• J110, La ruée vers ... le Pacifique

    9月3日〜4日, コロンビア ⋅ ☁️ 27 °C

    Il est 7h30 quand le bus arrive à Cali. Encore un peu tourmentée par notre aventure de la veille, j’ai fouillé sur Internet et trouvé le numéro de la véritable propriétaire de l’hôtel. Je l’appelle donc en arrivant à Cali pour la prévenir. Elle me confirme que ce n’est pas elle, et elle est super désolée pour nous. Elle lance directement les procédures pour signaler la magouille et nous prend sous son aile. Elle nous dit qu’elle va nous aider et arranger les choses au mieux pour que nous puissions malgré tout rejoindre le Pacifique. Bon, on va voir où ça nous mène…

    Malo commande un taxi pour nous amener jusqu’à notre hostel réservé la veille. Nous avions prévu de passer deux jours à Cali avant de rejoindre le Pacifique. Nous arrivons donc un peu fatigués à notre hôtel. À ce moment-là, Daicy, la propriétaire de l’hôtel du Pacifique, nous rappelle. Elle a regardé les bateaux pour que nous puissions rejoindre le Pacifique, car le bateau que nous pensions prendre samedi n’existe tout simplement pas… Elle nous explique qu’il y a une barge aujourd’hui et mardi seulement ! Le bateau part à 15h de Buenaventura (environ 3 à 4 heures de bus depuis Cali). Si nous partons tout de suite, nous avons une chance d’attraper celui d’aujourd’hui.

    On se consulte avec Malo : nous avons déjà payé l’hôtel de Cali, mais ça vaut le coup d’essayer — mardi, ça ferait trop tard pour nous. On veut le voir, cet océan ! On explique la situation au gérant de l’hôtel de Cali : il compatit et nous rembourse. Allez, c’est reparti. On refait rapidement nos sacs, on commande un taxi pour repartir au terminal de transport, avec l’idée de trouver un bus pour Buenaventura, là où partent les lanchas.

    Le taxi nous récupère, on lui explique la situation. « Hijo de puta », lâche-t-il — une insulte très commune ici, comme notre « putain » 😅. Il nous dit que pour avoir plus de chances de trouver un transport rapide jusqu’à Buenaventura, il vaut mieux se rendre à un autre point. Allez, c’est parti : il nous dépose à une station-service où nous trouvons un monsieur qui fait des transportes especiales (souvent de grandes voitures qui transportent des groupes). On négocie, et c’est OK pour 100 000 pesos (20 €). Il nous amène à Buenaventura. Il nous rassure : nous serons à l’heure pour le bateau.

    Il nous embarque avec sa fille et c’est parti. Le trajet se passe bien, on sourit avec Malo : quelle aventure, on n’aurait jamais pensé être là ce matin ! Le père et la fille nous font beaucoup rire, très complices. On écoute de la bonne musique. Et notre chauffeur, Alejo, est un vrai pilote (il faut avoir le cœur bien accroché !). Je repense à ce que Stephan, notre ami de Minca, nous avait dit : les gens de Cali sont marrants, bruts de décoffrage, avec un humour un peu lourd… ça se confirme ! On rigole bien.

    On relativise sur la situation qui, finalement, si l’on est remboursés, tourne à notre avantage. Tout au long du trajet, Daisy s’assure que nous sommes entre de bonnes mains. En effet, Alejo et Daisy nous expliquent que le quartier où l’on prend le bateau à Buenaventura n’est pas sécurisé, il faut être très prudents. Daisy prévient même la propriétaire du bateau pour s’assurer que nous arrivons bien. Nous sommes entre de bonnes mains bienveillantes.

    Ça y est, nous arrivons à Buenaventura après avoir traversé de nombreux tunnels impressionnants sous la montagne (sans aucune ventilation… bonjour les poumons !). On croise des centaines de camions chargés venant du Pacifique, c’est impressionnant. La route est bouchée, mais notre pilote de l’extrême se faufile dans les rues. On serre un peu les fesses, mais on arrive ! On voit effectivement pas mal de pauvreté dans le quartier. Contrairement à ce que l’on a vu jusque-là, les habitants ont la peau plus foncée ici : ça y est, nous sommes sur le Pacifique 🤩

    Nous arrivons au lieu indiqué : nous devons chercher le bateau Pablo David et son administrateur surnommé « el costeño ». On se croirait dans un film ! C’est un port de chargement, et le bateau en acier est une barge qui approvisionne les villages du Pacifique non reliés par des routes, comme Nuquí, le village où nous allons. Nous ne savons pas trop où nous mettons les pieds, mais nous approchons de notre but !

    On se faufile et nous parvenons à acheter nos billets. C’est assez cher (200 000 pesos par personne). On se demande si c’est parce que nous sommes touristes, mais après discussion avec les autres passagers, non : c’est bien le prix. Allez, on embarque. Pas de petit pont ici : on grimpe comme on peut sur les marchandises et on marche en équilibre sur des caisses de bières pour rejoindre nos couchettes. Nous avons droit à une petite couchette dans une cabine partagée — finalement, un vrai bateau de croisière 😅

    On attend 16h pour partir, le temps que le bateau soit chargé. C’est impressionnant tout ce qui monte à bord : frigos, congélateurs, briques, aliments… Finalement, nous partons avec 83,5 tonnes de chargement et 10 passagers ! Nous quittons le port de Buenaventura et sa cohue quotidienne, et c’est parti. Nous avons quelques heures de navigation dans la baie avant d’atteindre l’océan.

    À 18h, on nous sert le repas : nous faisons partie de l’équipage, chacun reçoit sa petite barquette. Nous échangeons avec les autres passagers : Ophélia, une dame d’un certain âge au regard doux, qui prend le bateau pour rentrer chez elle à Nuquí après des démarches à Buenaventura. Il y a aussi Desire, un jeune fan de foot qui aurait préféré prendre l’avion. Une maman avec son petit garçon, et bien sûr les membres de l’équipage, qui tournent à la barre toutes les 4 heures.

    Daisy nous écrit : au vu de ce qui s’est passé, elle nous propose un très bon prix — 16 €/nuit pour nous deux, soit 80 000 pesos la nuit au lieu de 220 000 — pour ses cabanes en bord de mer. Elle nous suggère de faire deux nuits à Arusí ou elle a aussi des cabanes tenues par son fils (un petit village avant Nuquí) puis deux autres à Nuquí. Vendu !

    La nuit tombe. Le bateau commence à bouger, on ressent la houle de l’océan. Nous partons pour environ 18 heures de traversée. Nous allons essayer de dormir un peu dans nos petites bannettes. 😴
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