Candelario Mancilla

Pour la première fois depuis le début du voyage j'ai assez mal dormi cette nuit, et donc à 6h je décide de commencer tranquillement à faire mes affaires et prendre mon déjeuner. Ainsi à 8h lorsque le poste frontière ouvre, me voilà prêt à tamponner mon passeport et à partir. Je pars en même temps que Thomas, un cyclo qui sera l'un de mes compagnons de traversée, avec un couple d'allemands et de franco-belges qui partiront un peu plus tard. Nous nous suivons de plus ou moins près, lui prenant un peu le large sur les parties roulantes tandis que je le rattrape lors des traversées de rivières et parties techniques. Nous arrivons finalement ensemble au niveau de la frontière, il y a désormais 15km à faire sur une route forestière pour rejoindre la douane chilienne et notre campement du soir. Je le laisse donc filer et je tente de me prendre un bon rythme et de laisser mon cerveau divaguer pour faire passer ces petites heures de marche le plus vite possible. A 4km du but, on aperçoit le lac en contrebas et ça me donne la force de tenir. Après avoir fait les formalités à la douane, je retrouve Thomas et nous installons nos tentes selon les indications d'une chilienne dont je ne comprends presque pas un mot. En allant jeter un coup d'œil vers le "port" d'où nous sommes censés partir demain, nous repérons un petit sentier qui mène vers un point de vue sur le lac. Nous nous asseyons face à cette immensité d'un bleu sans pareil. Et il se passe peut être 10 ou 15 minutes sans que nous nous parlions. Mais je sais que l'on ressent exactement la même chose à ce moment là, en admiration face à la couleur de ce lac, dont la beauté est décuplée par l'effort fourni pour y parvenir et par la quiétude qui garde ce lieu. Nous finissons par être rejoint par nos camarades de traversée et mangeons tous ensemble... à 18h. Car dès que le soleil tombe, il fait froid et que de toute façon, nous n'avons rien de mieux à faire que d'aller nous mettre au chaud dans nos duvets.Read more