• J170, Isla Chichime

    Nov 7–11 in Panama ⋅ ⛅ 28 °C

    Il est vendredi. Nous sommes arrivés la veille dans ce magnifique archipel.
    Une fois les démarches d’immigration réalisées — passeport tamponné et frais d’entrée payés au congreso (l’autorité locale) —, nous faisons le tour de la petite (très petite) île de Porvenir. Il y a quelques maisons, des palmiers et une piste d’atterrissage de la longueur de l’île (on n’aimerait pas y atterrir !).

    Nous rentrons au bateau avec l’annexe, dans une eau des plus turquoises, malgré les nombreux déchets plastiques que nous croisons. L’eau reste translucide. En arrière-plan, nous distinguons les reliefs du Panama. Nous levons l’ancre sous une chaleur écrasante pour partir vers l’île de Chichime.

    Cette petite île, comme les San Blas en général, s’est ouverte au tourisme il y a environ cinq ans. Elle n’a pas de village à proprement parler : les habitants qui y vivent viennent par rotation de six mois pour s’occuper des cocotiers. Ici, chaque cocotier appartient à une famille ; interdiction donc de toucher aux noix de coco ! On comprend pourquoi : c’est quasiment le seul arbre que nous avons vu depuis notre arrivée.
    Nous sommes ravis d’aller retrouver nos amis du Blue Moana. Nous avons à peine une heure de navigation, au moteur car le vent ne souffle pas. Nous devons rester très vigilants : les récifs sont innombrables dans l’archipel et les reliefs sous-marins peuvent rapidement surprendre.

    Malgré la courte navigation, Malo se motive à sortir la canne — ce serait sympa de ramener un poisson d’anniversaire à Joanne. À peine la ligne mise à l’eau, on observe un poisson au bout ! On pensait à un déchet, mais non : c’est un joli thazard blanc ! Trop contents.
    On arrive sur l’île de Chichime. L’île paradisiaque, avec toutes ses caractéristiques, se dessine devant nous. Nous apercevons Blue Moana et ses voiles bleues au loin, nous allons mouiller à côté.

    Il est midi. Nous sommes attendus pour déjeuner à terre pour l’anniversaire 🥰 Wanda et Joanne viennent nous voir pour nous demander ce que nous souhaitons manger afin de commander en avance auprès du petit restaurant de l’île : poisson frais pour moi et poulpe pour Malo.

    Nous nous retrouvons à table pour partager le repas : les poissons sont accompagnés de salade et de frites, toujours bien frits ! Ensuite, avec Malo, on file mettre la tête sous l’eau. Autour du bateau, nous apercevons une raie pastenague, une raie léopard et des requins-nourrices (ou dormeurs). Ça fait du bien de retourner dans l’eau pour observer la vie ! 🐬
    Le soir, nous allons à bord de Blue Moana pour dîner ensemble et souffler les bougies sur un superbe gâteau concocté par Joanne et Wanda.

    Le lendemain, nous repartons pour une session snorkeling avec les voisins : eux en annexe, Malo et moi en paddle. Nous nous arrêtons vers le récif où repose une grosse épave de ferry en acier, couchée sur les coraux. Sa structure toute rouillée est impressionnante. Nous découvrons de jolis fonds et plusieurs écosystèmes : herbiers, récifs, divers coraux et poissons.
    Une légère houle se forme vers l’annexe ; nous en profitons pour prendre quelques vagues avec le paddle. Nous rentrons à bord et nous nous laissons rapidement bercer. Le mouillage est calme, c’est super agréable : le bateau bouge à peine. On entend les oiseaux en fin de journée et au petit matin. De nombreuses raies sautent régulièrement autour du bateau : on entend de gros « splatch » et, quand on a l’œil, on arrive même à les voir. Elles sautent ainsi pour se défaire de leurs parasites.

    Dimanche, il est 10 h quand on émerge : ça faisait longtemps qu’on n’avait pas dormi si tard ! Les San Blas nous laissent au repos, on dirait. D’ailleurs, avec Wanda, on n’arrête pas de faire de sacrés rêves depuis notre arrivée ; il y a une sacrée énergie ici.

    On n’a pas de programme en tête aujourd’hui, et finalement, en allant discuter avec les Blue Moana, Wanda nous dit qu’Olivier est parti voir s’il y avait des vagues à surfer vers le reef, un peu plus loin. Malo est tout de suite emballé.
    Finalement, nous partons : Olivier, Joanne, Malo et moi, dans l’annexe, avec le matériel de snorkeling et deux planches de surf. C’est parti ! Nous allons prendre quelques vagues et profiter des magnifiques fonds où l’on observe de nombreux coraux de feu et un tas de coraux palmata (les « bébés de Malo »). On alterne entre ceux qui surfent et ceux qui regardent les poissons. Les vagues ne sont pas évidentes à prendre car le fond est vraiment très peu profond. Malo s’en sort le mieux !

    Contents de notre virée, nous rentrons au mouillage. Après le déjeuner, je suis installé sur le pont quand, tout à coup, en regardant la mer, j’observe un aileron… Je crie à Malo : « Un dauphin ! ». On s’équipe, on saute à l’eau et on essaye d’aller l’observer : il est grand. C’est magique. Pas facile à suivre, mais chouette ! On le dit aux voisins, qui se joignent à nous. On barbote et on tombe sur des requins, raies rondes, pastenagues, aigles… Il y a de quoi voir !
    Demain, on ira faire des photos.

    Le soir, nous invitons les Blue Moana à dîner. À six sur Noam, c’est un peu serré, mais ça va ! On mange un bon repas et on passe une belle soirée, qu’on termine en jouant à des jeux. C’est vraiment chouette de voyager à deux bateaux. En s’endormant, nous écoutons le podcast que Wanda a réalisé lors de leur traversée de la Colombie jusqu’ici. C’est très sympa : il y a de beaux esprits créatifs à bord 🩵

    Nous sommes déjà lundi. Les jours filent et on se dit qu’il va falloir commencer à regarder de plus près les îles que nous souhaitons visiter, pour ne pas passer cinq mois ici… On pourrait facilement se laisser tenter, ahah.

    Avant de quitter Chichime, nous souhaitons voir si nous pouvons commander une batterie moteur, car nous avons l’impression qu’elle commence à faiblir. Olivier doit aussi commander des pièces au Panama ; on va essayer de se faire livrer le tout d’une pierre deux coups ici. Une fois réceptionné, on prendra le temps de visiter le reste de l’archipel.

    Depuis deux jours, il fait très gris : le ciel est bas et les orages grondent. On voulait faire du cyanotype, mais les UV ne sont pas au rendez-vous. Ça donne presque envie de rester sous la couette !
    La bonne nouvelle, c’est que la pluie de la nuit et du début de matinée a bien rempli les cuves, grâce au récupérateur d’eau de pluie que nous avions construit avant le départ. On est ravis ! J’en profite même pour faire une lessive — on a trop d’eau, le luxe !

    Alors que je frotte le linge et que Malo répare le paddle, qui semble se dégonfler, Wanda et Joanne nous font signe : elles partent faire le tour de l’île à la nage. Allez, c’est parti ! J’attrape la GoPro, Malo son appareil, les masques, palmes et tuba, et on saute à l’eau.
    On nage entre herbiers et récifs. De l’autre côté de l’île, le courant est assez fort. Nous arrivons de nouveau dans la zone de mouillage, un peu plus abritée, où l’on croise encore raies et requins. On en profite pour capturer ces beaux moments.

    En fin de journée, on prend l’annexe pour découvrir l’île d’à côté. On en fait le tour en deux minutes à pied : de petits îlots, avec des palmiers, un petit bar et deux ou trois tentes abritant des familles. On prend une petite bière pour conclure la journée, toujours assez grise.
    À demain, dans ces îles coupées du monde. 🌅
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