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- Day 203–206
- November 16, 2025 - November 19, 2025
- 3 nights
- ☁️ 27 °C
- Altitude: Sea level
PanamaGuna Yala9°35’11” N 78°40’41” W
J180, Lemon Cays y Hollandese cays
Nov 16–19 in Panama ⋅ ☁️ 27 °C
Nous nous réveillons au mouillage, toujours sous un ciel gris. Nous sommes trois voiliers : Blue Moana, nous, et Jampi. Ce dernier est un petit catamaran orange habité par un couple, Becky et Jim, des Anglais ayant vécu à Madère. Leur cata nous a interpellés : il est rempli d’objets farfelus… et d’une jolie poule rousse ! Nous sommes donc allés discuter avec eux. Très sympas, ils ont rénové leur catamaran pendant quatre ans et voyagent désormais. Leurs prochaines étapes sont le Nicaragua et le Belize, où Becky a hérité d’une île familiale ! 🏝
Aujourd’hui, dimanche, nous avons prévu une session pêche avec les Moana. Nous nous équipons : harpons, foëne (un trident pour chasser les poissons-lions), ceinture de plomb… et c’est parti. Nous passons prévenir les voisins que nous sommes prêts, puis nous filons. Avec nos deux annexes, nous allons sur un joli spot. Ils sont novices dans ce domaine, donc on leur enseigne quelques bases, surtout pour la chasse au poisson-lion. Joanne est très motivée ; comme souvent, elle dégage une superbe énergie de sportive et d’aventurière. On lui explique le principe de la foëne et, très vite, elle parvient à tirer deux poissons-lions. Avec Malo, nous en tirons également ; nous terminerons cette chasse avec cinq beaux poissons-lions.
Personnellement, je ne chasse que cette espèce, car elle est invasive dans les Caraïbes, échappée d’aquariums de Floride. Donc, en plus de nous nourrir, nous contribuons à la conservation des écosystèmes : plutôt pas mal. Les fonds sont magnifiques, l’eau est claire, les récifs affleurent, on croise des petites méduses, des langoustes, des poissons en tout genre… Les langoustes que nous repérons sont trop petites pour être prélevées. Il n’y a pas de saison de pêche ici et, avec le développement touristique, on a l’impression que poissons et crustacés n’ont pas toujours le temps de se régénérer. 🐟
Après trois heures dans l’eau, nous remontons sur les annexes, fatigués mais contents de notre belle pêche. Nous pensions plonger cet après-midi, mais finalement nous décidons de rester tranquilles : la sortie nous a bien tiré les bras ! Après un repos bien mérité, nous nous retrouvons tous à bord de Noam pour partager un bon dîner de poisson : légumes au four, poisson grillé au barbecue et riz à la tomate. On se régale ! La soirée se termine par un jeu : « une phrase, un dessin ».
Ce matin, nous partons en exploration en dinghy (= annexe). Certains îlots autour de nous sont couverts de mangrove : nous avons bien envie d’y jeter un coup d’œil. Avec nos deux annexes, nous sillonnons les différents îlots. Nous nous arrêtons dans un petit amas d’îlots où plusieurs catamarans mouillent ; pour y accéder, il y a une passe à 2 m de profondeur. Avec les monocoques, c’est un peu juste. Nous, avec Noam, avons 1,75 m de tirant d’eau, mais nous préférons ne pas prendre de risque.
On se balade donc en annexe entre les gros catamarans, dont beaucoup sont des bateaux de charter pour touristes. Puis nous allons au cœur des mangroves qui plongent dans l’eau ; elles sont superbes. Nous observons un petit rapace et des hérons gris. Nous nous arrêtons sur une dernière île, où se trouve un petit village Kuna et quelques cabanes d’hôtel. Un mur sépare les deux parties : étrange de voir une si petite île coupée en deux. On se demande qui a décidé cette séparation.
Un couple de Slovaques, qui passe quelques jours dans les cabanes, nous explique qu’ils se sont rencontrés ici il y a dix ans. Ils reviennent pour leur anniversaire. Selon eux, il n’y avait vraiment rien à l’époque : quelques cabanes Kuna, mais aucune infrastructure pour les touristes. Cela se développe maintenant. Ça reste relativement sommaire, mais autrefois c’était encore plus sauvage. L’arrivée de Starlink sur certaines îles a aussi poussé les plaisanciers et touristes à venir davantage.
Après notre session de découverte en annexe, nous nous préparons à lever l’ancre : aujourd’hui, nous prévoyons de partir vers les Hollandeses Cays. Le bateau est presque prêt quand une barque remplie de fruits et légumes nous accoste. Ici, le marché vient directement au bateau : les marchands arrivent avec leur embarcation pleine de provisions et nous faisons nos achats. Pratique !
Ça y est, le bateau est prêt. Malo lance le moteur… et rien ne se passe. On se regarde, inquiets. Ça commence à devenir pesant, cette histoire : nous ne savons plus quoi faire. Nous avons fait la vidange, changé les silent-blocs, révisé les tubulures et les injecteurs… Olivier vient à bord pour nous aider ; il a un manuel des pannes moteur. On y va pas à pas. On vérifie la cuve : y a-t-il des saletés qui boucheraient l’arrivée d’essence ? Malo avait vérifié avant de partir, mais sait-on jamais. On démonte, on remonte les tubes d’arrivée, on ouvre la cuve, on regarde le préfiltre. Il y a quelques saletés, mais rien de dramatique.
On se demande alors si ce n’est pas un souci au niveau des connexions électriques du démarreur : une cosse dessertie ou mal connectée ? L’une paraît un peu vieille, mais rien d’alarmant. Bref, aucune cause évidente. On remonte tout, on relance… et le moteur démarre.
Difficile de comprendre. Quand le moteur est chaud, il part sans souci, mais après quelques heures, il se désamorce et devient capricieux, même en pompant la poire à essence manuellement.
Nous avons le contact d’un diéséliste au Panama ; nous allons le joindre. Devra-t-on aller sur le continent pour travailler le moteur ? Ça nous met un coup au moral, mais on garde l’énergie. Nous partirons demain matin pour les Hollandeses Cays ; il est un peu tard pour lever l’ancre aujourd’hui. Nous devons arriver là-bas avant mercredi, pour l’Assemblée générale de Vagabond, et nous aurons besoin de wifi. On nous a dit qu’il y avait un petit restaurant sympa, avec connexion.
En fin de journée, nous allons sur l’île d’à côté pour nous aérer l’esprit. Au loin, Becky et Jim, nos voisins du cata, nous appellent : « Malo, Malo !! ». Ils nous rejoignent sur l’île. Jim nous explique qu’à force de voyager et de voir tous ces déchets, il veut agir. Il connaît quelqu’un qui travaille pour l’Europe et qui, selon lui, pourrait financer des posters de sensibilisation. Quand Olivier lui a dit que Malo était biologiste marin, il s’est dit que cela pourrait légitimer le projet. On voit bien le personnage, un peu fou mais très enthousiaste 😅 On échange nos contacts ; on verra ce qu’il sera possible de faire — ou pas. On comprend très bien sa frustration et son envie d’agir ; peut-être pourrons-nous intervenir dans des écoles. Mais comme nous sommes en mouvement permanent, il est difficile de monter des projets solides.
De retour à bord, nous allons rapidement nous coucher : demain, jour de navigation. On croise les doigts. Le lendemain, le moteur démarre, avec quelques toussotements, mais il démarre. Nous partons avant Blue Moana et mettons le cap directement sur l’île la plus éloignée des Hollandeses Cays pour accéder au wifi. Nous avons environ trois heures de navigation. Malo veut pêcher : il sort deux cannes à l’arrière du bateau. Malheureusement, il n’y a pas de vent, donc nous avançons au moteur.
Nous arrivons vers l’île de Banedup (les noms ici ne sont pas simples à retenir !). Le mouillage est assez rempli, mais nous trouvons une petite place. Nous allons rapidement à terre vers le restaurant-wifi. Nous trouvons de la connexion et savourons un bon poisson avec des légumes au lait de coco : un régal. L’endroit est très sympa : des bancs et tables en bois posés directement sur l’eau, parfait pour notre AG de demain. Je prépare rapidement le diaporama de présentation pour la réunion, on se met à jour sur nos connexions, puis nous repartons.
En arrivant, Blue Moana nous appelle en criant qu’ils ont pêché trois poissons ! Malo peste : nous, aucun… ce sera pour la prochaine fois. Ils se sont mis un peu plus loin au mouillage. En fin de journée, nous les retrouvons pour une session snorkeling. Nous attrapons deux poissons-lions et deux petites langoustes pour le dîner. Décidément, on se régale. Je rentre au bateau à la nage : ça fait du bien.
Le soir, dîner poisson. Le vent se lève ; on vérifie la profondeur et que notre ancre tienne bien : tout semble OK. Demain, jour de réunion et appel avec le mécanicien du Panama pour avancer sur le moteur…Read more






















