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  • Day 21

    Rendez-vous en terre inconnue

    April 4, 2022 in Peru ⋅ ☁️ 8 °C

    Dois-je utiliser le mot soir ou matin pour ce lever ? Je suis confuse. Aujoud’hui c’est à 2h que les 4 alpagas ont pointé le bout de leur nez. Plus ou moins près à affronter les nombreux dires des habitants de l’union de Cotahuasi, le dortoir se fait bien silencieux.

    Nous voilà sortis de l’hôtel ****, en pleine attente du big E, soit Elsa, une femme très typique, venue toute droit de Lauripampa pour nous accompagner durant ce périple. Ne voyant pas le personnage débarquer après quinze minutes d’attente, l’équipe décide de partir en solitaire rejoindre la station de bus. Nuit noire dans la métropole de Cotahuasi. Deux personnes se battent en duel sur le petit banc de l’arrêt de bus. Après quelques minutes à se tourner les pouces, on voit notre héroïne débarquer au pas de lama dans le plus grand des calmes. Vous comprendrez vite que la communication n’est pas le fort des Lauripampois.

    On réalise rapidement que le bus initialement prévu ne sera pas de la partie ce matin. On remercie la montée des prix du carburant. Décidément Poutine enquiquine la terre entière jusqu’à l’autre bout du globe. Heureusement les Cotahuasiens on plus d’un tour dans leur sacoche. Trente minutes plus tard, nous voilà embarqués dans un rodéo intense à bord d’un bus de compète. Record du décollage de fesse détenu par Méli : 11cm. Julie me demande si le conducteur esquive la route. Tom lèche plus d’une fois le pare brise. Il a bon goût me dit il. On a bien rigolé.

    Première halte à Alca où l’on doit changer de bus. C’est alors qu’une frénésie emporte le quatuor. Elsa se transforme en mini tornade. Je dis mini parceque c’est une personne toute petite mais j’estime la tornade à une force 5 selon mon baromètre. Nous sommes effectivement soudainement sollicités de tous les côtés par des tapotements d’épaules. Tous les prétextes sont bons pour le big E. A l’arrivée du second bus, nous voilà confrontés à l’Apogée du tumulte, Elsa ainsi que tous ses petits camarades Péruviens se lancent dans une course jusqu’à l’entrée du bus. On trottine derrière en gloussant à abasourdis par cette scène cocasse. Les bus est immense, il y a largement la place pour chaque péruvien ainsi que leur colonie de lama personnelle. On se sent comme dans un rêve face au manque de sens de toutes ces péripéties. Mais tututut. Nous ne sommes pas au bout de nos peines, à chaque bus sa stupéfaction. On rentre dans une réelle discothèque alimentée par les meilleurs tubs de la contrée de cotahuasi.

    Il est 4h30, la troupe ferme l’œil malgrès les décibels qui dansent. La nuit est parfois interrompue par de magnifiques cascades et d’autres fois par une horde de péruviens debout dans le couloir principal. On comprend à l’odeur que plus l’on s’enfonce dans le canyon, plus la fréquence de toilette de chat diminue. Ah oui j’ai oublié de vous dire, Elsa l’embrouille nous a lâché à Alca. Avant ça, elle nous a montré du doigt notre nouveau mentor : une locale vêtue de façon très typique. Un peu comme tout le reste du bus finalement.

    On entend les locaux qui rigolent de notre présence dans ce bus bondé de travailleurs péruviens. Un peu par hasard on descend au bon endroit. La dame locale engage le pas. On découvre un paysage magnifique. Méli vainc comme une cheffe son mal de l’altitude. Après trente minutes de montée, nous voilà dans le centre du hameau. La locale s’échappe. Notre présence ne semble pas interpeler les passants qui nous parlent pour la plupart en quechua. Ça semble bien les faire rire qu’on ne puisse pas les comprendre. On rencontre alors un jeune homme qui travail à la mine d’or du coin et qui nous dirige vers l’une des familles qui nous accueille. Cette dernière ne semblent pas être au courant qu’Elsa ne reviendra que demain matin. Finalement Tom et Méli sont conviés par Miladi Iodi et Julia et moi même allons chez Juana.

    Aussitôt notre soupe du midi finit, Moises (fils de Juana) nous traîne sous les trombes d’eau Lauripampoises. On toque alors chez Méli et Tom mais ces deux là semblent dormir sur leurs deux oreilles... On monte ensuite dans là montagne à travers des vaches, des chiens, des lamas... On entend même un pumas au loin selon Moises qui nous décrit parfaitement les lieux. On atteint un beau point de vue dégagé sur le canyon. On continue derrière la montagne et Moises nous montre son troupeau de lamas et les chakras (champs) de sa famille. On rebrousse chemin car les trombes d’eau commencent à infiltrer nos organes. Moises siffle alors pour ramener le troupeau de lamas (une vingtaine) avec nous proche du village. C’est un beau spectacle.

    De retour à la maison, nous sommes ravies de vanter les mérites de ce petit guide que l’on nomme le meilleure guide de l’union de Cotahuasi. Je dis petit parceque Moises n’a que huit ans. Mon petit doigt me dit qu’il savait discerner un lama d’un alpaga avant même de savoir épeler son prénom. Nos deux acolytes favoris ont terminé leur somme et nous voilà partis pour une fin d’après midi à jouer aux cartes, Moises comprit.

    Sans trop tarder on mange une seconde délicieuse soupe concoctée par Juana. Juana est très joviale. Pour contrer cette jovialité, ici il n’y a pas de baños ni de douche. Pas usuel pour la troupe.

    Sur ce, je vous laisse admirer les paysages de cette belle journée. Pour ma part, je vous parle depuis mes chaussettes en laines de mérinos, mes deux pull, mon bonnet, mes sept couvertures en laine de lama, mon duvet et mon drap de soie. Wouu c’était long. Dans le cas où c’était pas clair, ici il fait très froid et nous nous trouvons à 4300m d’altitude !
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