• LE BILAN

    6. maj 2024, Frankrig ⋅ ☁️ 12 °C

    Plusieurs raisons ont motivé cette navigation :

    En premier lieu, c'est l'essentiel : j'aime naviguer, et quel plus bel instrument pour le faire qu'un voilier : j'aime les bateaux. Mais est ce vraiment suffisant pour partir 26 jours, seul, confronté à un environnement qui peut être hostile ? Naviguer en famille ou avec des amis je peux le faire sur un plan d'eau connu, jamais loin d'un abri et le plaisir est là, mais faut il s'en contenter quand mers et océans couvrent une immence majorité de la surface terrestre ?
    Peut être l'environnement terrestre où regne la culture de la sécurité et de la prévoyance y est il pour quelquechose ? Tout est fait pour que la mise en danger du citoyen soit la plus faible possible. Les arguments anxiogènes ne manquent pas dans le quotidien de terrien. Prendre des risques, c'est mieux que de les subir. Le monde est vaste et il ouvre ses bras à qui veut bien s'y risquer.

    En second lieu, là où certains me qualifieraient de "timbré", j'apprécie et accepte la solitude. C'est une épreuve quand les vôtres vous manquent mais j'aime cette solitude choisie, qui permet de se retrouver face à soi, sans compromis : on ne peut pas se mentir ni se défausser.
    La solution au(x) problème(s), c'est vous qui la détenez en solitaire. L'aide que vous aurez ne viendra que de vous.

    Et puis finalement, nous avons un projet de tour de l'Atlantique en famille. Dans ce cas, la donne sera différente : je ne serai plus seul, je devrai assumer la responsabilité de ceux qui me sont chers à bord. Je serai responsable de leur sécurité mais aussi de leur bien être, pour que l'expérience soit et reste un plaisir.

    Cette navigation vers les Acores avait aussi comme objectif d'éprouver ZANZIBAR et son capitaine. Une transat, c'est plus de 20 jours en mer, des conditions météo et des problèmes techniques à gérer. Le bateau est il robuste ? Comment se comporte t'il lorsque les conditions se compliquent ? Quelles sont ses faiblesses ? Ces détails me permettront de le préparer au mieux pour la grande navigation en famille.
    Concernant le capitaine, saura t'il mener le voilier en gardant la maîtrise des conditions rencontrées (météo, état de la mer, problèmes techniques) ?
    Cette aventure m'a apporté bon nombre de réponses...
    J'ai dit que j'aimais naviguer et que j'aimais les bateaux mais est ce que j'aime la mer ? Je n'ai paradoxalement pas de réponse tranchée à cette question : et bien, oui et non. Oui, je l'aime comme on peut aimer la nature : elle offre sa beauté sauvage sans barrières et ne m'oppose aucun interdit. Non, je ne l'aime pas car elle sait se montrer dure, intransigeante et sans pitié, imposant son respect à qui est convaincu qu'il la domine.

    J'aime les bateaux, j'aime naviguer, j'apprécie la solitude et je respecte la mer.
    Cette aventure a répondu à quelques-unes de mes interrogations, le livre est ouvert et quelques pages sont écrites... de nouvelles questions, de nouvelles réponses viendront remplir les suivantes...

    Merci à Guirec SOUDEE et sa Monique pour leurs leçons de courage et d'abnégation, merci au petit prince de SAINT EXUPERY qui m'ont accompagnés dans ce parcours de 3000 miles...
    Merci a Hergé, au secret de la Licorne et au trésor de Rackam le rouge qui m'ont retourné le cerveau dès le plus jeune âge.. Merci à ceux qui m'ont permis de le faire en simplement m'encouragent à vivre cette aventure.

    Merci à ceux qui liront ces lignes et qui peut être comprendront ce qui me fait vibrer. Les plus beau souvenirs sont ceux qu'on ne ramène pas et qui vous nourrissent intérieurement. Le festin était succulent, préparons les suivants.
    Læs mere