Luxembourg - Le chemin #22 ~AO

La nuit de récup fait un grand bien, on déjeune avec Alahe copieusement, puis c'est le temps de lui dire au revoir et de la remercier. Mon style de chaussures lui plaît particulièrement puisqu'elle sort l'appareil photo pour le capturer.

On se met en route avec Armand sous un temps pas franchement beau ni chaud, mais pour le moment pas de pluie.
Seulement 30 km à parcourir pour la frontière française qui signera le grand retour. Mais après 6 mois d'absence, la France ne se mérite pas si facilement... je suis victime d'une crevaison à quelques kilomètres de la frontière. Pas compliqué à trouver ce qui m'a fait crever, c'est tout simplement un clou enfoncé d'une dizaine de centimètres dans le pneu.
Je répare ça vite fait, puis on se dirige vers la France. On comprend que la frontière est bientôt, puisque je compte 12 stations essences en quelques centaines de mètres.
Ensuite on aperçoit un magasin "Ricard". Les plans avec Armand étaient de s'arrêter au premier village français et boire un Ricard, mais je lui propose en plus de s'arrêter ici pour ramener une bouteille pour ce weekend. Je passe dans le magasin et repart avec une bouteille de pastis sur les sacoches et une bouteille de vin sur le porte gourde pour ramener à notre hôte ce soir.
Cent mètres plus loin, on voit le panneau de la frontière, c'est l'instant photos. Il y a aussi un PMU 10 mètres avant la frontière, ça sera donc notre arrêt Ricard. On le savoure en discutant avec le gérant, puis repartons particulièrement joyeux sur la selle.
On savoure nos premiers kilomètres en France avec nos villages typiques. On est dans une des régions les moins denses et Armand commence à avoir très faim. On regarde la carte et il n'y a absolument aucun commerce sur notre route mis à part un magasin de producteur à 30 km. J'ai envie de m'envoyer un petit peu, donc je propose de partir devant. 5 km plus tard, catastrophe, la bouteille de pastis tombe de ma selle à 30 km/h. Heureusement elle n'a pas explosée ! Toutefois le goulot a un petit trou, je choisis donc de la mettre dans le sac de courses. Je relâche Armand et arrive au magasin de producteur après un bel effort dans les forêts vallonnées ardennaises. Pâté croûte, terrine et tome de la Meuse seront aux programmes ce midi. Je me dirige ensuite vers la boulangerie bio du village pour acheter notre première baguette ainsi que quelques gourmandises, dont du flan commandé par Armand qui vient de me rejoindre. On se pose dans le bourg et dégustons notre repas du terroir français qui a fait mal à notre portefeuille mais qui nous fait un plaisir immense. Seul bémol, ma veste sent le pastis puisque la bouteille a sévèrement coulée sur les sacoches. Je met donc une centaine de mètres de chatterton autour du bouchon puis la range sur mon porte gourde. J'évolue donc avec 0 gourde mais une bouteille de vin et Pastis sur le vélo.
À la fin du repas, on reçoit des premières gouttes qui nous font nous activer. Les 10 premiers kilomètres se feront au sec, puis nous prenons la pluie qui s'intensifie progressivement et nous fera passer du stade de mouillés à trempés très rapidement. On arrive à destination où nous nous abritons chez Yann notre hôte du soir. Il est encore au boulot donc nous nous mettons dans sa grange et on se dit que c'est peut être la fois où on est le plus trempés de notre histoire ensemble.
À 19h Yann arrive et nous voit. On comprend direct le personnage, qui vit à 3 000 à l'heure. Il nous ouvre, nous accueille, s'occupe de son chien, décharge sa voiture, nous fait une visite de la maison, entreprend une quiche lorraine, allume un feu, nous raconte des histoires et le tout en seulement 10 min.

Après une bonne douche et nos affaires mises devant la cheminée pour sécher, on entreprend un repas avec Yann. C'est un sacré personnage qui aura monopolisé 90% du temps de parole avec des histoires de la région que nous ne connaissons que très peu. Il y a une proximité avec Verdun et on comprend qu'il y a une riche histoire autour de la première guerre mondiale.
Yann est généreux et très gentil, parfois trop gentil, on le comprend quand il nous parle de sa séparation avec son ex femme et de ses histoires personnelles où il est tombé sur de mauvaises personnes cherchant à profiter de sa générosité.
C'est le lieu parfait pour une soirée de retour en France, puisque nous sommes au fin fond de la campagne, nous partageons un repas complet, du bon vin et pour couronner le tout, Yann nous ouvre son coffre fort où se trouve gnoles et liqueurs. La dernière demie heure est un petit peu longue, nous tombons de fatigue mais voulons rester poli, donc on sera un petit peu moins dynamique.

On se dirige ensuite vers notre lit avec un réveil prévu à 7h30 pour boire un café avec Yann et lui dire au revoir.

Bilan du jour : 131 km et 1 160 m D+Leer más