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  • Day 10

    Poivres, crabes, grottes 🌱🦀🦇

    April 1, 2023 in Cambodia ⋅ ☁️ 33 °C

    Aujourd’hui les visites commencent à Kampot peuvent enfin commencer. Départ à 9 h pour une ferme de poivre parmi tant d’autres ici. Je fais la rencontre d’un couple d’anglais, Nadia et Léo (il me suit partout décidément) et Elena une allemande. Je commence à penser qu’il n’y a que des anglais et des allemands. On discute sur la route de la ferme car il y a quand même 40 minutes de routes sinueuses en tuktuk. On arrive à la ferme Botree avec un petit mal aux fesses mais à fond pour la visite. C’est là que toute l’histoire du poivre commence.

    Pourquoi le poivre est-il si bon ici. Et bien en fait c’est un peu comme le vin chez nous, c’est que la terre est propice à faire du bon poivre. L’arbre du poivre ressemble en quelque sorte à une vigne, il grimpe aussi autour d’un pilier et donc ils ont des propriétés différentes. Le sel de kampot est composé de bons minéraux et d’anciens récifs de corails qui donne ce goût au poivre. Quand le Cambodge était encore une colonie, le poivre était déjà cultivé et toute la récolte était envoyée à Paris, cela s’appelait alors le poivre français. Dans les années soixante, après l’indépendance du Cambodge, les productions de poivre se sont arrêtés à Kampot. Car le savoir-faire n’était plus là. Il fallut alors tout réapprendre en partant de zéro. La production est donc passée de 1000 tonnes annuelles de poivre à 0 sur l‘ensemble des champs. C’est alors que beaucoup d’étranger rachetèrent les champs pour reprendre ces productions petit à petit. Une plantation de poivre mets trois ans à pousser sans pouvoir récolter, ce car il faut laisser l’arbre grandir afin qu’il soit stable et qu’il produise correctement ensuite. Après cette première étape il produit du poivre pendant 25 ans environ. C’est aussi pour ça qu’il ne faut pas tout planter en même temps sinon au bout des 25 ans on doit tout replanter et pendant trois ans on a rien à récolter. Différents tests ont été réalisés dans la plantation que j’ai visité pour la rentabilité. Il ont commencé par planter 6 pieds autour d’une tour de brique en quelque sorte. C’était pas mal rentable mais a force ils se sont rendus compte que le plus rentable était vraiment 2 pieds autour d’un pilier en bois. Il y a moins de feuilles donc c’est moins jolie mais eux veulent du poivre pas des feuilles. Au fil des années le poivre a commencer à revenir et à être correctement planté et récolté. Ici tout est super super bio, aucun pesticide dans la terre depuis l’indépendance, aucun produit utilisé pour augmenter la production, cela va si loin qu’ils possèdent une quarantaine de vaches ni pour la viande ni pour le lait mais juste pour faire de l’engrais et du fertilisant.

    La balade dans les champs a ensuite commencé, un peu sceptique au début car dans le champ il n’y a aucune odeur de poivre. C’est la saison de récolte en ce moment on peut alors apercevoir beaucoup de poivre vert sur les arbres. On m’explique alors qu’il y a 4 type de poivres. Mais qu’ils sont tous issus de la même plante.

    Le poivre vert : est le fruit de base de l’arbre c’est celui qu’on a vu la plupart du temps lors de la balade. Il est conservé souvent dans le sel car il est frais en quelque sort. Il ne subit aucun processus de séchages ni de cuisson. On l’a goûté dans le champ et celui ci est assez acide et pique beaucoup.

    Le poivre noir : c’est le plus connu de nous tous. Il est produit en beaucoup plus grande quantité au Vietnam mais il est de moins bonne qualité. Celui là est en fait du poivre vert que l’on fait bouillir pendant 10 minutes et sécher de longues heures. Il prend alors sa couleur noir.

    Le poivre rouge : là c’est un peu particulier mais c’est sûr l’arbre qu’on récolte le poivre rouge. Il prend sa couleur rouge lorsque le fruit est fécondé par la nature. Il est donc bien plus rare. Le processus est ensuite le même que pour le poivre noir. Le fruit est au debut vert et se transforme avec le temps il faut donc attendent pour être sûr de ne pas perdre trop de poivre rouge en récoltant les grappes. Des fois, sur certaines grappes de poivre il y a beaucoup de poivres rouge alors il récoltent la grappe en pensant qu’il n’y en aura pas plus. Mais des fois il n’y en a qu’un grain ou deux alors il le récolte à la main et attendent de voir s’il y en aura plus après. C’est pour ça que la récolte est très longue. On a aussi goûté le poivre rouge enfin la peau du fruit et pour nous surprendre c’était plutôt sucré et peu piquant.

    Enfin le poivre blanc : c’est le plus rare car en fait le poivre blanc est le noyau du poivre rouge. Comme je le disait avant on a mangé la peau du poivre rouge car au centre il y a un petit grain blanc. Ça c’est le poivre et pour le récupérer le processus est différent. En partant des grains de poivre rouge, ceux-ci cuisent beaucoup plus longtemps dans l’eau bouillante car il faut que leur peau se détache. Enfin le même processus de séchage a lieu.

    Dans cette ferme ils commencent à faire pousser quelque chose qu’on trouve pas mal en Indonésie apparemment. C’est comme un gros fruit du poivre donc je n’ai pas réussi à avoir la traduction. C’est assez rigolo car celui ci pousse droit vers le ciel. Il sert dans les plats ou dans le thé apparemment.

    Après toutes ces explications nous sommes allé voir le séchage du poivre. Et là les odeurs étaient présentes. Une partie du poivre noir séchait sur un filet au soleil et tout le reste séchait dans une petite serre. Quand il a ouvert la serre on a eu un vent d’odeur de poivre. Mais l’odeur ne prenait pas du tout le nez comme peuvent le faire les poivres de moins bonne qualité, c’était juste super agréable. Enfin on est allé dégusté leur poivre. C’était vraiment un super moment, ils étaient succulents et cela change du poivre de d’habitude. Disons que ça ne pique pas mais ça chauffe la bouche gentiment et ça ouvre les papilles. Tous se mettent pour différentes sortent de plats. Du thé vert avec l’espèce de « fraise » de poivre était vraiment très surprenant. On l’a dégusté un peu tiède mais d’avoir rajouté ça dedans réchauffait la bouche et le début de la gorge. Il a donné au thé des notes de cardamome, cinnamon et camomille et c’était super bon.

    Fini le poivre, direction Kep, la ville du crabe à côté de Kampot. On s’arrêta là-bas pour voir la plage, manger un bout et voir le marché. Il y avait du crabe de partout mais hier après avoir discuté avec certaines personnes, elles étaient toutes malade du poivre donc je ne me suis pas laissé tenter. On passe tout de même un bon repas et partons ensuite en direction de grottes.

    Une fois arrivé là-bas j’étais assez surpris. Les grottes changeaient de celles de d’habitude car elles étaient beaucoup plus en profondeur. Donc on pouvait descendre dedans pour visiter, c’était super sympa et assez impressionnant. On a pu voir des chauves-souris encore une fois et un petit temple à côté des grottes. Les photos parleront mieux que moi là dessus.

    Enfin on est rentré a l’hostel, après ce bon moment et s’être si bien entendu on décide de ne pas s’arrêter là et d’aller manger une glace que nous avait conseillé notre guide du champ de poivre. Vous devinerez vite le parfum c’était une glace au poivre. C’était super drôle comme sensation car on avait le côté froid et sucré de la glace mais celle ci chauffait un peu la bouche avec le poivre. Enfin elle était vraiment bonne c’est ce qu’on a retenu. On rentre ensuite pour de bon. Il me restait encore un peu de temps pour profiter de la piscine. J’ai donc foncé pour piquer une tête.

    Le soir j’ai retrouvé mes amis anglais d’hier et on est allé voir le match de foot dans un bar. On a joué au billard et bu une bière c’était un bon moment. Enfin gros dodos après cette sacrée journée.
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