
Nous les remercions et continuons le tour de l’île avec nos amis. L’île est jolie, toujours remplie de sable et de cocotiers, et entourée de récifs. Enrique nous a expliqué que « Akuadargana » signifie « roche profonde » car il y a beaucoup de récifs. Nous avons aussi appris que « dub » signifie « île », ce qui rend plus compréhensibles les nombreux noms contenant ces lettres : Miriadub, Miriatiadub… Nous commençons à avoir un petit lexique pour exprimer quelques bases en kuna, mais ce n’est pas évident, c’est très différent de l’espagnol.
De retour à bord, les Blue Moana préparent leur bateau pour repartir de Chichime. Nous pensons rester encore un peu pour une plongée et nous verrons ensuite si nous repartons le soir. Avant d’aller leur dire un dernier au revoir, nous passons saluer Nick, qui avait pris quelques photos de notre dernière session de surf et qui voulait nous les partager. Nous sommes accueillis à bord de son magnifique bateau, un Morgan (constructeur américain), un bateau avec des varangues en acier très solides. Il a sa chienne Lola à bord, qui nous accueille très bien. Lui aussi a des problèmes de moteur en ce moment et, en plus, il est malade : il a la goutte, ce qui l’handicape beaucoup. On compatit : pas toujours simple la vie de navigateur ! On lui souhaite bon courage et on lui dit de ne pas hésiter s’il a besoin d’aide.
Puis nous partons dire au revoir à nos amis suisses. De belles accolades, et nous les remercions d’avoir croisé notre route. Nous espérons les revoir très vite.
Alors qu’ils lèvent l’ancre, Malo aperçoit un autre bateau qui arrive. Nous suivons une page Instagram (Le Vent en Poupe) depuis quelque temps, celle d’un couple de jeunes Marseillais partis un peu avant nous et ayant fait un parcours similaire. Nous ne les avons jamais rencontrés, mais Malo leur avait déjà demandé quelques conseils en ligne. Le bateau leur ressemble : c’est sûrement eux. Nous allons donc les saluer à leur bord : Noémie et Jules.
Nous sommes reçus avec un grand sourire : “Si ça vous dit, on se retrouve dans une heure pour faire le tour de l’autre île à pied ?” Parfait. On se décide donc à passer une nuit de plus ici.
Nous nous retrouvons sur la petite île du mouillage où nous entamons notre balade. C’est rigolo : ils ont exactement nos âges. Noémie a 29 ans et Jules 27, et je retrouve pas mal de points communs dans nos façons d’être. Ils sont partis de Marseille en novembre 2024. Ils avaient pour but de faire le tour complet du globe mais, pour plusieurs raisons (temps, finances, technique…), ils font comme nous : le tour de la mer des Caraïbes et une transat aller-retour.
On discute en marchant, quand une petite fille de 5 ans vient nous accoster. Elle nous demande si elle peut marcher avec nous. Elle est adorable, une vraie petite clown. Sa mère nous demande si cela ne nous dérange pas. Ils habitent une petite maison qui semble aussi faire restaurant. Nous acceptons bien sûr. La petite nous montre le chemin de l’île comme une cheffe. Elle nous montre des plantes et nous fait bien rire. Elle me prend par la main pour m’indiquer ce qui l’intéresse, c’est adorable.
Sur le chemin, on observe de nombreux palmiers sans tête. Jules nous dit qu’il a lu que beaucoup de palmiers de cette île avaient été foudroyés. En levant les yeux, on en voit en effet un grand nombre. Dans les San Blas, les orages sont fréquents et parfois violents. On en entend souvent, et certains tombent très près : c’est impressionnant.
Quand nous terminons le tour, nous nous arrêtons dans le petit “bar” pour boire une eau de coco pour Noémie et moi, et une bière pour Jules et Malo. Les cocos sont coupés devant nous ; une paille dans le trou, et c’est parti. On discute en admirant un superbe coucher de soleil, le plus beau depuis longtemps ☀️
Le lendemain, nous nous retrouvons tous les quatre à bord de leur bateau Zoan pour aller faire une plongée. Ils ont un bloc à bord mais ne l’ont jamais utilisé car ils n’ont pas de compresseur pour le regonfler et doivent pouvoir le garder en cas d’urgence (ancre bloquée, coque abîmée…). Ils ne savent pas vraiment plonger : nous leur avons donc proposé la veille de leur montrer et de faire une plongée ensemble.
Nous montons à bord de leur beau voilier, un Oceanis de 42 pieds. C’est un prêt familial : il appartient à l’oncle de Jules. Ça leur permet d’avoir un très beau bateau qu’ils n’auraient pas pu s’offrir avec leur budget. Malo vérifie leur matériel : il est grippé. Il le répare avec Jules, une bonne chose de faite. Finalement, pour une question de pratique, nous faisons seulement du snorkeling, car nous pensons changer de mouillage assez tôt pour aller à Coco Bandera où la plongée semble plus sympa.
On prend nos masques et tubas et partons explorer les fonds. Puis nous retournons faire un petit tour sur l’île d’Akuadargana où nous sommes encore une fois chaleureusement accueillis par Enrique et Lesbia. Lesbia est en train de fumer du poisson à la fibre de coco : des coques séchées brûlent dans une casserole au sol, une grille au-dessus sur laquelle reposent les poissons. Ils nous expliquent que cela leur permet de conserver le poisson jusqu’à un an ! Il faut simplement les refumer chaque jour.
Enrique nous donne, comme promis, le numéro pour commander des fruits et légumes. Au fil de la discussion, Lesbia nous demande si nous avons déjà goûté du bon riz coco. Elle nous invite à venir en manger. C’est parti ! Nous retournons d’abord préparer les bateaux pour être prêts après le repas. Puis Jules et Noémie viennent nous chercher avec leur annexe et nous allons sur l’île.
En arrivant, Lesbia, Enrique et un ami nous attendent. Ça s’affaire encore un peu en cuisine. Nous demandons si nous pouvons entrer pour voir leur maison. Une seule pièce en bois ; sur le toit, une voile donnée par un plaisancier, recouverte de palmes de coco. Lesbia nous dit que les palmes de coco ne résistent pas très bien à la pluie, mais les palmes plus résistantes sont plus chères et ils n’en ont pas sur l’île. Un petit réchaud pour cuisiner, deux hamacs pour dormir, un vieux réfrigérateur non branché mais qui garde un peu le froid lorsque des glacières sont livrées. Pour se doucher et laver les vêtements, ils ont un puits d’eau douce. Pour boire, ils sont approvisionnés par des lanchas qui amènent de l’eau depuis la ville.
Le repas arrive : un bon riz fait avec de la coco fraîche et du poisson fumé ! Ils s’installent avec nous tous les trois ; on discute longuement. Je demande si je peux les interviewer : ils acceptent. J’accroche le micro sur le t-shirt d’Enrique et c’est parti. Il nous explique qu’il a travaillé longtemps dans la marine marchande : Montréal, Corée du Nord, Corée du Sud… La mer fait partie de sa vie. Ils ont vécu quelque temps sur le continent mais ils sont mieux ici, tranquilles, sur leur île.
On aborde aussi la pollution plastique, ce fléau qui arrive de partout, tous les jours. Ils n’ont aucun soutien pour s’en débarrasser. Ils nous parlent du Congreso qui, comme Prado nous l’avait dit, est corrompu et bloque le développement de projets...
Lesbia, toujours souriante, nous demande : « Si c’était vous les propriétaires de l’île, que feriez-vous ? »
La question est intéressante. Malo explique qu’il tenterait de lancer un projet collectif de collecte des déchets plastiques : acheter un broyeur, installer des panneaux solaires pour alimenter une imprimante 3D, construire des modules et meubles en plastique recyclé, et mettre tout l’archipel à contribution. Mais il faut des fonds. Jules indique que certaines organisations, dont la française Plastic Odyssey, ont déjà tenté d’agir ici mais ont été bloquées par des raisons politiques.
Moi, je dis que j’aimerais développer un potager, malgré le climat aride, essayer des aromates hors-sol, et pourquoi pas mettre en place un réseau d’entraide avec les plaisanciers.
On se regarde : nous avons des idées, des possibilités… mais nous sommes conscients que leur réalité est bien différente. Sans ressources financières et avec de gros blocages politiques, c’est compliqué.
On continue nos échanges, le cœur rempli. Nous les remercions. Lesbia nous dit qu’ils nous offrent le repas ; nous refusons, bien sûr, et payons 10 $ par personne. Noémie offre à Enrique un carnet, car le sien où il note ses commandes était très abîmé. Il ne dit pas grand-chose mais on comprend sa reconnaissance 🩵
Nous les embrassons une dernière fois et repartons à bord, enrichis de ce beau moment. Nous sommes tristes de les quitter.
Il est temps de relever l’ancre : cap sur Coco Bandera, situé au sud-est. Il y a un peu de vent, avec des rafales à 20 nœuds. Nous déroulons le génois, mettons la grand-voile avec deux ris car nous avons un vent au près. Le bateau gîte : ça nous fait plaisir, une jolie navigation. Nous sommes vite devancés par Noémie et Jules : leur bateau est bien plus rapide que le nôtre.
En fin de navigation, nous mettons un petit appui moteur car nous ne voulons pas arriver de nuit, toujours à cause des passes parfois délicates. Nous arrivons vers 17 h 30. Nous mouillons entre trois jolies îles de sable blanc. L’une d’elles est « l’île de Los Jefes » — l’île des chefs. C’est une petite île privée qui semble appartenir aux membres du Congreso. Après nos échanges avec Enrique et Lesbia, nous ne pouvons nous empêcher d’avoir un regard mitigé sur cet endroit.
Le soir, nous invitons Jules et Noémie à dîner à bord. Nous n’avons plus grand-chose car les lanchas qui livrent des produits frais ne sont pas venues depuis quelques jours : la mer est un peu formée et ce n’est pas simple pour elles de venir jusqu’ici. Mais nous arrivons tout de même à leur préparer un bon petit repas : une tarte à la courge, puis de l’ananas et une Fabienne (le gâteau favori de ma mamie !).
On passe une excellente soirée, que l’on termine avec un petit jeu.
Le temps file : nous sommes déjà à la fin du mois (26 novembre) !Read more
J184 - A la rencontre des Kuna
Nov 23–24 in Panama ⋅ ☁️ 28 °C
Ce dimanche, nous avons changé de mouillage : nous sommes à présent à Miriatiadub. Le vent s’est un peu levé et ça bouge un peu plus, mais cela reste superbe. Nous avons pu sortir le génois pour cette navigation : ça fait plaisir, car jusqu’à présent le vent n’était pas suffisant pour sortir les voiles.
Notre moteur reste capricieux, mais nous arrivons à nous débrouiller pour le démarrer : nous dévissons la vis de purge au-dessus du filtre à gasoil, on purge l’air, on referme et on démarre. Cela nous permet d’attendre pour régler le problème temporairement, le temps de nous rendre sur le continent.
Nous nous rendons sur l’île de Miriatiadub avec notre kayak gonflable. On l’utilise pas mal depuis que nous sommes aux San Blas : c’est pratique et moins bruyant que l’annexe ! Nous faisons rapidement le tour de la petite île et arrivons près des traditionnelles petites cases qui parsèment de temps en temps les îlots.
Nous avons lu sur NoForeignland (l’application phare des plaisanciers qui regroupe toutes les bonnes astuces) qu’une famille y vendait des molas, ces tissus traditionnels, colorés et cousus à la main, souvent utilisés par les femmes Kuna pour orner leurs vêtements.
En nous approchant, une femme et un homme nous accueillent. L’homme vient à notre rencontre et se présente : « Me llamo Prado o Prada ! ». En effet, ici, nous avons rencontré plusieurs hommes efféminés dans leur attitude et leur démarche. Prado/a a des traits fins et, malgré des vêtements mixtes, il est féminin dans sa manière d’être. À « Kuna Yala » (qui signifie « San Blas » en kuna), ces hommes/femmes ont un statut reconnu et sont respectés dans leur personnalité : c’est chouette à voir. Certaines cultures devraient en prendre de la graine !
Prado/a nous présente son travail avec son amie Christina. Cette dame doit bien avoir près de 70 ans : elle porte les traditionnels bracelets de perles orangées qui lui couvrent l’intégralité des mollets, un anneau doré dans le nez et les cheveux courts. Prado/a nous explique que les femmes mariées doivent se couper les cheveux et s’orner de bijoux : cela indique leur passage au statut de femmes.
Il y a de la diversité dans leurs créations : des casquettes ornées de molas, des tabliers, des t-shirts, des molas seuls… Rapidement, notre équipe de Blue Moana arrive. Nous passons un bon moment ; on achète quelques molas (on commence à en avoir pas mal : nous ne dépensons pas beaucoup ici, mais toujours pour les molas !!).
Nous sommes ravis de pouvoir échanger simplement avec des Kuna : jusqu’à présent, nous n’avions pas eu beaucoup d’échanges de ce type. En les quittant, nous achetons cinq cocos fraîches pour ce soir.
En repartant de l’île, nous tombons sur cinq pêcheurs qui rentrent de leur pêche, les harpons sur l’épaule. Depuis leur longue barge en bois équipée d’un moteur, ils nous expliquent qu’ils n’ont rien pêché : la mer est mauvaise aujourd’hui. Ils sont ici pour dix jours ; ils viennent pêcher puis repartent sur leur île, plus proche du continent. Ils parlent bien espagnol car ils ont vécu au Panama.
On se retrouve ensuite avec nos amis pour dîner à bord de Blue Moana et déguster le pagre pêché par Malo. Comme d’habitude, l’ambiance est très sympa : chacun ramène de quoi bien manger — salade, légumes au four, poisson et tarte au citron concoctée par Yasmine 😋
Le lendemain, les discussions avec Prado/a la veille m’ont bien fait réfléchir et, en en parlant avec Malo, nous nous disons que ce serait sympa d’interviewer des gens tout au long de notre voyage sur leur vie et leur rapport à la mer. Nous souhaitons faire une exposition photo en rentrant en Guadeloupe, avec mes photos et celles de Malo, dans le cadre de l’association, et nous aimerions apporter des témoignages de personnes rencontrées lors de nos vag’abondages.
Je me décide donc à aller interviewer Prado/a. Je rejoins Malo, déjà sur l’île, et nous nous rendons dans les petites habitations. J’explique notre projet à Prado/a et il accepte d’être interrogé.
Entre-temps, Wanda et Joanne arrivent : elles viennent donner des lunettes-loupe que Wanda n’utilise plus à Christina, qui lui avait demandé la veille si elle en avait. C’est pour mieux coudre les molas : en effet, c’est un travail de fourmi, toutes ces petites coutures à la main.
Progressivement, nous nous installons tous les quatre avec Christina et Prado/a, et nous échangeons. C’est agréable : ce ne sont plus des échanges commerciaux, mais de véritables échanges humains. Christina nous montre comment coudre ; Wanda se prête à l’exercice !
J’interroge Prado/a, mais il me dit qu’il ne parle pas espagnol : peut-il répondre en kuna ? Bien sûr. Nous ne savons pas encore comment nous exploiterons les audios, mais nous distinguons des mots et comprenons le message qu’il nous fait passer. Je le prends en portrait : il semble fier.
Il vit ici à l’année sur sa petite île, sans rien. Sa famille lui apporte de temps en temps quelques provisions ; sinon, il y a des cocos, des papayes et des guineos (les bananes plantains) sur l’île. Bien sûr du poisson aussi. Mais tout reste très sommaire : le matin, lui et Christina sont venus nous voir à bord pour déposer leur téléphone, qui avait besoin d’être rechargé. En effet, le petit panneau solaire de Prado/a ne recharge pas bien avec le ciel gris de ces derniers jours. Mais ils ne se plaignent pas.
On leur demande le rôle du Congreso (l’autorité locale) : nous comprenons qu’ils n’en attendent rien — « des corrompus », nous disent-ils.
Nous repartons en se serrant dans les bras ; avec Malo, nous leur offrons deux cyanotypes et un peu de café, qu’ils n’avaient plus. « Nouè ti ! » (= merci, en kuna).
Avant de changer de mouillage, nous partons avec Malo explorer en annexe les îles environnantes. Nous découvrons une superbe mangrove, un peu préservée de la pollution plastique de la zone. Les racines-échasses des palétuviers, les pélicans qui plongent la tête la première pour tenter d’attraper un poisson composent un décor magnifique.
De retour à bord, nous préparons Noam, lançons un appel VHF au Blue Moana et mettons les voiles vers les îles de Waisaladup et Arcuakargana. C’est parti : on déroule le génois et nous parcourons les quelques milles qui nous séparent de l’île ⛵️Read more
J183, Cabotage dans les San Blas
Nov 19–23 in Panama ⋅ 🌧 27 °C
Ça y est, c’est le jour de l’assemblée générale de Vag’Abond ! Nous prenons l’annexe et nous nous dirigeons vers « Chez Ibins », le restaurant avec la wifi. Nous sommes bien accueillis : sans même devoir commander, nous pouvons profiter de la connexion pour faire notre réunion. Il n’y a pas beaucoup de participants mais nos principaux soutiens sont là : les parents et les membres fondateurs. On fait un beau bilan : les filles en Guadeloupe entament la nouvelle session d’ateliers pédagogiques dans les écoles. C’est top, elles sont bien motivées 🫶
Une fois notre réunion terminée, les Blue Moana arrivent au resto pour la fameuse connexion. On déjeune ensemble puis nous partons nous balader avec Malo autour de l’île. Toujours très simple : sable, cocotiers et ici quelques plantations de bananes plantains et de papayes. Malheureusement, toujours pas mal de résidus de plastique qui arrivent ici se coincer dans le cul-de-sac de l’Atlantique. Nous profitons de la wifi pour passer quelques coups de fil auprès de mécanos, afin d’avoir des conseils sur le moteur : notre ancien mécano de Guadeloupe, un mécanicien du Panama et Morgan, un copain de la famille. De fil en aiguille, nous pensons qu’il pourrait s’agir d’un problème avec notre pompe de gavage de gasoil et des bougies d’allumage un peu fatiguées. On va continuer les tests et on envisage de nous rendre sur le continent panaméen le 1er décembre pour commander et changer des pièces.
De retour à bord, la journée est bien entamée. Je pars nager un peu dans les petits récifs alentours. Le ciel est bien gris aujourd’hui encore.
Le lendemain, nous allons récupérer nos pains de coco commandés la veille ; on va aussi en donner aux voisins ! Des petits pains fabriqués par Ibins, le gérant du restaurant : un régal pour le petit déjeuner. Pour l’anniversaire de Joanne, nous lui avons offert un bon pour une session de plongée ; Malo part donc pour une petite heure de plongée sur un spot derrière une île. Pendant ce temps, je pars en apnée. Je me dirige vers l’épave d’un catamaran qui a malheureusement brûlé il y a 10 jours. C’est impressionnant : l’intégralité de la coque en fibre a flambé, on ne distingue plus que quelques éléments… Je continue mes apnées et je vois un superbe requin-nourrice tapi au fond. Puis une belle tortue verte et ses trois rémoras. Elle part vite, elle semble avoir peur : nous avons vu peu de tortues depuis notre arrivée. Elles semblent craintives, peut-être à cause de la chasse ? La lumière est belle, les herbiers se reflètent à la surface de l’eau. Je me balade sur une des petites îles auxquelles j’arrive à la nage. Je repars vers Blue Moana, en même temps que Malo et Joanne qui arrivent de leur plongée. Joanne est ravie : une belle plongée !
Le soir, nous allons dîner à bord de Blue Moana. Ils ont invité Lionel et Yamilé, un couple de navigateurs rencontrés à la marina de Santa Marta. Ils ont 70 ans et cela fait plus de 20 ans qu’ils sont sur l’eau. Partis de Guyane, ils baroudent : ce sont de vrais pirates. Ils nous racontent leurs aventures, leurs tours du monde, comment ils ont réussi à vivre : beaucoup de bidouilles, de bricolages en tout genre. Transport d’animaux clandestins, passage d’armes, etc. : tout était bon pour continuer à naviguer ! On se régale à entendre toutes ces histoires. Bien sûr, ils ont aussi plein de bons conseils, car ils connaissent bien toute la zone. Lionel nous raconte comment, à l’époque, ils naviguaient ici aux San Blas sans sondeur ni GPS. La solidarité entre marins, le partage des cartes papier, la découverte de lieux vierges… Maintenant, la technologie rend la navigation bien plus accessible. Il en parle avec nostalgie.
Le lendemain, nous changeons de mouillage. Comme d’habitude, nous nous coordonnons avec les Blue Moana à la VHF pour partir ensemble. C’est parti, nous allons à Hot Tub, un mouillage juste à côté. Nous arrivons dans une jolie baie en passant par une passe avec des remontées à 3 m : il faut être vigilants, les yeux rivés sur les cartes marines.
Nous mettons l’ancre dans des eaux turquoise. Rapidement, Malo sort le drone pour faire quelques prises de vue des bateaux vus de haut : c’est magnifique, les récifs et les îles donnent des couleurs splendides. La journée continue avec une belle session de snorkeling et une visite des mangroves environnantes en annexe.
Le lendemain, nous poursuivons nos découvertes : on lève l’ancre et on part au prochain mouillage, sur l’île de Whirlpool. En à peine une heure, nous y sommes. Les deux seuls bateaux sur le mouillage : c’est chouette ! Nous allons nous balader en kayak avec Malo sur l’île et faisons le tour de la mangrove. Sur l’île, il y a quatre jeunes hommes et un vieux monsieur qui reviennent de la pêche sous des cabanes aux toits de palmes. À la fin de notre balade, le monsieur nous demande quelques dollars pour la visite : on paie. Nous avions entendu que dans certaines îles il y avait cette taxe. On peut comprendre, car finalement nous venons chez eux. On comprend que ces hommes viennent ici quelques jours pour la pêche puis repartent sur le continent ou dans les îles plus peuplées.
Après notre balade, nous nous équipons pour une plongée de nuit. Ça fait longtemps ! Il fait presque frais avec un petit vent soutenu et un ciel gris qui nous accompagne depuis quelques jours. Les alizés commencent à s’installer progressivement. On s’immerge sous une calle que l’on avait repérée sous le bateau, et nous ne sommes pas déçus : c’est magnifique ! On voit de beaux petits tétrodons nains, trois poules qui nous subjuguent, des crabes, des langoustes… On se régale.
Le lendemain, nous profitons d’une dernière session de chasse et de snorkeling avant de repartir pour un nouveau mouillage. À peine quinze minutes après la mise à l’eau, Malo remonte de son apnée : « J’ai tapé un gros truc, il est dans le trou ! ». On descend à plusieurs reprises pour enfin réussir à déloger le poisson de son trou ! C’est un magnifique pagre dent-de-chien, il est beau, il doit bien faire 3 kg. On nage jusqu’au Blue Moana : « Ce soir, on mange du poisson !! ». Le menu est vite décidé : on se retrouvera ce soir pour déguster ce beau poisson tous ensemble. C’est parfait pour un bon dîner de dimanche soir ! 😋
On traîne un peu à bord de Blue Moana où Joanne et Malo nous font de superbes acrobaties depuis les barres de flèche.
De retour à bord de Noam, nous préparons le départ puis nous levons l’ancre pour le prochain mouillage. Cap sur Miriadiadup !Read more
J180, Lemon Cays y Hollandese cays
Nov 16–19 in Panama ⋅ ☁️ 27 °C
Nous nous réveillons au mouillage, toujours sous un ciel gris. Nous sommes trois voiliers : Blue Moana, nous, et Jampi. Ce dernier est un petit catamaran orange habité par un couple, Becky et Jim, des Anglais ayant vécu à Madère. Leur cata nous a interpellés : il est rempli d’objets farfelus… et d’une jolie poule rousse ! Nous sommes donc allés discuter avec eux. Très sympas, ils ont rénové leur catamaran pendant quatre ans et voyagent désormais. Leurs prochaines étapes sont le Nicaragua et le Belize, où Becky a hérité d’une île familiale ! 🏝
Aujourd’hui, dimanche, nous avons prévu une session pêche avec les Moana. Nous nous équipons : harpons, foëne (un trident pour chasser les poissons-lions), ceinture de plomb… et c’est parti. Nous passons prévenir les voisins que nous sommes prêts, puis nous filons. Avec nos deux annexes, nous allons sur un joli spot. Ils sont novices dans ce domaine, donc on leur enseigne quelques bases, surtout pour la chasse au poisson-lion. Joanne est très motivée ; comme souvent, elle dégage une superbe énergie de sportive et d’aventurière. On lui explique le principe de la foëne et, très vite, elle parvient à tirer deux poissons-lions. Avec Malo, nous en tirons également ; nous terminerons cette chasse avec cinq beaux poissons-lions.
Personnellement, je ne chasse que cette espèce, car elle est invasive dans les Caraïbes, échappée d’aquariums de Floride. Donc, en plus de nous nourrir, nous contribuons à la conservation des écosystèmes : plutôt pas mal. Les fonds sont magnifiques, l’eau est claire, les récifs affleurent, on croise des petites méduses, des langoustes, des poissons en tout genre… Les langoustes que nous repérons sont trop petites pour être prélevées. Il n’y a pas de saison de pêche ici et, avec le développement touristique, on a l’impression que poissons et crustacés n’ont pas toujours le temps de se régénérer. 🐟
Après trois heures dans l’eau, nous remontons sur les annexes, fatigués mais contents de notre belle pêche. Nous pensions plonger cet après-midi, mais finalement nous décidons de rester tranquilles : la sortie nous a bien tiré les bras ! Après un repos bien mérité, nous nous retrouvons tous à bord de Noam pour partager un bon dîner de poisson : légumes au four, poisson grillé au barbecue et riz à la tomate. On se régale ! La soirée se termine par un jeu : « une phrase, un dessin ».
Ce matin, nous partons en exploration en dinghy (= annexe). Certains îlots autour de nous sont couverts de mangrove : nous avons bien envie d’y jeter un coup d’œil. Avec nos deux annexes, nous sillonnons les différents îlots. Nous nous arrêtons dans un petit amas d’îlots où plusieurs catamarans mouillent ; pour y accéder, il y a une passe à 2 m de profondeur. Avec les monocoques, c’est un peu juste. Nous, avec Noam, avons 1,75 m de tirant d’eau, mais nous préférons ne pas prendre de risque.
On se balade donc en annexe entre les gros catamarans, dont beaucoup sont des bateaux de charter pour touristes. Puis nous allons au cœur des mangroves qui plongent dans l’eau ; elles sont superbes. Nous observons un petit rapace et des hérons gris. Nous nous arrêtons sur une dernière île, où se trouve un petit village Kuna et quelques cabanes d’hôtel. Un mur sépare les deux parties : étrange de voir une si petite île coupée en deux. On se demande qui a décidé cette séparation.
Un couple de Slovaques, qui passe quelques jours dans les cabanes, nous explique qu’ils se sont rencontrés ici il y a dix ans. Ils reviennent pour leur anniversaire. Selon eux, il n’y avait vraiment rien à l’époque : quelques cabanes Kuna, mais aucune infrastructure pour les touristes. Cela se développe maintenant. Ça reste relativement sommaire, mais autrefois c’était encore plus sauvage. L’arrivée de Starlink sur certaines îles a aussi poussé les plaisanciers et touristes à venir davantage.
Après notre session de découverte en annexe, nous nous préparons à lever l’ancre : aujourd’hui, nous prévoyons de partir vers les Hollandeses Cays. Le bateau est presque prêt quand une barque remplie de fruits et légumes nous accoste. Ici, le marché vient directement au bateau : les marchands arrivent avec leur embarcation pleine de provisions et nous faisons nos achats. Pratique !
Ça y est, le bateau est prêt. Malo lance le moteur… et rien ne se passe. On se regarde, inquiets. Ça commence à devenir pesant, cette histoire : nous ne savons plus quoi faire. Nous avons fait la vidange, changé les silent-blocs, révisé les tubulures et les injecteurs… Olivier vient à bord pour nous aider ; il a un manuel des pannes moteur. On y va pas à pas. On vérifie la cuve : y a-t-il des saletés qui boucheraient l’arrivée d’essence ? Malo avait vérifié avant de partir, mais sait-on jamais. On démonte, on remonte les tubes d’arrivée, on ouvre la cuve, on regarde le préfiltre. Il y a quelques saletés, mais rien de dramatique.
On se demande alors si ce n’est pas un souci au niveau des connexions électriques du démarreur : une cosse dessertie ou mal connectée ? L’une paraît un peu vieille, mais rien d’alarmant. Bref, aucune cause évidente. On remonte tout, on relance… et le moteur démarre.
Difficile de comprendre. Quand le moteur est chaud, il part sans souci, mais après quelques heures, il se désamorce et devient capricieux, même en pompant la poire à essence manuellement.
Nous avons le contact d’un diéséliste au Panama ; nous allons le joindre. Devra-t-on aller sur le continent pour travailler le moteur ? Ça nous met un coup au moral, mais on garde l’énergie. Nous partirons demain matin pour les Hollandeses Cays ; il est un peu tard pour lever l’ancre aujourd’hui. Nous devons arriver là-bas avant mercredi, pour l’Assemblée générale de Vagabond, et nous aurons besoin de wifi. On nous a dit qu’il y avait un petit restaurant sympa, avec connexion.
En fin de journée, nous allons sur l’île d’à côté pour nous aérer l’esprit. Au loin, Becky et Jim, nos voisins du cata, nous appellent : « Malo, Malo !! ». Ils nous rejoignent sur l’île. Jim nous explique qu’à force de voyager et de voir tous ces déchets, il veut agir. Il connaît quelqu’un qui travaille pour l’Europe et qui, selon lui, pourrait financer des posters de sensibilisation. Quand Olivier lui a dit que Malo était biologiste marin, il s’est dit que cela pourrait légitimer le projet. On voit bien le personnage, un peu fou mais très enthousiaste 😅 On échange nos contacts ; on verra ce qu’il sera possible de faire — ou pas. On comprend très bien sa frustration et son envie d’agir ; peut-être pourrons-nous intervenir dans des écoles. Mais comme nous sommes en mouvement permanent, il est difficile de monter des projets solides.
De retour à bord, nous allons rapidement nous coucher : demain, jour de navigation. On croise les doigts. Le lendemain, le moteur démarre, avec quelques toussotements, mais il démarre. Nous partons avant Blue Moana et mettons le cap directement sur l’île la plus éloignée des Hollandeses Cays pour accéder au wifi. Nous avons environ trois heures de navigation. Malo veut pêcher : il sort deux cannes à l’arrière du bateau. Malheureusement, il n’y a pas de vent, donc nous avançons au moteur.
Nous arrivons vers l’île de Banedup (les noms ici ne sont pas simples à retenir !). Le mouillage est assez rempli, mais nous trouvons une petite place. Nous allons rapidement à terre vers le restaurant-wifi. Nous trouvons de la connexion et savourons un bon poisson avec des légumes au lait de coco : un régal. L’endroit est très sympa : des bancs et tables en bois posés directement sur l’eau, parfait pour notre AG de demain. Je prépare rapidement le diaporama de présentation pour la réunion, on se met à jour sur nos connexions, puis nous repartons.
En arrivant, Blue Moana nous appelle en criant qu’ils ont pêché trois poissons ! Malo peste : nous, aucun… ce sera pour la prochaine fois. Ils se sont mis un peu plus loin au mouillage. En fin de journée, nous les retrouvons pour une session snorkeling. Nous attrapons deux poissons-lions et deux petites langoustes pour le dîner. Décidément, on se régale. Je rentre au bateau à la nage : ça fait du bien.
Le soir, dîner poisson. Le vent se lève ; on vérifie la profondeur et que notre ancre tienne bien : tout semble OK. Demain, jour de réunion et appel avec le mécanicien du Panama pour avancer sur le moteur…Read more
J177, Chichime y lemon cays
Nov 11–16 in Panama ⋅ 🌧 28 °C
Cela fait un peu plus d’une semaine que nous sommes arrivés aux San Blas. On avait souvent entendu dire que c’était le paradis des plaisanciers, et on comprend pourquoi à présent.
Les îles des Caraïbes telles qu’on nous les raconte : sable blanc et extra fin, cocotiers et eaux turquoises 🏝
On observe les allers-retours des « lancha », les bateaux à moteur qui transportent les touristes venant du Panama (environ une heure de bateau à moteur), ainsi que les Kuna qui pêchent sur leurs barques traditionnelles en bois.
Leurs barques, très simples, sont faites d’un seul tronc, auquel ils ajoutent une petite voile de temps en temps. On n’a pas encore réussi à savoir en quel bois elles sont faites. Nos échanges avec les kuna ne sont pas toujours simples, car ils ne parlent pas toujours très bien l’espagnol. Les interactions sont aussi assez rares : on a l’impression qu’ils gardent une certaine distance. Le congreso (autorité locale) semble être assez strict sur la préservation de leur culture ; nous imaginons donc que c’est aussi une forme de protection que d’établir cette distance. Préserver leur culture tout en tirant parti du tourisme : un sacré jeu d’équilibriste.
Malheureusement, il faut aussi dire que ce paradis cohabite avec les déchets, présents sur l’eau, dans l’eau et sur les îles. Des déchets plastiques en tout genre (crocs, tongs, couches…) colonisent les espaces. Et les poubelles sont un vrai souci ici : il n’y a pas d’infrastructures ni de bennes adaptées. Nous nous sommes débarrassés de notre poubelle pour 2 dollars auprès de Kuna qui viennent récupérer les déchets des plaisanciers directement jusqu’à notre bateau avec leur barque.
Nous continuons de voyager avec les Blue Moana, c’est un peu la colonie de vacances 🥰 On dîne souvent ensemble, on fait nos activités en groupe… On s’entend très bien et on prend vraiment du bon temps.
Nous sommes restés jusqu’à vendredi sur l’île de Chichime. Nous avons pu plonger à deux reprises, une première fois le long d’un beau tombant. Les coraux sont relativement préservés ; nous avons vu de nombreux acropora cervicornis et palmata. La seconde plongée, nous l’avons faite directement depuis le bateau pour essayer d’observer les raies et les requins qui se pavanent autour de nous.
En début de semaine, c’était atelier cyanotype avec les Blue Moana, à bord de Noam. Nous avons, sous une chaleur écrasante, réussi à faire de jolies œuvres grâce au soleil. Nous avons mis quelques jours à trouver le bon créneau, car le soleil est souvent couvert ici et les orages assez nombreux. La pluie est souvent présente, mais ça n’entache pas notre motivation pour les activités.
Nous sommes également retournés surfer : Malo, Joanne et Olivier sont au paradis ! Mercredi, des pêcheurs sont venus nous voir et nous ont proposé des langoustes. Malo a craqué et nous a préparé un superbe repas le soir, un délice. Le lendemain, Wanda nous hèle en début d’après-midi : « Hey, ça vous dit des langoustes ? ». Allez, c’est reparti : le soir, nous allons donc dîner chez eux pour savourer encore une fois ces beaux crustacés. Malo fait un tuto pour tuer et préparer la langouste aux voisins. On passe une belle soirée 🩵
Le lendemain, vendredi, Wanda nous a donné une baguette réalisée par ses soins : un régal ! Du bon pain au petit déjeuner, ça faisait longtemps ! C’est aussi vendredi que nous avons levé l’ancre de l’île de Chichime pour nous diriger vers les Lemon Cays. Les Blue Moana nous rejoignent demain, on ne se quitte plus ! Nous faisons un détour par Porvenir car nous nous sommes rendu compte que nous avions payé trop cher notre taxe d’entrée : ils nous avaient facturés comme si nous faisions 40 pieds ! Arrivés au congreso, nous leur expliquons ; ils nous redonnent nos 30 dollars sans problème. Il n’y a pas de petites économies. Puis nous partons vers les Lemon Cays : il n’y a que 3 milles nautiques, ce ne sont que de petites distances. Mais nous restons très prudents car il faut souvent slalomer et être vraiment vigilants sur les passes pour entrer dans les zones de mouillage.
Souvent, les récifs sont très peu profonds. Nous arrivons dans un joli mouillage tout calme, deux bateaux autour de nous. Nous avons un peu de mal à mettre l’ancre car nous devons trouver la zone qui nous permet de tourner à 360° sans risquer de nous écraser sur les récifs ; les vents sont assez fluctuants ici et les fonds pas toujours très homogènes. Nous finissons par trouver notre petit spot. Un mouillage toujours aussi calme : le bateau bouge à peine.
Le lendemain, nous gonflons le kayak et décidons de partir explorer les différentes îles qui nous entourent.
Quand nous partons, les Blue Moana arrivent : nous allons les accueillir en kayak. À tout à l’heure les copains, nous partons en exploration. Nous faisons plus de deux milles en kayak, allant d’îles en îles : ce sont vraiment de petits îlots. Sur l’un, il y a un restaurant ; sur un autre, des ruines de toilettes ; sur un autre encore, des déchets plastiques à ne plus savoir qu’en faire… Nous arrivons sur une île avec quelques habitations ; en arrivant, nous voyons des hommes qui s’apprêtent à partir pêcher. L’île est toute petite, nous n’osons pas débarquer sans demander. Nous demandons donc si nous pouvons faire le tour : oui, pas de problème. Nous tirons notre kayak un peu plus haut sur la plage et nous nous rendons compte que nous sommes observés !
Huit petits enfants rigolent et nous suivent du regard. Il y a trois cases sur l’île : c’est une famille. Il n’y a pas grand-chose : des palmiers, un arbre à pain, deux mini bananiers qui survivent, un papayer, une oie en cage. Ce sont vraiment des vies isolées, avec les moyens du bord. Nous sommes accueillis avec le sourire ; un monsieur vient discuter mais ce n’est pas toujours évident de se comprendre, car on sent qu’il maîtrise peu l’espagnol : ils échangent surtout dans leur langue kuna.
Nous repartons ensuite avec notre kayak pour revenir vers le bateau.
Nous allons voir nos amis et décidons d’aller boire un verre dans le seul bar autour de nous. C’est aussi un hôtel avec quelques cabanes construites sur l’eau. Nous dégustons de bonnes piña colada dans des ananas et des « coco coco » dans de vraies noix de coco, c’est très sympa. Toujours sans réseau ici il y a peu de réseau wifi uniquement quelques bateaux et de rares restairants équipés de la fameuse antenne starlink.
Nous poursuivons la soirée sur Blue Moana. Nous rentrons avec Malo sous une grosse pluie ; Wanda nous prête un petit parapluie. Nous sommes tout près mais nous arrivons trempés au bateau : un bel orage tropical ! Nous pensons rester encore quelques jours ici avant de partir découvrir les Holandese Cays.Read more
J170, Isla Chichime
Nov 7–11 in Panama ⋅ ⛅ 28 °C
Il est vendredi. Nous sommes arrivés la veille dans ce magnifique archipel.
Une fois les démarches d’immigration réalisées — passeport tamponné et frais d’entrée payés au congreso (l’autorité locale) —, nous faisons le tour de la petite (très petite) île de Porvenir. Il y a quelques maisons, des palmiers et une piste d’atterrissage de la longueur de l’île (on n’aimerait pas y atterrir !).
Nous rentrons au bateau avec l’annexe, dans une eau des plus turquoises, malgré les nombreux déchets plastiques que nous croisons. L’eau reste translucide. En arrière-plan, nous distinguons les reliefs du Panama. Nous levons l’ancre sous une chaleur écrasante pour partir vers l’île de Chichime.
Cette petite île, comme les San Blas en général, s’est ouverte au tourisme il y a environ cinq ans. Elle n’a pas de village à proprement parler : les habitants qui y vivent viennent par rotation de six mois pour s’occuper des cocotiers. Ici, chaque cocotier appartient à une famille ; interdiction donc de toucher aux noix de coco ! On comprend pourquoi : c’est quasiment le seul arbre que nous avons vu depuis notre arrivée.
Nous sommes ravis d’aller retrouver nos amis du Blue Moana. Nous avons à peine une heure de navigation, au moteur car le vent ne souffle pas. Nous devons rester très vigilants : les récifs sont innombrables dans l’archipel et les reliefs sous-marins peuvent rapidement surprendre.
Malgré la courte navigation, Malo se motive à sortir la canne — ce serait sympa de ramener un poisson d’anniversaire à Joanne. À peine la ligne mise à l’eau, on observe un poisson au bout ! On pensait à un déchet, mais non : c’est un joli thazard blanc ! Trop contents.
On arrive sur l’île de Chichime. L’île paradisiaque, avec toutes ses caractéristiques, se dessine devant nous. Nous apercevons Blue Moana et ses voiles bleues au loin, nous allons mouiller à côté.
Il est midi. Nous sommes attendus pour déjeuner à terre pour l’anniversaire 🥰 Wanda et Joanne viennent nous voir pour nous demander ce que nous souhaitons manger afin de commander en avance auprès du petit restaurant de l’île : poisson frais pour moi et poulpe pour Malo.
Nous nous retrouvons à table pour partager le repas : les poissons sont accompagnés de salade et de frites, toujours bien frits ! Ensuite, avec Malo, on file mettre la tête sous l’eau. Autour du bateau, nous apercevons une raie pastenague, une raie léopard et des requins-nourrices (ou dormeurs). Ça fait du bien de retourner dans l’eau pour observer la vie ! 🐬
Le soir, nous allons à bord de Blue Moana pour dîner ensemble et souffler les bougies sur un superbe gâteau concocté par Joanne et Wanda.
Le lendemain, nous repartons pour une session snorkeling avec les voisins : eux en annexe, Malo et moi en paddle. Nous nous arrêtons vers le récif où repose une grosse épave de ferry en acier, couchée sur les coraux. Sa structure toute rouillée est impressionnante. Nous découvrons de jolis fonds et plusieurs écosystèmes : herbiers, récifs, divers coraux et poissons.
Une légère houle se forme vers l’annexe ; nous en profitons pour prendre quelques vagues avec le paddle. Nous rentrons à bord et nous nous laissons rapidement bercer. Le mouillage est calme, c’est super agréable : le bateau bouge à peine. On entend les oiseaux en fin de journée et au petit matin. De nombreuses raies sautent régulièrement autour du bateau : on entend de gros « splatch » et, quand on a l’œil, on arrive même à les voir. Elles sautent ainsi pour se défaire de leurs parasites.
Dimanche, il est 10 h quand on émerge : ça faisait longtemps qu’on n’avait pas dormi si tard ! Les San Blas nous laissent au repos, on dirait. D’ailleurs, avec Wanda, on n’arrête pas de faire de sacrés rêves depuis notre arrivée ; il y a une sacrée énergie ici.
On n’a pas de programme en tête aujourd’hui, et finalement, en allant discuter avec les Blue Moana, Wanda nous dit qu’Olivier est parti voir s’il y avait des vagues à surfer vers le reef, un peu plus loin. Malo est tout de suite emballé.
Finalement, nous partons : Olivier, Joanne, Malo et moi, dans l’annexe, avec le matériel de snorkeling et deux planches de surf. C’est parti ! Nous allons prendre quelques vagues et profiter des magnifiques fonds où l’on observe de nombreux coraux de feu et un tas de coraux palmata (les « bébés de Malo »). On alterne entre ceux qui surfent et ceux qui regardent les poissons. Les vagues ne sont pas évidentes à prendre car le fond est vraiment très peu profond. Malo s’en sort le mieux !
Contents de notre virée, nous rentrons au mouillage. Après le déjeuner, je suis installé sur le pont quand, tout à coup, en regardant la mer, j’observe un aileron… Je crie à Malo : « Un dauphin ! ». On s’équipe, on saute à l’eau et on essaye d’aller l’observer : il est grand. C’est magique. Pas facile à suivre, mais chouette ! On le dit aux voisins, qui se joignent à nous. On barbote et on tombe sur des requins, raies rondes, pastenagues, aigles… Il y a de quoi voir !
Demain, on ira faire des photos.
Le soir, nous invitons les Blue Moana à dîner. À six sur Noam, c’est un peu serré, mais ça va ! On mange un bon repas et on passe une belle soirée, qu’on termine en jouant à des jeux. C’est vraiment chouette de voyager à deux bateaux. En s’endormant, nous écoutons le podcast que Wanda a réalisé lors de leur traversée de la Colombie jusqu’ici. C’est très sympa : il y a de beaux esprits créatifs à bord 🩵
Nous sommes déjà lundi. Les jours filent et on se dit qu’il va falloir commencer à regarder de plus près les îles que nous souhaitons visiter, pour ne pas passer cinq mois ici… On pourrait facilement se laisser tenter, ahah.
Avant de quitter Chichime, nous souhaitons voir si nous pouvons commander une batterie moteur, car nous avons l’impression qu’elle commence à faiblir. Olivier doit aussi commander des pièces au Panama ; on va essayer de se faire livrer le tout d’une pierre deux coups ici. Une fois réceptionné, on prendra le temps de visiter le reste de l’archipel.
Depuis deux jours, il fait très gris : le ciel est bas et les orages grondent. On voulait faire du cyanotype, mais les UV ne sont pas au rendez-vous. Ça donne presque envie de rester sous la couette !
La bonne nouvelle, c’est que la pluie de la nuit et du début de matinée a bien rempli les cuves, grâce au récupérateur d’eau de pluie que nous avions construit avant le départ. On est ravis ! J’en profite même pour faire une lessive — on a trop d’eau, le luxe !
Alors que je frotte le linge et que Malo répare le paddle, qui semble se dégonfler, Wanda et Joanne nous font signe : elles partent faire le tour de l’île à la nage. Allez, c’est parti ! J’attrape la GoPro, Malo son appareil, les masques, palmes et tuba, et on saute à l’eau.
On nage entre herbiers et récifs. De l’autre côté de l’île, le courant est assez fort. Nous arrivons de nouveau dans la zone de mouillage, un peu plus abritée, où l’on croise encore raies et requins. On en profite pour capturer ces beaux moments.
En fin de journée, on prend l’annexe pour découvrir l’île d’à côté. On en fait le tour en deux minutes à pied : de petits îlots, avec des palmiers, un petit bar et deux ou trois tentes abritant des familles. On prend une petite bière pour conclure la journée, toujours assez grise.
À demain, dans ces îles coupées du monde. 🌅Read more
J166, Cap vers les san Blas
Nov 5–6 in Panama ⋅ ☀️ 29 °C
Nous nous réveillons un peu fatigués de la nuit et du mouvement permanent, et nous faisons un point sur la carte. On se prépare (comme on peut) un petit truc à grignoter. Le bateau avance avec tout le génois déroulé, on a rangé la grand-voile qui ne servait pas tant. Le vent est toujours arrière. La journée oscille entre sieste, dessin et observation de la mer. Il y a pas mal de débris qui flottent, il faut garder un œil.
La deuxième nuit débute, la lune est toujours aussi grosse : c’est beau, il fait presque jour ! Nous n’avons croisé qu’un seul cargo, bien loin de nous — sinon, nous sommes seuls sur cette immensité d’eau. Nous arrivons dans une zone avec du courant, on sent que l’on ralentit, tout comme le vent. On se décide à mettre un peu de moteur pendant deux heures pour ne pas trop perdre de temps. On enchaîne nos quarts ; je me sens un peu fatiguée, en partie à cause de la houle qui nous secoue. Difficile de faire quoi que ce soit à bord !
Quand je retrouve Malo au petit matin, après être sortie de ma sieste, il est frustré : on n’avance pas 🤯 La zone où nous sommes n’est pas censée être soumise à un fort courant, mais pourtant le bateau peine à dépasser les 3 nœuds... C’est vrai que c’est un peu frustrant. Je propose d’ajouter la grand-voile en ciseaux pour davantage de portance. Malo hésite, mais on tente quand même. On fait la manœuvre, sans grand succès : la houle nous secoue trop et le génois se dévente. On refait la manœuvre face au vent pour affaler la grand-voile, et on reste uniquement avec le génois.
On observe un gros nuage gris, et ça ne manque pas : tout à coup, un énorme grain s’abat sur nous ! On enroule un peu de génois car les rafales doivent bien atteindre les 30 nœuds. On range le pilote automatique et on barre à la main. Au bout d’une heure, ça se calme. On essaye de sécher comme on peut, puis on réinstalle le pilote automatique (le nouveau, ramené par Isabelle et Stéphane lors de leur venue — merci !!). Ça nous soulage bien.
Après le grain, plus de vent, on fait le point : on va devoir remettre le moteur et tenter de traverser le courant plus tôt que prévu dans notre plan de navigation initial, le courant semble plus haut que les prévisions. Malo a un peu peur que nous n’ayons pas assez de gasoil, mais ça va aller ! C’est parti, on met cap plus au nord, direction les San Blas. On laisse la grand-voile, en se disant qu’elle pourra peut-être nous aider, mais pour le moment il n’y a pas de vent. On continue au moteur.
Je me motive à faire cuire des pâtes pour notre repas, c’est sport ! Heureusement que la gazinière est sur vérin pour éviter que l’eau ne se renverse. Une fois repus et un peu reposés, nous allons à l’avant du bateau profiter d’une houle plus calme. Ça fait du bien ! On se dit que nos voisins doivent sûrement être déjà arrivés… Parfois, on rêve d’un bateau plus raide, mais on profite quand même 😅
Les jolies lumières de fin de journée et une hirondelle qui vole autour du bateau : elle bat de ses minuscules ailes, elle semble perdue, ça arrive en mer. Elle essaye de se percher sur la grand-voile, s’y reprend à plusieurs reprises, finit par se poser sur la bôme, puis sur les bouts de ris. Finalement, elle réussit à se percher au-dessus de nos têtes, dans le filet de fruits et légumes. Elle est trop mignonne ! Elle va passer la nuit avec nous 🐦
On coupe quelques crudités pour notre dîner. La lune se lève, on aperçoit un autre cargo au loin. Le ronron du moteur nous accompagne toujours : on avance doucement mais sûrement ! On devrait arriver dans la journée de demain — on croise les doigts. Malo ne tarde pas à aller se reposer avant son quart. Je profite des étoiles et des planctons bioluminescents.
Malo vient prendre le relais. Finalement, on se rend compte qu’on avance bien : le courant n’est pas aussi fort que prévu 💪On est à 6 nœuds, on devrait arriver vers 2 ou 3 heures aux San Blas ! On est contents.
Pour la fin de navigation, Malo se met à la barre, on allume le feu avant et je pars à la proue du bateau. Les fonds sont très peu profonds ici. On compare plusieurs cartes de navigation pour s’assurer du bon tracé. On distingue de petits îlots dans la pénombre — merci la lune ! J’observe les fonds du mieux possible, et tout à coup, une ombre : un petit requin se faufile devant le bateau 🦈 C’est magique d’arriver ici sous la lune. Nous sommes suivis à distance par un catamaran. On tâtonne pour poser l’ancre près de l’île de Porvenir — de nuit, ce n’est pas si simple… On finit par trouver notre petite place. On a hâte d’être à demain, ça semble magnifique : un petit archipel d’îles à palmiers.
On range rapidement le bateau, on finira demain. Il est 4h30 quand on ferme les yeux. On s’endort à l’extérieur, sur les banquettes : l’air est bon 🥰
Le matin, on se réveille la tête un peu embrumée mais le sourire aux lèvres. On regarde autour de nous : c’est magnifique ! L’eau turquoise, les petits îlots… un vrai paradis. Bienvenue chez les Kunas, peuple autochtone de ces îles panaméennes. Aujourd’hui, nous allons faire l’immigration sur la toute petite île de Porvenir, puis rejoindre nos amis du Blue Moana pour fêter l’anniversaire de Joanne, leur fille, sur l’île Chichime, située à deux milles d’où l’on est — une petite navigation de 30 minutes. C’est parti pour la découverte !
L’archipel des San Blas, aussi appelé Guna Yala, s’étend sur près de 370 îles et îlots le long de la côte caraïbe du Panama, dont seulement une cinquantaine sont habités. Environ 40 000 Kunas y vivent, organisés en communautés autonomes qui ont su préserver leur culture, leur langue et leurs traditions malgré l’influence du monde moderne.Read more
J164, départ vers les San Blas !
Nov 3–5, Mer des Caraïbes ⋅ ☁️ 28 °C
C’est lundi, dernier jour à la marina. On astique le bateau, on fait les courses, une dernière baignade à la piscine et on est prêts à lever les amarres.
Au moment de partir, le moteur tousse et a encore quelques difficultés à se lancer. On arrive quand même à le démarrer — on va partir comme ça, il faut qu’on avance !
On arrive au mouillage, juste à côté de la marina. Les Blue Moana y sont déjà. Nous faisons un test VHF : ils nous reçoivent, on discute un peu comme ça, car nous n’avons plus de carte SIM colombienne — pratique ! 😊
Dernier point météo : c’est bon, demain on lève l’ancre à 4 h. On range le bateau et on cale les derniers éléments pour que tout ne valse pas pendant la navigation. On mange un petit bout et on ne tarde pas à aller se coucher : la nuit va être courte. Le vent souffle bien ce soir et on entend la musique des rues de Santa Marta.
Le réveil sonne à 3 h. On range les deux ou trois affaires qui traînent et on lève l’ancre. Nos voisins ne semblent pas encore prêts à partir ; ils ne devraient pas tarder, mais on prend de l’avance — ils sont bien plus rapides que nous avec leur bateau ⛵️
On commence au moteur : l’idée est de monter suffisamment au nord pour avoir du vent. On hisse la grand-voile, le vent est bien soutenu, on avance bien. Mais la houle est assez importante, nous sommes un peu ballotés. Notre VHF s’allume : ce sont nos voisins. Ils viennent aux nouvelles, eux s’apprêtent à partir. On se fera des points VHF jusqu’à ce que la distance soit trop importante.
Dans la matinée, Malo met la ligne à l’eau. En quelques minutes, la ligne s’agite : un petit thon ! On appelle les Blue Moana à la VHF pour les prévenir fièrement de notre prise.
Le vent reste soutenu, nous prenons notre cap à l’ouest. La houle ne se calme pas, c’est assez fatigant. On prépare le poisson comme on peut, au plus simple : Malo le vide et le coupe, je prépare quelques légumes, le tout dans un plat et au four. Et on se régale !
La navigation continue. Nous avons 380 milles nautiques à parcourir. On avance à environ 6–7 nœuds : on est contents, c’est une bonne moyenne pour Noam. Mais on sait que la suite de la navigation devrait être plus lente à cause des courants et du vent.
La journée se passe, la nuit arrive. Le lever de lune est incroyable. C’est la pleine lune — on n’avait pas calculé, mais ça tombe très bien. Elle est énorme, d’un orangé superbe. La houle nous berce ; le bateau est déjà sens dessus dessous avec le mouvement permanent, malgré un vent arrière 🌝
On fait des quarts toutes les deux heures : Malo commence à 22 h et moi je fais le dernier quart, qui se termine à 6 h. La première nuit se passe bien : on avance !Read more
J162, Jour de marché !
Nov 1–2 in Colombia ⋅ ⛅ 30 °C
Au réveil, Malo se dirige vers le moteur pour le démarrer. Il démarre, mais au ralenti. Une fois lancé, il tourne, mais ce n’est pas encore l’optimum. Nous écrivons à Pedro, mais nous sommes samedi… demain c’est dimanche, et lundi est férié ici. Nous n’avons donc pas beaucoup d’espoir de pouvoir le réparer d’ici là. Ça ne nous empêche pas de voyager nous allons donc surement partir comme ça !
Je retrouve Wanda, notre voisine, à neuf heures. Nous partons ensemble pour le marché public de Santa Marta, afin de faire le plein de fruits et légumes frais en prévision de notre voyage. Avant cela, nous passons au bureau de la marina pour effectuer notre zarpe de sortie, la procédure obligatoire pour quitter le territoire (il y a pas mal de lourdeurs administratifs en Co;ombie). Nous devons la faire quarante-huit heures à l’avance, nous la planifions donc pour lundi. Le bureau n’ouvre pas avant huit heures trente, il va falloir prendre notre mal en patience : nous pensions partir très tôt.
Nous prenons ensuite un taxi et arrivons au marché. Dans les rues, de nombreux vendeurs ambulants proposent leurs fruits et légumes, étalés sur de petites charrettes. L’ambiance est animée : ça discute fort, la musique résonne, les motos slaloment entre les passants, les bus klaxonnent, les gens s’interpellent. C’est vivant, bruyant, joyeux, typiquement colombien. La chaleur, elle, reste écrasante.
Le marché public de Santa Marta a été onstruit au début du XXe siècle, il fut longtemps le cœur commercial de la ville et l’un des plus anciens marchés de la côte caraïbe. Autrefois, les produits arrivaient directement du port ou des plantations de bananes de la Sierra Nevada. Les communautés indigènes Arhuacos et Koguis descendaient des montagnes pour y vendre leurs récoltes et leurs artisanats. Aujourd’hui encore, le marché a conservé une certaine authenticité malgré de nombreux produits importés on ressent l’âme populaire de Santa Marta 🥳
Nous faisons le tour de plusieurs étals, je négocie, nous cherchons les produits les plus frais. Nous sommes venus avec notre petit diable, bien utile pour transporter nos sacs cabas, qui deviennent de plus en plus lourds au fil des achats : tomates, courges, bananes, oignons, fruits de la passion, ananas… Une fois nos provisions faites, nous reprenons un taxi pour rentrer à la marina. En arrivant, nous croisons Olivier, qui nous aide à porter les courses jusqu’au bateau. Nos deux bateaux, côte à côte au fond du ponton C, sont chargés de denrées. Malo a une nouvelle fois recollé l’annexe : rafistolée de partout, mais au moins elle devrait tenir encore un moment. Nous organisons soigneusement les produits frais pour éviter qu’ils ne pourrissent trop vite.
Nous montons ensuite à bord de Blue Moana pour faire un dernier point cartographie et météo. Nous comparons nos itinéraires : tout colle à peu près. Nous partons ensuite en ville pour un tour chez le coiffeur pour Malo, un rafraîchissement avant de reprendre la mer !
Le lendemain, dimanche, après notre café, nous faisons les pleins d’eau. Pour calmer la chaleur excessive du bateau, nous allons nous rafraîchir à la piscine. Nous y croisons un autre couple de plaisanciers suisses, eux aussi confrontés aux galères de chantier et à la chaleur étouffante. La routine des navigateurs. Ils prévoient de partir dans les prochaines semaines vers Providencia. Malgré les petits tracas, les beaux projets ne manquent pas : ça fait partie de l’aventure.
Nous allons déjeuner dans notre boulangerie coup de cœur, à deux pas de la marina. Le pain y est délicieux, c’est aussi une librairie : l’ambiance cosy fait du bien. Après le repas, je pars faire quelques dernières emplettes — bocaux, allumettes, bicarbonate de soude, éponges… De retour à bord, Johanne, l’une des filles de la famille Blue Moana, nous apporte le pavillon du Panama. Ils ont une machine à coudre, et elle a confectionné plusieurs pavillons : elle nous en offre un, nous sommes ravis. Elle embarque aussi ma liseuse, car elle connaît un site qui permet de télécharger gratuitement des livres — le bonheur. Je passe ma petite commande, bien équipée pour le départ.
Après réflexion, nous avons fixé le départ définitif au mardi 4, à quatre heures du matin ⛵️ Le créneau météo est bon. Nous avons fait nos captures d’écran de l’itinéraire et les avons envoyées à Pierre, l’ami de Malo qui suit nos navigations depuis le début. Il n’y a plus qu’à.
Mario, notre ami de Minca, apprend que nous ne partons que mardi. Il décide donc de descendre à Santa Marta pour passer une dernière soirée avec nous. Nous l’accueillons à bord, partageons une bière, puis allons nous balader sur les pontons admirer les bateaux, certains impressionnants de luxe. Ensuite, nous sommes invités à dîner à bord de Blue Moana avec la famille et Mario. C’est une soirée chaleureuse : Mario, intarissable, nous raconte encore mille histoires sur son pays et la culture indigène. Nous parlons de relations familiales, amoureuses, amicales. Il nous cite une phrase qu’une Mamo, chef spirituelle indigène, lui a dite :
« Volar juntos, pero no amarrados » — il faut voler ensemble, mais sans être attachés.
Après cette belle soirée, Malo et moi raccompagnons Mario jusqu’au portail. Il nous dit : « N’oubliez jamais le chemin, vous avez une maison ici ! » C’est émouvant de se dire au revoir. C’est aussi ça, le voyage : des rencontres, des adieux, des liens qui restent. Qui sait, nos chemins se recroiseront peut-être. Hasta luego, amigo.
Demain, c’est le dernier jour des préparatifs. Après trois mois en Colombie, le départ approche. Je suis heureuse de reprendre la mer et de découvrir d’autres contrées, mais aussi émue de quitter ce si beau pays.Read more
J160, Préparatifs !
Oct 29–Nov 1 in Colombia ⋅ ☁️ 28 °C
Quand j’ouvre les yeux, le soleil est déjà haut et Malo est déjà dans l’eau pour surfer. Pour une fois, c’est moi qui me lève plus tard ! La nuit a été bonne. J’enlève mon hamac, mets mon maillot, attrape ma planche et file rejoindre Malo à l’eau. Les vagues sont belles, il y a un peu de taille et de bons surfeurs à l’eau. C’est sympa ! 🏄🏼♀️
Après une session, nous sortons de la plage pour profiter d’un bon petit déjeuner à l’hôtel (le Base Camp!). On appelle nos parents respectifs puis nous décidons de refaire une petite session de surf.
À la fin, on commence à sentir un peu de fatigue, mais on est contents. Sortis de l’eau, un bon repas avalé, nous prenons nos affaires pour partir vers la plage de Mendihuaca afin de retrouver Olivier et Johanne de Blue Moana.
Après une quinzaine de minutes de marche, les pieds dans le sable, la vue sur les cocotiers et les palmiers, nous les retrouvons. Je leur dis au revoir, car je rentre à Santa Marta aujourd’hui. Malo reste une nuit de plus ici pour profiter encore un peu du surf !
Je reprends donc les vingt minutes de marche restantes, la planche sous le bras, jusqu’au bus. Après une heure de trajet, j’arrive à la tombée de la nuit dans les rues de Santa Marta.
Arrivée à bord, je range les affaires et rince la planche. Les bateaux dansent sur les pontons, la houle est forte. Je vois de nombreux déchets plastiques dans l'eau amené par les courants, c'est triste 😢
Ça y est, l’ouragan Melissa a frappé durement la Jamaïque et Cuba. Les images sont très violentes. Une vague de solidarité s’organise à travers la Caraïbe. Nous avons rejoint plusieurs conversations WhatsApp pour être informés de la marche à suivre. Nous pensons arriver vers la Jamaïque début décembre : nous irons aider.
Nous aimerions pouvoir acheter quelques bâches, outils… pour avoir quelques éléments de base à distribuer en arrivant. Nous allons voir comment organiser cela dans les prochains jours avant le départ.
Le lendemain, Prisca et Marc (nos voisins de ponton) viennent me dire bonjour. Prisca m’offre une crème qu’elle fabrique dans son entreprise en Inde. Marc me donne des cartes marines en version numérique et je lui donne celles que nous avons. Prisca revient quelques minutes après avec deux gros sacs de nourriture ! Ils partent aujourd’hui pour trois mois, ils vident le bateau. Que des bons produits, ça fait plaisir !
Le technicien revient pour le frigo : ça ne fonctionne toujours pas… Bon, on va sûrement devoir faire sans frigo la suite du voyage. On retente un truc, on verra demain s’il tient le froid !
L’après-midi, je vais me rafraîchir à la piscine, la chaleur est écrasante. Puis c’est l’heure de la réunion de Vag’abond, en visio avec Élise, Léa et Shaulane. Pas mal de choses en cours, c’est sympa. On reste avec Léa et Élise à la fin de la réunion pour discuter, les copines commencent à me manquer !! 🫶
Le soir, je retrouve Malo qui rentre heureux de sa virée surf ! Il est couvert de piqûres : les insectes ont réussi à l’atteindre à travers le hamac !
Le lendemain, vendredi, c’est jour de courses : on prépare le ravitaillement. On prévoit au moins deux mois et demi d’autonomie, car les prochaines îles ne seront pas beaucoup approvisionnées. Nous trouvons une boutique en vrac et faisons une razzia. Malo met tout sous vide pour éviter les mites et les cafards, un vrai fléau sur les bateaux ! On passe un bon moment à faire nos achats.
De retour à bord, nous retrouvons Pedro, le mécanicien… Eh oui, Malo a voulu redémarrer le moteur hier et il a eu du mal à démarrer. On a donc rappelé Pedro.
Bon, il semblerait que ce soit la pompe qui envoie l’essence aux injecteurs. Malo n’est pas forcément convaincu, mais ils la démontent pour la réviser. Ça ne s’arrête jamais !
À midi, nous allons à bord de Blue Moana. On fait un point météo et on discute avec Olivier et toute la famille. On compare nos modèles météo, les guides… Bon, le créneau semble plus propice pour partir lundi vers les San Blas finalement ⛵️ Ça nous laisse un peu plus de temps.
Nous continuons les préparatifs : nous allons changer de l’argent (dollars et euros) car nous n’aurons pas de distributeur de sitôt, on range, on fait les pleins d’eau, on installe le nouveau pilote auto…
Pedro revient à bord, remonte la pompe ; on verra demain comment le moteur fonctionne. On croise les doigts.
Dans tous les cas, cela n’empêche pas le bon fonctionnement du moteur, mais cela risque d’abîmer un peu plus les batteries à terme. On préfère partir avec un moteur nickel.
Le soir, nous allons à la piscine boire un verre avec Marianne et Bart (un couple de Belges du même ponton) et avec un autre couple de Suisses (du ponton d’en face). On passe une bonne soirée, on discute des expériences de navigation des uns et des autres, des bons plans !
En rentrant, je me penche sur le routage météo pour notre navigation. Plusieurs applications existent avec des modèles météo distincts. Peu à peu, notre trajectoire se dessine ; on va continuer d’affiner cela dans les prochains jours.Read more
J158, Surf et chaussettes
Oct 25–28 in Colombia ⋅ ☁️ 28 °C
Après notre virée à la plage, nous retrouvons le brouhaha de Santa Marta. Il est samedi et, aujourd’hui, nous avons prévu de faire une navigation afin de tester le moteur. Mario doit venir avec nous, mais finalement il fait une panne de réveil : il a trop fêté la veille ! Nous préparons donc tranquillement le bateau. Le moteur démarre du premier coup, c’est rassurant 💪
Nous avons fait notre zarpe (démarche de sortie auprès de la marina) pour partir vers la plage Inca Inca, située à 2 milles de la marina. Une des employées de la marina m’indique que les autorités maritimes viennent tout juste d’autoriser à nouveau les sorties pour les plaisanciers : la forte houle et les vents avaient conduit à des restrictions.
Allez, nous lâchons les amarres et partons. Il y a de la mer, en effet. Nous sommes face au vent et aux vagues, au moteur, car nous souhaitons le tester. Il tourne bien : moins de vibrations, pas de fuites apparentes. On est contents !
Nous arrivons à la plage de Inca Inca. Le mouillage bouge beaucoup. Nous sommes avertis par un autre voilier qui nous montre des lignes non loin de notre mât : c’est une tyrolienne qui passe au-dessus de l’eau ! Les fils sont peu visibles, on a failli les prendre dans le mât ! On arrive malgré tout à mouiller, dans 7 mètres d’eau, avec une grosse houle. On met les 30 mètres de chaîne. Le bateau bouge bien, on reste quand même le temps de déjeuner et de faire une baignade, mais on ne traîne pas trop.
Au retour, nous sortons le génois : vent de grand largue, le bateau file tranquillement vers la marina.
Mario nous écrit pour nous dire qu’il nous retrouvera en fin de journée pour nous dire au revoir.
En arrivant à la marina, nous retrouvons nos voisins de ponton, les occupants du bateau Blue Moana : une famille de Suisses qui s’avère être de bonnes connaissances des anciens propriétaires de Noam (Nicolas et Sophie). En effet, Nicolas et Sophie louent leur maison le temps de leur voyage de deux ans en voilier. Le monde est petit ! Leur bateau s’appelle Blue Moana : c’est un couple avec deux ados. On discute bien tout en faisant un peu de rangement.
Entre-temps, Mario nous appelle :
« Mon chauffeur vient vous chercher à 19 h 30, j’ai une surprise pour vous… mais c’est à Minca ! » 😅
Quel phénomène ! Allez, on fait nos sacs. Les Blue Moana nous invitent à bord pour boire un verre ; avant de partir pour Minca, on passe donc un bon moment à discuter, c’est chouette. Ils ont un beau bateau, 47 pieds, ça donne envie ! On commence à connaître tout le monde sur le ponton, c’est sympa.
À 19 h 30, Jairo vient nous récupérer. On achète de la mangue à un vendeur de rue avant de monter en voiture. Ici, ils vendent beaucoup de cornets de mangues vertes, saupoudrées de jus de citron et de sel. C’est surprenant, mais pas si mal.
Nous voilà en route pour Minca — ça nous fait rire, ce n’était pas du tout prévu !
On arrive chez Mario, qui nous accueille toujours très bien. Il nous a commandé à manger ; on insiste pour lui donner un petit quelque chose, il est tellement généreux ! Il nous montre notre surprise : un tas d’une vingtaine de chaussettes plus colorées et marrantes les unes que les autres.
« Servez-vous ! Ce soir, on fête Halloween en “médias ridículas” (chaussettes ridicules) ! »
On trouve notre bonheur. Le temps du repas, on discute : connaissances indigènes, projets de chacun… puis c’est l’heure, nous dit-il !
Nous partons pour El Central, le bar de Minca, où nous nous faisons maquiller pour Halloween. On passe une soirée sympa. On ne tarde pas trop avec Malo, car nous sommes un peu fatigués.
Le lendemain, nous nous réveillons avant Mario et allons jeter un coup d’œil à la rivière avant d’aller au petit marché organisé à Central. Les fruits et légumes sont toujours aussi beaux et peu chers : on fait une razzia ! 😋 Mario nous rejoint pour le café et nous propose d’aller manger un almuerzo chez des amis.
Il nous emmène dans un petit restaurant familial. Quand nous arrivons, la grand-mère cuit la soupe sur un feu de bois. En cuisine, ça rigole. On commande. Mario passe son temps à discuter, à blaguer avec tout le monde. Il est arrivé à Minca il y a deux ans, et ce sont les premières personnes qu’il a rencontrées.
Je dis à Mario que je m’intéresse aux soins par les plantes. Il interpelle alors le grand-père de la famille, M. Santana, un agriculteur aux mains calleuses et aux yeux chaleureux. Il s’est blessé il y a une dizaine de jours — un coup de machette en désherbant — mais lui ne va pas à l’hôpital : il utilise des remèdes ancestraux et des plantes. Il me montre certaines plantes qu’il a utilisées en infusion sur sa blessure, parmi elles du plantain (comme l’herbe en France). Je note les différents noms.
On mange copieusement. Mario nous explique aussi que, dans la région, ce sont vraiment les paramilitaires qui font la loi, et non le gouvernement (« les autres autorités », comme il les appelle). Il ne les discrédite pas forcément : il dit qu’ils peuvent être violents, mais que c’est grâce à eux que les touristes sont protégés et que personne ne dort dehors…
Mario appelle des motos pour nous emmener jusqu’au spa naturel ! Trois motos nous attendent. Nous grimpons chacun sur une moto, et c’est parti ! Les motards se faufilent entre les passants dans les ruelles du petit village. Nous montons la côte qui s’enfonce un peu plus dans la forêt, puis arrivons à une petite ruelle qui grimpe.
Nous descendons et découvrons une maison avec une jolie terrasse qui domine la Sierra. Nous sommes accueillis par un monsieur : il y a un service de massage et de jacuzzi. Ils viennent tout juste de retrouver l’électricité (il y a très souvent des coupures à Minca), donc l’eau est un peu fraîche. On se regarde… bon, maintenant qu’on est là, on y va quand même !
Nous nous glissons dans le jacuzzi (un peu frais), construit dans la pierre, avec une vue sur la jungle. Très sympa ! Le ciel est menaçant. La pluie finit par arriver : on sort de l’eau et on se réchauffe avec un petit café offert par la maison 🥰
Nous redescendons au village, disons au revoir à Mario, récupérons nos fruits et légumes et montons dans le bus pour Santa Marta.
Le soir, nous sommes invités à boire un verre chez Marc et Tracy, un couple de Français qui sont également sur le même ponton que nous. Ils sont arrivés récemment sur un beau 45 pieds. Ils nous accueillent bien, sont rigolos, pleins d’énergie. Ils ont des vies assez dingues : volontaires et travaillant en Inde pendant de nombreuses années dans le cadre de l’Église de scientologie. Ils sont hyperactifs et pleins de projets : elle a des Airbnb et une boîte de cosmétiques en Inde, lui a développé une machine pour ioniser l’eau. On rigole bien et on finit par jouer à des jeux, à l’intérieur — avec la clim, le luxe !
On aime bien cette vie de bateau : rencontrer des gens que nous n’aurions sûrement jamais côtoyés, c’est très enrichissant.
Le lendemain, lundi, nous décidons de repartir pour Costeño Beach pour profiter encore du surf. Nous pensons partir le 1er novembre. Nous regardons l’ouragan en cours : c’est terrible. La Jamaïque et Cuba vont subir beaucoup de dégâts. On commence à réfléchir à comment aider sur place. Peut-être allons-nous lancer une cagnotte afin d’acheter quelques bâches et outils avant de partir de Colombie, pour les donner une fois sur place…
Les vents annoncés sont proches de 300 km/h. La tempête impacte aussi la houle ici : les bateaux bougent beaucoup sur les pontons et la mer est agitée.
Une fois le petit déjeuner avalé, nous préparons nos affaires et c’est reparti ! Les planches sous le bras, nous prenons le bus et arrivons à Mendihuaca (première plage avant costeno). Nous retrouvons Olivier (le papa de nos voisins suisses) et Johanne (sa deuxième fille) : eux aussi sont venus pour surfer. C’est sympa, les vagues sont un peu plus petites, mais nous sommes tous les quatre à l’eau.
Après une session (un peu rude pour moi !), avec Malo nous partons vers Costeño Beach pour poser nos affaires dans notre campement et aller nous rincer dans la piscine (on commence à avoir nos habitudes !). Olivier et Johanne nous rejoignent pour le dîner, on passe un très bon moment.
À 23 h, nous retournons vers notre campement pour installer nos hamacs. On s’est davantage couverts car, lors de notre dernière nuit en hamac, les moustiques avaient réussi à nous atteindre malgré la moustiquaire — on ne se fera pas avoir cette fois-ci ! La nuit est belle, pas de pluie à l’horizon. Bonne nuit ! ✨️Read more
J155, Costeño beach
October 24 in Colombia ⋅ ☁️ 27 °C
Ce matin, après notre café, nous nous préparons à partir surfer.
Nous devons marcher 20 minutes, puis prendre 1h30 de bus, avant de marcher encore 30 minutes.
Avec nos deux planches, on réfléchit à un montage pour pouvoir les porter à deux. Une housse, deux planches et deux sangles : le tour est joué !
En partant, nous croisons nos voisins de ponton : ils sont arrivés la veille et ont été bien secoués par le vent — une grande voile déchirée et une annexe perdue. Ça a bien soufflé : environ 30 nœuds.
Allez, on part pour la Plaza del Mercado, là où beaucoup de bus partent. Chacun sa sangle, à la file indienne, c’est parti !
On arrive dans le brouhaha du marché et on trouve notre bus. On parvient à glisser les planches comme on peut, et on prend trois sièges car nous sommes un peu encombrants 😅
Après une bonne heure de route, nous descendons juste après le parc Tayrona, à Costeño Beach.
Après avoir acheté de l’eau fraîche et un petit casse-croûte, nous arnachons nos planches et empruntons le chemin vers la plage.
Un sentier en terre nous conduit jusqu’à une grande plage de sable gris et blanc. Nous devons payer une assurance de 6 000 pesos pour y entrer.
Nous découvrons une jolie plage bordée de cocotiers, qui semble interminable. Semblable à celle de Palomino, mais bien plus tranquille : c’est agréable. Quelques restaurants et hostels sont installés sur la plage.
Les vagues ne sont pas énormes, mais nous ne perdons pas de temps : on enfile les maillots et on saute à l’eau !
Pendant presque quatre heures, on profite du surf. J’ai un peu de frustration car les vagues ferment rapidement et peuvent projeter assez fort. Malo me remotive, et ça repart ! C’est sympa de se défouler un peu.
En sortant de l’eau, nous allons boire une limonade fraîche dans un des petits bars.
Nous demandons si nous pouvons laisser nos sacs et nos planches le temps d’aller repérer un lieu pour notre campement. Pas de souci !
Nous partons donc en longeant la plage pour trouver le bon spot. Nous finissons par dénicher un petit bosquet avec de jolis palmiers et une vue sur la mer. C’est parfait, nous reviendrons ce soir pour installer nos hamacs.
Nous entendons de la musique un peu plus loin ; intrigués, nous allons voir. C’est un hostel (costeño beach) sur la plage, magnifique : piscine, musique, cours de sport… Les gens sont beaux, jeunes, font du surf et du yoga — c’est marrant. L’ambiance est sympa. On se décide à aller récupérer nos affaires pour les amener vers notre campement, puis nous viendrons dîner ce soir à l’hostel.
Après nos 30 minutes de marche, nous déposons nos planches à l’abri et repartons vers l’hôtel.
C’est royal : on prend un verre, puis on se baigne dans la piscine pour enlever le sel. On ne se plaint pas : l’endroit est vraiment incroyable. C’est un camping de luxe — nos hamacs juste à côté, et nous pouvons profiter d’eau douce et d’un bon repas. On ne l’avait pas prévu, mais c’est plutôt sympa 🤩
Après un bon dîner, un chanteur accompagné de sa guitare donne un petit concert.
On passe une belle soirée au son de la musique. À la fin du concert, nous repartons à notre campement, nous montons les hamacs et c’est parti pour une bonne nuit sous les palmiers !
À 5h30, j’ouvre les yeux sur de belles couleurs rosées.
Je réveille Malo pour aller profiter des premières lueurs du jour sur la plage.
C’est très joli. On se fait un peu embêter par les petites mouches — il faut aller dans l’eau !
Il y a un peu moins de vagues qu’hier, mais on y va quand même. Les planches sous le bras, c’est parti. Le cadre est splendide, le cerro Kenedy (plus haut sommet de la Sierra Nevada) est découvert on voit ces pics enneigés 🗻 Incroyable avec la plage et les cocotiers en premier plan !
Je sors de l’eau à 7h30 pour aller faire une session de yoga proposée à l’hôtel (on profite vraiment 😅). Finalement, c’est une séance de méditation tantrique — c’est marrant !
Malo sort de l’eau, on se retrouve pour prendre un petit-déjeuner sur la plage.
Ça nous donne envie de rester une nuit de plus, mais nous avons prévu de naviguer demain à la journée avec Stefan et Mario : il faut qu’on teste le moteur avant le vrai départ.
On verra si on reviendra la semaine prochaine — ce n’est pas si loin !Read more
J156, On re démarre !
Oct 20–22 in Colombia ⋅ ☁️ 25 °C
Ce matin, nous nous réveillons sous un ciel gris, mais nous gardons bon espoir que le temps s’éclaircisse au niveau de notre mécanique ! Après le petit déjeuner, Pedro arrive avec un technicien et nos injecteurs. Ils ont été révisés, place au remontage. On les remonte : le moteur ne vibre plus et tourne bien, cependant une petite fuite persiste. On le prend avec le sourire 😅 Pedro nous dit qu’ils vont changer une des rondelles et que tout devrait rentrer dans l’ordre. Ok, allez, on y croit ! Ils sont efficaces, il faut le reconnaître. Ils reviennent en début d’après-midi.
Le moment du verdict : Malo préchauffe le moteur, appuie sur le bouton d’allumage… ça tourne, et sans fuite ! La victoire ! On n’y croit presque pas. Ça commençait à devenir routinier !
On paye et on remercie les mécaniciens. La pluie commence à tomber très fort, ça gronde. On reste à l’abri et on en profite pour se pencher sur les outils de cartographie.
Un couple belge, sur le même ponton que nous, a donné à Malo des cartes marines pouvant être intégrées à une application (Open CPN) sur nos ordinateurs, pour avoir plus de précision sur les fonds aux San Blas. En effet, Navionics (notre application de cartographie habituelle) n’est pas très précise dans ces zones. Ce sont de petites îles avec de forts courants et des remontées ; il faudra donc idéalement arriver de jour et rester vigilants sur les fonds.
On dirait qu’il y a une petite accalmie, alors on se décide à sortir le nez dehors. La nuit est tombée, les rues sont inondées, c’est impressionnant. C’est presque une rivière qui dévale la rue principale ! Les gens semblent habitués. La sururbanisation de la ville a de grosses conséquences sur la gestion des eaux.
De retour à bord, Malo prépare un bon repas et nous nous installons devant un petit film.
Le lendemain, c’est mission « grand centre commercial » que nous avons repéré pour faire nos courses avant notre départ. Les San Blas, Cuba et la Jamaïque ne seront pas si bien approvisionnés, il faut donc anticiper au maximum. En quittant le bateau, nous faisons quelques photocopies de nos passeports, souvent utiles pour les formalités d’immigration dans nos prochaines destinations. Puis nous prenons un bus de ville, de couleur bleue, très nombreux à sillonner toutes les artères de la ville. Pour 5 000 pesos, nous arrivons au centre commercial Buena Vista. Ça a l’air gigantesque, le temple de la consommation !
Mais avant, nous avons vu que la maison où est décédé le Libérateur Simón Bolívar, la Casa Quinta de San Pedro Alejandrino, est juste à côté. Nous marchons une dizaine de minutes pour y arriver. C’est également un musée d’art contemporain et un jardin botanique. Ça fait du bien d’avoir un espace vert au milieu de cette jungle urbaine de Santa Marta, qui ne dort jamais.
La chaleur nous accompagne toujours : quelques cactus, des bassins, des palmiers… Le musée d’art ne contient pas beaucoup d’œuvres, mais nous remarquons quelques beaux tableaux, tous issus de peintres d’Amérique du Sud. Nous terminons par la visite de la finca où Simón Bolívar est mort, assez jeune, de maladie. C’est une finca typique de l’époque, simple, avec des lieux pour distiller la canne à sucre afin d’en faire du rhum. Celui-ci était plutôt utilisé comme monnaie d’échange lors des transactions commerciales que comme boisson.
Nous terminons notre balade, puis direction le centre commercial. En route, nous nous arrêtons pour un almuerzo — ça faisait longtemps ! — toujours aussi copieux.
Ça faisait aussi longtemps qu’on n’avait pas vu un centre commercial aussi grand ! Il y a de tout ! C’est tentant, mais on reste raisonnables : juste le nécessaire 😇
Nous reprenons ensuite le bus pour rentrer à la marina.
Le lendemain, nous commençons un grand nettoyage du bateau. Avant je développe une pellicule, on improvise un tournage vidéo. J'aimerai bien faire une vidéo pour expliquer comment je developpe pour partager sur le compte de l'asso.
On nettoie les fonds de cale, bien sales à cause des différents ateliers mécaniques. Je termine également de travailler sur Vag’abond (agrément pédagogique et reconnaissance d’utilité publique). On s’active bien, la journée s’enchaîne. Le bateau est propre, ça fait du bien. Le vent est très fort aujourd’hui dans la marina, sûrement à cause de la tempête en cours dans la mer des Caraïbes…
Pour le coucher du soleil, nous allons nous balader en bord de mer, on tombe sur un superbe spectacle de marionetiste. Puis nous finissons par craquer pour une pizza 😋
Demain, jeudi, nous pensons partir pour Costeño Beach pour surfer et nous organiser un bivouac. Nous ne lèverons les voiles que la semaine prochaine (on espère partir le 1er novembre), car la tempête Melissa est en cours sur la mer des Caraïbes. Cette tempête risque de faire énormément de dégâts sur la Jamaïque et Haïti. Même si elle passe plus au nord, son ampleur amène un peu de houle jusqu’ici. On surveille la météo de près : Melissa semble s’annoncer très forte, avec une prévision d’ouragan de force 4, voire 5… On pense aux populations qui savent que le danger arrive dans les prochains jours.Read more
J154, Moteur, moteur, moteur !
Oct 14–20 in Colombia ⋅ ⛅ 30 °C
Au réveil, des sons d’avions faisant des allers-retours au-dessus de ma chambre me tirent du sommeil.
Je me demande s’il s’agit d’aspersions de pesticides sur les plantations de bananes ou d’autre chose ?
Je prends le petit-déjeuner en travaillant un peu sur Vag’abond, puis je pars pour la plage.
En chemin, je m’arrête dans les boutiques pour trouver une chemise en coton pour Malo, fabriquée ici à Palomino. La Guajira, région de Palomino, est imprégnée de la culture indigène. Ici, le tissage est un art de vivre et de pensée, souvent pratiqué par les femmes, qui réalisent vêtements, sacs et chapeaux en fibres naturelles.
Chemise trouvée, je pars m’installer sur la plage pour lire !
Sur le chemin, des pêcheurs remontent un énorme filet : je les suis pour les photographier. Ils posent fièrement devant l’objectif, c’est amusant. L’opération dure longtemps : le filet est tiré petit à petit, à la force des bras de ces hommes, et traverse toute la plage.
La pêche est encore très traditionnelle ici. L’un des pêcheurs me donne son numéro ; une fois les photos développées, je lui enverrai ! ✨️
Je profite d’une dernière baignade avant de retourner vers le village. Je m’arrête dans un petit café qui fait également école de « cupping », la dégustation de café. Ils me servent un excellent café cultivé dans la Sierra.
Allez, il est l’heure de repartir pour Santa Marta ! Je mets mon sac sur le dos, me passe un peu d’eau fraîche sur le visage (la chaleur est intense), et c’est parti.
En chemin, je croise Andrés : il m’accompagne jusqu’au bus.
À bientôt, amigo !
Je monte à bord pour deux heures de route. J’arrive vers 18h sur la place du marché de Santa Marta. C’est toujours animé : fin de journée, les gens remballent leurs marchandises.
Les odeurs remontent avec la chaleur — c’est l’un des points négatifs de Santa Marta, les évacuations d’eau et les effluves parfois fortes ! J’achète quelques fruits et légumes, bien moins chers qu’ailleurs, puis je retrouve Malo à la piscine.
Nous allons dîner dans un bon restaurant asiatique pour nous retrouver et profiter de la soirée !
Au réveil, des sons d’avions faisant des allers-retours au-dessus de ma chambre me tirent du sommeil.
Je me demande s’il s’agit d’aspersions de pesticides sur les plantations de bananes ou d’autre chose ?
Je prends le petit-déjeuner en travaillant un peu sur Vag’abond, puis je pars pour la plage.
En chemin, je m’arrête dans les boutiques pour trouver une chemise en coton pour Malo, fabriquée ici à Palomino.
La Guajira, région de Palomino, est imprégnée de la culture indigène. Ici, le tissage est un art de vivre et de pensée, souvent pratiqué par les femmes, qui réalisent vêtements, sacs et chapeaux en fibres naturelles.
Chemise trouvée, je pars m’installer sur la plage pour lire.
Sur le chemin, des pêcheurs remontent un énorme filet : je les suis pour les photographier.
Ils posent fièrement devant l’objectif, c’est amusant.
L’opération dure longtemps : le filet est tiré petit à petit, à la force des bras de ces hommes, et traverse toute la plage.
La pêche est encore très traditionnelle ici.
L’un des pêcheurs me donne son numéro ; une fois les photos développées, je lui enverrai !
Je profite d’une dernière baignade avant de retourner vers le village.
Je m’arrête dans un petit café qui fait également école de « cupping », la dégustation de café.
Ils me servent un excellent café cultivé dans la Sierra.
Allez, il est l’heure de repartir pour Santa Marta.
Je mets mon sac sur le dos, me passe un peu d’eau fraîche sur le visage (la chaleur est intense), et c’est parti.
En chemin, je croise Andrés : il m’accompagne jusqu’au bus.
À bientôt, amigo !
Je monte à bord pour deux heures de route.
J’arrive vers 18h sur la place du marché de Santa Marta.
C’est toujours animé : fin de journée, les gens remballent leurs marchandises.
Les odeurs remontent avec la chaleur — c’est l’un des points négatifs de Santa Marta, les évacuations d’eau et les effluves parfois fortes !
J’achète quelques fruits et légumes, bien moins chers qu’ailleurs, puis je retrouve Malo à la piscine.
Nous allons dîner dans un bon restaurant asiatique pour nous retrouver et profiter de la soirée.
Le lendemain, nous continuons de bricoler sur le bateau : Malo recolle l’annexe et se penche sur le frigo, qui court-circuite de plus en plus souvent…
Finalement, nous décidons de faire venir un technicien.
Il retire la sonde de température, la nettoie, mais nous explique que c’est sûrement la carte mère du frigo qui commence à dysfonctionner.
Vu le prix de la pièce, il vaut mieux racheter un frigo neuf… Bon, on va se débrouiller avec ce demi-frigo pour le moment ! 💪
José, le mécanicien, passe pour remonter les injecteurs qu’il a soi-disant révisés, afin de vérifier s’il n’y a plus de fuites.
Il nous dit avoir poli les bases pour limiter les fuites. Une fois remonté, Malo pompe manuellement le diesel, mais… la fuite est toujours là. José malmène un peu les injecteurs pour tenter de la réduire.
On lui demande d’arrêter.
En y regardant de plus près, on voit qu’une des rondelles d’étanchéité à la base des injecteurs est abîmée : il faudrait la changer. José propose de s’en occuper, mais on préfère gérer seuls.
On a l’impression que c’est pire à chaque fois qu’il intervient ! 🤯
La frustration monte, mais on garde espoir.
Je pars courir en fin de journée le long de la mer : ça fait du bien de se défouler un peu !
Le lendemain, nous avons une visio avec Lola, responsable d’un projet de sciences citoyennes consistant à équiper des voiliers de kits de prélèvement de plancton. L’objectif est de corréler les données de couleur collectées par les satellites avec la quantité de plancton en mer. Nous sommes en contact avec elle depuis longtemps et devions être équipés d’un kit, mais le projet a pris du retard (en partie à cause des restrictions budgétaires de l’ère Trump sur la NASA).
C’est un projet porté par le CNRS, la NASA et l’ESA.
Nous cherchons donc à savoir si cela reste pertinent de s’équiper maintenant, et si oui, comment recevoir le kit.
Le projet nous enthousiasme, mais rien n’est encore sûr. Lola nous recontactera dans les prochains jours.
L’après-midi, nous visitons le musée de l’Or de Santa Marta.
C’est un petit musée, mais la première partie est passionnante : les pièces sont magnifiques.
L’orfèvrerie réalisée par les peuples indigènes avant la colonisation est d’une finesse incroyable, les techniques très élaborées.
Vendredi, c’est le grand jour !
Pedro et son équipe de mécaniciens doivent venir dans l’après-midi pour remonter les nouveaux silent-blocs.
En parallèle, nous continuons de chercher des rondelles pour résoudre la fuite.
Sur internet, elles coûtent 15 €, mais la livraison dépasse 120 € ! On se dit qu’un atelier pourrait sans doute nous en usiner.
Nous partons donc à pied, et finissons par trouver un atelier qui nous en recommande un autre.
Finalement, nous tombons sur un grand atelier qui semble fabriquer de tout : le bon endroit ! Le technicien nous dit qu’il faut voir la pièce avant de confirmer.
Ok, nous reviendrons cet après-midi.
À midi, nous retrouvons Stéphan et Mario, nos copains de Minca, pour déjeuner au petit restaurant de la marina.
Stephan a travaillé pendant plusieurs années à la marina. Il a co fondé ce restaurant, il termine actuellement des travaux de rénovation.
Mario nous invite à venir chez lui à Minca le soir-même — avec plaisir ! Mais peu après, une administratrice de la marina nous apprend qu’ils inaugurent le restaurant rénové ce soir et qu’il y aura du bruit.
Comme le jour de notre arrivée en Colombie, la marina nous offre une nuit gratuite dans leur hôtel partenaire, avec petit-déjeuner inclus. Difficile de refuser ! 😅
Nous repartons ensuite à l’atelier déposer la pièce.
Le technicien nous dit qu’il fabriquera les trois rondelles pour demain.
Ça avance !
Pedro nous annonce qu’il ne pourra finalement pas venir installer les silent-blocs aujourd’hui. Tant pis, ce sera demain.
Le soir, nous préparons nos affaires et partons à l’hôtel. En chemin, nous croisons trois jeunes rencontrés en Guadeloupe : ils ont acheté un bateau récemment et viennent de traverser depuis Grenade.
Eux aussi profitent d’une nuit gratuite à l’hôtel !
Notre chambre est superbe, avec un lit gigantesque et une belle vue sur la ville.
Nous profitons de la piscine, rejoints par Mario pour un verre.
Il nous parle de sa grand-mère, une femme incroyable qui a élevé douze enfants et enseigné la lecture et l’écriture à de nombreux enfants dans le Chocó.
Elle est décédée il y a quelques semaines, à 104 ans !
Mario travaille aussi à la création d’une fondation visant à récupérer le plastique sur la côte pour en faire des briques et construire des maisons pour les « recycladores », ces personnes qui ramassent les déchets pour survivre.
Son idée est belle !
Le soir, nous dînons dans un restaurant raffiné qui revisite les saveurs locales avec créativité, on se régale 😋
Nous retrouvons ensuite les jeunes de la marina pour danser un peu avant de rentrer dormir. Le lendemain, nous savourons le petit-déjeuner buffet gigantesque, puis partons récupérer nos rondelles.
Elles semblent bien. On croise les doigts !
De retour au bateau, Pedro et deux techniciens remontent les silent-blocs, puis nous testons les injecteurs.
Et là… ça fuit encore plus !
Malo craque, découragé.
Pedro comprend et nous rassure : « Tranquillo, Malo, tranquillo. »
Il pense que les surfaces des injecteurs sont abîmées et doivent être resurfacées.
En plus, un tuyau semble fissuré.
Ils repartent avec les pièces pour les réparer et promettent de revenir demain, dimanche !
Nous décidons de souffler un peu : direction Minca.
Mario envoie son chauffeur nous chercher. C'est le luxe !
Une heure de route plus tard, nous arrivons, accueillis par Sara, qui s’occupe de la maison. Nous montons ensuite à Casa Loma, l’hostel de Stéphan, perchée sur les hauteurs.
Les deux accolytes ! Mario et Stéphan nous attendent déjà au bar, un verre à la main.
Malo a apporté le calvados de Robert, son grand-père pour leur faire goûter.
On passe une soirée joyeuse, on rigole et on danse !
Le lendemain, nous repartons pour Santa Marta après avoir acheté quelques fruits et légumes au petit marché de Minca, organisé par Stéphan pour proposer des produits abordables malgré la montée du tourisme.
Sous une chaleur écrasante, nous retrouvons le bateau. Pedro revient avec un autre technicien.
Ils remontent les injecteurs, testent… plus de fuite !
Mais un bruit étrange persiste : une mauvaise combustion, sans doute due aux injecteurs à revoir...
Ils repartent avec les pièces et reviendront demain.
Nous terminons la journée calmement : balade, piscine, puis un film.
Demain, peut-être, nos galères de moteur seront enfin derrière nous. On se rapproche du départ pour le Panama…
Que d’aventures !Read more
J147, Palomino
Oct 13–14 in Colombia ⋅ ⛅ 25 °C
Je me réveille dans ma petite chambre en bois bâtie 🫶
Je prends mon temps pour émerger et faire mon yoga quotidien. Ma nuit a été un peu agitée : le générateur a tourné à plein régime jusqu’à une heure du matin, car il n’y avait plus d’électricité. Le bruit était assez fort, mais j’ai du mal à me plaindre, car les coupures d’électricité que subissent, chaque semaine, les habitants de Palomino sont bien plus pénibles…
C’est malheureusement la face cachée de nombreux villages de Colombie ! Malgré leur affluence touristique, ils sont souvent oubliés des pouvoirs publics, avec des maires souvent corrompus. Palomino connaît ainsi de gros problèmes d’assainissement, de traitement des déchets et d’accès à l’électricité… Tout n’est pas si joli quand on retourne la carte postale, parfois.
Je vais prendre mon petit-déjeuner dans la cour de l’hôtel : huevos pericos et arepas ! J’ai du mal à boire mon café, il est bien amer… je commence à devenir difficile. Malo m’appelle : il est avec les mécanos (un nouvel épisode !). Je l’aide pour la traduction. Diego, qui pensait n’avoir besoin que d’un seul support pour usiner le caoutchouc et faire l’amorti, a finalement besoin du deuxième.
Mais… surprise ! En retirant le deuxième support, celui-ci se désolidarise. Bon, maintenant, ce n’est plus une option : il faut remplacer les 2 supports arrières. Retour au point de départ, à la recherche de pièces… Diego prend quand même le deuxième bloc et va voir ce qu’il peut trouver.
Allez, je décide d’aller découvrir le village. Les ruelles sont tres boueuses car la pluie etait forte hier et les rues de terre n'aide pas ... Mais personne ne se plaint, les claquettes éclabousse les jambes, allez c'est bon pour la peau !
Je m’arrête dans un petit café pour savourer un bon café de la Sierra, et j’en profite pour appeler Julianne. Ça fait du bien de prendre du temps avec les bonnes copines 🥰
Une fois l’appel terminé, direction la plage ! Je longe le rivage et prends en photo les mangroves qui s’étendent jusqu’à la mer :
les palétuviers et leurs racines échasses, des crabes bleus, de beaux lézards qui déguerpissent à mon passage…
Il y a du monde sur la plage. Je prends un petit sentier, et un monsieur m’interpelle depuis sa cabane : « Un ceviche, señora ? »
Je lui réponds non merci, mais il commence à discuter. Il a grandi ici, c’est un pêcheur passionné. Il a appris à pêcher avec les anciens, à douze ans. Il pêche aussi beaucoup le poisson-lion en bouteille, mais il me dit qu’ici, le matériel coûte cher. Mais ils se débrouillent toujours !
Trois garçons d’à peine douze ans, je pense, lui amènent des petits poissons et du poulpe qu’ils ont pêchés. « Allez, je vous prépare un ceviche ! »
Il se met au travail : oignons, coriandre, un peu de piment, citron… 🥒 Tout cela est servi dans de petits bols qu’il offre aux garçons, puis il m’en tend un, offert par la maison ! Le tout accompagné d’un jus de lulo et de maracuyá, un vrai régal.
Je profite de la mer pour me baigner dans les petits roulis. Je continue de marcher le long de la plage et atteins l’endroit où la rivière rencontre la mer. On peut s’y baigner, entre l’eau plus fraîche de la rivière et celle, salée, de la mer.
Il y a du monde, mais c’est agréable. Je suis abordée par un Colombien de Cali qui veut m’accompagner pour ma balade, je préfère refuser gentiment. Décidément, pas simple de trouver la solitude ici, mais c’est sympathique 😅
Je reprends la route du retour en fin de journée. Puis j’entends : « Camille ! ». C’est Andrés et Laura, les deux Colombiens que j’avais rencontrés à l’arrêt de bus. Ils boivent un verre ; je me joins à eux. Laura doit partir, mais je reste avec Andrés.
Il est psychologue à Bogotá, d’une grande sensibilité. On parle de tout, beaucoup de sujets psychologiques, de développement personnel (c’est un adepte), de perception de la vie… C’est un beau moment.
La nuit est tombée. On rentre chacun à notre hôtel pour se rincer de l’eau de mer. Je retrouve des voyageurs à l’hôtel : Allemands et Français.
Malo me donne des nouvelles : notre mécano a trouvé un atelier qui pourrait nous usiner deux silent-blocs neufs, ce qui nous évite d’en commander et d’attendre la livraison. Allez, c’est vendu, on part sur cette option 🙏 Il devrait revenir pour les installer vendredi.
On croise les doigts pour enfin sortir de cette impasse mécanique !
Je pars ensuite dîner dans un restaurant de lasagnes recommandé par Lucy (notre co-bateau-stoppeuse). C’est à quinze minutes à pied, dans une ruelle non éclairée, j’ai presque peur de m’être trompée. Mais finalement, je suis superbement accueillie par une charmante dame.
Une seule petite table, où un homme termine de manger. Les lasagnes sont l’unique option, avec une version végétarienne tout de même.
Je m’assieds à la table, le temps que le jeune homme finisse, encore un Allemand !
Il part, et la restauratrice vient s’asseoir avec moi. Elle est vénézuélienne et est arrivée en Colombie il y a une dizaine d’années. Elle habitait auparavant sur l’île de Margarita.
Arrivée ici, elle a dû se débrouiller petit à petit. À Palomino, elle a inventé un concept autour de sa passion : la cuisine et le partage. Avant la pandémie, elle vendait vingt tickets sur la plage, en abordant directement les gens.
Les clients arrivaient, s’installaient tous autour d’une grande table, elle leur servait entrée, plat et dessert, et à la fin, chacun payait le prix qu’il souhaitait : prix libre.
Le concept a bien marché, les gens revenaient, le bouche-à-oreille fonctionnait, ce qui lui a permis d’acheter petit à petit du matériel, des tables, des ustensiles… Puis le COVID est arrivé : ça a été la fin. Mais elle a su se réinventer, et ce sont les lasagnes qui l’ont sauvée !
Elle s’est mise à en vendre à emporter, et depuis, elle ne s’est plus arrêtée.
Une sacrée femme, forte, drôle et indépendante. C’est inspirant. Je quitte ce lieu spécial avec le sourire. Elle me dit qu’il y a une fête ce soir, un peu plus loin.
Andrés m’écrit pour boire un verre. Je le retrouve dans la petite rue principale. On s’installe dans un petit bar un peu déglingué, Maria Mulata, mais très sympa, et on passe une jolie soirée, c’est marrant. Les barmans sont le sourire aux lèvres, la musique assez international comme sa clientèle !
Retour à l’hôtel : cette fois, il y a de l’électricité, et pas un seul bruit. Ça fait du bien. La nuit va être bonne 😴Read more
J145, Ça bricole à Santa Marta !
Oct 12–18 in Colombia ⋅ ☁️ 27 °C
Ellyn et Chris se lèvent aux aurores pour attraper leur avion. C’était chouette de les avoir avec nous ces quelques jours 🩵
De notre côté, nous nous réveillons tranquillement. Je pars faire mon yoga — j’ai trouvé un petit carbet parfait pour ça.
À mon retour, Malo a préparé le café. Nous avons investi dans un moulin à main pour avoir du bon café et mieux le conserver à bord : notre petit plaisir. Il va falloir en faire un bon stock avant le départ !
Pendant le petit-déjeuner, on commence à se repencher sur le moteur. En effet, malgré le changement des injecteurs, on a remarqué qu’il y a encore des fuites de gasoil. José, le mécano qui avait travaillé sur le moteur en notre absence, semble avoir bâclé le travail — et ça ne nous plaît pas. Malo est méticuleux : il remarque tout de suite les détails, une pièce manquante, une fuite…
On le rappelle : il repassera demain.
En plus des fuites, le moteur continue de beaucoup trembler, notamment quand on passe la marche avant ou arrière. On s’interroge sur les causes et décidons de faire venir un autre mécano, celui qui travaille avec la marina. Il passera demain.
On espère avoir des réponses, car nous aimerions partir bientôt pour le Panama — mais pour cela, il nous faut un moteur fiable.
On part se balader pour me trouver de bonnes lunettes de soleil : on en trouve enfin ! On tombe aussi sur une petite boutique tenue par une dame qui fabrique des vêtements. Je pensais recoudre un de mes vêtements à la main, mais finalement, elle me le fait en cinq minutes à la machine pour 1 €. Je lui donne le double, car je trouve que c’est vraiment trop peu payé pour son travail.
Le lendemain, nous attendons les mécanos au bateau. Les horaires ici ne sont pas toujours très respectés ! On prend notre mal en patience et on avance sur le traitement et le développement photo 😇 Je fais un peu de macramé pour suspendre notre nouvelle plante, offerte par Ellyn et Chris.
José arrive, vérifie les fuites, et Malo observe dans son dos, tel un inspecteur ! Heureusement d’ailleurs : car il pousse un peu José pour lui faire demonter un injecteur et on remarque qu’une rondelle est abîmée, d’où la fuite partielle. Il repart donc avec les injecteurs pour trouver la rondelle adéquate.
Pendant ce temps, Diego — l’autre mécanicien que nous avons contacté en parallèle — vient avec un collègue. Verdict : c’est un problème de silent blocs ! (Attachez vous car c'est que le debut de l'aventure silent blocks 😅).
Ce sont les quatre supports moteur fixés sous le bloc, qui absorbent les vibrations et les chocs entre le moteur et la structure du bateau grâce à un système de gros caoutchoucs.
Nous avions déjà interrogé d’autres mécanos à ce sujet, souvent cause de vibrations, mais ils avaient écarté cette piste.
Bon, ça change un peu les choses ! Ce ne serait donc pas lié à une mauvaise injection de diesel via les injecteurs...
Ils reviennent demain pour prendre les mesures et nous expliquent que l’idéal serait de démonter les blocs un à un pour les remplacer.
Nous passons le reste de la journée à faire quelques recherches sur le sujet. Malo sort la documentation du bateau et commence à chercher où commander les pièces. Ca risque de prendre du temps et pas mal d'argent !
Diego nous a dit que ce serait moins cher si nous les commandions nous-mêmes, et qu’ils reviendraient ensuite les installer.
Il faut maintenant trouver les bonnes références. Malo trouve un site bien fait qui explique la marche à suivre et semble vendre le kit correspondant à notre moteur. Cependant, la forme semble différente des blocs arrière : on verra de plus près une fois les mesures prises 💪
Le lendemain, une fois les mesures faites au pied à coulisse, Diego nous demande si nous voulons passer directement par eux sans la marina pour économiser un peu.
Ok, on fait comme ça — sinon la marina prend une commission sur la prestation.
Ils repartent, et nous replongeons dans la quête des pièces.
De mon côté, j’avance sur l’asso : nous avons pas mal de choses à faire pour la fin d’année, notamment la préparation de notre première assemblée générale, le contact avec de nouvelles écoles, le tri des photos et la relance des partenaires…
Malo, lui, planche sur la mécanique. Et plus il avance dans sa réflexion, plus il remarque des choses étranges sur nos silent blocs.
Les références sont bien des Volvo, mais pas celles adaptées à notre moteur — la personne que j’ai contactée chez Volvo me le confirme.
Bon, ça ne s’annonce pas simple de commander les bonnes pièces. Nous ne devons pas nous tromper, car il y en a pour près de 500 € juste pour l’achat.
En parallèle, nous écrivons à Diego pour avoir confirmation, mais on se rend compte qu’on commence à mieux connaître le sujet.
Heureusement que Malo pousse la réflexion et les détails : ça nous évite de suivre aveuglément certains avis et de finir avec de mauvaises pièces. Il faut garder l’œil !
Le soir, nous allons dîner dans un petit restaurant très sympa, histoire de s’aérer un peu. On assiste a un petit concert de rue, très sympa.
Le lendemain, c’est journée Vag’abond !
Nous avons une visio avec une dame de l’Office français de la biodiversité pour discuter d’appels à projets et d’aires marines éducatives.
Nous pourrions nous inscrire dans plusieurs démarches, peut-être l’année prochaine, mais ça nous motive bien. À voir comment les choses évoluent d’ici là.
En début d’après-midi, nous avons une réunion avec l’équipe Vag’abond : Léa et Élise en Guadeloupe, et nous ici en Colombie.
Les filles ont organisé un atelier cyanotype pour faire découvrir la mer par l’art et présenter l’asso — un vrai succès !
Elles commencent les ateliers dans l’une de nos écoles partenaires en novembre. Il faut donc coordonner tout ça, surtout que nous ne serons plus là.
Mais elles assurent à fond !
Ça motive : nous aimerions organiser une exposition photo à notre retour en Guadeloupe pour continuer à utiliser nos images afin d’émerveiller et d’éveiller les curiosités. 📷✨️
Nous arrivons au week-end, entre réflexions moteur, échanges constants avec les mécanos, re-réflexions, Vag’abond, traitement photo, discussions avec les voisins de ponton…
On ne sort pas beaucoup la tête du bateau !
Le samedi, Malo regarde à nouveau une vidéo du moteur en fonctionnement. Quelque chose l’interpelle : la pièce qui relie le moteur au silent bloc n’est pas serrée ! Pas étonnant que les vibrations soient fortes.
Peut-être qu’en resserrant ces pièces, nous n’aurions pas à racheter tout le bloc ...
On envoie l’info au mécano : c’est possible, mais il faut vérifier 🤯
Ils devaient passer aujourd’hui, mais finalement non (cette semaine, on a passé pas mal de temps à attendre les gens, ahah). Allez, ils viendront demain.
Je sors me balader dans les rues de Santa Marta : j’ai besoin de prendre l’air. Les rues sont toujours très bruyantes ici, et les grandes marées ont ramené beaucoup de déchets… C’est un peu triste mais malgré tout c'est sympa, l'ambiance colombienne du week-end !
De retour à bord, Malo me dit : « J’ai passé deux heures à discuter avec ChatGPT ! »
Et même si mes valeurs écolos sont un peu tiraillées, je dois bien admettre qu’il nous aide beaucoup. Malo lui a demandé de passer en mode expert mécanique et a engagé une vraie conversation avec son ordinateur (on dirait un fou qui parle à sa machine !) 😅
Ils ont bien bachoté le sujet des silent blocs.
Si nous devons acheter de nouvelles pièces, Malo a cherché des équivalences possibles pour éviter de payer trop cher, tout en vérifiant les critères de rigidité, de poids, etc.
Bon, on avance pas à pas. En fin de journée je monte au mat de Noam, nous avons des supports a installés au niveau des barres de flèches afin de protéger la voile lors des navigations au près ou lors des changements de bord. La vue au coucher du soleil vue de la haut est magnifique 🥰
Le lendemain, dimanche, Diego revient avec son technicien. Ils démontent un silent bloc arrière. Les quatre ne peuvent pas être retirés en même temps, sinon le moteur risque de se désaligner.
L’idée est d’en enlever un pour prendre des mesures précises et être sûrs de la commande.
Mais en le retirant, on constate qu’il n’est pas si abîmé que ça.
Allez, on se décide : on va ajouter un caoutchouc sur la pièce reliant le moteur au silent bloc pour mieux le caler, puis faire un entretien et un traitement anticorrosion afin d’éviter d’en racheter un neuf. Diego le prend avec lui pour aller faire un patron dans un atelier, il pense qu'avec un seul il peut faire le modèle pour les 2 supports arrières.
Bon, il n’y a plus qu’à attendre.
De mon côté, je profite de ce moment d’accalmie pour partir deux jours à Palomino, un petit village situé à deux heures de Santa Marta, connu pour son ambiance plage, repos et hippie 🌊
Malo, lui, reste au bateau. On se retrouve mardi !
Je pars en direction de la place du marché pour prendre mon bus. Le bus est bien rempli, l’ambiance est sympa. Les gens viennent discuter : un Colombien, puis un Australien persuadé de m’avoir déjà croisée en Australie !
Sous la pluie, j’arrive à Palomino. J’enfile mon K-way et me mets en route par une petite piste en terre jusqu’à mon hébergement.
Je croise pas mal d’étrangers et de petites boutiques à gauche et à droite. Ça semble petit, mais bien vivant.
Une fois mes affaires posées, je descends vers la plage, en suivant la rue commerçante.
La route boueuse mène jusqu’à la mer, connue aussi pour le surf (mais ce n’est pas la saison).
L’ambiance est sympa, même si pas très authentique — bon, ça ira bien pour deux jours ! 🥰
Quand tu voyages seule, les gens t’abordent très facilement.
Je me pose dans un café, un gars me propose une partie de billard : c’est sympa. Je déguste une superbe empanada argentine.
Le soir, en rentrant à l’auberge, je rencontre des Allemands et des Français qui me proposent une partie de Uno — allez, c’est parti !
Je ne tarde pas trop à aller me poser dans ma chambre : je suis venue ici aussi pour prendre un peu de temps tranquille, en solo.
Pendant ce temps, Malo continue de creuser le sujet mécanique… et commence à devenir plus expert que les mécanos eux-mêmes, ahah !
La suite demain.Read more
J139, Retour sur l’eau à Santa marta
Oct 2–6 in Colombia ⋅ ☁️ 29 °C
Ce matin, nous nous réveillons à bord de Noam : le retour à la maison !
Ellyn et Chris dorment dans la pointe avant, et nous, comme à notre habitude, dans le carré avant. Le bateau est toujours ouvert pour laisser passer l’air, qui peut vite devenir étouffant à Santa Marta.
Avec Malo, nous nous dirigeons vers l’hôtel des parents pour partager un dernier petit-déjeuner ensemble. Isabelle et Stéphane ont été inondés dans la nuit ! Heureusement, l’hôtel leur trouve une autre chambre pour qu’ils puissent au moins se doucher le matin. Ce n’était pas l’hôtel le plus qualitatif du séjour, mais il était situé juste à côté de la marina, donc très pratique.
Une fois le traditionnel œuf périco, les arepas, les fruits et le café avalés, tout le monde prépare les dernières affaires. Nous allons marcher un peu le long de la mer avant de retrouver la chauffeure qui doit conduire les parents à l’aéroport. Les yeux un peu humides, tout le monde se serre dans les bras, les aurevoirs sont toujours un peu émouvants.
« Vous ferez attention ! »
« Oui, ne vous inquiétez pas ! »
Une fois les parents montés dans le taxi jaune, nous repartons au bateau. Nous avons quelques préparatifs à faire, car nous partons aujourd’hui dans une des baies du parc Tayrona, mais cette fois-ci avec Noam ⛵️
Ellyn et Chris vont faire les courses, et nous mettons en place la routine de pré-navigation : les réflexes reviennent vite ! Il y a un peu de vent et de houle. Nous devons faire une déclaration à la marina (le zarpe) afin de signaler notre départ. Normalement, nous n’avons pas le droit de dormir au mouillage… Bon, on fera les ignorants, on compte bien profiter d’une nuit sur l’eau quand même !
Allez, il est l’heure de partir. Nous levons les amarres, et c’est parti ! Ça fait du bien de sentir Noam bouger. Pour Chris, c’est la première fois sur un voilier ; Ellyn lui explique les bases. Nous pensons faire deux bords, car dans ce sens, le vent est au près.
Nous tirons un premier bord vers le large : le bateau est bien réglé, mais il gîte pas mal avec le vent et la houle. Chris est un peu malade — normal, c’est un peu sportif comme première navigation ! Une fois que notre angle nous semble cohérent, nous virons de bord, cap sur Bahía Concha. Nous voulions aller dans une autre baie, mais le vent et le temps ne sont pas vraiment favorables, donc nous restons sur Bahía Concha.
Nous arrivons dans cette jolie baie et jetons l’ancre sur la droite, sur un fond sablonneux. En arrivant, on voit des vaches se promener tranquillement sur la plage ! Et avec les couleurs de fin de journée, c’est digne d’une carte postale 🌴 Je saute à l’eau pour vérifier l’ancre : l’eau est très verte. C’est la saison des pluies, et l’eau qui descend de la chaîne de montagnes empêche d’avoir des eaux transparentes. C’est bon, nous sommes bien accrochés. On coupe tout, et on saute à l’eau !
On passe une belle soirée. Ça roule un peu, la nuit tombe, et on voit quelques éclairs au loin. Ils semblent lointains, mais on garde un œil dessus : c’est un joli spectacle, toujours un peu stressant quand on est à bord. Finalement, la nuit se passe très bien.
Le matin, Chris nous prépare des arepas costeños (arepas au fromage) : nous nous régalons ! Puis nous partons nager avec Ellyn. La plage est belle, mais malheureusement il y a pas mal de déchets plastiques, comme souvent sur cette côte… Malo emmène Chris plonger : malgré la couleur de l’eau et la faible visibilité, il est ravi. C’est sa première plongée en bouteille ! On se rappelle nos premières immersions — c’est vrai que ça a toujours quelque chose de magique.
Nous ne tardons pas trop à lever l’ancre pour repartir vers Santa Marta. Cette fois, nous avons le vent dans le nez : nous mettons quand même la grand-voile, mais sommes obligés de garder le moteur. Après trois heures de navigation, nous arrivons à la marina ! Nous rangeons le bateau, puis partons à la piscine pour nous prélasser un peu 🤩
Le soir, nous nous baladons dans les rues de Santa Marta. Le lendemain, nous retournons à la piscine — le rituel rafraîchissement ! Malo reste un peu au bateau, Chris lit au bord de l’eau, et avec Ellyn nous allons faire quelques boutiques et nous faire chouchouter. Nous retrouvons Chris dans l’après-midi pour manger un bout, puis Malo à bord en début de soirée. Nous nous préparons pour sortir : direction un bar très sympa pour danser. Salsa, reggaeton… ça chante et ça danse !
Le lendemain, un peu fatigués mais bien décidés à bouger, nous décidons d’aller découvrir la Playa de los Amores, située à l’ouest de Santa Marta. Pour cela, nous prenons un taxi jusqu’à Rodadero, la station balnéaire des Colombiens ! Il y a énormément de monde, de musique, de couleurs… la Côte d’Azur colombienne.
La conductrice du taxi est très rigolote : une petite dame au tempérament de feu ! Elle conduit même de gros camions (ils appellent ça des tracto-mulas). Elle raconte sa vie à Chris, installé devant, en riant à gorge déployée. Elle nous dit que la route à pied est compliquée, surtout avec cette chaleur, et qu’il vaut mieux y aller en lancha (bateau).
On se consulte… Allez, c’est parti ! Nous y allons donc en bateau (50 000 pesos pour nous quatre). Il y a énormément de monde, des lanchas à perte de vue ! Après quelques minutes de traversée, nous arrivons sur la plage. C’est rigolo, j’aime bien cette ambiance de vacances : on pourrait rester là à regarder les gens, il y a de quoi faire !
Malheureusement, les déchets sont encore trop nombreux…
On alterne entre pique-nique et baignade. Tout à coup, Malo pointe l’horizon du doigt : des dauphins ! En fait, il y a un delphinarium juste à côté, et l’après-midi, les soigneurs sortent avec les dauphins pour faire des numéros près des plages. C’est étrange : ils sont en liberté, mais suivent les ordres — ils sautent, applaudissent des nageoires, récompensés par des petits poissons. Je crois qu’ils ont le syndrome de Stockholm ! 🐬
Vers 16 h, nous plions les serviettes et faisons le retour à pied. À peine une heure de marche sur un sentier escarpé, avec une superbe vue sur les plages qui, malgré la foule, restent magnifiques. Nous reprenons ensuite un taxi pour Santa Marta (17 000 pesos).
Nous dînons à bord un bon plat de pâtes aux légumes. Nous ne tardons pas trop, car Ellyn et Chris partent de bonne heure demain !Read more
J135, Tayrona, Capo San Juan/Barlovento
Sep 30–Oct 1 in Colombia ⋅ ☁️ 28 °C
Après notre nuit bercés par les orages mais réveillés par le son des vagues, nous nous retrouvons pour le petit-déjeuner !
Les batteries sont rechargées, maintenant nous devons rejoindre Cabo San Juan à pied depuis Playa Brava.
Un peu moins de route que la veille, mais nous avons quand même près de 3 h 30 de marche. Monter la montagne et redescendre de l’autre côté ! 💪
Nous avons à peine marché dix minutes que Malo se rend compte qu’il a oublié son bob à l'hôtel et repart en courant.
Je l’attends pendant que les parents continuent devant : « Vous allez vite nous rattraper ! »
Allez, rapidement on se retrouve tous et c’est parti pour cette jolie randonnée.
Le parc est vraiment magnifique ; nous continuons d’entendre les cris des singes hurleurs autour de nous.
Nous arrivons tranquillement sur la plage après avoir bien crapahuté, et là, surprise : nous voyons tout un tas de petits singes capucins qui nous observent et jouent dans les branches.
Ils sont trop marrants, et on voit cette intelligence malicieuse dans leurs yeux.
On reste les regarder un petit moment !
La plage est superbe : du sable blanc, des palmiers et… des gens nus 😅
C’est une plage naturiste, plutôt sympa comme endroit !
On arrive à Cabo San Juan, c’est la plage la plus touristique du parc Tayrona.
Il y a du monde et plein de tentes, car beaucoup de gens viennent y camper.
Mauricio nous a dit que nous devrions trouver une lancha (bateau) pour aller directement à Barlovento, notre prochain hôtel situé en bordure du parc, au bord d’une rivière.
Nous allons donc nous renseigner avec Malo : ce n’est pas aussi simple que prévu, et nous devrions attendre pas mal de temps pour prendre le bateau.
On trouve donc l’option cheval !
En deux heures de cheval, nous devrions rejoindre l’entrée du parc.
Tout va très vite : à peine avons-nous le temps d’admirer la jolie plage (certes très fréquentée) que nous sommes déjà à cheval.
Papa a à peine le temps de monter que les deux hommes qui s’en occupent mettent une claque sur les fesses du dernier cheval, et nous voilà partis !
Tous les six, avec deux guides qui nous suivent… à pied !
C’est marrant, on a l’impression de gérer seuls la balade.
Le chemin commence doucement, puis devient plus étroit, avec des sillons et de la boue.
Pour maman, qui est la moins expérimentée, c’est quand même un peu sportif mais ça va, elle trouve même que son cheval ne va pas assez vite !
Bon, elle se perd quand même toute seule sur la plage avec son cheval 😅 Heureusement, un des guides vient la récupérer !
On se balade sous une végétation toujours aussi luxuriante et on voit encore des singes : capucins et hurleurs ! Les chevaux sont en mode automatique. Avec Isabelle, Stephane et Malo nous arrivons même à se faire des petites échappées au galop.
On finit par arriver à l’enclos des chevaux, en fait, c’est un vrai garage à chevaux ! Il y en a plus de 80 !!
Ils ne bougent pas, tous alignés, attendant les touristes… mais ils sont en bon état et semblent bien nourris.
Papa descend (sur un beau montoir) avec une belle douleur aux genoux, mais sinon nous sommes tous entiers et contents de notre balade.
Nous marchons jusqu’à un petit bus qui nous emmène jusqu’à notre hôtel, situé à une dizaine de minutes du parc.
Nous découvrons un très bel endroit, avec vue sur la mer et la rivière, parfaitement intégré dans la nature.
Malo et moi dormons avec Stéphane et Isabelle, papa et maman ont leur chambre à côté.
Nous sommes accueillis avec un jus de goyave dans notre piscine privée vue mer/rivière : c’est royal ! 🤩
Nous passons une belle soirée avec un magnifique coucher de soleil, les couleurs se reflètent parfaitement dans la rivière.
Le lendemain, nous prenons notre temps à l’hôtel : un superbe petit-déjeuner avant d’aller nous baigner en contrebas, dans la mer.
Mauricio vient nous chercher en début d’après-midi pour rentrer à Santa Marta : c’est le début de la fin. Les parents repartent le lendemain ... 😢
Ellyn et Chris sont à bord de Noam quand nous arrivons, ils sont venus passer quelques jours avec nous !
Le soir, apres avoir bu un verre tous ensemble à bord de Noam nous allons manger un bon restaurant. Demain, c’est le grand départ !Read more
J133, Tayrona - Playa brava
September 29 in Colombia ⋅ ☁️ 29 °C
Ce matin, nous quittons Minca. Nous montons en voiture avec Marciella et Mauricio. Nous commençons à prendre nos habitudes de conduite : les deux voitures se suivent et nous prenons la route du parc Tayrona, situé à l’est de Santa Marta.
Nous nous arrêtons à Calabazo, la seconde des trois entrées du parc. La chaleur, plus sèche qu’à Minca, nous accueille. Nous laissons quelques affaires à Mauricio afin d’être un peu plus légers. En effet, nous partons pour deux belles journées de randonnée dans le parc.
La première étape consiste à rejoindre l’entrée jusqu’à la plage de Playa Brava. Nous avons environ 8 km à parcourir : il faut monter la montagne puis redescendre jusqu’à la plage. Avant de commencer notre randonnée, un homme vient nous saluer. Attablé à une table dans le bar d’à côté, il a déjà bu quelques bières. Il nous dit gentiment que nous devrions nous arrêter dans le restaurant tenu par sa compagne, un peu plus loin sur le chemin : El Top de Tayrona. Il paraît même qu’ils y ont recueilli des singes. Affaire à suivre 🙊
Nous payons un premier droit d’entrée de 5 000 pesos par personne, qui revient aux communautés locales chargées de l’entretien de la première partie du trajet, puis 70 000 pesos pour l’entrée officielle dans le parc. Ça y est, c’est le début !
Nous avions le choix entre la moto, le cheval ou la marche. Nous optons pour la randonnée sur l’ensemble du trajet — comme dit Isabelle, « ça nous fait du sport ! ».
La première partie du sentier n’est pas encore dans le parc à proprement parler. Nous marchons tranquillement sur une route en terre. Nous sommes parfois dépassés par des motos-taxis, mais sinon, nous sommes tranquilles.
Nous entendons bientôt les premiers cris des singes hurleurs, qui vont nous accompagner pendant les prochains jours. Une employée du parc nous a expliqué qu’ils étaient en période d’accouplement et qu’ils criaient beaucoup. En effet, ils hurlent ! C’est impressionnant.
Après une heure de marche, nous arrivons au sommet de Tayrona, où nous sommes accueillis par une femme qui vend de l’artisanat : des sacs traditionnels et des objets fabriqués en pierre, originaires de la région. Papa et Maman craquent pour une petite figurine en pierre. Cela nous donne l’occasion de monter plus haut.
Nous hésitons, mais Malo insiste : « Il y a des singes ! » Nous y allons. Nous grimpons les quelques marches qui nous mènent dans une petite cour et à un point de vue. Perchés sur une branche, nous observons deux magnifiques aras. Ici, ils recueillent des animaux qui étaient détenus par des particuliers, pour tenter de leur redonner une vie sauvage. La femme nous parle de ses animaux avec amour : les perroquets ont presque retrouvé l’usage de leurs ailes, qui leur avaient été coupées.
Depuis le point de vue, nous observons un petit hameau indigène, composé de maisons en torchis blanc avec un toit en palmes.
La femme nous raccompagne et, sur le chemin, nous montre quelques plantes médicinales ainsi que les palmes utilisées pour fabriquer les sacs.
Nous continuons notre chemin. La route se rétrécit, nous traversons un lit de rivière, accompagnés de temps en temps par les cris des singes. C’est très joli, mais quand nous apercevons la plage, je sens que les troupes ont hâte d’arriver !
Nous entamons la descente parmi les rochers avant de découvrir notre petit coin de paradis pour la nuit : un écolodge à Playa Brava, Teyukamake. Le sable est fin, la montagne en arrière-plan, les vagues se cassent sur la plage. Nous ne nous faisons pas prier pour aller tous piquer une tête dans l’eau !
Après avoir joué dans les vagues — où Papa a pris quelques leçons de body-surf 😅 —, nous allons faire un peu de snorkeling avec Malo. De grosses roches sillonnent le fond ; nous apercevons un grand barracuda gris et quelques petits poissons.
Nous savourons ensuite une petite bière dans notre cabane avant d’aller dîner tous ensemble : riz, plantain, salade et protéine ! Nous jouons à un jeu, mais on sent une petite fatigue générale. Entre-temps, la nuit est tombée, accompagnée d’une pluie battante. De gros orages grondent — c’est impressionnant ! Nous courons jusqu’à nos cabanes pour admirer le spectacle avant de fermer les yeux.
Demain, une nouvelle journée nous attend ! 💪Read more
J132, Santa Marta et Minca
September 28 in Colombia ⋅ ⛅ 23 °C
Ce matin, nous nous réveillons à bord du bateau. L’air est déjà chaud et lourd, on s’active rapidement : un peu de lessive, deux ou trois bricoles à vérifier avant de reprendre la route. Au moment de démarrer le compresseur de plongée pour tester son bon fonctionnement, le lanceur lâche ! Malo se penche aussitôt sur le problème, décidé à le réparer avant le départ. Entre-temps, les parents arrivent sur le ponton. On sue à grosses gouttes ! On prépare nos sacs pour quatre jours de vadrouille. Stéphane aide Malo à remettre le lanceur en état, les voisins nous prêtent un bout… et finalement, victoire : le moteur peut être relancé 💪
Direction la piscine de l’hôtel de la marina. Sous cette chaleur, le bonheur ! Avec maman et Isabelle, nous partons ensuite à la recherche de lunettes de soleil, sans succès, avant de retrouver les garçons dans un petit restaurant où l’on déjeune. Nous récupérons nos affaires et retrouvons Mauricio, notre chauffeur, pour prendre la route vers Minca. En chemin, il me raconte sa vie et la Colombie. Une heure plus tard, nous arrivons à Minca — notre petit village de cœur avec Malo.
La saison des pluies bat son plein, et on s’en rend vite compte ! Nous enfilons nos k-ways, hissons nos sacs sur le dos et entamons la montée jusqu’à Casa Loma. Stefan, le gérant, nous accueille avec le sourire. Nous découvrons nos cabanes : rustiques, mais avec une belle vue sur la vallée… un peu cachée, ce soir-là, par les gros nuages. Le soir, un DJ met l’ambiance à l’hostel. Après le dîner, on part danser. Le DJ passe du Abba, les parents se lancent aussi sur la piste ! 💃
Le lendemain matin, nous partons pour la cascade Marinka. En chemin, nous flânons dans les petites boutiques de Minca. Le ciel est gris, mais notre volonté résiste. La balade jusqu’à la chute d’eau est belle et verdoyante. Arrivés à la cascade nous nous y baignons, mais à peine avons-nous le temps de sortir de l'eau qu’un rideau de pluie tropicale s’abat sur nous. Tout le monde court se réfugier dans le petit restaurant voisin de la cascade. Nous sommes trempés de la tête aux pieds, comme tout le monde d’ailleurs. C’est sûrement la meilleure journée du restaurateur ! Depuis la terrasse, nous voyons la cascade grossir à vue d’œil. C’est impressionnant. On se demande même si nous pourrons repartir… Finalement, la pluie se calme, et les escaliers, auparavant inondés, laissent un passage. On nous explique que pour traverser les rivières sur le chemin du retour, il suffit d’observer : si les motos passent, c’est que nous pouvons y aller aussi. Main dans la main, nous avançons prudemment, les pieds dans l’eau, et nous arrivons à regagner enfin le village, trempés mais heureux.
Nous passons à nouveau dans quelques magasins : Malo cherche un petit sac indigène. La Sierra Nevada est un haut lieu des peuples autochtones : les Arhuacos, les Kogis, les Wiwas et les Kankuamos. Ces commissions tissent depuis des générations de magnifiques sacs appelés mochilas. Ces sacs, confectionnés à la main à partir de fibres naturelles comme le coton, la laine ou la fique portent une profonde symbolique : leur forme ronde représente l’utérus, symbole de vie. Les motifs géométriques traduisent le lien entre la Terre et l’univers, l’identité du peuple et l’équilibre entre les forces féminines et masculines... Chaque sac est unique. Malo mets donc du temps à trouver le sien, finalement toute la famille achète aussi un sac.
Nous rentrons ensuite à l’hôtel et passons une belle soirée entre dîner et jeux de société. Le lendemain, nous finalisons nos achats de souvenirs, puis retrouvons Stefan pour un déjeuner tous ensemble à Burukaré. Malgré la barrière de la langue on passe un bon moment. On trinque, et le repas se termine dans la bonne humeur autour d’un petit shooter de tequila en guise de digestif 😅 Nous savourons un dernier café avant quelques ultimes boutiques. Décidément, Minca aura rimé avec pluie, artisanat et bons repas. Un dernier repas, un coucher de soleil sur les montagnes, et nous regagnons nos cabanes. Demain départ pour le parc Tayrona. 🤩Read more
J130, Cartagena
Sep 24–25 in Colombia ⋅ ☁️ 31 °C
Après le petit-déjeuner partagé à l’hôtel, nous rencontrons notre guide pour la matinée, Jorge. Il nous accueille avec une voix douce. Ancien marin colombien, il a découvert la France en y arrivant par la mer. Il parle très bien le français et est passionné d’histoire.
Nous débutons notre visite sous un soleil de plomb, dans les ruelles de Getsemaní. Nous traversons différents quartiers et arrivons sur les murailles de la ville. Les fondations, faites en pierres coralliennes, laissent apparaître des traces de coraux. Nous nous arrêtons devant quelques fresques, symboles de résistance et de paix. Assis sur les remparts, Jorge nous raconte l’histoire de Carthagène : la résistance de la ville face aux Anglais (aidée par les moustiques), la lutte des classes populaires pour l’indépendance, ou encore Simón Bolívar, qui, selon lui, n’était pas aussi beau qu’on le décrit…
Nous continuons de flâner dans les ruelles en l’écoutant. Il évoque aussi la corruption qui gangrène le pays, mais rappelle l’importance de la connexion entre l’esprit et le cœur — ce qui, selon lui, manque aujourd’hui. « Les gens agissent mais ne réfléchissent pas », dit-il.
Notre balade se termine dans le quartier historique, où nous allons manger un morceau dans la chaîne colombienne Crepes and Waffles. Très connue ici, elle a une forte politique sociale : elle n’emploie que des mères célibataires. Nous ne sommes pas déçus, le repas est délicieux. Le ventre rempli, nous reprenons la route vers l’hôtel.
Mauricio, notre chauffeur, nous attend. Recommandé par notre ami de Minca, Stéphane, il est très arrangeant. Nous partons donc à deux voitures pour Santa Marta, retrouver Noam ! Cinq heures de route nous attendent. Nous passons devant des chantiers ; Mauricio nous explique que c’est le « nouveau Cartagena », une ville en construction destinée à prolonger la cité actuelle.
Sur la route, Mauricio, que nous avions déjà rencontré lors de notre dernier séjour à Tayrona, me parle un peu de lui. Peu à peu, je comprends qu’il a été pilote dans le narcotrafic.... Aujourd’hui repenti, il se bat contre les "narcopolitiques", comme il les appelle. Il a même écrit un livre et me promet de me le transmettre. Je suis curieuse !
La route est longue, car une manifestation bloque le passage : les habitants protestent, car ils n’ont pas d’électricité. Finalement, nous arrivons à bon port. Nous déposons les parents à leur hôtel puis allons retrouver Noam 🥰. Il sent un peu le renfermé, mais tout va bien ! Nous rangeons rapidement nos affaires avant de nous coucher : demain, départ pour Minca !Read more



















































































































































































































































































































































































































































































































































TravelerTu as une belle amoureuse Malo!
Traveler
❤️❤️❤️