- Vis rejse
- Tilføj til træskolisteFjern fra træskoliste
- Del
- Dag 326
- torsdag den 21. november 2024
- ⛅ 7 °C
- Højde: 1.171 m
ArgentinaGlaciar Túnel Superior49°23’35” S 73°7’40” W
Trek Huemul

Nous avons retrouvé Pasquinel, le frère de Jérémie, dans le bus entre El Calafate et El Chalten. Après un trajet en bus et une soirée à se raconter nos dernières aventures respectives, nous décidons de surveiller la météo pour choisir le meilleur moment pour commencer le trek Huemul de 4 jours.
Trek Huemul
67km
2838m d’ascension
J1
Nous nous levons à 8h30, après une relative grasse matinée. Les frères argentins travaillant dans la construction qui sont sortis souper à 23h30 et revenus à 4h du matin nous ont un peu dérangé cette nuit… demain, c’est une journée exceptionnellement sans vent, ce qui semble assez rare et précieux, une journée parfaite pour le 2e jour du trek Huemul qui comporte un passage de rivière sur un câble d’acier et le Paso del Viento, à faire dans les conditions les meilleures possibles idéalement… donc nous nous décidons de partir aujourd’hui, afin d’avoir de super conditions pour la journée 2 du trek. Le temps de déjeuner, faire les sacs, aller louer le baudrier et mousquetons, faire les derniers achats de pain et lingettes, mettre ce que nous n’emportons pas à la consigne, acheter un pass pour l’entrée du parc etc etc, nous commençons le trek peu avant midi.
La journée est splendide, il fait beau, il y a un peu de vent. Gros condor dans les airs. Ça commence en montant un peu, le chemin est bien tapé, mais il parait qu’il ne faut pas s’habituer… nos sacs sont quand même lourds avec la bouffe pour 4 jours. Le FitzRoy est bien dégagé et nous offre son plus beau profil sur plusieurs kilomètres. En arrière de nous, le lac Viedma, d’un turquoise laiteux s’étend très loin, et quelques petits icebergs bleus y flottent.
Il y a plusieurs passages de petites rivières, Pasquinel et moi nous changeons nos chaussures pour nos crocs, pour ne pas tremper nos chaussures. Nous faisons bien car après les ruisseaux, nous traversons deux fois de grandes étendues de tourbière pleine d’eau où les pieds s’enfoncent. Il y a plusieurs passages avec des bonnes rafales de vent, bob et casquettes sont bien attachés! A la mi-parcours, nous arrivons en haut d’un mont où nous avons une vue dégagée sur toute la vallée et où nous apercevons au fond de celle-ci le glacier! Il nous faut tout redescendre pour rejoindre le campement, incluant de nouvelles traversées de ruisseaux. La rivière principale ici est d’un bleu-gris laiteux aussi, plein de minéraux du glacier. Nous arrivons au site de camping Toro à 18h30, nous avons la surprise de voir qu’il y au moins 25 tentes déjà installées! Tout le monde ne fait sûrement pas le Huemul, mais les conditions sont si bonnes pour le lendemain que je ne serais pas surprise que tout le monde se soit passé le mot pour le commencer aujourd’hui.
Souper de patates pilées déshydratées pour Jérémie et moi pendant que Pasquinel mange son luxueux repas déshydratés de curry au poulet… ça sent bon! Je crois que nous nous sommes habitués à manger des trucs tellement basiques que nous sommes presque étonnés qu’il soit possible de bien manger en randonnée! Ça va faire du bien de revenir à la maison et cuisiner de vrais plats. Nous nous couchons pas trop tard, mais de toute façon il ne fait pas nuit avant 22h.
J2
Nous nous permettons une grasse matinée, car nous savons que 2km après le début de la journée, le passage de la tyrolienne représente un goulot d’étranglement et il n’est pas rare que les randonneurs attendent leur tour pendant 1h. Au lieu d’attendre, nous dormons! Un autre couple de Français à la même stratégie que nous, et nous sommes tous les 5 les derniers à quitter le camp à 10h30. Nous longeons la Laguna Toro, avant de poursuivre en suivant le lit immense et rocheux de la rivière Toro. Ici, nous nous trompons de chemin pour la première fois de la journée. Contrairement à hier, le chemin n’est plus balisé, et la trace des précédents randonneurs n’est pas toujours visible, surtout dans les pierriers. Contre-intuitivement, il fallait tourner à gauche et descendre un peu le lit de la rivière pour trouver la tyrolienne. À notre arrivée, nos nouveaux amis attendent leur tour, tandis qu’un groupe de trois jeunes australiens finissent de ranger leur baudrier. Nous les regardons faire pour valider que nous avons bien compris le truc : mousqueton en aluminium relie le baudrier à la poulie, et mousqueton en acier accroché en arrière, avec la ligne de sécurité au cas peu probable où la poulie ou le mousqueton en alu brise, et attention aux doigts. Jérémie passe en premier, puis les sacs à dos. C’est ensuite mon tour, je stresse un peu avant de me lancer, le vertige embarque, mais finalement plus de peur que de mal, c’était facile et très rigolo! À 5m en dessous, un torrent à fort débit rugit dans un canyon qu’il a creusé. C’est ensuite le tour de Pasquinel de traverser, son vertige ne lui a pas rendu ça facile, et finalement tout le monde est du bon bord de la rivière. La première épreuve complétée, nous cheminons vers la deuxième : le glacier. Nous y arrivons au bout de quelques kilomètres et une première ascension. C’est impressionnant! Le glacier s’étale devant nous et nous présente une face pleine de crevasses, couvertes de sable et de roches. Nous grimpons dessus et commençons à marcher. C’est vraiment unique, de marcher comme ça sur le glacier. Il y a des petites crevasses avec de l’eau d’un bleu profond. Au bout de quelques minutes, la partie couverte de sable du glacier laisse place à une surface blanche, avec une croûte de glace sur le dessus, et quelques endroits où l’eau a fondu. Nous zig-zaguons vers la sortie du glacier en passant entre les crevasses. Je suis un peu stressée de marcher là dessus, mais finalement tout se passe très bien, la glace ne glisse pas, et les crevasses sont généralement assez petites donc pas de risque d’y glisser. Nous descendons du glacier vers la petite de sable et de cailloux, débris du glacier qui se retire. C’est très difficile de marcher dessus, le sol glisse sous nos pas, s’effrite, les versants des petites collines sont mouvantes. Nous descendons une partie assez à pic avec de grosses roches instables qui roulent sous nos pieds, pour au final nous rendre compte que ce n’était pas du tout le bon chemin… il faut tout remonter! Nous avons perdu un bon 45mn et énormément d’énergie à descendre puis remonter cette section. Nous remontons une interminable section de sable qui glisse sous nos pieds, très difficile d’avancer, cela nous fatigue beaucoup. Avec tout ça, la journée avance, nous sommes en route depuis 6h et n’avons complété que 4km… il est temps de mettre les bouchées doubles.
La section suivante est l’interminable ascension (800m de dénivelé sur 4km) qui va nous amener au Paso del Viento. Nous nous y attelons avec ce qu’il nous reste d’énergie et de snacks. La piste est tantôt bien tapée et facile à suivre, tantôt perdue dans les pierriers, tantôt passe à travers des plaques de neige. Nous gardons le cap et poursuivons jusqu’en haut. C’est cette partie qui est particulièrement déconseillé en cas de forts vents, mais aujourd’hui nous sommes incroyablement chanceux car il n’y en a pas du tout, exceptionnellement! Le ciel est d’un bleu magnifique, le soleil est chaud, nous sommes bien!
L’arrivée au Paso del Viento est spectaculaire : devant nous s’étant à perte de vue, et au delà, le South Patagonian Ice Field (champ de glace). C’est la troisième plus grosse calotte glaciaire du monde. C’est à couper le souffle. Nous n’avons jamais rien vu de tel. Un paysage de glace et de montagne à l’infini!
Mais la journée est bien avancée, et nous ne restons qu’un peu de temps à admirer ce paysage extraordinaire avant de redescendre. Il nous reste 5km de descente à parcourir avant d’arriver au camp. Je commence à avoir d’intenses crampe d’estomac, sûrement symptôme de déshydratation ou de fatigue physique. Arrivés au camp, un bon souper déshydraté offert par Pasquinel nous requinque, et au dodo! Ce soir, une quinzaine de tentes sont installées, mais c’est grand et ouvert alors nous ne sommes pas les uns sur les autres.
J3
Le vent a soufflé fort cette nuit! Et il est toujours fort, sinon plus en se réveillant ce matin. Mauvaise nuit pour tous. Difficile de plier la tente dans le vent, nous finissons les sacs à dos dans le refuge qui sert à cuisiner.
La journée commence par descendre dans une espèce de vallée formée entre une arête de la montagne et la moraine poussée par le champ de glace. Le vent souffle très très fort, difficile de marcher droit! Nous voyons encore le champ de glace à plusieurs reprises. Nous tournons ensuite sur la gauche pour nous diriger vers le Paso Huemul, qui nous fera ressortir du massif vers la vallée puis vers El Chalten. Il faut ensuite grimper vers le Paso Huemul. Le vent semble plus fort à chaque heure, mais au moins il est généralement dans le dos, ou un peu de côté. Nous commençons à randonner sur une partie assez pentue, le chemin monte à flanc de montagne et le vent souffle par bourrasques puissantes. La meilleure stratégie consiste à attendre que le gros de la bourrasque passe, puis profiter des 30 secondes d’accalmie entre deux rafales pour passer les parties les plus escarpées et dangereuses du sentier. Âmes sensibles s’abstenir! Pas beaucoup de photos à cet endroit, nous avions suffisamment de mal à conserver contre le vent nos lunettes de soleil sur le nez et nos bâtons dans les mains…
Nous arrivons au Paso Huemul, laissant derrière nous le Champ de glace, et ayant devant nous le lac Viedma, dans lequel tombe le glacier Viedma. La partie difficile de la journée commence alors, à environ 14h30 : la descente très à pic vers les rives du lac, soit 700m de dénivelé négatif sur 3km, avec des pentes de 45 à 83%… De ce bord-ci de la montagne, des arbres petits mais trapus forment une forêt qui était inexistante du côté du champ de glace. En plus de descendre, il faut enjamber les troncs et racines. Mais au moins, les arbres fournissent des appuis pour les mains et des prises pour se retenir de glisser sur le sentier sableux. La descente est très difficile et laborieuse, certaines parties sont extrêmement glissantes en plus d’être abruptes. J’en descends une certaine partie sur les fesses et les talons! Nos genoux brûlent! Au moins, la vue est toujours splendide. La baie du lac que nous avons sous les yeux recueille les icebergs qui se détachent du glacier Viedma et viennent s’accumuler sur le bord de la plage de cailloux.
Nous arrivons en bas, au bord de l’eau et des icebergs bleus. Le site de camping est malheureusement plein car il est petit et coincé sous les arbres. Jérémie et Pasquinel se motivent pour une petite baignade avec les icebergs, entraînant Côme et Marie dans le mouvement, pendant que j’ai le beau rôle de prendre les photos au sec sur la berge. Nous poursuivons après la baignade pendant 2km vers le deuxième site de camping, sur les rives d’une autre baie du même lac, où nous passons la meilleure nuit du trek avec en bonus une vue à couper le souffle.
J4
Dernier jour du trek, nos jambes sont lourdes et douloureuses. Je commence à avoir mal aux pieds à force de marcher dans des chaussures mouillées, pleines de sable et de cailloux. Aujourd’hui les vues sont moins spectaculaires, le sentier longe une partie du lac puis bifurque pour remonter vers le nord-ouest et rejoindre El Chalten à travers des pâturages de vaches. Le vent est toujours très puissant, mais il est malheureusement contre nous aujourd’hui. Le bruit est assourdissant.
Deuxième passage de rivière en tyrolienne. La rivière est moins profonde mais plus large que la première. Nous sommes maintenant des experts. Dernière ligne droite dans les pâturages assez ennuyeuse et monotone, à lutter contre le vent de face.
Arrivée à El Chalten vers 17h. Douche, sieste puis bière et resto de grillade avec nos nouveaux amis, le tout arrosé de vin rouge argentin!Læs mere
RejsendeQuelle aventure une fois de plus !!!