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  • Day 91

    Vivre dans un cabanon, à 10, en Amazonie

    June 13, 2022 in Ecuador ⋅ 🌧 16 °C

    Il est temps pour moi de vous toucher deux mots sur mes cinq jours en Amazonie. Après avoir passé une journée seule, je prends la direction de Puyo avec les trois niçoises Anais, Oriane et Julie. Le plan est de passer quelques jours dans une Finca de biologistes qui étudient... roulement de tambour... une grenouille super Mega rare. Enfin avant de l’étudier, le but premier et de prouver son existence dans cette zone de l’Equateur. Autour de cette activité s’est développée une construction d’habitats pour les étudiants biologistes qui viennent en aide à la finca. Ça construit des chemins par ci et des chemins par là pour se retrouver dans la forêt déjà très dense.

    A notre arrivée, les propriétaires de la Finca semblent bien étonnés que nous soyons quatre.On comprend vite que la communication n’est pas leur fort.
    Nous voilà à dix volontaires et je crois bien que c’est la première fois qu’ils reçoivent autant de monde d’un coup. C’est une petite semaine de vie en communauté qui commence. Chasse d’eau au seau à l’eau recyclée qui a tout d’abord fait un tour par le lave linge, douche à l’eau froide (lorsqu’il y a de l’eau de pluie), sans oublier le partage d’un lit une place avec madame Lombart + moustiquaire, ce qui équivaut finalement à un quart de lit une place. Mais étonnement, je suis très heureuse d’être ici.

    J’ai quitté mes petits copains mais leurs conseils restent ancrés dans ma tête. A la lumière de la lecture des quatre accords toltèques, Méli et moi avions conclu que la base de la vie en communauté, c’est de faire de son mieux. Alors, le lendemain matin à 6h, lorsqu’il faut faire la vaisselle pour les dix personnes de la veille, je m’y mets sans rechigner avec Julie.

    Ces levers beaucoup trop matinaux ont d’ailleurs ravagé plus d’un cerveau. Un matin Julie vient nous voir et lâche sur un ton à moitié ironique et à moitié abasourdie qu’elle a croisé l’écossaise en train de faire du yoga près des toilettes. On se croit tout d’abord dans une maison de fous puis on apprendra très vite pendant le petit déjeuner que la pauvre écossaise était tout simplement malade au point d’être couchée au sol. Les bases de yoga de Julie laissent à désirer mais cela vaudra néanmoins un bon fou rire général.

    La matinée de travail passe, mais une question me taraude l’esprit. Hier à notre arrivée, Lupe (la maman de la maison) a tenu à enregistrer nos numéros de téléphone dans le cas où nous ne reviendrions pas le soir. On se retrouve seules à cuisiner et je saisis cette occasion pour lui exprimer mes interrogations. Elle me raconte alors tout un tas d’histoires de touristes qui se sont égarés dans les chemins qui partent de la Finca. Certains tournent seulement en rond proche de la cabane puis s’épuisent, mais d’autres n’ont été retrouvés par les autorités que durant la nuit. Vous pouvez être sûrs qu’après cet éclaircissement de situation, je ne m’aventurerai pas en footing dans ces chemins qui me donnaient tant envie.

    Durant le séjour, on aura la chance de faire une excursion avec Lupe dans l’Amazonie. C’est une réelle pharmacie géante. Chaque plante a ses bienfaits. Elle nous parle notamment d’une mixture pour soigner le covid. Ayahuasca, hierba Luisa, quelques marmoneries et le tour est joué. Une autre mixture cicatrisante a été préparée pour la plaie de Julie au doigt, un vrai miracle.

    On a aussi préparé notre propre chocolat. Maman et Mamoune je sais que vous êtes jalouses. Puis on a fait du chocolat chaud avec parcequ’on est des grosses gourmandes.

    Le dernier jour, Pato (le fils de Lupe), nous propose d’aller faire « une petite balade » pour rejoindre une cascade, qui se transforme rapidement en épreuve de Pékin express. Voici les dires d’Anais pour vous exprimer la dureté de l’expédition « Moi au pire, si je meurs, j’ai vécu une bonne partie des choses que je voulais vivre ». Teheiura, n’a qu’à aller se rhabiller.
    Bottes de pluies chaussées, on s’enfonce moulte fois d’une bonne dizaine de centimètre. On en perd plus d’une fois nos bottes bien trop grandes pour nous. Sur le retour, Pato veut absolument que je renifle une mixture de plante et de boue. Apparement c’est censé soigner les sinusites. Le couac, c’est que je n’avais pas de sinusite avant et que je souffre actuellement d’un reniflement très intense.
    Pas à la hauteur de Lupe celui-ci grrr.
    Sur le retour, c’est chacun sa stratégie pour arriver à la fin de ce périple. Je me trouve entre l’instagrameuse Parisienne aux écouteurs greffés aux oreilles et l’Allemande qui a tout quitté pour écouter des chants chamaniques en pleine forêt à la mode des sud américains (C’est à dire sans écouteurs en volume 12). Et moi, qui suis-je ? Une ingeniolo brancolo bobo ecolo, qui aime les bruits de la nature et qui se croit dans Indiana Jones à chaque liane croisée ?

    Le séjour n’a pas été facile pour tout le monde mais toutes les épreuves ont été abordées avec beaucoup de rigolades. Un petit merci (Parceque après elles prennent la grosse tête) pour le trio pour m’avoir accueillie les bras ouverts dans cette aventure farfelue.

    [Emma🐒]
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