Levent Tabia

Petit pincement au cœur quand vient le moment de quitter la Roumanie, pays dans lequel on s'est senti•e•s accueilli•e•s, qui nous a surpris•e•s par la richesse de la culture de son peuple, leur sens de la tradition et leurs merveilleuses montagnes ❤. C'est la première fois que nous nous faisons la promesse de revenir, suivre cette histoire, et découvrir davantage les carpates roumaines pleines de promesses qui n'ont pas été toutes découvertes en raison de l'hiver déjà bien avancé !

Notre arrivée en Bulgarie s'effectue sous un épais manteau neigeux. Le passage de frontière est notable, puisque nous traversons le Danube via un pont massif. Au loin, deux tours austères le terminent et, à leur droite, de gigantesques drapeaux de la Bulgarie et de l'Union européenne flottent au vent. Après un check douane plutôt rapide et l'achat de la vignette routière pour pouvoir circuler sur le territoire, nous filons illico en mission, et pas des moindres, trouver du gaz ! 🔥

Malheureusement, rien ne se passa comme planifié, puisque nous nous sommes retrouvé•e•s coincé•e•s dans un embouteillage géant durant 3 h... À la vue des automobilistes sortant de leurs véhicules et commençant à déambuler, nous comprenons que la galère risque d'être longue ! Dès que la glissière de sécurité a disparu, nous effectuons un demi-tour à la sauvage dans la neige. Enfin sorti•e•s d'affaires ! Merci le GPS hors ligne...🙄

À la nuit tombée, nous découvrons des dizaines de semi-remorques à l'arrêt dans la neige, mais aussi des camionnettes enlisées. Seulement une partie des routes a été déneigée rendant difficile les croisements. Des véhicules non-éclairés réparent avec des nacelles les câbles électriques pendouillant sur la route... Étrangement les locaux•ales semblent s'être fait•e•s surprendre par la neige.

Bouteille de gaz remplie et copaines retrouvées sur le parking d'un monastère, où de sympathiques moines nous ont permis de loger pour la nuit, nous soufflons. Quelle journée, bienvenue en Bulgarie ! 🇧🇬

Aujourd'hui, les rayons du soleil nous gratifient de leur présence dès le réveil. L'heure des au revoir a cependant sonné... Difficile de quitter des personnes avec qui l'on voyage depuis des semaines ; des habitudes se sont installées, une complicité, des liens forts se sont tissés entre nous toustes. La colo se sépare pour mieux se retrouver (on l'espère ! 🤞❤).

Nous partons à la découverte du monastère dans la roche. Bien moins impressionnant (on doit l'avouer) que celui d'Ostrog au Monténégro, il est aussi moins fréquenté. Explorer ses grottes-chapelles seul•e•s au monde (agripé•e•s à la rambarde pour éviter de dévaler les escaliers de pierres recouverts de verglas !) se révèle plutôt agréable en cette fin de matinée.

La légende de Saint Dimitar Basarbovski plane sur les lieux. Ce berger ayant vécu pieusement au sein de l'édifice religieux lui a donné son nom. L'histoire raconte qu'au moment de sa mort une épidémie mortelle sévissait en Europe de l'est. Son corps devait être transféré en Russie. Mais, une fois parvenu à Bucarest, soudainement les habitant•e•s cessèrent de mourir. Les bucarestois•e•s émirent alors le souhait que la dépouille demeure dans leur ville.

De retour à Phoeni, le cœur serré en le voyant solitaire dans la neige, nous trouvons trois adorables chats avec qui nous partageons notre déjeuner au soleil et quelques câlins réconforts 😻.

Direction maintenant la côte bulgare ! 🌊

Nous faisons nos adieux à notre groupe de matous et à ce petit spot fort sympathique. Nous nous rendons rapidement compte que le pays se trouve à l'arrêt. Routes fermées, poids lourds sur les bas côtés, voitures immobilisées, poteaux électriques vacillants ; mais, par dessus tout : des kilomètres d'une neige épaisse et dure à perte de vue ! Les champs en sont recouverts. On se croirait presque en laponie ! Une immensité plate et blanche. Certaines routes sont peu engageantes, mais plutôt bien déneigées dans l'ensemble. On apprend qu'une tempête a sévit ce week-end sur l'Europe de l'est, le blizzard a surpris les bulgares.
Nous avons une chance inouïe d'y avoir échappé ! Des coupures d'électricité sont à déplorer un peu partout... La côte roumaine où nous devions nous rendre à l'origine a été balayée par des vents violents !

Ce soir, nous peinons à trouver un spot... Dès que nous quittons l'axe principal, rien n'est déneigé, ou bien le verglas s'est installé. Nous atterissons finalement sur le parking d'un centre commercial, le premier fréquenté la nuit en 9 mois de voyage 😅.Leggi altro