• ⛵️ Gibraltar > Madere

    September 3 in Portugal ⋅ ⛅ 23 °C

    Les conditions sont propices à la traversée estimée à 5 jours vers Madère. Nous décollons à 12h de notre mouillage de la Linea de la concepciõn et effectuons au passage devant la OCEN Club marina de Gibraltar le plein de gasoil très bon marché...
    Jour 1 (mercredi 3 septembre) : vent favorable 20nd qui nous permet de nous extirper du détroit où un léger courant levant une petite houle courte nous accompagne jusqu'au début de soirée. Ça y est !, la côte du Maroc s'efface progressivement dans notre sillage, ne restent que quelques lumières scintillantes. Nous apprécions cet énième coucher de soleil devant nous...
    Nuit très calme avec très peu d'air en deuxième partie de nuit où nous finissons à 3nd jusqu'au petit matin.
    Jour 2 (jeudi 4 septembre) : le vent revient progressivement pour s'établir à 20nd et 25nd la nuit. Nous avançons enfin comme il se doit au travers, petit largue. La houle NO atteint progressivement le 2m60 (en tout cas c'est la hauteur qu'annonce le dernier bulletin grib irridium). Le confort à bord en pâti légèrement...
    Nous pêchons une nouvelle fois une dorade coryphène.
    Jour 3 (vendredi 5 septembre) : les conditions de navigation restent inchangées au cours de la nuit où le vent fleurte régulièrement les 25nd. Nous enroulons un peu le Génois pour la nuit, mais rien à faire concernant la houle qui devrait nous accompagner encore 24h. Cette houle croisée que nous prenons de travers et 3/4 arrière est assez inconfortable. Nous prennons aussi le vent de travers d'où l'effet sur Zanzibar qui oscille tel un pendule... L'équipage s'adapte bien : positions bien calées dans le carré et bannettes sous le vent pour le dodo. Cette 2ieme nuit a été réparatrice au contraire de la première qui fut quasi blanche. C'est souvent le cas lorsqu'on s'éloigne des côtes, après 24h, les alarmes AIS et radar se font de plus en plus rares. : nous en profitons pour allonger les temps de sommeil. Je dis "nous" car Titouan même s'il dort heureusement beaucoup plus longtemps que moi est aussi en alerte et me surprend parfois en pleine nuit à sortir de sa cabine pour s'enquérir de telle ou telle action de ma part ou d'une alarme qui retentit.
    Jour 4 (samedi 6 septembre) : la nuit fut calme, à la faveur d'une houle un peu atténuée et d'un vent de travers 15-20nd. Notre vitesse oscillant entre 6 et 7nd jusqu'au petit matin. Il en est tout autre à l'heure où j'écris : le vent a mollit ce matin comme prévu par les prévisions météo. Celles ci sont d'ailleurs super fiables et nous garantissent une navigation sans véritables surprises sur ce point. Nous devrions subir cette zone de calme toute la journée. Qu'importe, nous avons du gasoil pour soutenir au moteur dès que nécessaire (je precise que cette option n'est envisagée que pour des raisons de confort et dans le cas d'une navigation beaucoup plus longue type transat nous jouerons l'économie de gasoil). Le vent doit revenir pour les dernières 24h. Nous prévoyons d'atteindre l'île Porto Santo lundi.
    La sérénité règne à bord : depuis notre depart de Gibraltar, j'ai ravalé goulument la longue route de Moitessier et Titouan en fait de même avec la version BD... La ligne traine à l'eau au cas où un thon ou une daurade coryphène passe par là... je suis interrompu dans l'écriture par Titouan qui m'interpelle : "les pompes de cale se sont mise en route !!". Ah pas bon ça.. je quitte ma confortable position dans le cockpit et descend illico dans le carré. A l'ouverture de la trappe du plancher au dessus du puisard : 10 cm d'eau environ dans les fonds.. Le 1er réflexe qui est de goûter cette eau me soulage immédiatement : c'est de l'eau douce. Cela ne compromet en rien la sécurité à bord, il s'agit de la soupape du chauffe eau qui s'est ouverte sans jamais se refermer... Bilan quelques dizaines de litres du réservoir avant babord de perdues. Ce point est à reparer dès que possible car en transat, nous pourrons moins nous permettre de gaspiller la précieuse eau douce. Dans l'attente, la soupape est refermée et le groupe d'eau sous pression mis en service uniquement au besoin..
    La sérénité à bord n'est pas entamée 😄
    Il est 14h quand retentit le cri de ralliement "jamon" (prononcer ramone) communément admis pour désigner notre jambon sec de 5kg acheté en Espagne. Nous le décortiquons pendant 20 bonnes minutes puis le rangeons bien au sec dans son placard. Nous finissons notre repas avec un ananas délicieusement mûr. Voilà 2 jours que nous n'avons pas ouvert les cahiers d'école, les conditions (houle) n'y incitant pas vraiment. Nous interrompons cette pause par une petite dictée improvisée sur un extrait de la longue route de Moitessier. Nous préparons aussi un gros pain qui agrémentera nos repas et petis déjeuners des prochains jours.
    Jour 5 (dimanche 7 septembre) : la matinée est dans le prolongement de la nuit ; peu de vent et mer belle. Le soleil nous accompagne jusqu'en fin de matinée oú nous avons eu pour la première fois depuis notre départ il y a deux mois... de la pluie. Je parlerai plutôt d'un petit crachin. Celui ci nous accompagne une partie de l'après midi, en même temps que le vent revient à un bon 20nd. Nous pêchons (encore) une daurade coryphène qui finit cette fois ci en conserve, Nous réussissons 3 bocaux après mijottage de la bette aux petits oignons courgettes herbes, le 4 ieme étant éventé, il finit directement dans nos estomacs...
    A l'heure où j'écris (lundi 4h30 du mat), l'île de Porto santo n'est plus qu'à 9 miles devant l'étrave. La nuit n'est pas complètement noire, puisque la lune est pleine, ce qui devrait faciliter l'atterrissage estimé à 6h.
    Atterrissage comme prévu à 6h00, 590 NM pour une vitesse moyenne de 5,2 nd (un peu plus de 5 jours)... mouillé dans la baie de porto santo par 7m de fond... hâte de mettre des couleurs et des odeurs sur ces ombres dans la nuit. Dodo.
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